enivrez-vous

starring hyram and enora

Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. Le fameux Carpe Diem de Horace. On a toujours utilisé cette locution à tord et à travers sans comprendre la réelle signification derrière cette phrase. Elle paraît simple. C'est un hédonisme d'ascèse, une recherche de plaisir ordonnée, raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir. Donc, de l'épicurisme. Je suis loin d'être épicurien, encore moins un stoïcien. Pourtant, cette citation est devenue peu à peu une sorte de leitmotiv. Une maxime de vie, une ligne directrice. Cela expliquerait peut-être certains de mes actes, de mes propos ou de mon comportement anticonformiste. Je profite des plaisirs de la vie autant que je peux, sans me priver de rien. C'est ma conception de la liberté. Être libre de faire ce qu'on veut, quand ça nous chante et avec qui on veut. Comme l'indique si bien la devise de ma chère patrie. Paris commence à me manquer un peu. La masse grouillante, le métro bondé et les ruelles animées. Tout est agité là-bas, contrairement à ici. Je me trouve dans ma chambre en train de bouquiner jusqu'à ce que je m'aperçoive que c'est bientôt l'heure de l'apéro. Je me lève et quitte la pièce, mon livre à la main. Je descends, j'arrive près du cellier, j'y pénètre. Je cherche là où il entrepose le vin. Je trouve les caissons en question, je pique une bouteille de vin rouge. Pas de la piquette, mais un vin de grand cru. Je m'en verse dans un verre prévu à cet effet. J'y trempe mes lèvres. J'active mes papilles gustatives. Il est exquis, ce vin. Fruité et parfumé en bouche. La robe est sublime et l'arôme enivrant. Je prends ensuite du saucisson sec de montagne que je coupe en de fines rondelles sur une planche en bois. J'en goûte un morceau. Divin. J'aperçois la silhouette d'une candidate d'un coin de l'oeil. - Enora. Ça te dis de prendre l'apéro avec moi ? A Paris, je suis toujours à l'heure pour l'apéro. Je n'en ai jamais raté un. C'est presque une tradition familiale, je dirai.

Au fil de la journée, la jeune femme avait complètement perdue la notion du temps. Elle ne savait pas du tout l'heure qu'il pouvait être, mis à part qu'il commençait à se faire tard puisque le soleil s'était couché. Mais à part cela, elle n'avait aucun indice. Et la belle ne s'était pas embêtée à chercher l'heure, puisque cela l'importait peu, pour tout vous dire. En descendant au rez-de-chaussée du chalet, Enora aperçut que quelques candidats s'étaient réunis afin de prendre leur dîner. C'est bien cela qui était embêtant, encore. Ils étaient tellement nombreux que jamais, d'après son souvenir, ils s'étaient tous réuni afin de prendre un repas ensemble. Jamais. C'était dommage, dans un sens. Certes, ils leur arrivaient de tous être réuni dans la même pièce parfois, notamment lors des primes ou des quelques soirées que la production préparait mais sinon, il en manquait toujours. Bon, d'accord, réunir vingt-huit personnes au même moment, au même endroit n'était parfois pas facile. Elle pouvait le concevoir. Finalement, la belle s'approcha de la petite porte, menant au cellier. Disons que voir les autres manger lui avait donné faim. Entrant dans la pièce, elle aperçut Hyram qui venait apparemment de s'ouvrir une bouteille de vin tout en mangeant du saucisson sec en même temps. « Enora. Ça te dis de prendre l'apéro avec moi ? » La belle s'approcha doucement, un petit sourire posé sur ses lèvres. « Pourquoi pas, oui. » Puis, elle regarda un instant la bouteille qu'il avait ouvert. « Tu me proposes quoi ? » Bon, non pas qu'elle y connaissait quelque chose, en fait, puisque ce n'était pas du tout le cas mais bon.