Jean-Luc Godard disait : « Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. » J'aurai dit pareil pour la littérature. Le cinéma se nourrit de littérature, et la littérature se nourrit de tout, notamment de cinéma. Je pourrais passer toute une vie, enfermé dans des salles obscurs à contempler des films de tous les gens, de tous les horizons. Malheureusement, je manque souvent de temps pour m'y consacrer pleinement. Je me contente de lire les Cahiers du cinéma pour me tenir au courant des nouvelles sorties en salle. Ce qui est formidable c'est que la production nous ait offert une véritable salle de projection. C'est l'occasion rêvée de faire des séances de rattrapage. Mais parfois, je préfère simplement re-regarder mes films préférés. Comme ce soir. Vingt-deux heures passées. Il n'y a personne aux alentours. Parfait ... Je prends un DVD et pas n'importe lequel. Finalement, en cherchant bien on peut trouver de tout ici. J'ai trouvé ce que je cherchais, c'est-à-dire un film de David Lynch, Blue Velvet. Je crois que ce film est devenu une obsession, comme toutes les œuvres lynchiennes. Mais ce film se démarque de tous les autres. Je le mets en route à l'aide de la télécommande et vient m'asseoir en silence. Le film démarre. Je suis saisi par la beauté de la photographie. Elle est parfaite, hyper-réaliste. Ce film a ce charme particulièrement envoûtant. Un charme étrange, limite vénéneux. Le début m'a toujours fasciné. Cette oreille coupée, ce jardin impeccablement bien entretenu et cet homme mort. C'est de l'art de la mise scène. La narration commence et le héros fait son apparition. Quelques minutes défilent alors. On arrive presque à ma scène favorite de Blue Velvet que soudain, j'entends une voix féminine que je reconnais immédiatement. Je l'accueille avec un sourire poli avant qu'elle ne vienne à côté de moi. - C'est bien, comme film ? Je la regarde, je lui souris et je hoche finalement la tête. La scène clé de ce film est sur le point de défiler sous nos yeux. - Attention voilà la scène que je préfère. La scène en question se déroule dans un bar. Une chanteuse est sur le point de faire son entrée. La salle applaudit. La chanteuse fait son apparition, reprenant la chanson Blue Velvet d'un certain Bobby Vinton de façon plus lascive. Cette chanteuse est alors incarné par la divine Isabella Rosselini. Je glisse à l'oreille de ma voisine : - Elle est magnifique, n'est-ce pas ? Une beauté à couper le souffle. Cette actrice, j'ai eu longtemps le béguin pour elle. Elle est l'incarnation de la femme fatale. Et cette chanson est tout simplement envoûtante.