La semaine touchait déjà à sa fin, d’accord il n’était que vendredi et, à moins d’un rebondissement inattendu je n’étais pas nominée je n’avais donc pas de quoi me faire de fausses illusions, non mais j’étais à la fois partagée par une excitation à l’idée d’être toujours présente semaine après semaine et la tristesse de me dire qu’une semaine était terminée et que la fin de l’aventure, de mon aventure puisqu’elle risquait d’être écourtée par une élimination qui pendrait à mon nez tôt ou tard comme lors de la première semaine, était proche. Je renaissais de mes cendres dans cette émission, pas seulement sur la partie deuil, je m’en sortais étonnamment mieux que je n’aurais pu le croire, je pensais encore à mon fils certes mais c’était de manière un peu plus rare, espacée et sans aucune tristesse, juste un peu de nostalgie et de bonheur, non je recommençais à m’intéresser à une catégorie de personnes qui ne m’avait jamais vraiment séduite depuis le lycée, les hommes et c’était un grand pas pour moi je peux vous le dire. Passons, Maverick m’avait laissé un mot très étrange sur notre lit, il me donnait rendez-vous dans la pièce vérité, soit, après un bon quart d’heures à avoir fait la vaisselle j’avais donc quitté mon tablier pour me rendre jusqu’à notre lieu de rendez-vous. Il était déjà-là, je lui adressais un petit sourire, une nouvelle fois momentanément aveuglée par la lumière vive de cette pièce. « Hey… Tu sais que ton mot est très mystérieux ? Tu comptes m’avouer que tu es un psychopathe en devenir ? Que tu t’appelles Mavericka ? » Je plaisantais mais au fond j’étais tout de même inquiète de savoir quel était le motif de cette rencontre.

Je me demandais bien ce que pouvait me vouloir Maverick, depuis la première semaine il s’était montré très distant avec moi, c’est à peine si nous nous décrochions une formule de politesse le soir au moment d’aller se coucher. C’était dommage, au fond je savais qu’il était sympathique mais je ne me voyais pas revenir à genoux auprès de lui parce qu’il avait été vexé de ma réaction précédemment. Il est vrai que je l’avais repoussé mais ce n’était pas à prendre personnellement, à ce moment-là je n’imaginais même pas me blottir dans les bras d’un homme, je redécouvrais dans cette émission une certaine ambiguïté pour les hommes et peut-être que s’il l’avait fait à ce stade les choses auraient été différentes mais quoi qu’il en soit je n’étais pas une fille facile, il le savait au moins. « Hey, tout d'abord si tes propositions étaient vraies, je les aurais surement choisis comme secret. Or, étant donné que tu connais le mien, tu peux en déduire que tes suppositions sont fausses. Je t'ai fait venir, pour me faire pardonner du comportement maladroit que j'ai eu envers toi lors de notre première nuit. Depuis ce jour, où ma fierté a pris un sacré coup, j'ai entretenu la distance qui s'était créé entre nous. Mais cela ne peut plus durer, à ce stade du jeu, il faut que l'on avance ensemble. Séparés, face aux autres nous sommes faibles et facilement éliminables. Ensemble nous pourrons faire bloc et ainsi parvenir à aller loin. Pour cela, j'ai besoin d'avoir de nouveau ta confiance que j'ai bien peur d'avoir perdu. Je te promets de ne plus tenter aucune approche qui pourrait te rendre mal à l'aise, je m'en tiendrais au rôle que se doit de tenir un partenaire, un ami. » Je souriais, il était vraiment gentil et j’étais presque émue de son petit discours. Okay, je ne voulais pas qu’il pense avoir été con, il avait surtout été maladroit je pense et je ne lui en tenais plus rigueur. Malgré tout ce que l’on pouvait croire je n’étais pas rancunière, pas du tout. J’approchais lui adressant un sourire plus confiant. « Ne t’inquiètes pas, je suis tout à fait d’accord avec toi mais tu n’as rien fait de mal. C’est moi qui suis un peu vieille fille, je n’ai jamais été aussi proches de garçons depuis le lycée… »