myles

La pièce de vérité est à mes yeux, la salle la plus inutile de tout le chalet. Non mais sérieusement, je ne comprend pas le principe de cette pièce. On y va parce qu’on a envie d’être honnête ? Parce qu’on soit clair, dans la vie, y’a personne d’honnête. Que des hypocrites. Moi la première. Pourtant je suis tout de même là à pénétrer dans cet endroit pour la première fois. Parce que la curiosité a prit le dessus ? J’imagine. Reste que je suis là. Et je ne comprend pas plus. Les murs blancs m’aveuglent, me donne mal à la tête. J’ai l’impression qu’on me crie de dégager, parce que cet endroit est malsain. Ou parce que j’ai l’impression d’être prisonnière d’un asile psychiatrique. Parce que je suis folle. Ça résonne entre mes deux oreilles. Je suis folle et je l’ai encore prouvé cette semaine. La main contre le front, j’ai tellement la tête qui tourne que si je ne quitte pas cet endroit à l’instant même, on risque de me retrouver sur le sol, sans vie. Enfin, c’est l’impression que j’ai. Ce qui est particulièrement idiot, je le sais. Mais en toute hâte, j’ouvre la porte, prête à sortir alors que je me prend un mur en pleine tronche et tombe lourdement contre le sol. Enfin, je pensais que c’était un mur, mais finalement, c’était peut-être un peu plus moue qu’un mur. Je ne comprend rien. Mais je suis étendue sur le sol froid, les yeux fermés. Je me suis cognée la tête par terre, j’ai mal, horriblement mal. Faiblement, je me risque à ouvrir les yeux. C’est difficile, mais j’y parviens, pour voir le gros visage de Myles au dessus de moi. « Est-ce que je suis morte ? » Je me prend d’une de ses envies à ce qu’il me réponde que oui, j’étais morte. Qu’on était au paradis. Ou plutôt en enfer, si Myles était à mes côtés. Je crois que je dérape. Et je crois aussi que ma question est idiote, puisque je remarque que je suis toujours dans cette maudite pièce qui m’a créée de l’angoisse il y a un instant.

Je rentre des pistes de ski. Depuis le temps, je m’améliore. En même temps, comme je partais de zéro, il est difficile de faire autre chose que progresser. Maintenant je peux skier sans risquer de ma casser la gueule tout les 100m, ce qui est pas mal. Si je peux enfin éviter d’apparaître dans le bêtiser à cause de mes chutes, ça serait bien. Une fois terminé, je me rends donc au hangar pour ranger le matériel. Je dépose le tout quand j’entends du bruit provenant de la pièce de vérité. Y aurait-il quelqu’un ? Par curiosité je décide d’aller voir. A peine j’ouvre la porte, qu’une personne me rentre violemment dedans. Résultat des courses elle se retrouve par terre. Je crois qu’elle s’est cognée la tête. Bon sang, c’est qu’elle sortait en trombe pour que le choc soit si brutal. Un instant je crois qu’elle a perdu connaissance. Mais non ouf, elle ouvre les yeux. « Est-ce que je suis morte ? » Hm elle se croit où là, en enfer ? « J’en doute. Ou alors ce n’est pas l’idée que je me faisais de l’enfer » dis je en regardant la pièce immaculée autour de moi. ? « Ça va ? Tu peux te relever ? » Je lui demande en lui tendant la main, pour l’aider. J’espère. Manquerait plus qu’elle se blesse de ma faute. Bon en même temps je n’ai pas fais grand-chose non plus si ce n’est ouvrir une porte. Mais bon comme elle est déjà assez énervée contre moi, ça serait dommage d’en rajouter à cause d’un malheureux incident. Puis peut importe ses sentiments à mon égard, je ne suis pas un connard au point de souhaiter qu'elle aille mal.

Outch, ma tête. Cette dernière m’élance ce qui confirme que je venais de me cogner au sol. Et y’a Myles au dessus de moi. Bon, je comprend pas vraiment ce qui s’est passé, mais je suis tellement sonnée que j’ai l’impression d’être dans un autre monde. « J’en doute. Ou alors ce n’est pas l’idée que je me faisais de l’enfer » Je regarde autour de moi lentement, comme si j’essayais de me positionner dans le temps et surtout savoir où je suis, ce qui me revient rapidement. « Ouais... Mais moi je n’irai pas enfer... mais bien au paradis. » C’est évident, lui en particulier sait bien que je suis un ange. « Ça va ? Tu peux te relever ? » Je prend la main qu’il me tend et me relève difficilement, hochant la tête pour répondre à sa question et allant m’accrocher à ses bras une fois sur mes deux pieds, ayant peur de perdre à nouveau l’équilibre. « Pourquoi tu m’as assommé comme ça ? » Je sais bien qu’il ne m’a pas frapper, mais je ne comprend pas trop ce qui s’est passé. Je me souviens juste avoir paniqué, m’être sentit prisonnière de cette pièce qui me semble plutôt anodine maintenant, bien que je sois encore légèrement sur les nerfs. « Et qu’est-ce que tu venais faire ici ? » Voilà que je le bombarde de question, toujours accrochée à lui, relevant les yeux pour le regarder un peu mieux. Je n’ai pas oublié la soirée de dimanche et mon envie de l’étouffer durant ce dernier prime. Mais bon, je n’allais tenter aucun geste de violence s’il restait sage.

« Ouais... Mais moi je n’irai pas enfer... mais bien au paradis. » Bien sur, suis-je bête. Comment ais je pu croire un instant qu’elle irait en enfer ? Elle, cet être, si pur, si innocent ? Un vrai ange. Adorable, douce, calme, affectueuse. « Autant pour moi. Mon erreur. Je devrais le savoir pourtant, toi à qui on donnerait le bon dieu sans confessions. » En attendant je m’inquiète quelque peu pour son état de santé. Manquerait plus qu’elle se soit cognée un peu trop violemment la tête au sol, se retrouvant ainsi avec un traumatisme crânien. Après on va croire que je m’en prends aux femmes. Je l’aide donc à se relever, a priori rien de cassé. Même si elle reste accrochée à mon bras. « Pourquoi tu m’as assommé comme ça ? » Elle est sérieuse là ? Genre moi je l’ai assommé, c’est tellement mon genre. Elle me faisait un peu trop chier, alors j’ai décidé de lui donner une petite correction, pour lui passer l’envie de m’embêter. Halala, j’ai comme l’impression qu’elle ait un peu à l’ouest. « Je n’ai rien fais du tout, c’est toi qui es sortie comme une furie de la pièce, me rentrant dedans. » Même pas le temps de l’éviter. « Et je dois être trop musclé pour ta petite tête. » Elle me demande alors ce que je fais ici. Elle est bien curieuse. Je fais ce que je veux non ? « Rien de spécial, je rangeais du matériel dans le hangar quand j’ai entendu du bruit. J’ai ouvert la porte, et tu me fonçais dedans, fin de l’histoire. » Un pur hasard que je vienne en ces lieux. « T’es sure que ça va ? » Comme elle me tient encore, j’ai des doutes.

« Autant pour moi. Mon erreur. Je devrais le savoir pourtant, toi à qui on donnerait le bon dieu sans confessions. » Un faible sourire s’installe sur mes lèvres alors que je perçois très bien le sarcasme dans ses paroles. « Voilà, c’est beaucoup ainsi. Merci de le reconnaître. » Ma voix est faible et alors qu’il m’aide à me relever, je ne me sens vraiment pas aussi bien que je l’aimerais. Je n’arrive pas à lâcher ses bras, y trouvant un appuie pour le pas m’écraser à nouveau contre le sol. Je suis encore étourdie, alors j’entend à moitié l’histoire qu’il est entrain de me raconter suite à mes questions. Mais ça va, je sais bien qu’il n’a pas voulu me frapper et me mettre au sol. Il est chiant, mais je doute qu’il soit violent. Je retiens la partie où il dit être musclé, et je glisse légèrement ma main sur son ventre. « Je ne te crois pas, t’es si musclé que ça ? » Bon, je ne dois pas m’être cogné la tête trop forte, puisque j’ai le même genre de réaction que j’aurais en pleine conscience. Je le regarde alors qu’il me demande à nouveau si je vais bien. « Oui, oui... ça va aller. J’étais un peu étourdie, ça doit être ta présence qui m’intimide. » Mais oui, tant qu’à dire n’importe quoi. Je me décide finalement à me reculer, ayant retrouvé mes esprits, je ne pense pas perdre connaissance, ça devrait aller. « J’ai paniqué... Je sais pas pourquoi, cette pièce, ce blanc... Je ne me sentais pas bien. » Je soupire, parce que c’est un peu ridicule et maintenant que j’y pense, j’ai un peu honte de cette réaction beaucoup trop exagérée, comme toujours. « Je dois avoir peur de la vérité on dirait bien. » Ce n’était surement pas l’explication à mon malaise. En fait, je ne savais pas vraiment ce qui c’était passé.

« Voilà, c’est beaucoup ainsi. Merci de le reconnaître. » N’empêche ce n’est pas un mensonge ce que j’ai dis. Si vous la rencontrez pour la première fois, et qu’elle n’a pas encore ouvert la bouche, oui on lui trouve des airs angéliques. Bon après il suffit qu’elle parle pour que le charme soit rompu, et qu’on se rende compte qu’elle ait bien moins innocente qu’elle peut en avoir l’air physiquement.
« Je ne te crois pas, t’es si musclé que ça ? » me demande t’elle, faussement perplexe, en glissant sa main sur mon ventre. La coquine, je la reconnais bien là. Finalement son état est moins préoccupant qu’il en a l’air. Parce que là c’est du Harlow tout craché. Je pourrais lui montrer mes tablettes de chocolat pour lui prouver mes dires, m’enfin ça lui ferait trop plaisir. Puis après elle ne saurait plus se contenir. De toute façon ce n’est pas comme si elle ne m’a pas vu un paquet de fois torse nu, que ça soit à la piscine ou dans la salle de bain. « Et ouais, j’ai été taillé dans de la pierre qu’est ce que tu crois. » plaisantais je. Peut être une grave erreur, Cupidon pourrait prendre ça pour un mensonge, le bougre il en serait capable avec moi. « Oui, oui... ça va aller. J’étais un peu étourdie, ça doit être ta présence qui m’intimide. » Ouep, pas à dire, le choc n’a pas été si violent que ça. Je suis quand même rassuré que tout va bien. « Je comprends, mais tu sais il ne faut pas, je suis comme tout le monde » Hm. Elle me confie alors qu’elle a paniqué, mais elle-même ne sait pas trop pourquoi. Etrange. « Et ça t’es déjà arrivé ? » De paniquer ainsi. Peut être est elle coutumière du fait. Bon, maintenant qu’on est dans cette pièce, autant parler un peu. Toute la vérité, rien que la vérité ne pourra être dîtes « Tu te sens comment depuis la révélation de ton secret ? Soulagée ? Déçue ? Moi je t’avoue que ça m’arrange bien, car j’avais toujours peur de faire une bourde. » Etant dans la confidence, forcément…Que le secret soit dévoilé au grand jour a dû leur enlever un poids non ? Cela devait probablement être effrayant aussi. Obligée d’affronter la réalité. Elle ne peut plus se cacher derrière le secret.

« Et ouais, j’ai été taillé dans de la pierre qu’est ce que tu crois. » Je laisse mes doigts trainer légèrement encore quelques secondes pour profiter de ses abdominaux avant d’arrêter d’avoir les mains baladeuses et de les laisser s’aventurer un peu plus loin. Je n’ai pas le droit de le tenter il semblerait. Et en plus, je me souviens que je suis sensé ne pas le porter dans mon coeur depuis le prime. Mais bon, ça va, je crois que j’en suis revenue, et j’étais surtout moins en colère contre lui que contre Cameron. « Je comprends, mais tu sais il ne faut pas, je suis comme tout le monde » J’hausse les épaules en le regardant, finissant par hocher la tête à l’entente de ses paroles. « C’est vrai... T’es chiant comme tout le monde ici. » C’est la salle de vérité, alors je ne vais pas me priver pour lui dire ce que je pense. Je parle de mon angoisse de plus tôt, bien que là, je me sens un peu mieux, malgré le mal de tête qui ne risque pas de partir toute suite. « L’angoisse, la panique ? Tous les jours. » Je suis encore une fois d’une honnêteté déroutante, je ne sais pas s’il s’en rend compte. Le truc c’est que si j’ai toujours tendance à vouloir cacher certains aspects de ma personnalité, ici, je commence à ne plus en voir l’utilité. Et puis, on peut dire que Myles commence à bien me connaître aussi, alors en savoir un peu plus ne changera pas grand chose je me dis. « Tu te sens comment depuis la révélation de ton secret ? Soulagée ? Déçue ? Moi je t’avoue que ça m’arrange bien, car j’avais toujours peur de faire une bourde. » C’est une bonne question, à laquelle j’essaie de ne pas répondre depuis la révélation. Je prend sa main et décide de m’asseoir par terre contre le mur, l’entraînant avec moi. Juste au cas où une certaine faiblesse me prendrait. « Ça devenait pesant de ne pas pouvoir en parler... Mais d’un autre côté, je crois finalement que je n’ai pas vraiment envie d’avoir des explications... Je regrette d’être venu ici... » Je baisse les yeux vers le sol, le fixe intensément, comme pour éviter son regard. Alors que bon, lui il y est pour rien. Mais Everleigh reste sa partenaire et je sais qu’ils s’entendent plutôt bien. « Quand... la semaine dernière, dans le salon... Tu voulais pas coucher avec moi, à cause d’elle ou... ? » Ouais, je dois avouer que la question m’est venu à l’esprit lorsqu’il m’a repoussé. Je sais pas trop pourquoi je reviens sur ce moment qui me semble plutôt embarrassant maintenant que j’y pense.

« C’est vrai... T’es chiant comme tout le monde ici. » Aouch. Ce qu’elle est vilaine. Quand même elle devrait avoir honte de parler ainsi à ses ainés. Un peu de respect, ce n’est pas une façon de me parler voyons. Moi qui au cours de ces dernières semaines n’ai été qu’adorable envers Harlow. Je lui demande alors si ça lui arrive souvent ces crises de panique. « L’angoisse, la panique ? Tous les jours. » me répond elle brute d’honnêteté. L’abandon de sa mère l’a vraiment brisé. Ce qui peut être étrange, dans la mesure où elle ne l’a jamais connu. Certains le vivent très bien, et d’autres comme Harlow s’en retrouvent fragilisés. Je ne réponds rien, que répondre à ça ? Elle prend finalement ma main, pour me pousser à m’asseoir à ses côtés, ce que je fais. Comment vit-elle la révélation de son secret ? Moi c’est certain que je n’ai plus à craindre de faire une bourde, et aiguiller les candidats sur leur secret. « Ça devenait pesant de ne pas pouvoir en parler... Mais d’un autre côté, je crois finalement que je n’ai pas vraiment envie d’avoir des explications... Je regrette d’être venu ici... » Je ne peux pas croire qu’elle regrette vraiment sa venue. « Ne dis pas ça. Je pense que t’en as besoin justement. De connaître tes origines, pour avancer dans ta vie…C’est si t’avais annulé te venue, que tu l’aurais probablement regretté. » Ce n’est que mon humble avis après…Je ne sais pas comment ça va se terminer entre elles, mais au moins Harlow aura eu ses réponses. Peut être pas nécessairement celles qu’elle aimerait entendre, mais elle les aura. Puis qui sait, peut être réussira t’elle à pardonner à Everleigh un jour. Je le souhaitais. « Quand... la semaine dernière, dans le salon... Tu voulais pas coucher avec moi, à cause d’elle ou... ? » Bonne question. « Non…Je veux dire, que tu sois lié à elle ou non, ça n’aurait rien changé, ma réaction aurait été la même » Après si il n y avait pas eu les autres facteurs qui entraient en jeu, est ce que je l’aurais repoussé par égard pour Everleigh ? Je ne sais pas. J’aime à croire que oui, mais je ne peux l’affirmer. « Le problème ce sont les caméras. » Tout ce qu’on fait, est filmé, et retransmis devant des milliers voir peut être millions de gens. Des paires d’yeux innocents.