Depuis le prime j’éprouvais vraiment un besoin de me renouveler, je m’étais montrée bien trop gentille depuis le début de l’aventure, moi qui m’étais présentée comme une fille forte, glaciale avec les garçons et pas prête à en laisser un seul s’approcher de ce qui pouvait encore être appelé un cœur et bien autant vous dire que j’avais de quoi être pendue sur la place publique en sortant de l’émission, la seule chose que j’avais faite ici c’était de m’enticher d’un mec qui en aimait un autre alors que je le croyais hétérosexuel. Tant pis pour ma gueule n’est-ce pas ? La révélation subite avait été terrible pour moi mais je m’en étais plus ou moins remise et je voulais juste m’amuser, être intéressée par le confort des autres ça ne me faisait plus envie, je vivrais cette aventure pour moi sans vouloir en faire davantage dans la sympathie puisqu’au final il y avait plus de négatif que de positif à en retirer. Oui, je me trouvais bien trop aigrie et n’attendait qu’un petit quelque chose pour repartir comme en l’an quarante. Quoi d’autre qu’un petit tour à la patinoire pour cela ? Je n’étais pas très bonne dans cette activité mais elle me plaisait, j’aimais cette sensation de perdre dix ans lorsque je me retrouvais sur la glace à flirter avec une gamelle mémorable vous voyez le genre ? Passons, j’avais pris le temps d’enfiler ma paire de patins et à présent j’étais prête à faire mon entrée sur l’étendue de glace, pourtant une porte qui venait de claquer vint m’arrêter net, je tournais la tête espérant que ce ne soit pas Israel, je ne tenais pas vraiment à le voir cette semaine, histoire d’avoir le temps de tourner la page.

Ça y’est, la neige est de retour. Elle ne m’a pas manqué celle là. Ni les températures frisquettes. Surtout pour moi qui ait l’habitude de faire tous les matins mon jogging quotidien. Ce n’est pas terrible de le faire dans la neige et par 0 degré. C’est quand même plus agréable avec un beau soleil et des températures douces. Mais le temps est à l’image de mon humeur. Maussade. Je ne suis pas au meilleur de ma forme cette semaine. Pas compliqué d’en devenir les raisons. Mason. Mon entrevue avec lui ce matin a été plus qu’éprouvante. Cette aprèm, j’ai juste besoin d’oublier, d’essayer de me changer les idées. Mais comment ? Je ne sais pas. Je n’ai envie de rien. Pourtant, je décide quand même de me rendre à la patinoire. Comme si patiner va m’aider. Mais bon pourquoi pas. Quand j’ouvre la porte, je constate la présence d’Alecia, qui à l’évidence s’apprêtait à faire son entrée sur la piste. Dois-je rebrousser chemin ? De toute manière je ne peux pas éviter tous les candidats. Je suis bien obligé de m’accommoder de leur présence, on en croise à tous les coins de rue. Ou plutôt de couloir. En silence, j’attrape des patins à ma taille et les enfile. Alecia est à présent sur la piste. « Salut. » Je suis poli, vous voyez. « Qui tu craignais que ça soit ? » Parce que j’ai vu son petit air en me voyant arriver. Et le soulagement sur son visage en constatant que ce n’était que moi. J’en déduis qu’elle évite une personne.

Je n’étais pas bien douée pour faire du patinage, au contraire ma première fois s’était faite dans l’aventure il y a environ quinze jours et je n’avais pas tenté le diable depuis parce qu’il avait dû suffisamment s’amuser en me voyant ridiculement tomber comme si je n’avais plus la force de tenir sur mes pieds. Je m’étais réellement rendue compte que ce n’était pas si simple que ça et je commençais à enfin concevoir la beauté de l’activité sportive qui se pratiquait souvent à deux et qui était diffusée à la télévision. Ce qui était certain c’est que jamais je n’allais être une sportive de haut niveau, ah non, et encore moins dans le patinage. Quelqu’un m’avait rejoint et j’espérais vraiment de tout cœur que ça ne soit pas Israel, cette semaine je voulais l’éviter autant que possible, c’était mieux pour tout le monde et surtout pour moi, peut-être que j’étais égoïste tout compte fait ! Par chance c’était Myles, la révélation de son secret m’avait vraiment émue, j’en avais eu les larmes aux yeux et la réaction de Mason tout à fait compréhensible m’avait brisé le cœur. En le voyant arriver je m’étais longuement demandé si je devais lui demander comment ça allait alors que je connaissais très bien la réponse, je ne savais pas s’il avait vraiment envie de discuter. « Salut. » Je lui adressais un sourire timide, m’élançant sur la piste glacée en me tenant contre le rebord pour m’assurer une stabilisation qui serait certes de courte durée mais qui me permettrait d’attendre Myles. « Qui tu craignais que ça soit ? » J’étais comme qui dirait percée à jour. « Israel… Depuis le prime je n’ai plus vraiment… Envie de le voir, c’est encore un peu trop pour moi. » Tout était de ma faute en plus, c’est moi qui m’était attachée à lui sans même me rendre compte qu’il était probablement homosexuel, une chance que je ne sois pas tombée folle amoureuse, vous imaginez le quiproquo ? « Tu as réussi à discuter avec Mason ? » Demandais-je timidement, j’espérais ne pas être envoyée sur les roses mais dans le cas inverse je pourrais comprendre sa réaction.

« Israel… Depuis le prime je n’ai plus vraiment… Envie de le voir, c’est encore un peu trop pour moi. » Ah c’est donc ça. Il est vrai que j’ai remarqué sa réaction lors du prime, elle a eu l’air de prendre très mal cette histoire de baiser. Pourquoi faire toute une histoire d’un truc aussi insignifiant ? Me dites pas qu’elle en pince pour lui ? Cela serait plus que stupide. « Pourquoi ? Ne me dis pas que t’as craqué pour lui ? » Pas elle, elle n’aurait pas fait cette connerie quand même ? Elle évoque ensuite un sujet plus que délicat. Mason. Si j’ai réussi à lui parler ? Ah ça oui. « Oui, ce matin. Pas de changement, il me déteste toujours. » Il a même déclaré ne plus m’aimer, et ne plus jamais vouloir me parler. Jamais. Mason dans toute sa splendeur. A ne pas du tout exagérer les choses. Enfin j’espère qu’il exagère…Je ne peux croire qu’il ne veuille réellement plus ne rien avoir à faire avec moi. Après tout ce que j’ai fais pour lui, il ne va quand même pas me tourner le dos pour un petit mensonge. Hors de question. Enfin petit mensonge…Bon d’accord, énorme. Mais il ne comprend pas que c’était dans le seul but de le protéger. C’est ça le problème. Il ne comprend pas. Il ne se rend même pas compte de tous les sacrifices que j’ai fais pour lui. Tout ce que j’ai dû abandonner. Constamment faire passer son bien être avant le mien. Alors que merde, je ne suis pas son père en plus. Ce n’était pas censé être mon rôle à la base. Et pourtant j’ai fais tout ça. Mais lui…

Je me trouvais stupide, voilà douze longues années que personne n’avait réussi à me faire éprouver ne serais-ce qu’une once de sentiments amoureux et tout à coup Israel débarquait et faisait naitre en moi une certaine dose d’attirance. Ce n’était certes pas de l’amour mais ce n’est pas pour autant qu’il ne me laissait pas indifférente, au contraire plusieurs fois j’avais ressenti le besoin presque vital de l’embrasser moi qui n’avait jamais plus embrassé personne avant cette émission, il faut dire qu’ici avec les jeux sadiques de Cupidon je n’avais jamais eu vraiment le choix et ça n’était pas désagréable au final, je me demande si je n’avais d’ailleurs pas embrassé Myles une fois pendant un prime. « Pourquoi ? Ne me dis pas que t’as craqué pour lui ? » Je souriais à la fois amusée et honteuse de devoir admettre que je l’aimais bien. « Je ne suis pas amoureuse non !!! Mais… Il était intéressant et avait cette manière de me faire me sentir comme si je n’étais pas juste une vieille qui n’avait pas suffisamment d’atouts pour plaire aux hommes et leur donner envie de se caser. Pitoyable, je sais… Et toi ? Tu n’as craqué pour personne dans cette aventure ? » Je peinais à y croire, ici je devais être la seule femme frigide, il suffisait de voir Harlow qui ouvrait ses cuisses à n’importe qui, désespérant. Je changeais de sujet lui demandant si les choses s’étaient arrangées avec Mason, son petit frère. « Oui, ce matin. Pas de changement, il me déteste toujours. » Je me sentais vraiment mal pour lui, j’approchais du bord pour poser ma main contre son épaule, je n’avais pas pitié, j’étais juste très compatissante et triste pour lui. « Tu sais, hier j’ai été très émue en apprenant votre histoire, je trouve ça terrible ce que tu as dû endurer… Je le comprends en quelque sorte puisque j’ai perdu mon fils cet été mais… Après tout ce que tu as traversé ça me brise le cœur de voir que des décisions que tu as prise pour ne pas faire de mal à Mason ne jouent pas en ta faveur à présent. » J’étais sincère et surement très maladroite mais c’était comme ça que je voyais la situation.

Bon alors, est ce qu’elle a craqué pour ce petit Israël ? Dites-moi qu’elle n’a pas perdu sa raison. « Je ne suis pas amoureuse non !!! Mais… Il était intéressant et avait cette manière de me faire me sentir comme si je n’étais pas juste une vieille qui n’avait pas suffisamment d’atouts pour plaire aux hommes et leur donner envie de se caser. Pitoyable, je sais… Et toi ? Tu n’as craqué pour personne dans cette aventure ? » Pas amoureuse, d’accord (encore heureux), mais un petit faible quand même, oui. Même plus que petit ça se trouve. « Un beau parleur cet Israël… Mais crois, tu ne veux pas faire l’erreur de t’éprendre de qui que ce soit dans ce jeu, tu seras forcément déçue. » Moi cynique ? A peine. « Tu le savais qu’il aimait les hommes ? » Si elle ne le savait pas en plus, double choc. En espérant qu’il ne fait pas parti de ceux qui se sont découvert une nouvelle orientation sexuelle dans cette émission. « Et pour répondre à ta question, non je n’ai craqué pour personne. Pas le genre de la maison » Du moins sentimentalement parlant. Parce qu’après évidemment que sur le plan physique je pourrais craquer oui. On évoque ensuite un sujet plus sensible. Mason. Alecia vint s’approcher de moi pour poser une main compatissante sur mon épaule. « Tu sais, hier j’ai été très émue en apprenant votre histoire, je trouve ça terrible ce que tu as dû endurer… Je le comprends en quelque sorte puisque j’ai perdu mon fils cet été mais… Après tout ce que tu as traversé ça me brise le cœur de voir que des décisions que tu as prise pour ne pas faire de mal à Mason ne jouent pas en ta faveur à présent. » Attendez…Elle vient de dire qu’elle a perdu son fils ? Perdu…genre décédé ? Merde, je ne le savais pas. En tout cas il est clair qu’elle a été très émue hier oui, puisqu’elle a versé quelques larmes. Larmes que moi-même je serais bien incapable de verser, n’ayant pas pleuré depuis…13 ans je crois. A l’enterrement de mes parents. « Je suis désolé pour ton fils…Il avait quel âge ? » Mais peut être ne veut elle pas en parler. « Merci… J’aime Mason, mais parfois, j’aurais envie de le secouer, pour qu’il revienne à la réalité. » Sauf que bon, ça ne servirait à rien. Il serait toujours aussi...Mason. « C’est comme parler à un enfant. Je sais que je ne peux pas lui en vouloir pour ça…Il ne le fait pas exprès, mais des fois…J’aimerais juste avoir une conversation avec un adulte de 19 ans. » Mais ce n’est pas possible.

Je me sentais vraiment stupide d’avoir un faible pour Israel, surtout alors que je n’avais pas ressenti le moindre sentiment d’attirance pour un garçon depuis le lycée, pas une seule fois. Pourtant dans cette aventure je me rendais compte que tout était possible, pas parce que nous étions dans une émission de télé réalité, non, l’enfermement vingt-quatre heures sur vingt-quatre les uns avec les autres était la cause principale, à passer tout notre temps ensemble nous finissions par lier des liens que jamais nous n’aurions pu avoir à l’extérieur, la plupart des candidats de qui j’étais proche aujourd’hui étaient d’ailleurs des personnes que je n’aurais probablement jamais ne serais-ce qu’abordé dans la rue si j’avais eu l’occasion de les croiser, c’est pour vous dire si cette émission pouvait faire des miracles sur l’aspect social. « Un beau parleur cet Israël… Mais crois, tu ne veux pas faire l’erreur de t’éprendre de qui que ce soit dans ce jeu, tu seras forcément déçue. » Je ne sais pas pourquoi mais je sentais comme s’il était aigri, je ne savais pas si Myles avait eu un coup de cœur dans cette aventure mais peut-être n’avait-il globalement pas eu de chance en amour, tout comme moi d’ailleurs même si je m’étais arrêtée à une seule histoire ce qui, dans le cas du jeune homme ne devait pas être le cas. Il n’était qu’un homme après tout. « Tu le savais qu’il aimait les hommes ? » Rien que d’y penser et j’éprouvais un certain sentiment de dégoût, j’étais dégoûtée d’avoir découvert ça sur le tas. « Pas du tout, il ne me l’a jamais laissé supposer je ne t’explique donc pas quel a été le choc lorsqu’il a roulé un patin à Ezra juste devant moi. » Je m’étais éparpillée dans l’alcool pour oublier cette désastreuse image qui avait mis fin à tout ce que j’aurais pu espérer, c’est-à-dire pas grand-chose à la base, juste un rapprochement plus intense. « Et pour répondre à ta question, non je n’ai craqué pour personne. Pas le genre de la maison » Tant mieux, j’aurais aimé être comme lui mais ça n’avait pas été le cas et c’était bien une grande première pour moi. « D’ailleurs quel est le genre de femmes qui pourrait te plaire ? Autrement que physique bien entendu. » Simple curiosité de ma part, je me rendais compte que je ne connaissais vraiment pas grand-chose de Myles, son secret révélé je pouvais maintenant avoir une vue d’ensemble bien superficielle de ce qu’avait pu être sa vie, d’ailleurs je pouvais me mettre à sa place par rapport à la perte de ses parents lorsqu’il était plus jeune, mon fils était décédé dans d’atroces circonstances cet été et je parvenais difficilement à faire mon deuil, Fake Lover m’avait déjà énormément aidé d’ailleurs. « Je suis désolé pour ton fils…Il avait quel âge ? » Je relevais la tête pour le regarder, je n’étais jamais vraiment à l’aise lorsqu’on abordait ce sujet mais maintenant ça allait mieux, j’étais capable de me confier plus facilement. « 12 ans… Je suis tombée enceinte par erreur au lycée lorsque j’avais à peine 18 ans. » Une période très difficile de ma vie, je m’étais après tout retrouvée à la rue mes parents ne souhaitant pas avoir une fille qui avait couché sans se protéger une seule fois avec son petit-ami depuis un peu plus d’un an et qui était tombée enceinte stupidement. « Merci… J’aime Mason, mais parfois, j’aurais envie de le secouer, pour qu’il revienne à la réalité. » Compréhensible, la première fois je m’étais montrée très surprise de voir qu’il ne réfléchissait pas comme un adolescent de son âge, au contraire il était resté à l’enfance et c’était aussi troublant qu’inquiétant parfois. « C’est comme parler à un enfant. Je sais que je ne peux pas lui en vouloir pour ça…Il ne le fait pas exprès, mais des fois…J’aimerais juste avoir une conversation avec un adulte de 19 ans. » Je ne savais pas vraiment comment aborder le sujet, c’était délicat mais après avoir pris une petite inspiration je me lançais. « Il a toujours été comme ça ? Je veux dire… Dans son monde, resté dans l’enfance ? »

« Pas du tout, il ne me l’a jamais laissé supposer je ne t’explique donc pas quel a été le choc lorsqu’il a roulé un patin à Ezra juste devant moi. » J’imagine en effet. Ça doit toujours faire un choc lorsqu’on découvre que la personne sur qui on a flashé se retrouve à jouer pour l’autre équipe. Enfin lui, peut être qu’il n’est pas gay, juste bi…Ou hétéro, et il s’est juste foutu de notre gueule. « Peut être qu’il y a une autre explication à son comportement » On est dans un jeu, et tous les évènements du prime dernier étaient plus que suspect. Peut être n’était il pas sincère. Ou peut être voulait il juste attirer l’attention. Moi je dis c’est quand même très bizarre. Il faudrait mener l’enquête. « D’ailleurs quel est le genre de femmes qui pourrait te plaire ? Autrement que physique bien entendu. » Mais dîtes donc elle est bien curieuse. « Les femmes au fort caractère, qui ont du répondant. Qui n’aient pas peur de me tenir tête. A vrai dire ma partenaire correspond parfaitement à la description. » Attention je ne dis pas non plus que j’ai craqué pour elle hein. Juste qu’elle est le type de femmes qui me plaisent. La production ne s’est pas trompée en me mettant avec elle. « Ah et qui ne soient pas jalouses. Du coup tu rates le coche de peu » Que j’ajoute en plaisantant. Je ne supporte pas les filles trop jalouses, ou jalouses tout court peut-être. Et j’ai comme l’impression que de ce côté-là, Alecia peut être pas mal…Mais sinon elle aussi m’a l’air d’avoir un fort tempérament. On parle ensuite d’un sujet plus délicat. Mason, et son fils. « 12 ans… Je suis tombée enceinte par erreur au lycée lorsque j’avais à peine 18 ans. » Halala, je n’ai jamais compris comment on pouvait se laisser tomber dans ce piège. Ce n’est pourtant pas compliqué de se protéger. Je ne sais pas les autres quoi, ils préfèrent prendre leur chance ? En priant pour ne pas foutre la fille enceinte ? En tout cas ça nous fait un point commun. Se retrouver à élever un gosse alors que nous même on sort à peine de l’adolescence. « Dire que moi à cet âge là, je me montrais très précautionneux pour pas qu’une chose pareille arrive. Et regarde…au final le résultat est le même » Très ironique tout cela. « Tu l’as élevé toute seule ? » Je ne sais pas pourquoi mais c’est le sentiment que j’ai. Pour en revenir à Mason. « Il a toujours été comme ça ? Je veux dire… Dans son monde, resté dans l’enfance ? » Une question à laquelle je m’attendais forcément, depuis la révélation du secret. « Oui…Il a mit plus de temps que tous les autres à apprendre à marcher, parler…On lui a fait passer des test tout ça, il est déficient mentalement. Mais il ne faut surtout pas lui dire ça, il le prend très mal. » On peut le qualifier aussi de retard mental. Mais peut importe, Mason n’aime pas du tout qu’on puisse sous entendre qu’il ait des problèmes mentaux.

Le prime avait été en dents de scie pour moi, tout avait bien commencé mais il avait fallu que je vienne m’installer à côté d’Israel qui avait tout à coup sauté sur Ezra alors qu’on lui posait une question sur Luce et moi, signe que peut-être je lui plaisais à un certain degré, après ça je m’étais quelque peu lâchée sur le nombre de cocktails à boire avec mon camarade Mickey, ensuite je m’étais effondrée, trop de choses qui étaient remontées d’un coup en dehors de cette aventure en plus du départ de mon camarade d’aventure et de lit. Autant vous dire que j’en étais ressortie épuisée et à la fois prête à repartir du bon pied, parfois exploser un bon coup faisait du bien, surtout que je n’en avais pas eu l’occasion depuis le décès de mon fils, je pense que ça m’avait fait donc vraiment beaucoup avancer et depuis j’étais au meilleur de ma forme. « Peut être qu’il y a une autre explication à son comportement » Je m’étais demandée si ce n’était pas une mission mais il semblait réellement être sincère et je ne tenais pas vraiment à faire des suppositions, pour tout vous dire je m’en fichais à présent, tant pis pour lui. « J’ai envisagé la possibilité mais au fond je m’en fiche… S’il est heureux avec Ezra tant mieux pour lui, je ne suis pas possessive. » Je profitais du fait qu’il m’ait confié de ne pas avoir eu de coups de cœur ici pour lui demander quel était son type de femmes, il devait bien avoir une catégorie de femmes qui pouvaient le faire plus facilement craquer que d’autres après tout. « Les femmes au fort caractère, qui ont du répondant. Qui n’aient pas peur de me tenir tête. A vrai dire ma partenaire correspond parfaitement à la description. » Je ne connaissais pas Everleigh, d’ailleurs elle était une des rares candidates à qui je n’avais encore jamais eu l’occasion d’adresser la parole mais je supposais par le biais des propos de mon camarade qu’elle était une femme forte, un peu comme moi quoi. « Ah et qui ne soient pas jalouses. Du coup tu rates le coche de peu » Il me faisait sourire, je riais même pendant un moment répondant du tac au tac très amusée. « Je ne suis pas jalouse, désolée, tu ne pourras plus te raccrocher à ça pour ne pas voir en moi la femme de ta vie. » Ne croyez pas que j’étais sérieuse, au contraire l’ironie était le maitre mot de mes propos sauf pour la partie sur la jalousie ne l’étant pas du tout, la preuve je n’avais pas fait un scandale à Israel, j’étais juste passée à autre chose même si je l’évitais encore un peu. Je doutais que Myles puisse être attiré par moi, je n’étais pas une femme avec de l’argent, une vie extraordinaire… Je n’étais pas vraiment intéressante quoi même si je ne prenais pas l’argent en compte personnellement. Nous changions ensuite de sujet pour aborder Mason, mon fils que j’avais eu par inadvertance. A la base nous nous protégions mais il lui était arrivé une fois de ne pas se protéger étant surement trop pressé pour prendre le temps d’acheter des nouveaux préservatifs, voilà le résultat. Je ne regrettais pourtant rien, mon fils était la plus belle chose qui me soit arrivée. « Dire que moi à cet âge là, je me montrais très précautionneux pour pas qu’une chose pareille arrive. Et regarde…au final le résultat est le même » Il n’avait pas tort, il s’était retrouvé dans la même situation que moi mais avec aucune erreur personnelle. « Je pense que cet abruti doit regretter chaque jour d’avoir oublié de mettre une capote… Et le résultat est le même mais tu es plus… Honorable, tu n’étais pas obligé et tu l’as pourtant fait, c’est tout à ton honneur, surtout que ce n’est pas facile d’élever un enfant seul… J’en sais quelque chose. Je te trouve vraiment très courageux. » Il me posait une nouvelle question à propos de mon fils. « Tu l’as élevé toute seule ? » Je venais en quelque sorte de répondre à sa question précédemment mais je décidais de me répéter. « Je n’ai pas vraiment eu me choix mais oui… J’ai pu tout de même compter sur mes meilleures amies pendant mes années de médecine, sans elles je n’aurais surement pas pu les poursuivre, je ne pouvais pas être au boulot, à l’université puis avec mon fils en même temps. » Je n’avais pas eu la moindre minute de répit dans ma vie et je m’en portais très bien, sans un travail à côté je n’aurais pas pu payer mes factures alors que mes parents m’avaient mis à la porte, sans ça je n’aurais tout simplement pas pu survivre. J’abordais ensuite un sujet délicat, le côté enfantin de Mason. « Oui…Il a mit plus de temps que tous les autres à apprendre à marcher, parler…On lui a fait passer des test tout ça, il est déficient mentalement. Mais il ne faut surtout pas lui dire ça, il le prend très mal. » Je ne comptais pas aller lui en parler, qu’il soit rassuré. « Être avec quelqu’un qui a quelque chose comme ça ne doit pas être simple tous les jours… Comment tu fais pour ne pas péter les plombs ? » Question stupide du jour.

Pour Israël, cela a pu très bien être une mission. A vrai dire, j’ai dans l’idée que s’en est une même. « J’ai envisagé la possibilité mais au fond je m’en fiche… S’il est heureux avec Ezra tant mieux pour lui, je ne suis pas possessive. » J’espère bien. Surtout que c’est une belle erreur de s’éprendre de qui que ce soit dans ce jeu. « Sauf que j’ai dans l’idée qu’Ezra, c’est plutôt Emilien qui l’intéresse. » Il en a surement rien à faire de l’Israël, c’est balaud. On passe maintenant à mon genre de femmes. « Je ne suis pas jalouse, désolée, tu ne pourras plus te raccrocher à ça pour ne pas voir en moi la femme de ta vie. » Ouais ouais, elle dit ça, elle dit ça…Il me faudra une preuve pour le croire. « Oui mais toi c’est Isräel qui t’intéresse. J’ai bien vu ton type d’homme. C’est donc voué à l’échec d’avance entre nous… » Dommage. Surtout que bon, je n’ai un peu beaucoup rien avoir avec Israël. Que ça soit physiquement ou mentalement. On parle ensuite plus sérieusement, en évoquant nos rôles de parents respectifs. Au vu de ses propos, j’en déduis que le père n’a pas dû jouer un grand rôle dans l’éducation de son fils. En même temps vu l’âge qu’ils avaient. Je peux comprendre qu’il n’avait pas du tout envie d’une chose pareille dans sa vie à ce moment là. De là à abandonner toutes ses responsabilités, non. « Courageux…En même temps c’était ça ou l’abandonner alors… » Je n’avais pas 36 options qui s’offraient à moi. Pour tout vous avouer, j’aurais eu de la famille…Une tante, un oncle, un grand parent…C’est eux qui s’en seront occupé. Sauf qu’il n y avait que moi. Et comme l’autre alternative me semblait impossible, et bien voilà. « Je n’ai pas vraiment eu me choix mais oui… J’ai pu tout de même compter sur mes meilleures amies pendant mes années de médecine, sans elles je n’aurais surement pas pu les poursuivre, je ne pouvais pas être au boulot, à l’université puis avec mon fils en même temps. » Tout ça à la fois ? « Je t’admire, je ne sais pas comment tu as fais. J’aurais aimé pouvoir allier les trois. » Mais j’ai dû abandonner mes études, malheureusement. De médecine aussi en plus, ça nous fait beaucoup de points communs tout ça. « Faut croire que je n’avais pas d’aussi bons amis. » J’avais pu m’en rendre compte. Et quand bien même, ce n’était pas suffisant pour que je réussisse à bosser, suivre la médecine (ou il faut bosser un max pour réussir), et m’occuper de Mason. Qui demande deux fois plus d’attention qu’un gosse normal. Sans parler de gérer la mort de mes parents. Ou ma fiancée qui n’a pas supporter la situation et m’a quitté. Aaaah une époque bénie. « Être avec quelqu’un qui a quelque chose comme ça ne doit pas être simple tous les jours… Comment tu fais pour ne pas péter les plombs ? » Bonne question. « Je crois que j’ai développé une patience supérieure à la moyenne…Mais faut pas croire, y a des moments, j’ai juste envie de tout envoyer balader. Sauf qu’au lieu de m’en prendre à Mason, je sors pour aller me calmer. Généralement je vais à la salle de boxe, ça m’aide pour me défouler »