everleigh.

Le cellier. Il n’y avait sûrement pas de meilleur endroit pour rester un peu tranquille. Chose que tu désirais en cet après-midi. Passer un moment tout seul était quelque peu rare ici, car tu ne manquais pas de tomber sur un candidat à chaque fois que tu voulais voir aucune tête. Bref. Tu avais emmené toutes tes affaires sales pour les laver. Comme Fitz t’avais appris. Oui, en 24 ans, c’était la première fois que tu te servais d’une machine à laver. Mieux vaut tard que jamais, après tout. Ta première pile de vêtement étant donc dans la machine, tu laissas l’autre partie de tes habits sales –principalement des t-shirts et caleçons- par terre. Non, tu n’avais toujours pas assimilé l’utilité des fameux paniers. Tant pis. Tu te dirigeas donc vers les étagères où grouillait la nourriture. A ton plus grand plaisir. Tu attrapas deux paquets de chips, des barres chocolatées, un pot de Nutella, et des paquets de bonbons. Tu déposes le tout sur le tapis en laine de mouton, et tu vas te prendre un pack de bière que tu déposes au même endroit. Tu t’assieds en tailleur à même le sol, en face de tes fameuses provisions. Oh, l’après-midi s’annonçait agréable. Tu avais bien l’intention de manger tout ça, oui. Toi, un goinfre ? A peine. Ton seul problème était que tu étais tout le temps affamé. C’est tout. Ce n’était pas si grave que ça. Du moins, t’aimais le croire. Tu te retrouverais sûrement obèse à l’âge de 50 ans, mais ça t’importait peu. Le présent te suffisait amplement. Tu commences donc à entamer un des paquets de chips tout en chantant tout et n’importe quoi. Il en faut peu pour être heureux, hein. T’étais bien, là. T’étais tranquille. Sauf que quelqu’un en avait décidé autrement. T’entends des bruits de pas, quelqu’un entre dans le cellier. Everleigh. Une des seules candidates que tu as volontairement évité lors de ces six semaines. Tu arrêtes donc directement de chanter, tu ne bouges pas. Là, tu n’avais plus vraiment le choix. Tu ne pouvais plus fuir ni rien. Bon. Ce n’était pas non plus comme si tu étais en train de flipper ou quoi que ce soit, c’était juste que tu avais prédit depuis le début que tu ne t’entendrais pas avec elle. Enfin, plutôt qu’elle ne t’aimerait pas, en fait. Parce qu’elle avait l’air beaucoup plus mature, et toujours au-dessus de toutes les conneries que tu pouvais bien faire. Elle faisait tout simplement partie d’un autre monde que le tien. Il ne fallait pas être devin pour le savoir. Il n’y avait qu’à connaître son secret, hum. Et tu voulais seulement éviter un conflit de plus. Everleigh avait beaucoup trop vécu pour toi, voilà tout. Tu la regardes donc avec de grands yeux ronds, tu t’es même arrêté de manger. « Hum.. Tu en veux ? » demandes-tu en tendant ton paquet de chips vers elle. T’étais toujours assis, à la regarder comme si elle ne faisait pas partie de la race humaine.

La lessive c'est franchement chiant, enfin ici ça a tendance à m'ennuyer parce qu'on est obligé de resté prostré devant les machines si on tient un minimum à son linge. Et comme on a pas forcément un stock illimité de vêtements et bien il vaudrait que je pense à aller faire ma lessive. Je me rends dans mon dressing pour y chercher le panier. Je constate que Myles y a laissé ses fringues, comme je le lui avais demandé. Après tout une promesse est une promesse. Je soupire avant d'attraper le panier. Ce ne sont que des fringues de toute façon, et un peu plus ou un peu moins ça ne changera pas grand chose. J'attrape mon Ipod que je fourre dans la poche de mon jeans, ça pourrait être sacrément utile parce que ça va me prendre un sacré bout de temps. Oh ça oui, mais bon l'avantage c'est que ça va me permettre d'occuper une partie l'après midi. Je descends au rez-de-chaussée mon panier sous le bras, mon énorme panier sous le bras devrais-je dire. Je pousse la porte du cellier et je constate avec désespoir que les machines sont déjà en route. Merde. Je soupire, et avec mon panier je n'avais pas vu Bob sur le sol. Il est beaucoup trop gros, le panier pas Bob qu'on se le dise. C'est lorsque je le pose que je le vois me regarder avec ces grands yeux, je dois avoir le regard vitreux mais c'est mon état général, c'est pas à cause de lui. Je ne pense rien de particulier à son sujet, je ne le connais pas. Tout ce que je sais de lui c'est qu'il est le partenaire de Mado, ni plus ni moins. J'sais pas pourquoi on ne s'est jamais adressé la parole, on en a pas franchement eu l'occasion c'est tout. Il me tend un paquet de chips. Je souris, enfin je fais de mon mieux pour que ça ressemble à un sourire normal. « Oui, volontiers. Merci. » Je pioche la main dans son paquet et en extrait une poignée de chips que je porte à ma bouche. Pas franchement glamour. Je remarque une machine vide. Oh super. « Tu permets que je l'utilise ?» Je la désigne du doigt. Pourquoi il me regarde de cette manière ? J'ai un truc sur le visage ? C'est bizarre.

Everleigh. T’aurais préféré qu’elle ne vienne pas, franchement. Pas que tu n’apprécies pas sa compagnie ou quoi, mais t’étais presque gêné quand elle était là. Parce qu’en quelque sorte, elle t’impressionnait. Oui, exactement. C’était ce que tu pensais. Elle était comme… pleine de peine. Pleine de tristesse. Pleine de souvenir. Pleine de choses que tu ne pourrais pas comprendre. Et ça te mettait bizarrement mal à l’aise. Ce qui dégageait d’elle te faisait sentir mal. Tu ne la connaissais pas, tu ne la jugeais pas. Tu n’oserais pas, ce n’était pas ton genre. Mais sans la connaître, elle te transmettait quelque chose. Quelque chose qui n’était pas joyeux. Tu ne savais pas si ce n’était valable que pour toi, ou si les autres ressentaient ça aussi. Peut-être que tu en étais plus affecté que les autres personnes. T’as toujours été du genre à te soucier du sort des autres, c’était comme ça. C’est sûrement pour cette raison que tu la regardes avec de gros yeux tout rond, comme un enfant qui découvrait pour la première fois quelque chose. T’essaies pourtant de paraître normal, et tu lui proposes même un peu de chips. Pas trop quand même, parce que ça restait à toi, tout ça. Hum. Tu hoches ensuite la tête. Pourquoi ne pourrait-elle pas l’utiliser. « Oui, bien sûr, vas-y. C’est pas à moi de toute manière. » En fait, t’aurais pu y mettre ta deuxième partie de vêtement, mais tu préférais attendre que la première tournée soit fini. Sinon, tu t’emmêlerais clairement les pinceaux. T'es toujours assis au sol, tu ne sais pas trop quoi faire maintenant. Faire comme si elle n'était pas là ? Faire des efforts pour oublier le fait qu'elle te troublait bizarrement ? Ou partir ? Aucune de ces solutions ne paraissait être la bonne, en fait. . « Tu veux une bière ? » lui demandes-tu alors, ne trouvant rien d'autre à dire. Peut-être que ça allait te détendre un peu.

Son regard sur moi, ses yeux grands ouvert comme des soucoupes. Tout ceci me met mal à l'aise. C'est sans doute pour cette raison que j'évite de le regarder, j'ai l'impression de débarquer d'une autre planète et c'est terriblement gênant. Je me concentre sur le paquet de chips, la poignée que je grignote et la machine à laver qu'il n'utilise pas. « Oui, bien sûr, vas-y. C’est pas à moi de toute manière. » Oui non mais ça je sais, je suis d'accord ce n'est pas une raison mais il aurait pu vouloir l'utiliser. Je lui réponds avec un sourire. Je me mets à trier les vêtements, le clair d'un côté, le foncé de l'autre. Je mélange mes vêtements avec ceux de mon partenaire, pour ce que ça change, rien au final. J'enfonce le linge dans le tambour du lave-linge et lance le programme adéquate tandis que Bob me propose une bière. « Oui merci. » Je pends la décapsuleur et me la débouche, je regarde l'étiquette, je n'ai pas franchement de doute sur la provenance néanmoins je préfère m'en assurer. Je bois une gorgée de ma bière et m'assieds sur le sol non loin de Bob. Il ne dit pas un moment et continue de me regarder comme si j'étais un rat de laboratoire ou encore une découverte scientifique inconnu de tous. Je me mets à faire des suppositions dans ma tête, toutes aussi loufoques les unes que les autres. Le mieux serait de lui demander ce qui cloche, chose que je fais dans l'immédiat. « Il y a un problème ? J'ai quelque chose sur le visage ? Du rouge à lèvre sur les dents ? » Ca commence franchement à m'inquiéter et comme j'ai des tendances paranoïaque ces derniers jours ça ne va pas beaucoup m'aider. Je joue avec un tee-shirt qui se trouve sur le sol. Un tee-shirt sale mais pas si sale non plus. Je le triture dans tous les sens parce que je suis super nerveuse.

Elle prend la bière, la décapsule, et s’assied auprès de toi. Très bien. Tu décapsules à tout tour une bouteille, et tu bois une gorgée. Tu ne sais pas trop quoi dire. Sûrement parce que t’es intrigué. Sûrement parce qu’elle ne te paraît pas réelle. Qu’elle te paraît beaucoup trop… imaginaire. Comme si on l’avait inventé. Mais tout ça, c’était à cause de ton imagination débordante. Elle te jouait de mauvais tour, comme d’habitude. Et elle devait sûrement te prendre pour un fou. D’ailleurs, la preuve ne tarde pas à arriver. « Il y a un problème ? J'ai quelque chose sur le visage ? Du rouge à lèvre sur les dents ? » Oh. Elle avait donc remarqué. D’un côté, tu étais loin d’être discret. T’étais pas quelqu’un de doué, de toute manière. Tu grimaces et secoues la tête, tout en frottant ta nuque à l’aide de ta main, montrant clairement que tu étais gêné. « Oh.. hm.. non. Pas du tout. » Tout ça pour dire seulement « non ». Bravo, Bob, bravo. Quelle intelligence. Remarquable, tout ça. « Je suis désolé… Je dois passer pour un énorme idiot. » Grimaces-tu. « C’est juste que…T’es flippante. » Quoi ? Tu venais vraiment de dire ça ? Il faudrait que tu apprennes à te taire, parfois. « Pas dans le sens que t’es un monstre avec des cornes ou j’sais pas, hein.. » Histoire de la rassurer, hm. Mais tu ne sais pas trop si t’es crédible. En fait, la crédibilité, tu n’en avais que très peu ici, de toute manière. Tu bois deux-trois gorgées de ta bière, histoire de te faire oublié momentanément ce que tu venais de lui dire.

J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi Bob me fixe ainsi, pourquoi il agit comme ça. Pourquoi il est silencieux aussi. Je ne suis pas franchement bavarde mais j'essaye d'être souriante, c'est déjà un effort surhumain, il ne doit pas s'en rendre compte mais je ne suis pas la personne qui sourit le plus ici. Cette semaine du moins. Alors je l'interroge parce que je n'aime pas cette sensation. Il est gêné, oh bah super. Oh.. hm.. non. Pas du tout. » Bon et bien alors, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi il est aussi nerveux d'abord ? « Je suis désolé… Je dois passer pour un énorme idiot. » Non pas encore mais ça ne saurait tarder. Enfin, on sait jamais. « C’est juste que…T’es flippante. » Pardon ? Là c'est moi qui doit le regarder avec des grands yeux ronds. Je suis flippante. D'accord. Mais encore ? « Pas dans le sens que t’es un monstre avec des cornes ou j’sais pas, hein.. » Et là, je ne peux pas m'empêcher de rire. Je suis prise de ce qu'on appelle un bon gros fous rire. Je mets plusieurs minutes avant de pouvoir m'arrêter et franchement, ça fait un bien fou de rire, surtout ces derniers temps. « Je suis désolée... » Je pose ma main devant ma bouche avant de pouffer de rire. Je bois une gorgée de bière et le regarde en souriant. « Je suis flippante comment alors ? » Parce que c'est la première fois qu'on me le dit et j'aimerais bien savoir de quoi il retourne. C'est plutôt inédit. Je suis flippante. On m'a déjà dit que j'étais froide mais flippante, jamais. Il faut un début a tout visiblement.

Elle rigole. Bon, tant mieux, non ? Elle aurait très bien pu se vexer, ou te gueuler dessus. Mais non, elle riait. Très bien, très bien. Tu savais que tu étais quelqu’un de marrant, mais pas à ce point. Alors qu’elle se tape le fou rire de sa vie, tu continues à boire. Toi, tu étais mal placé pour rire. Tu venais de dire la chose la plus honteuse du monde. Clairement. T’aurais jamais dû lui avouer qu’elle te faisait flipper. Ça aurait été mieux pour tout le monde. Il fallait que tu gardes ça pour toi, bon sang. Et finalement, elle s’arrête enfin. Ouf. « Je suis désolée... » Désolée de quoi ? De te faire peur ? Ou d’avoir ris ? Dans les deux cas, elle n’avait pas à être désolée, parce que dans les deux cas, ce n’était pas de sa faute. C’était toi qui étais bizarre. Pour ça, il n’y avait pas de doute. T’étais quelqu’un de spécial, petit Bob. « Je suis flippante comment alors ? »Tu la regardes sans rien dire en premier lieu. Puis tu grimaces légèrement. Tu ne savais pas comment lui expliquer, en fait. Et tu ne savais pas si c’était une bonne idée de lui dire la vérité, aussi. « Tu veux vraiment le savoir ? » demandes-tu donc. Espérant qu’elle répondrait tout simplement par un non négatif. Mais finalement, tu reprends toi-même la parole, pensant avoir trouvé les bons mots. Ce qui n’était définitivement pas le cas. « T’es flippante parce que tu as l’air usée… dans le sens où.. on dirait que tu ressens tellement de tristesse et de trucs péjoratifs que les autres personnes doivent paraître pour de la vermine à tes yeux. Genre… insouciants. » T’étais maladroit dans ton explication, comme d’habitude. Tu choisissais les mauvais mots. En finissant ta bière, tu dis alors. « Laisse tomber.. Tu dois pas comprendre ce que je veux dire. Oublie. »

Je suis franchement intriguée par tout ça. Sa façon de me regarder, le fait qu'il soit particulièrement gêné de ma présence, sans raison apparente. Enfin à mon sens il n'y avait pas de raisons, on ne se connait pas. Je n'ai pas eu la sensation de l'éviter moi, je m'imaginais un coup du sort mais finalement peut être qu'il m'évitait lors de toutes ces semaines puisque je l'ai fait flipper. Je ne comprends pas mais je ne me vexe pas pour autant, ce serait stupide, je ne suis pas franchement susceptible. « Tu veux vraiment le savoir ? » Je hoche la tête. « Oui vas-y, je t'écoute. » Non parce que bon si je demande c'est que ça m'intéresse quand même pas mal. « T’es flippante parce que tu as l’air usée… dans le sens où.. on dirait que tu ressens tellement de tristesse et de trucs péjoratifs que les autres personnes doivent paraître pour de la vermine à tes yeux. Genre… insouciants. » Oh bah ça si ce n'était pas du jugement, je ne m'y connais pas. Enfin ça va, je ne me vexe pas, néanmoins je suis relativement déçue si c'est ce que vraiment l'image que je renvoie, à lui du moins. Je suis sur le point d'ouvrir la bouche alors qu'il poursuit. « Laisse tomber.. Tu dois pas comprendre ce que je veux dire. Oublie. » Non pas très franchement pour avouer. Je bois une gorgée de bière avant de poser mon regard sur lui. A nouveau. « C'est la première fois qu'on me fait ce genre de remarques. Je ne suis pas triste non. Je... Enfin j'sais pas franchement ce qui te fait penser ça. On me juge souvent froide mais pas triste. Mais je n'ai jamais considéré les autres comme de la vermine insouciante. » Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça, il doit s'en foutre éperdument, mais j'sais pas c'est quand même bizarre comme première impression.

Ce n’était pas un jugement que tu donnais là, c’était une impression. Et ça n’avait rien à voir. Everleigh te donnait cette impression, ce sentiment. Ce n’était sûrement pas de sa faute, c’était ce qu’elle dégageait comme ressentit à tes yeux. Et du coup, tu te sentais mal. Voilà. C’était dit. « C'est la première fois qu'on me fait ce genre de remarques. Je ne suis pas triste non. Je... Enfin j'sais pas franchement ce qui te fait penser ça. On me juge souvent froide mais pas triste. Mais je n'ai jamais considéré les autres comme de la vermine insouciante. » Tu la regardes. En plus d’être flippé, t’es intrigué, tu ne pouvais le nier. Intrigué parce que qu’elle avait vivre. « Je ne sais pas… » avoues-tu. « C’est ce que tu dégages à mes yeux. Comme une personne qui a vécu trop de choses pour … pour porter de l’importance aux autres. Je n’ai pas dit que c’était vrai, je me trompe d’ailleurs souvent. Mes ressentis sont souvent foireux en fait, j’y peux rien. Mais…tu n’as pas l’air froide, non. » Pourquoi tu lui disais tout ça ? Tu n’en avais aucune idée. Il fallait seulement que tu le dises. « Tu m’intrigues, bizarrement. Dans le sens où… j’aimerai essayer de comprendre ce qui fait que j’ai cette impression-là de toi. » Maintenant, c’était sûrement toi qui devenait flippant. Mais tu étais honnête, comme d’habitude. Tu hausses les épaules et grimaces légèrement. Tu n’étais pas quelqu’un de méchant. « Une autre bière ? » demandes-tu, histoire de lui faire digérer ta bizarrerie. Tu pioches dans ton paquet de chips pour en manger un peu. Ça t’avait donné faim tout ça.

« Je ne sais pas… » S'il ne sait pas lui même on est mal barré. Mais bon j'aimerais bien essayer de comprendre. « C’est ce que tu dégages à mes yeux. Comme une personne qui a vécu trop de choses pour … pour porter de l’importance aux autres. Je n’ai pas dit que c’était vrai, je me trompe d’ailleurs souvent. Mes ressentis sont souvent foireux en fait, j’y peux rien. Mais…tu n’as pas l’air froide, non. » Je pense que je comprends, enfin j'essaye de comprendre son point de vue. C'est donc ce que je dégage à ces yeux. C'est assez bizarre. Et j'en viens à me demander ce que je peux dégager aux yeux des autres. Parce que pour le coup c'est moi qui pourrait commencer à flipper. Je souris. « C'est super foireux dans le sens où je ne m'intéressait pas aux autres je ne serais pas là avec toi ... » Bah ouais, c'est un peu bizarre, en attendant c'est sûr que j'ai vécue pas mal de choses c'est sûr. A pas mal d'endroit aussi. « Tu m’intrigues, bizarrement. Dans le sens où… j’aimerai essayer de comprendre ce qui fait que j’ai cette impression-là de toi. » C'est toujours super intéressant de discuter avec les autres parce que ça permet ce genre d'échanges assez étranges à vrai dire mais ça va. Je le vis plutôt bien. « Je ne sais pas, c'est peut être à cause d'Harlow, tu fais que je l'ai abandonné, tu te dis peut être que si je suis capable d'abandonner ma fille les autres c'est pas la peine d'y penser... » Je fais une supposition, j'en sais rien. C'est sans doute ça, à moins que ce soit arrivé avant la découverte de mon secret. J'ai cette carapace pour me protéger des autres justement. J'aime ma solitude, alors tout cet ensemble de chose ne doit pas aider c'est certain. « Une autre bière ? » C'est vrai que j'ai terminé la mienne à la vitesse de la lumière. Je hoche la tête. « Merci. » Je dis en l'attrapant. La machine à laver sonne. Je me redresse pour la vider et remplir le sèche-linge, ça me prend quelques seconde, je m'installe à nouveau contre le mur, face à Bob. « C'est plutôt honnête de dire ce que tu penses... » Y'en a pas beaucoup qui oseraient me dire toutes ces choses de vive voix.