myles
La salle de vidéo surveillance. Emilien ne savait pas trop ce que l’on pouvait y trouver dans cette pièce au nom sans grand mystère. Sûrement des écrans, et… encore des écrans. Il ne devait il y avoir que cela. Enfin pour en avoir le cœur net, Emilien préférait vérifier. Vérifier de ses propres yeux qui plus est. Ca devait être très certainement une pièce exclusive pour les gros voyeuristes. Mince. Si c’était cela, Emilien risquerait de se faire refouler devant la porte. Si ça se trouve, l’entrée était gardée… Cave canem. Qui sait. Il se faisait tard qui plus est. Trop tard. Et Emmeline était déjà au lit, en train de dormir. Il n’allait tout de même pas la réveiller pour lui demander de venir avec lui dans cette fameuse salle de vidéo surveillance. Puis quoi encore. Emilien fut donc résigné d’y aller seul. Tout seul. Comme un grand enfant. Comme le grand enfant qu’il était. Devant la porte, il hésita un long moment. S’il y avait des écrans partout avec des images de ce que les caméras pouvaient filmer… il pouvait donc voir ces camarades faire je-ne-sais-trop-quelle-chose à ce moment précis. Certaines images de la rubrique « on a vu… » le répugnait déjà beaucoup, alors l’idée de les voir presque en direct le répugnait à une puissance inimaginable. Après une grande inspiration, il poussa la porte et pénétra dans l’ancre des voyeuristes. Il tourna un instant sur lui-même. Observant avec beaucoup d’attention la salle. Elle n’avait pas grand-chose d’exceptionnel cette pièce. Si ce n’est des chaises, et des écrans. Beaucoup d’écrans. Emilien s’approchant de l’un d’eux et fronça les sourcils. C’est à ce moment même que la porte s’ouvrit derrière lui. Sans trop réfléchir, Emilien prit la parole. « On peut vraiment voir les autres ? » lâcha-t-il, le nez toujours collé à l’écran. Parce que lui, il ne voyait vraiment rien sur ces écrans. Ah, c’était peut-être parce qu’ils dormaient tous. Il se redressa enfin, se retournant vers l’individu qui venait d’entrer. C’est ainsi qu’il put constater la présence de Myles. Vu l’heure, il devrait être couché. Comme tous les autres, quoi.

Je n’arrive pas à dormir. Comme toujours. Soupire. Il faut toujours qu’il y ai quelqu’un, quelque chose, pour m’en empêcher. Trop de bruit, de trop de pensées, ma conscience, la respiration d’Everleigh à mes côtés… Une mouche qui vole en vient même à m’agacer. Je lui ferais bien la peau, mais pour cela je me risquerais à réveiller toute la chambrée. Pas sur qu’ils apprécient. Alors cette p’tain de mouche ne fait chier que moi…Puisque tous les autres pioncent. Du coup je décide de me lever. Ça ne sert a rien de rester là. Je mets un pantalon de survet dans le noir, récupère ce qu’il me semble être mon Tshirt et sort donc de la chambre. Je l’enfile sur le chemin. C’est en marchant dans le couloir, en passant devant la pièce de vidéo surveillance, que j’entends du bruit. Se pourrait il qu’on ai un petit voyeur à cette heure ci ? Pour en avoir le cœur net, j’ouvre la porte, et aperçois une silhouette le nez côté aux écrans. « On peut vraiment voir les autres ? » Emilien. Quelle est donc cette question ? « C’est normal qu’on y voit pas grand-chose, tout est passé en infrarouge, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, on est au beau milieu de la nuit. » Quasiment toutes les pièces sont éteintes, et les gens normalement constitués font dodo à cette heure ci. « Tu espère tomber sur quoi à 4h du matin ? » Question légitime non ? Parce que moi je vois qu’une activité possible… Ces quelques activités discrètes sous les couettes. Dès fois qu’il y aurait un peu d’action. Mais j’ai un peu de mal à voir Emilien là pour ça. Ou alors il cache vraiment son jeu, et c’est un gros pervers.

Il avait beau s’approcher de l’écran, se coller presque contre… il ne voyait rien. Bonjour les nouvelles technologies. Myles entra donc dans la pièce à son tour, lui expliquant donc que les caméras étaient passées en infrarouge. Vrai. Ils étaient au beau de la nuit. La question d’Emilien était un peu idiote, il aurait certainement dû y réfléchir avant de parler. Enfin, il saura pour la prochaine qu’il viendrait qu’il pourra bien voir les autres. Il tâchera d’y venir en journée. Au moins, il eut le cœur net que ce n’était pas un attrape nigaud. Si ça se trouve, ça aurait pu être une pièce inventée avec… rien du tout dedans. Puis il faisait nuit, tout le monde. C’était donc normal qu’il ne voit rien, qu’il ne se passe rien. Que tout lui semblait mort. Une véritable nature morte se dressait sur chacun des écrans qu’il pouvait observer avec une certaine attention candide. Myles lui demanda alors sur quoi il espérait tomber à cette heure si… matinale ? Tardive ? « Euh… bah rien ! » rétorqua-t-il alors. Que sous-entendait-il par là ? Qu’il était venu là pour faire du pseudo-voyeurisme nocturne ? C’était mal le connaitre. Très mal le connaitre. « J’étais juste venir voir comment c’était ici. ». Pure curiosité, voilà tout. « Et ne crois surtout pas que j’étais venu là pour regarder de quelconques activités nocturnes de certains ! ». Il préférait lui avouer que ce n’était pas du tout cela, au cas où Myles aurait pu avoir cette idée là. Il était préférable de l’avertir. Il était juste venu là par curiosité, s’informer voilà tout. Puis sincèrement, à part surveiller que personne ne lui pique sa place dans son lit auprès d’Emmeline, le reste, il s’en fichait. Oh c’était une bonne idée ça. De surveiller son lit. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que cela. « Et toi, pourquoi t’es là ? » lui demanda-t-il. Après tout, lui aussi était levé. Et il n’avait rien à faire là, sa place était dans son lit, en train de dormir… en fait comme Emilien. Tous deux devraient être au lit à cette heure-là. Le regard d’Emilien se perdit une nouvelle fois sur ces nombreux écrans qui se trouvaient face à eux. Aussitôt son attention fut attirée par une petite masse noire qui semblait se mouvoir dans le noir, dans l’une des chambres. « Roh regarde, il y a quelqu’un qui vient de se lever ! » s’exclama-t-il, presque ahuri de voir un soupçon de vie dans ce chalet. « C’est qui ? » demanda-t-il à haute voix. A vrai dire, cette question s’adressait plus à lui-même, à sa curiosité, plus qu’à Myles. Puis son index vient pointer le personnage bougeant dans le noir. Après quoi, Emilien fit une légère moue lorsqu’il vit la destination de cet individu. Les toilettes. « C’est pas très intéressant en fait… » déclara-t-il.

« Euh… bah rien ! » Ah, alors pourquoi se trouver en ces lieux ? C’est bizarre quand même hein. Puis on ne peut pas dire qu’il a entendu de bruit lui, il m’a l’air tout seul, il n’a même pas l’excuse. «J’étais juste venir voir comment c’était ici. » Quoi, ne me dites pas qu’il n’est jamais venu ici ? Genre il est en exploration là ? J’ai un peu de mal à le croire, depuis le temps qu’on est dans le jeu. « T’es en train de me dire que tu n’as jamais mis les pieds avant dans cette salle ? Même pas par curiosité ? » Je suis perplexe. Encore plus qu’il décide de venir au beau milieu de la nuit. Pourquoi ne pas faire ça au grand jour ? Peut être ne voulait il pas se faire choper. Dès fois que ça serait trop honteux pour lui qu’on le découvre en train d’espionner ses petits camarades. M’enfin il ne devrait pas en être gêné puisqu’on le fait tous. A moins bien sur, qu’il ne soit ici dans un autre dessein…Comme observer quelques petites activités nocturnes…Ce qu’il s’empressa de nier. « Oh mais je ne juge pas, tu fais ce que tu veux ! » répliquais je dans un sourire. Bien que je sais pertinemment qu’il n’est pas là pour ça. De toute façon, dans le seul lit ou il risque d’il y avoir de l’action, c’est surement celui d’Harlow avec Cameron…Et je doute que le petit soit là pour voir ça. « Et toi, pourquoi t’es là ? » Ah oui en effet, la question peut se poser en retour. « Et bien j’ai remarqué que la nuit des objets avaient tendance à disparaître…Sans parler de vêtements. Des petites culottes tout ça…Même des boxers oui oui…Alors je mène l’enquête. » Bon sang qu’est ce que je raconte moi. N’importe quoi. « Une idée du coupable ? » Et peut être même que c’est lui. Oui oui l’auteur de crimes imaginaires. Tiens voilà qu’il s’extasie sur l’écran. Ah, y aurait il de l’action ? Je m’avance alors vers les écrans pour voir ce qui attire son attention. Une silhouette dans l’ombre se mouvait. Au vu de la corpulence, un homme. Qui se rend…aux toilettes. « Ça ne doit être que Mickey, j’ai oui dire qu’il a quelques problèmes de fuites la nuit… » Faut m’excuser il est tard aussi, je raconte n’importe quoi.

Myles ne semblait pas croire les propos tenus par le jeune suisse. Pourtant, il ne faisait que prôner la vérité. Depuis le début de l’aventure, jamais il n’avait eu de venir ici avant. Peut-être avait-il fait erreur en n’étant pas venu plus tôt… Quoique vu les images qui meublaient la rubrique pour le prime, Emilien avait bien peur sur ce qu’il pourrait tomber. Alors il était plus préférable qu’il vienne la nuit, et au moins, comme cela, on ne pourrait l’accuser de voyeuriste. Oui, parce qu’en soi, c’était le principe de cette pièce. C’était sûrement pour cela qu’Emilien était venu à ce moment. Déjà parce qu’il n’arrivait pas à dormir, et ainsi personne ne pourrait venir le surprendre ici. Mais, il fallait croire qu’il n’était pas le seul oiseau de nuit. Il fallait que Myles le surprenne. « Non… » répliqua-t-il alors. Et il tenta de convaincre l’homme qu’il n’était pas là pour espionner les autres. Les espionner plus particulièrement sur le point de s’adonner à des activités nocturnes douteuses. Il préférait mettre les choses au clair, plutôt que Myles s’imagine des choses à son sujet, qu’il dresse un portrait erroné du jeune suisse. Selon lui, il faisait ce qu’il voulait. Il ne le jugerait pas. Devait-il le croire ? Il ne savait pas. Après tout, Emilien ne connaissait pas tant que cela Myles. Puis le suisse lui retourna alors la question. Il lui expliqua alors qu’il menait une enquête. Il fronça doucement les sourcils aux explications de Myles. Il y aurait des objets qui disparaissaient au cours de la nuit, des petites culottes, des boxers… Etrange. Jamais, Emilien n’avait entendu de cette affaire. Puis… s’il y avait des effets personnels qui disparaissaient, pour certains se seraient le drame de leur vie. Myles lui demanda alors s’il avait une idée du coupable. « Euh, non. » dit-il, un peu perplexe par son histoire. Son attention se focalisa, par la suite, rapidement sur l’un des écrans où il put constater une forme de vie. Emilien voulut savoir aussitôt savoir de qui il s’agissait. Evidemment. C’était tellement intéressant… ou pas vraiment en fait. Parce que voir un candidat allait aux toilettes, c’était tout sauf enthousiasmant. C’est alors que Myles lui dévoila l’identité de ce quidam. Mickey. D’après lui, c’était Mickey. Le jeune suisse fronça les sourcils, et s’approcha un peu plus de l’écran pour tenter de voir. Il devait dire vrai. Il lui expliqua donc qu’il avait entendu dire qu’il aurait des petits problèmes. Des problèmes de fuite. Il sourcilla légèrement, avant de dessiner une légère grimace sur son visage. Il se recula de l’écran. « On va le laisser faire ses besoins tranquille alors… ». A comprendre : on ne va quand même pas le regarder sur le trône. Enfin si Myles voulait le regarder, c’était son choix. Lui non plus ne le jugerait pas. Emilien se doutait bien qu’il n’y aurait rien de passionnant à regarder, en venant ici. Surtout à cette heure-ci. Il aurait sûrement dû opter pour un film, au moins ça l’aurait occupé. Non, parce que là, c’était ennuyeux. « J’crois que j’vais y aller… j’ai eu les informations que je voulais… » lâcha-t-il, tout en regardant une dernière fois l’ensemble de la pièce. Il se dirigea alors vers la sortie, afin de rejoindre son lit. Il s’apprêtait donc à ouvrir la porte… jusqu’au moment où la poignée de la porte resta dans ses mains. Sans la poignée, pour ouvrir la porte, ce serait un peu difficile. Oh mince… ça voulait donc dire qu’ils étaient coincés ? Il se pinça les lèvres, avant de se tourner vers Myles. Il croisa ses mains dans son dos, cachant ainsi la poignée. « Myles ? ». Il attendit que son interlocuteur se retourne vers lui pour reprendre la parole. « Dis-moi, tu sais bricoler, n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il alors, comme si de rien n’était. Myles devait savoir bricoler. Il devait être un garçon plus manuel, qu’intellectuel. Tout le contraire d’Emilien.

Non ? C’est donc bel et bien la première fois qu’il vient ici ? Surprenant. Il ne doit pas en savoir beaucoup sur les autres candidats alors. Parce qu’ici c’est quand même une mine de renseignements utiles pour en apprendre plus. Avoir des oreilles indiscrètes. Ecouter des conversations qui se veulent privées. Oh par contre il faut venir en journée hein, parce qu’à 4h du matin, je doute qu’on puisse tomber sur quelque chose d’intéressant. Si Emilien se contente des rubriques du prime, du on a vu et bien… Ce ne sont jamais les meilleurs moments. Ils montrent juste les coucheries, les rapprochements, tout ça…Pas une conversation qui peut être banale aux premiers abords, et en réalité se révélait être une mine de renseignements, surtout pour la chasse aux indices. J’en conclus que le jeune homme n’est pas tellement dans tout ça, la découverte des secrets. Ou alors il cache bien son jeu. « Découvrir les secrets ne t’intéressent pas ? » Que je lui demande alors. C’est quand même un peu le but de l’émission. Donc ouais, c’est bizarre quand même. J’évoque ensuite une sombre histoire de sous vêtements volés. Apparemment il ne serait pas au courant de qui pourrait être le coupable. Dommage. Surtout qu’il n’y a aucun réels crimes, pas à ma connaissance alors. Mais ça aurait été marrant qu’il m’en donne un de coupable. Emilien note alors du mouvement dans une des chambres. Un candidat se rend aux toilettes. Sur la plaisanterie je dis que c’est Mickey qui a quelques fuites. Pour les fuites je sais pas, mais c’est effectivement lui qui est debout… « On va le laisser faire ses besoins tranquille alors… ». Encore heureux oui. « De toute façon les toilettes ne sont pas filmées, dieu merci » Peut être que même ça, Emilien ne le savait pas jusqu’à maintenant. Il déclara ensuite qu’il serait peut être temps d’y aller, il avait vu tout ce qu’il voulait. Ah bien. C’est vrai qu’on ne va pas s’éterniser dans cette pièce, ou il n’y a rien à voir. « Myles ? » Je me tourne vers Emilien, qui se trouve devant la porte. « Hm oui ? » Il aurait une dernière chose à me dire avant de partir ? « Dis-moi, tu sais bricoler, n’est-ce pas ? » Quelle est donc cette question ? Hm il a un air suspect le petit. « Oui pourquoi ? Qu’est ce que tu caches dans ton dos dis moi ? » dis je en m’avançant. Et bien oui pourquoi subitement il a les deux mains cachées ? En m’approchant, j’aperçois la poignée de porte. Ou plutôt l’absence de poignée de porte. « Ne me dis pas que tu as fais ce que je pense ? » A savoir tout casser.

Il voyait cette pièce comme la bulle des voyeuristes. Avide de curiosité, et surtout de voir leurs compagnons d’aventure dans les moindres détails. Les écouter, les épier du regard, les guetter comme une chétive proie. Il préférait laisser cela aux autres. Il y avait peut-être une raison à cela. Ce chalet ne devait quand même pas être peuplé QUE de pervers… C’est alors que Myles mentionna les secrets, la découverte des secrets, la chasse aux secrets. Ah… c’était peut-être pour ça aussi. Enfin, Emilien restait persuadé que c’était quand même les plus pervers d’entre eux qui devaient venir ici. La chasse aux secrets. Le jeune suisse avait, depuis un bon moment, abandonné son fusil. La chasse, ce n’était pas vraiment son truc. Au pire des cas, il louperait certainement son tir. Un mauvais chasseur. Qui sait. Peut-être qu’un Tartarin de Tarascon se cache en lui. Il en doutait fortement, de cela. Mais ce soir, il n’était pas venu pour cela de toute façon. Il était venu découvrir cette pièce qui lui était étrangère. Et puis, ce n’était pas parce qu’il ne disait rien, qu’il se faisait discret, très discret, qu’il restait passif face à tout cela. Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. Toujours. Puis, ce n’était pas à cette heure-ci qu’il pourrait trouver des pistes. Oh bah non, tout le monde dormait. Et d’un coup, il put constater un peu d’action. Un candidat qui venait de sortir de son lit pour rejoindre les toilettes. Certainement une envie pressante. Myles identifia ce protagoniste mouvant : Mickey. Qui aurait des fuites. Ah… Enfin Emilien aurait très bien pu se passer de cette dernière information, vraiment. Il ne voulait pas savoir tout en détail. Il était curieux, certes. Mais sa curiosité présentait, malgré tout, certaine limite. Emilien se recula, prétextant qu’il fallait le laisser faire ce qu’il avait à faire. Puis… à part attendre qu’il sorte des toilettes, regarder s’il avait bien remis son caleçon, il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire. Il hocha la tête lorsque Myles lui fit remarquer que les toilettes n’étaient pas filmées. Heureusement. Finalement, le suisse décida de partir, et sûrement rejoindre son lit. Il n’avait rien d’autre à faire de toute façon. L’activité nocturne de ses camarades tendait vers zéro. Il voulut donc sortir. VOULOIR. Mais il ne put pas, la poignée de la porte lui restant dans la porte Moment de panique. Il tenta, malgré ce détail, de paraitre serein face à Myles. Il n’avait pas envie de passer pour le trouillard du nid, quand même. Il lui demanda alors s’il savait bricoler. Il devait bien savoir. Il n’avait pas le physique d’une crevette, alors forcément il devait bien être manuel. A moins que ce ne soit que des muscles en plastique. Emilien fut presque soulagé lorsque Myles lui affirma qu’il savait bricoler. Il allait sûrement pouvoir les sauver de ce pétrin alors. Ouf. C’était sans compter sur la très grande curiosité de l’homme qui lui demanda ce qu’il cachait dans son dos. Emilien baissa des yeux, et recula d’un pas lorsqu’il le vit s’approcher un peu plus de lui. A l’image d’un enfant craintif qui venait de faire la bêtise du siècle et qui avait peur de recevoir sa rouste du siècle. Emilien eut presque envie de se cacher, de se terrer six pieds sous terre (ou même dix, quinze, vingt pieds sous terre si c’était possible). Il présenta alors l’objet qu’il tentait vainement de caché, il y a de cela quelques minutes auparavant. « Mais c’est pas de ma faute. Je l’ai pas cassé cette poignée… ». Non, ce n’était pas vrai. Il ne voulait pas que toute la faute retombe sur lui. Il avait juste voulu ouvrir la porte, pas casser la poignée. Puis si ça se trouve, c’était Myles. Avec sa force d’ours, il avait fragilisé la poignée. Ah ! « Mais… tu vas nous sortir de là, hein ? ». Oh évidemment qu’il allait les sortir de là. C’était dans leur intérêt commun. De sortir de là. « Tu penses que si on appelle Mickey, en criant son nom par la porte, il va nous entendre et venir nous ouvrir ? ». Après tout, c’était le seul candidat de lever à cette heure-ci, et en criant un peu fort, le brouhaha venant de la salle de vidéo surveillance l’interpellera peut-être. Ou peut-être pas en fait… Oh non, mais il fallait vraiment qu’ils trouvent une solution pour sortir.