Elle passe simplement sa tête par la porte, pour constater que le carré « terrain de basket » est vide. C'est le cas. Elle n'est pas très sport, c'est justement pour ça qu'elle vérifie que personne ne pourrait la voir. Non pas qu'elle compte faire du sport – le basket seul, ce ne doit pas être terrible en plus – mais elle voulait s'essayer aux lancés. Juste essayer de mettre quelques fois, au moins une, dans le panier. Elle a toujours rêvé de faire ça, sans jamais le faire une seule fois. Elle a toujours réussi à esquiver les cours de sport, prétextant être trop fragile pour ça. Ca a toujours marché, même si mentir n'est franchement pas dans ses cordes... Elle entre doucement, à pas de velours sur le terrain, ses petits pieds seulement chaussés de ballerines et une tenue plutôt inappropriée. Une robe un peu vintage fleurie, avec un gros nœud noir sur le décolleté. De quoi être totalement à des années lumières accordée au ballon orange qu'elle tient dans ses mains. Elle s'approche du panier, en dribblant de temps en temps. En tentant de dribbler, plutôt, parce qu'elle n'est pas très douée. Elle regarde le sol, avance à quasiment deux à l'heure et fait tout pour ne pas perdre la balle. Devant le panier, pas trop loin, elle essaye de se concentrer et d'imiter les basketteurs qu'elle a déjà vu à la télé pendant les jeux olympiques derniers... Elle tien le ballon comme une enfant, prête à tout déchirer... Comme une petite barbare qu'elle n'est pas en réalité, elle met toutes ses forces pour atteindre son but. Elle ne l'atteint pas, évidemment... Claquant plutôt le ballon à côté, mais plus fort qu'elle ne l'aurait cru parce que le ballon rebondi sur le mur et reviens vers elle. Elle a juste le temps de se baisser pour éviter la balle, que se mit à suivre en courant pour la rattraper. Elle remarque la présence de quelqu'un. Immédiatement, elle se retourne dans un sursaut en mettant ses mains derrière son dos, pour faire croire que ce n'est pas elle, mais elle est seule là, en fait... Elle lui adresse un petit sourire, un peu hébété. Elle prend un temps pour parler, mais finalement elle lui dit : « T'es pas là depuis longtemps, dis, hm ? »

AVEC SANDRO

Tu avais besoin de te défouler. Comme, par exemple, jouer au basket. Ou juste courir. Tout simplement faire du sport, se faire mal aux muscles, oublier les problèmes. Bref. Tu te rends sur le terrain, dans le but de faire quelques paniers, sauf que tu n'es visiblement pas seule. Une jeune fille, qui sort tout droit de la petite maison dans la prairie, tente quelques paniers, elle aussi. Elle ne te voit pas, elle est dos à toi.Tu l'observes quelques instants. A coup sûr, elle n'était pas basketteuse professionnelle, elle. Lorsquelle rate son but, et qu'elle se retourne enfin, elle sursaute. On dirait une petite enfant. Tes sourcils se froncent légèrement, ton visage est impassible comme la plupart du temps. Assez froid. « T'es pas là depuis longtemps, dis, hm ? » Tu la dévisages quelques peu, puis tu hausses les épaules. Tu sais pas trop, mais tu réponds quand même « Assez longtemps pour savoir que t'es pas douée au basket. » Au moins, ça, c'était dit.

Elle a un peu honte. Elle pense avoir eu l'air d'une cruche, avec ses deux mains gauches et le ballon qui lui échappe un peu plus loin. Elle fait une petite grimace, comme si elle avait fait une bêtise. Comme si c'est vraiment horrible de ne pas savoir lancer un ballon dans un panier. Mais ce n'est pas de sa faute, elle n'a jamais réellement jouée au basket dans sa vie. Hier, elle a rencontré quelqu'un, mais il ne savait pas plus joué qu'elle. « Assez longtemps pour savoir que t'es pas douée au basket. » Elle baisse un peu les yeux sur le sol, avec un petit sourire gêné. Il peut éviter de le dire tout haut, tout le monde l'avait remarqué. Qu'elle n'est pas douée. Elle n'ose pas lui reprocher ; elle se contente de hausser un peu les épaules. « Oh mince... » Lâche-t-elle en papillonnant des cils. Elle n'espère pas détourner l'attention du jeune homme et lui faire oublier ça. Au contraire, elle surenchérit en lui demandant : « Et toi... Tu es doué au basket ? » Hier, elle n'était pas tombée sur plus fort qu'elle. Au contraire, elle s'était sentie un peu moins seule, mais elle n'en reste pas moins frustrée. Elle aimerait mettre un panier, au moins un vrai et beau panier. « J'aimerai tellement savoir jouer... C'est la classe... » Qu'elle ajoute, avec une petite voix à la fois amusée et très sérieuse. Elle tourne un peu la tête et elle voit que le ballon c'est enfin arrêté. Elle adresse au jeune homme un sourire, avant d'aller courir après celui-ci. De le prendre. De le ramener. « Au fait, je m'appelle Ismène ! »

Elle a l’air gêné ; la petite. Toi, tu t’en fous un peu qu’elle soit bonne ou mauvaise au basket, ta vie ne changerait pas. Mais elle, elle n’avait pas trop l’air d’assumer sa nullité. Et bien, un combat avec elle-même devrait commencer. Sûrement. Tu ne sais pas trop, c’est bizarre. Bref. A sa question, tu attrapes un ballon qui est à tes pieds, et tu le lances. Panier. Tu n’as rien perdu de tes années d’entraînement d’avant. « Je me débrouille. » te contentes-tu de dire alors. En tout cas, tu te débrouillais mieux qu’elle. C’était déjà ça. Tu arques un sourcil quand elle prétend que jouer au basket, c’est classe. Mouais. Ca restait un ballon et un panier, hein. Tu la dévisages légèrement. « Si tu le dis.. Ca n’a rien d’exceptionnel, hein. » Puis elle se présente, après avoir couru comme une enfant après le ballon. Quel âge avait-elle ? Ismène. Cette aux yeux turquoises s’appelait Ismène. Enregistré. « Moi c’est Sandro. » dis-tu alors. Oui, Sandro, c’était ton prénom.

« Je me débrouille. » Elle finit de suivre des yeux la course du ballon qui entre dans le panier. Bouche entrouverte par étonnement et envie. Il fait ça tellement aisément, qu'elle en est presque admirative. Pourtant, pour lui, il n'y a rien d'exceptionnel à savoir faire ça. Certes, ça peut paraître complètement anodin, mais Ismène est une vraie enfant. Une enfant-adulte plutôt. Enfin, il semble un peu fermé, alors elle s'empêche de lui poser une question. Elle a peur de le déranger et qu'il la trouve un peu chiante, alors elle s'en empêche. Il finit alors par se présenter à son tour, lui décrochant un sourire. Sandro, c'est beau comme prénom... « C'est italien, non ? » Ismène a toujours adoré les langues étrangères, bien que celle qu'elle préfère est et restera l'espagnol. « Italiano ? No ? » Ajoute-t-elle avec faisant aller ses mains... Les italiens ne parlent pas avec leurs mains ? C'est peut-être un cliché ? Elle laisse alors un ange passer, avant finalement elle lui demander tout de même : « Ca te dérangerais de me montrer comment on marque un panier ? » Elle ne se force pas beaucoup pour prendre une expression suppliante. Elle ne veut nullement le forcer et s'il ne veut pas, je m'effacerait doucement sans aucun problèmes. C'est simplement qu'elle ne peut pas rester en place, ni ne peux envoyer balader quelqu'un sous prétexte qu'elle le trouve pas tellement engageant. « S'il te plaît, après je ne t'embêterais plus, promis ! » Elle secoue sa tête de droite à gauche, croisant ses mains après avoir lâché le ballon qu'elle tenait.