SUN-HI & JAILEEN.
19/05. 7h13.

Depuis que Jaileen était entrée dans le programme, sa curiosité ne cessait d’être titiller par une pièce, par un objet, par une personne. La pauvre ne savait plus où donner de la tête et elle qui aimait avoir les choses en mains, se retrouvait un petit peu déboussolée par tant de nouveauté. On ne le dirait pas comme ça, mais l’anglaise était plutôt du style à aimer rester dans son petit monde, le style à ne pas sortir de son univers à elle. Il lui fallait prendre ses marques et cela le plus vite possible. N’ayant pas trop eu le temps de dormir cette nuit, l’excitation l’en ayant empêchait, la jeune femme, sans même se soucier de l'heure, se levait pour se rendre à la salle d’eau. Restant un long moment sous la douche, sous l’eau bouillante, elle laissait les questions se bousculer dans sa tête. Tout doucement, mais sûrement, la blondinette acceptait le fait qu’elle ne pourrait pas tout maîtriser ici, qu’elle ne serait pas la petite princesse des lieux car son papa ne se trouvait pas ici pour la protéger des autres. D’une certaine façon, elle allait devoir se débrouiller toute seule pour survivre ici, dans un univers qu’elle connaissait peu et dans lequel elle n’avait, et elle n’aurait peut-être jamais, aucuns amis. Il n’y avait aucun bruit dans le nid. Tout le monde devait être encore en train de dormir. C’était sans aucune gêne que la demoiselle se changeait, sous l’œil des caméras qu’elle avait déjà oublié. Un slim en jean, un sweat et une paire de basket allaient faire l’affaire pour ce premier jour d’aventure. Ses cheveux attachaient en un chignon plus ou moins étrange, laissant des mèches de cheveux s’échapper un petit peu dans tous les sens, pour dégager son visage de petite fille modèle, la voilà enfin prête à partir à la découverte des endroits qu’elle n’avait pas eu l’occasion de voir ici soir. Jaileen partait en randonnée à la rencontre de son nouveau domicile. D’un naturel observateur, elle ne cessait de regarder chaque mur comme s’il s’agissait de la clé ouvrant un passage secret, comme s’il allait lui donner un indice sur quelqu’un. Au bout de quelques minutes, l’anglaise arrivait sur la plage, là où elle avait fait son entrée hier soir. En voyant cet endroit, elle avait encore des étoiles dans les yeux. Prise d’un élan de nostalgie, alors que le premier prime était hier soir – acte stupide numéro un bonjour – la jeune femme venait s’installer sur le sable, ramenant ses jambes vers elle, les entourant de ses bras, posant son menton sur ses genoux. Le temps ne semblait pas s’annoncer désagréable, mais il ne faisait pas bien chaud pour le moment. Quelques nuages avaient même décidé de pointer de bout leur nez. Le sable se mettait à crisser, très certainement sous les pas de quelques, et Jaileen, s’imaginant encore dans les bras de Morphé chez elle, en Angleterre, ne pouvait se retenir de dire à cet intrus : « Pincez moi parce que là, je crois que je suis en train de rêver. » Légèrement sadomaso sur les bords, elle venait conclure en tendant un bras, prête à recevoir le châtiment des gens qui pensaient être en train de rêver.

Ma première nuit dans le jeu. Pour tout vous avouer, j’ai assez mal dormi. Je ne suis pas encore tout à fait à l’aise de dormir avec un parfait inconnu. Surtout quand le dit inconnu m’a avoué la veille avoir trempé dans du grand banditisme et fait 6 ans de prison. Enfin bon peut importe ses activités… N’importe qui et je n’aurais surement pas bien dormi. C’est étrange. Je ne fais pas ce genre de choses moi. Jamais je ne partage mon lit avec des étrangers. Peut être que certains mecs sont coutumiers du fait à ramasser la première fille dans un bar et la ramener chez soit… Mais ce n’est clairement pas mon truc. Je suppose qu’il va juste me falloir un peu de temps pour m’habituer à la présence de Niklas, et être complètement à l’aise. Du coup, je me suis levée assez tôt. En sachant que je me suis endormie tard, je n’ai que quelques heures de sommeil à mon actif. La tête de déterrée que je dois avoir. Premier arrêt : la douche. Je passe ensuite par la case habillement puis maquillage. Je ne suis pas du genre à m’apprêter tous les jours, surtout si c’est juste pour trainer chez moi. Seulement ici, on est quand même filmé, vaut mieux être sous son meilleur jour quand même. Puis si je ne me maquille pas, on pourrait croire que je suis une ado qui s’est trompée d’endroit. Je laisse mes cheveux lachés, onduler sur mes épaules, ça me permet de cacher mon appareil auditif. Un slim, un petit haut sympa, et des chaussures confortables, je pars prendre mon petit déjeuner. Il n’y a pas grand monde debout à cette heure ci. Une fois fini je décide d’aller prendre l’air. Je prends la direction de la plage, un des seuls lieux dont je connais le chemin pour l’instant. Je constate qu’une jeune femme se trouve déjà là. Ah. Je ne m’attendais pas à y croiser quelqu’un à cette heure ci. Mais tant mieux. Très jolie de surcroit, ça ne gâche rien. Alors que je m’approche, elle me demande de la pincer. Et bien puisqu’elle le demande…Je lui pince alors le bras qu’elle me tend, mais gentiment. « Nope, je suis toujours là. A l’évidence, t’es bel et bien dans la réalité. A moins que ça ne soit toi qui soit dans mon rêve… » Parce que moi aussi j’ai un peu de mal à réaliser tout ça. Je m’installe à sa gauche sur le sable. « C’est fou hein ? Il y a trois jours, on était encore chez nous, dans notre petite vie tranquille et aujourd’hui…Nous voilà à LA, dans des studios de cinéma, filmée 24h/24 par des caméras…Mais je ne sais pas encore si c’est une bonne chose. » Peut être que tout ceci est une erreur.

Pour être certaine de ne pas être en train de rêver, Jaileen demandait à une parfaite inconnue, enfin elle était tout de même au courant qu’il s’agissait d’une jeune femme participant au programme, une candidate donc, de la pincer, lui tendant son bras comme si tout cela était parfaitement normal. Le comble dans l’histoire, c’était que la jolie jeune femme aux yeux légèrement bridés n’hésitait pas un seul instant avant de venir saisir la peau de la demoiselle entre deux de ses doigts pour provoquer chez la blondinette une petite réaction similaire à un picotement, à une brulure. « Aie. » Ramenant immédiatement son bras vers pour frotter vivement l’endroit où la jeune femme venait de lui faire mal, très certainement pour essayer de faire passer cette infime douleur le plus rapidement possible. Jaileen tournait très légèrement la tête pour observer un petit peu mieux son interlocutrice. Elle la reconnaissait, mais avait un petit peu de mal avec les prénoms, du coup, impossible de se rappeler de comment elle s’appelait. Zola ? Non, cette dernière était blonde. Monroe ? Non plus, elle était certaine que celle-ci était bien plus blanche de peau que sa camarade se trouvant à ses côtés. Lena ? Non plus. Décidément, c’était plus fort que de jouer au bouchon. Tant pis, elle ferrait mine de s’en souvenir et tenterait de passer outre si la question venait à se poser. « Nope, je suis toujours là. A l’évidence, t’es bel et bien dans la réalité. A moins que ça ne soit toi qui soit dans mon rêve… » Un mince sourire venait alors se dessiner sur les lèvres de l’anglaise. Elle trouvait la phrase de sa colocataire plutôt très jolie, mais elle ne disait rien. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire des compliments aux autres. « C’est fou hein ? Il y a trois jours, on était encore chez nous, dans notre petite vie tranquille et aujourd’hui…Nous voilà à LA, dans des studios de cinéma, filmée 24h/24 par des caméras…Mais je ne sais pas encore si c’est une bonne chose. » Jaileen hochait la tête positivement, observant la jeune femme du coin de l’œil avant de se décaler de quelques centimètres comme pour l’inviter à s’installer à ses côtés. « Je dois avouer que tout cela est assez déconcertant et puis fatiguant aussi. Je ne sais pas toi, mais moi avec le décalage horaire, j’ai un petit peu de mal encore. Je pense qu’il me faudra encore une bonne semaine avant de me faire au rythme de vie des Etats-Unis. » Lui adressant un sourire, la blondinette venait étendre ses jambes devant elle, posant ses mains de chaque côté, légèrement en retrait pour ne pas être droite comme un i.

Elle me demande de la pincer, moi je suis gentille alors je m’exécute. Normal. Un petit cri de douleur s’ensuit, mais ça va, je pense qu’elle pourra s’en remettre. Je m’installe alors naturellement à ses côtés, sans demander d’invitation. A quoi bon ? Evidemment qu’elle va me répondre que je peux me joindre à elle. Puis après tout c’est elle qui a initié le contact en me parlant la première, alors je suppose que je ne le dérange pas. J’évoque le fait que ça soit quelque peu surréaliste qu’on soit dans ce jeu. Personnellement j’ai encore du mal à réaliser ce qui m’arrive. Faut dire qu’on a commencé que depuis un jour aussi. Très récent. « Je dois avouer que tout cela est assez déconcertant et puis fatiguant aussi. Je ne sais pas toi, mais moi avec le décalage horaire, j’ai un petit peu de mal encore. Je pense qu’il me faudra encore une bonne semaine avant de me faire au rythme de vie des Etats-Unis. » J’hoche la tête. « Pareil, le décalage horaire c’est terrible. Je sens que je vais avoir du mal aussi à me faire aux primes matinaux du dimanche. Beaucoup trop tôt pour une chose pareille. » Pour que ça soit diffusé en direct et en prime time en Europe, et bien nous on doit se taper des primes super tôt. C’est assez bizarre quand même. On aura encore tous la tête dans le cul, qu’on devra être apprêté et réactif pour le prime. « Puis je ne suis pas encore habituée aux caméras, je passe mon temps à les chercher… » D’ailleurs je les ai déjà repérés celles qui nous filment actuellement. Que celles qui sont visibles parce que bon je suis sure qu’il y a un peu partout des caméras bien dissimulées aussi. Bon et sinon vu qu’elle a parlé de décalage horaire, j’en déduis qu’elle n’est pas américaine. Enfin bon, elle pourrait aussi habiter juste sur la côte est, mais au vu de son accent, j’en doute. « Tu viens d’Angleterre, non ? T’étais déjà venue aux Etats Unis avant ? »

Croiser quelqu’un et lui demander de nous pincer ? Ce n’était pas dans les habitudes d’une personne normale, mais Jaileen n’était pas comme tout le monde. Pas timide pour un sous, la demoiselle passait le plus clair de son temps à aborder tout un tas de personne dans l’espoir de récolter des sous pour une œuvre caritative qui lui tenait particulièrement à cœur. Elle n’avait, jusqu’ici, qu’à prononcer le nom de l’association pour que tout le monde se précipite sur elle et lui donne des milles et des cents, mais une fois que tout le monde l’aurait vu dans cette émission, elle allait pouvoir récolter encore plus de fric. D’un côté, elle avait déjà hâte de voir les retombées de cette petite notoriété. Peut-être allait-elle devenir une superstar par la suite ? Enfin, autant ne pas y penser, tout cela n’était que le début. Elle ne se trouvait ici que depuis quelques heures étant arrivé hier soir. Tout de suite, la blondinette venait mettre sur le devant de la scène le décalage horaire auquel elle avait encore un peu de mal à se faire, même si elle se trouvait ici depuis quelques jours, histoire de ne pas arriver le jour même et de passer sa première soirée au lit en raison d’un manque de sommeil évident. « Pareil, le décalage horaire c’est terrible. Je sens que je vais avoir du mal aussi à me faire aux primes matinaux du dimanche. Beaucoup trop tôt pour une chose pareille. » Pouvait-elle en déduire que sa camarade venait justement d’un tout autre pays, tout comme elle ? Peut-être même qu’elle venait d’Asie. Jaileen adorait l’Asie, mais elle ne préférait se dévoiler pour le moment. « Puis je ne suis pas encore habituée aux caméras, je passe mon temps à les chercher… » Un sourire sur les lèvres, la blondinette posait son regard sur la brunette. « Par chance, je suis plutôt du matin donc les primes matinaux ne me dérangeront pas trop. Enfin, si la veille on fait la fête jusqu’à pas d’heure, c’est certain que là, ce sera un petit peu plus compliqué. » Il y avait tout de même des limites, même pour Jaileen. Elle ne pouvait pas se coucher à quatre heures du matin et se montrer fraîche comme une huitre à neuf heures quoi. En pensant à cela, un rictus s’échappait d’entre ses lèvres. Les primes risquaient d’être comiques finalement. « Enfin, j’espère tout de même avoir la chance de me réveiller plus d’une fois un dimanche matin pour assister au prime depuis le nid tout de même. » En disant cela, la demoiselle venait faire part de l’une de ses inquiétudes. Ne pas marquer l’histoire du jeu et partir au bout de la première semaine, devoir retourner chez sans le moindre petit billet en poche. La voix de sa camarade venait la tirer de ses rêveries. « Tu viens d’Angleterre, non ? T’étais déjà venue aux Etats Unis avant ? » Sourire à l’appui, elle venait lui répondre d’une voix douce et enjouée, les yeux brillants. Ne fallait pas lui parler de voyage à la petite anglaise et encore moins de son pays natal. « Effectivement, je suis anglaise. Je voyage énormément et j’ai déjà fait plusieurs villes des Etats-Unis, mais là, ça faisait un petit moment que je n’y avais pas mis les pieds. » S’intéressant à sa camarade, elle lui retournait la question : « Tu es d’ici ou bien tu viens uniquement pour les besoin du programme. »

« Par chance, je suis plutôt du matin donc les primes matinaux ne me dérangeront pas trop. Enfin, si la veille on fait la fête jusqu’à pas d’heure, c’est certain que là, ce sera un petit peu plus compliqué. » Oui c’est plus que certain. « Cela risque d’être drôle si on a tous une gueule de bois carabinée et la tête dans le cul. » Je suis sur que certains abuseront un peu trop la veille. Il n’est pas exclu que moi aussi de temps en temps…Seulement si on m’y entraine. Parce que sinon je vais essayer d’être raisonnable les samedi soir. Ça vaut mieux quand même d’avoir toutes ses facultés lors de ceux-ci. Surtout qu’ils sont très importants pour déterminer notre avenir dans ce jeu. « Enfin, j’espère tout de même avoir la chance de me réveiller plus d’une fois un dimanche matin pour assister au prime depuis le nid tout de même. » Cela c’est sur qu’on aimerait tous avec cette chance. « Ne parles pas de malheurs. Déjà que moi ça m’inquiète avec cette histoire de traitres…Et Juliane qui se fait éliminer d’entrée. A qui le tour de subir le sadisme de Cupidon ? C’est dommage en plus, elle avait l’air sympa » Si la production est capable d’éliminer un candidat seulement quelques heures après son entrée, cela n’augure rien de bon pour la suite. Et puis il y a cette histoire de traitres… Toutes les semaines, ils vont pouvoir nominer qui ils veulent. Tranquille la vie pour eux. Il y a des privilégiés par ici. Même si perso je ne suis pas sure qu’un tel pouvoir me plairait. Je culpabiliserais surement trop d’avoir désigné les gens et poussés vers la sortie. J’interroge ensuite…Oups, je me rends compte que je ne connais même pas le prénom de mon interlocutrice. Tant pis, on va continuer comme si je le savais. Donc, je l’interroge sur sa nationalité. J’ai détecté un accent anglais, me trompe je ? « Effectivement, je suis anglaise. Je voyage énormément et j’ai déjà fait plusieurs villes des Etats-Unis, mais là, ça faisait un petit moment que je n’y avais pas mis les pieds. » La chance. « Tu es d’ici ou bien tu viens uniquement pour les besoin du programme. » Elle me retourne ma question. « Une compatriote ! Je suis comme toi, anglaise. Je viens de Londres plus précisément. Et tes voyages, c’est pour le fun ? Ou t’as un boulot qui te demande de bouger beaucoup ? » Enfin vu son âge, ou plutôt l'âge que je lui donne, je doute qu'elle ai un boulot important qui la fasse voyager à l'autre bout du monde...Mais pourquoi pas. D'ailleurs, vu sa plastique, elle pourrait très bien être mannequin.

« Cela risque d’être drôle si on a tous une gueule de bois carabinée et la tête dans le cul. » En entendant les paroles de son interlocutrice, Jaileen ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle était en train de s’imaginer la scène. Tous les candidats, dans le salon du nid, avec des têtes de zombis en train de n’écouter qu’à moitié les paroles de Cupidon ou même les résultats des nominations. Elle pouvait déjà voir Hadatt encore plus fou que d’habitude, Niklas aussi mou qu’un escargot, Monroe, avec son verre de whisky à la main, en train de dormir à moitié sur le divan et bien entendu tous les autres. « Ce sont surtout les téléspectateurs qui vont bien se foutre de nos gueules. Imagine nous, genre toutes les deux, avec un maquillage de raton laveur, genre du mascara au-dessus des paupières, un trait de crayon mal fait, de l’eye liner partout, du fond de teint mal étalé, enfin une catastrophe quoi. » La blondinette venait poser sur elle un regard choquet, inquiet, avant de hausser les épaules, comme si de rien n’était. « Remarque, peut-être on aurait du succés auprès de la gente masculine. » Un sourire amusé prenait place sur son visage. Jaileen disait ça, mais peut-être que son interlocutrice était en couple, à l’extérieur du nid bien entendu, pas en faux couple avec l’un des candidats de l’aventure. D’ailleurs, en parlant de ça, qui était le partenaire de la brunette ? Jaileen était incapable de s’en souvenir. Remarquez, c’était tout juste si elle arrivait à se souvenir du prénom de son partenaire. Bon d’accord, elle abusait peut-être un petit peu, elle se souvenait de lui, mais c’était bien un miracle car l’anglaise avait une mémoire de poisson rouge. Venant parler d’une éventuelle élimination proche ou lointaine en mentionnant le nombre de primes auxquels elle voudrait participer, la demoiselle venait s’attirer les foudres, ou pas, de Sun-Hi. « Ne parles pas de malheurs. Déjà que moi ça m’inquiète avec cette histoire de traitres…Et Juliane qui se fait éliminer d’entrée. A qui le tour de subir le sadisme de Cupidon ? C’est dommage en plus, elle avait l’air sympa » Petite grimace à l’appui, Jaileen venait répondre. « C’est clair que je ne m’attendais pas à une élimination aussi vite, enfin personne ne devait s’en douter je pense, mise à part les traîtres bien entendu. En tout cas, elle avait l’air d’avoir son petit caractère et elle aurait pu mettre un petit peu d’ambiance par la suite dans le nid. Pour être, et sans vouloir me montrer méchante ou quoi que ce soit, peut-être même qu’elle avait plus sa place que d’autres dans l’aventure. » Même en étant ici depuis quelques heures, étant donné que les candidats avaient fait leur entrée la veille au soir et que nous étions le matin, Jaileen sentait que certaine personne n’allait pas être à la hauteur et se faire virer dès le début, maintenant c’était un jeu et tout à fait normal que des gens quittent l’aventure à un moment ou à un autre. Il y avait une première à tout quoi. La question de la nationalité venait se poser. La blondinette se demandait même comment son interlocutrice avait fait pour savoir qu’elle venait d’Angleterre. « Une compatriote ! Je suis comme toi, anglaise. Je viens de Londres plus précisément. Et tes voyages, c’est pour le fun ? Ou t’as un boulot qui te demande de bouger beaucoup ? » Un large sourire s’emparait de ses lèvres. Elle était contente de savoir qu’elle n’était pas la seule anglaise, surtout la seule londonienne du programme. « Je viens de Londres aussi. Enfin, je suis née dans une petite ville au nord de l’Angleterre, mais depuis quelques années déjà j’habite à Londres. » Sinon, concernant les voyages. « Je voyage énormément pour mon propre plaisir, mais aussi par obligation. Je suis proche d’une fondation caritative et je me rends très souvent dans des pays d’Afrique ou en Amérique Latine. » Dire qu’actuellement elle avait arrêté ses études pour prendre une année sabbatique ? Pas très important.

« Ce sont surtout les téléspectateurs qui vont bien se foutre de nos gueules. Imagine nous, genre toutes les deux, avec un maquillage de raton laveur, genre du mascara au-dessus des paupières, un trait de crayon mal fait, de l’eye liner partout, du fond de teint mal étalé, enfin une catastrophe quoi. » J’imagine bien la scène oui, avec nos têtes de déterrées. De quoi faire peur. Elle conclut par un « Remarque, peut-être on aurait du succès auprès de la gente masculine. » Hm, pourquoi donc ? « Pourquoi ? Maintenant les mecs aiment les filles avec une tête à faire peur ? » Que je demande amusée. J’en doute quand même. Ils nous préfèrent pomponnées, toutes jolies. Je crois. « De toute façon, je m’en fiche bien de plaire à la gente masculine… » Cela me fait une belle jambe. J’évoque ensuite l’élimination éclair de Juliane. Complètement injuste si vous voulez mon avis. La mettre dans un avion, des heures de voyage, lui faire croire qu’elle est prise…Pour se voir dégager au bout de quelques deux heures. Dur. Juste parce que le public a préféré la tête d’une autre. Oui parce que clairement il n’a certainement pas eu le temps de se faire une idée sur les candidates. Alors il a dû faire au physique je ne sais pas. Peut importe, elle n’aura pas eu le temps de faire ses preuves. Le passage le plus rapide dans le jeu je crois. Au moins pourra-t-elle paraître au livre des records non ? « Oui elle avait l’air motivée, c’est dommage. Cela a de quoi être frustrant de juste toucher l’aventure du bout des doigts… A peine entré on vous la retire immédiatement. » De là à dire qu’elle l’aurait mérité plus que d’autre, je n’en sais rien. Je ne la connaissais pas, et beaucoup de candidats encore non plus donc. Je ne pourrais pas me permettre d’affirmer une telle chose. D’ailleurs, je cherche à en apprendre plus sur la jeune femme. Une raison particulière pour ces voyages ? S’amuser ? Découvrir le monde ? Des obligations professionnelles ? « Je viens de Londres aussi. Enfin, je suis née dans une petite ville au nord de l’Angleterre, mais depuis quelques années déjà j’habite à Londres. » Ah oui ? J’esquisse un sourire. « Une Londonienne ? Yeaaaah. Tu ne trouves pas que c’est la meilleure ville qui soit ? » Moi chauvine ? Pas du tout. « Je voyage énormément pour mon propre plaisir, mais aussi par obligation. Je suis proche d’une fondation caritative et je me rends très souvent dans des pays d’Afrique ou en Amérique Latine. » Elle fait dans l’humanitaire ? Je ne peux qu’en être admirative. « Ah ouais ? Mais tu as quel âge ? Parce que t’es jeune non ? J’en déduis que t’as beaucoup d’argent si tu peux te permettre ce genre de choses ? » Pour voyager à tire larigot et faire de l’humanitaire, c’est qu’elle doit avoir les moyens. Parce que bon nous autre, on doit bosser pour vivre. Ce qui n’est en rien une critique, juste une question.