Il parait qu'il fait bon vivre dans le jardin botanique. Il parait parce que j'ai entendu certains candidats vanter les mérites de l'orangerie. Ce n'est pas trop mon trip à moi de sentir les oranges. Les oranges ça me rappelle la prison. Je n'ai pas fait de prison qu'on se le dise. Mais mon papa a tellement d'humour qu'il m'en a apporté lorsque j'étais en cure. C'était enfermé alors, c'était pareil. Sauf que non parce qu'en taule on peut se trouver de la dope. Pas en cure, c'est un peu le but de la cure me direz-vous. Sauf que quand on voit ma consommation d'alcool et de MJ bah on peut se dire que ça à été useless. Du fric dépensé pour rien. Mais vu que ça faisait plaisir à maman et bien voilà. Maman qui n'a pas vraiment matière à la ramener d'ailleurs mais bon, ça lui a évité de me casser les couilles pendant un moment. J'aime ma mère c'est pas la question, mais j'ai tendance à moins l'apprécier quand j'ai bu. Du coup à défaut de quoi me faire un cône bah, je fume des clopes, des clopes tout ce qu'il y a de plus banale. Fournies par la prod, des lucky mentholé, pour le côté exotique. Et rien de mieux qu'une balade dans ce jardin pour renforcer le caractère exotique de la chose. Bon par contre, ils ont un peu lésiné sur la lumière dans la prod. Les oranges c'est pas mon kiffe. Sauf le matin au petit déjeuner alors je dévie vers la partie japonaise du jardin, en plus il y a nettement plus de lumière, bon il y a aussi de la flotte je crois alors c'est plus prudent. Je tire sur ma clope en faisant gaffe où je mets mes pieds lorsque je tombe sur un mec. Un mec bien installée et avec de l'herbe. Non mais sérieux pourquoi je n'ai pas prétexté une maladie grave. Bref. Je reste planté là, le regardant avec des yeux brillants qu'on ne pas vraiment discerner dans la nuit mais peu importe. Je suis comme les gosses qui sont tombés sur leur cadeau de noël au pieds du sapin. «J'étais sur le point d'approfondir ma méditation. t'as j'veux dire t'as pas je veux dire ? » Quoi ? hein. Euh. Je suppose que je n'ai pas. Non je n'ai pas. « J'ai pas mais je veux bien avoir. Tout l'attirail d'ailleurs. » Ouais même une gorgée de sa bouteille de Jack. Mon meilleur ami déposé à ses pieds. Je souris un peu trop sûrement. Allez, je m'assieds, je m'invite quoi. Y'a pas de mal à ça. « T'es mon héros, Jack vient de se faire détrôner dans mon cœur... » Pourtant Dieu sait que je l'aime celui là. Il faut dire que notre amitié dure depuis belle lurette.

On vas se mettre bien. Je suis presque heureux de partager ma came avec elle parce-que franchement, on aurait pu se mettre hyper mal. Je connait pas le caractère de tout le monde mais vu le miens, j'aurais pu tomber sur une relou qui m'aurait menacé de me dénoncer à la production, je l'aurait menacée de niquer sa daronne, ça serait parti en couille et je me serait fait sortir du jeu pour rejoindre Chris Brown dans sa déchéance à coup de savate dans le cul. Ca aurait été franchement dommage d'en arriver al.

Elle prend place à mes cotés, je lui tend la bouteille carrée pour qu'elle s'occupe pendant que je réalise un collage à droite d'anthologie, le truc qui propulse le cerveau direct dans les étoiles et mon prénom au panthéon des candidats de FAKE LOVER toutes saisons confondues.

«Tu sais choisir tes fréquentations toi, je baptise mes bédos Mjöllnir, ca te frappe aussi fort que le marteau de Thor.»

A ceux qui se posent des questions devant les écrans de la régie ou celui de leur téléviseur, je suis bel et bien en train de me comparer à un Dieu. Ca vas me cassez pas la tête, y'a que deux domaines dans lesquels je m'accorde autant d'importance et le deuxième c'est encore plus interdit d'en faire la démonstration en public. De toute façon on est la pour la zeb, pas pour baiser.

«Je suis Niklas, le mec plus ou moins sympa qu'il n'y parait en fonction des centres d'intérêt de son interlocuteur.» Et ce petit accent mi-roumain mi rebeu du mec de la cité qui aime lâcher des mots pseudos compliqués pour donner un genre à son flot intarissable de vulgarités, c'est un peu notre marque de fabrique, tout le monde la connait, cette intonation détestable«Et toi ?»

La bonne surprise de l'émission, non mais franchement, jamais dans ma courte vie j'aurais pu penser rencontrer un type assez taré pour rapporter de quoi se défoncer dans une émission de télé réalité alors qu'on est aux States quoi ? Un pays qui légalise les armes à feux qui est capable de vous envoyer en taule pour fumer de l'herbe sans prescription. Je plaiderais la folie, pour sûr, et je pourrais même trouver tout un tas de gens pour témoigner et aller dans mon sens. Mes aller-retour en cure tendront à le prouver,mon code génétique aussi incontestablement. Bref, peut être qu'il est cancéreux après tout, on a tous notre croix à porter. Je m'assieds alors qu'il me passe la bouteille dans laquelle je ne tarde pas porter mes lèvres. Et là je sens que cette soirée va se passer beaucoup mieux que je ne l'avais espéré. «Tu sais choisir tes fréquentations toi, je baptise mes bédos Mjöllnir, ca te frappe aussi fort que le marteau de Thor.» J'espère qu'il est aussi doué qu'il le prétend parce que c'est mal de faire miroiter des choses fausses à une jeune femme. « Allez, roule Thor que je puisse te dire si t'es aussi doué que tu le prétends. » Non mais c'est vrai, on a toujours tendance à être moins objectif quand il s'agit de nos œuvres perso, ouais, un joint c'est carrément une oeuvre d'art. Je le regarde un peu comme la huitième merveille du monde aussi faut dire. «Je suis Niklas, le mec plus ou moins sympa qu'il n'y parait en fonction des centres d'intérêt de son interlocuteur. Ça laisse songeur ça dites moi. Mais étant donné qu'on partage au moins deux centres d'intérêts et je suis sûre que si on creuse encore un peu et bien on peut sans doute en trouver d'autres. C'est certain. « Et je suis Monroe, ta nouvelle copine de défonce et de tout ce qui est un peu illégale en somme. J'aime le danger et il parait que t'es un mec dangereux même si je t'avouerais que je préfère vérifier les rumeurs que les prendre comme argent comptant tu vois. Et je parle toujours beaucoup, va falloir d'y faire mon pote ! » Encore plus quand je suis défoncée, mais ça pour le moment je le garde pour moi. C'est mieux. Je bois une nouvelle gorgée, juste pour me mettre bien.