Bon alors, j'espère que cette salle est insonorisée. C'est obligé qu'ils aient insonorisé la salle de détente quand même. Il y a des instruments partout, des amplis, des micros branchés sur les amplis alors évidemment que c'est insonorisé. Sinon tant pis, j'vais bien le découvrir assez tôt parce que j'ai bien envie de taquiner les cordes de la guitare électrique s'il vous plait. Je sais jouer. Mon père ce héros. Oh bah vous savez moi j'ai grandi entouré de musicien. On avait un studio à la maison, des tas de musiciens défoncé pour vous apprendre à jouer. Le rêve absolu quand on a dix ans et qu'on a été bercé au hard rock toute sa jeunesse. J'ai apporté mon pote avec moi Jack, il me suit partout ce soir. Il est cool en plus, il est plutôt discret puisque parfois il m'énerve, si c'est possible, je vous jure. En attendant il est là. Il me regarde alors que je grattouille un peu aléatoirement. Je me surprends à jouer les premiers accords de sweet child o' mine mon classique à moi. Je dérive rapidement. « You could have it all my empire of dirt, i wll let you down, i will make you hurt » Normalement j'chante plutôt pas mal. Même bien à ce qu'il parait. J'ai cette voix rocailleuse, éraillé légèrement parfaite pour ce genre de chansons mais là avec l'alcool c'est un peu moins harmonieux, c'est pas horrible, juste pas harmonieux et en plus je chante un peu trop fort. « my girl, my girl don't lie to me tell me where did you sleep last night... » Et là une blonde plutôt bien fichue fait son entrée. Je ne la lâche pas des yeux alors que je m'arrête de jouer d'un coup. « Laisse moi deviner, c'est pas insonorisé c'est ça ? » Je demande avant de finalement boire une gorgée de whisky. Une bonne grosse lampé qui devrait brûler le gosier mais qui n'a pas vraiment l'effet escompté.

Jaileen ce n’était pas franchement le style de nana à se coucher hyper tôt, genre comme les poules ou quoi, mais ce soir, elle était sur les rotules. Rejoindre son plumard était la seule et unique chose qui lui faisait envie. La demoiselle avait fait l’effort de rester un petit peu en compagnie de ses camarades, dans le salon, mais vers minuit, il lui devenait impossible de lutter contre la belle Morphée qui venait la transporter petit à petit vers le pays des rêves. La blondinette était presque certaine que le décalage horaire entre l’Angleterre et les Etats-Unis y était pour beaucoup dans sa fatigue, même si elle commençait petit à petit à prendre le rythme du pays dans lequel elle se trouvait. Couverte, juste ce qu’il fallait, elle dormait paisiblement, jusqu’à ce qu’un bruit sourd de guitare fasse son apparition dans le nid. Se réveillant en sursaut, le cœur cognant contre sa poitrine, Jaileen pensait d’abord à une mauvaise blague de la part de son partenaire, mais le bruit persistait et puis de toute façon, Valeri dormait comme un petit bébé à ses côtés. S’allongeant dans son lit, elle scrutait le plafond, priant pour que ce bruit s’arrête et qu’elle puisse ainsi retrouver le sommeil. Tout de même, les gens était d’un sans gêne. Jouer de la guitare à une heure aussi avancée de la nuit. Remarquez, il avait des dingues un petit peu partout et, apparemment, l’un d’eux se trouvait dans l’émission, la même année que Jaileen. Super. La musique ne passait pas et la blondinette ne pouvait pas rester une minute de plus pas ce brouhaha. Mais comment faisait Valeri pour dormir avec ce bruit ? Se levant, la belle enfilait un sweat qui trainait par là et dont elle n’était pas la propriétaire. La tête dans l’cul, elle se laissait guider par la musique jusqu’à la salle de détente, non loin de sa chambre. Elle y découvrait une brunette, Monroe, en train de chanter et de jouer à tue-tête, comme si elle se trouvait sur scène à Coachella ou dans un tout autre festival de ce genre. Laisse moi deviner, c'est pas insonorisé c'est ça ? » Ses bras sous sa poitrine, Jaileen abordait un visage encore endormi et remuait la tête de gauche à droite en réponse négative. Elle observait sa camarade boire une longue gorgée de whisky. Et bien, ça c’était une rockeuse pure et dure. Faisant quelques pas dans la pièce, Jay venait prendre place sur l’un des amplis, regardant tout autour d’elle avant de finalement lâcher . « J’aime beaucoup le timbre de ta voix. » Elle lui adressais un sourire avant de reprendre : « Même si ce dernier m’a réveillé en sursaut alors que je ne lui avais rien demandé. »

Je n'ai jamais voulu être une rockstar. Je pense que ça aurait été facile si j'avais voulu me lancer dans la musique. Mon nom aurait été sauf que justement j'adore la musique. Je l'ai étudié donc ça prouve à quel point elle fait partie intégrante de ma vie. Pourtant non, je ne suis pas une rockstar, je veux être journaliste. Pas une it-girl, ces filles fadasses qui ne font rien de leur vie et qui rêvent seulement d'exister dans le panorama médiatique. Bon c'est vrai qu'en ce moment j'ai plus l'allure d'une it-girl que d'une journaliste musicale au Rolling Stones magazine. Je ne désespère je n'ai que vingt-quatre ans. Pourtant autant, j'aime bien jouer. De la guitare surtout, c'est facile surtout quand on a appris avec les plus grands. Je ne me la pète pas du tout, je ne fais qu'évoquer une vérité. Et ce soir, je suis d'humeur festive. J'ai envie de m'amuser avec ces instruments, chanter à tue-tête. Me déchaîner comme si j'étais sur une scène devant un public en délire venue pour m'entendre chanter, un peu comme lorsque j'allais aux concerts que mon père donnait. Ce n'est sans doute pas le moment, vu l'heure, je ne sais pas vraiment l'heure qu'il peut être mais vu la pénombre tard. J'en sais rien, ça ne me traverse pas vraiment l'esprit avant de voir Jaileen débarquer la tête dans le cul dans cette pièce. Elle me confirme d'un mouvement de tête que ce n'est pas insonorisé. Ils sont cons aussi. Quelle idée de mettre une salle de musique sans l'insonoriser. Même en journée ça risque d'être chiant, il faut être vigilent. Surtout qu'ils font de bons trucs quand même maintenant. Elle n'a pas l'air rancunière parce qu'elle ne me gueule pas dessus. C'est déjà ça. « J’aime beaucoup le timbre de ta voix. » Je lui rends son sourire. « Même si ce dernier m’a réveillé en sursaut alors que je ne lui avais rien demandé. » Et là je fais une grimace. « Je vous assure que c'était involontaire madame le juge. J'sais pas pourquoi ils n'ont pas insonorisé ce truc. Qu'est-ce que ça leur aurait coûté ? Merci pour le compliment. Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? » Je demande avant de reprendre une gorgée. C'est que c'est bon cette connerie. Enfin non mais, j'aime bien. « T'en veux ? » Et qu'elle profite, je suis du genre à ne pas partager. « Monroe ! » C'est mieux de connaître le prénom de la personne qui l'a réveillé. Elle l'a sans doute vu quelque part mais bon, on ne s'est jamais présenté officiellement voilà qui est chose faite.

Si Jaileen pensait pouvoir dormir tranquillement, se laisser porter au pays des rêves sans que personne ne vienne la déranger et bien c’était mal barré. Dans une pièce du nid, tout proche de la chambre qu’elle occupait, quelqu’un décidait de jouer les rockstars. Une jeune femme d’après la voix. Une jeune femme qui avait un timbre de voix plutôt plaisant et qui jouait de la guitare, si c’était bien de la guitare bien entendu, divinement bien. Enfin, en tout cas bien mieux que la blondinette. De toute façon, mise à part du piano, Jaileen n’était pas vraiment très musique. Elle chantait comme une passoire sans trous par-dessus le marché. Si ce brouhaha avait été en journée, la blondinette aurait bien aimé entendre jouer la musicienne du programme, mais là, pour le moment, elle avait juste envie de dormir. Pourtant sa très grande curiosité venait la pousser à se lever pour voir le visage de la chanteuse, et aussi pour la faire taire. Pieds nus, elle déambulait dans les couloirs jusqu’à atteindre la salle de détente pour y apercevoir une brunette. La fameuse chanteuse. Tête de zombie en mode on, elle entrait dans la pièce, s’installait sur un ampli et faisait un compliment à son interlocutrice. Et dire qu’à la base elle était venue pour la faire taire. Elle n’avait juste pas envie de se prendre la tête à une heure aussi avancé de la nuit. Certainement. « Je vous assure que c'était involontaire madame le juge. J'sais pas pourquoi ils n'ont pas insonorisé ce truc. Qu'est-ce que ça leur aurait coûté ? Merci pour le compliment. Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? » Madame la juge ? Tiens, ceci était drôle et arrachait un sourire à l’anglaise qui, se grattant brièvement la tête, finissait par répondre à la tirade de la jeune femme. « C’est clair qu’avec tout le fric qu’ils ont foutu dans cette baraque et dans le premier prime, ils auraient pu aller jusqu’au bout et faire des pièces insonorisées partout. D’ailleurs, tant pis si je passe pour une grosse cochonne ou pour je ne sais quoi en disant cela, mais pour couvrir les hurlements bestiaux des futures personnes que s’enverront en l’air durant l’aventure, ça aurait pu être cool aussi, peut-être même plus que pour couvrir de la musique parce qu’en fait la musique c’est harmonieux tu vois. » Parce que ouai, quand elle était fatigué la blondinette racontait n’importe quoi. Monroe était en train de se désaltérer, enfin de s’enivrer plutôt, buvant du whisky. « T'en veux ? » Jaileen hésitait quelques instants avant de tendre sa main vers sa camarade. « Juste un verre alors parce que … j’me suis déjà lavé les dents. » Ouai, elle racontait vraiment de la merde lorsqu’elle avait envie de dormir. « Monroe ! » Souriante, l’anglaise répondait à son tour : [i] « Enchantée. Jaileen. »[/b] Beh quoi, y’avait jamais eu de présentation officielle entre les deux jeunes femmes.

Je crois que j'aurais dû éviter de jouer au beau milieu de la nuit, mais d'un côté je n'ai pas vraiment peur de voir débarquer des fous furieux qui me demanderont de me taire, je n'ai pas peur de grand chose. Encore moins quand j'ai un peu bu. Je suis un peu imbibé. Pas beaucoup mais un peu, c'est suffisant pour me désinhiber totalement. Alors je joue, à m'en brûler les doigts, les médiators c'est pour les femmelettes quoi que j'ai juste pas pensé à en utiliser un. Trop pressé, trop porté par mon envie de jouer. Ça se commande pas, en plus ça fait longtemps que ça ne m'est pas arrivé, j'ai l'impression d'être comme Jamie Lee Curtis dans Freaky Friday, je remue de la même façon en gros, ouais une rockstar quoi. J'ai été à la bonne école. Sauf qu'une blonde fait son entrée, une blonde que j'ai réveillé avec mon brouhaha. Et on se retrouve à débattre de l'investissement de l'argent de la production, ils sont pas très malins si vous voulez mon avis, qu'est-ce que ça aurait coûté d’insonoriser les pièces ? Une certaine somme d'argent mais ils ont les moyens à Fake Lover, il ne faut pas déconner. « C’est clair qu’avec tout le fric qu’ils ont foutu dans cette baraque et dans le premier prime, ils auraient pu aller jusqu’au bout et faire des pièces insonorisées partout. D’ailleurs, tant pis si je passe pour une grosse cochonne ou pour je ne sais quoi en disant cela, mais pour couvrir les hurlements bestiaux des futures personnes que s’enverront en l’air durant l’aventure, ça aurait pu être cool aussi, peut-être même plus que pour couvrir de la musique parce qu’en fait la musique c’est harmonieux tu vois. » Oh cool, une copine super bavarde, c'est géant ça. Je l'écoute avec attention alors que je m'assieds sur l'ampli à côté d'elle, la guitare posé sur mes genoux. « Pourquoi ? Tu ne jouis pas en harmonie toi ? » Je demande presque choquée, bah oui quand même c'est la honte, elle pourrait faire un effort pour que ce soit chantant tout ça. C'est déjà assez pénible d'entendre des gens baiser alors autant que ce soit harmonieux. Oui j'ai déjà entendu des gens baiser et alors ? « Enfin, je préfère encore entendre des gens s'envoyer en l'air que Kimo chanter une fois de plus, c'est l'horreur. » Le pauvre, c'est sa fête, et puis c'était pas si terrible que ça en vrai, c'était juste... faux. Et comme je bois et bien je lui offre une gorgée parce que je crois que je l'aime bien cette blonde, elle m'a pas engueulé alors elle est cool, je l'ai décidé. « Juste un verre alors parce que … j’me suis déjà lavé les dents. » Elle me fait rire en plus. Je lui passe la bouteille. « Je n'ai pas de verres il reste les deux tiers de la bouteille donc si on se la passe successivement après une petite gorgée, on pourra dire que ça fait un grand verre... » Je vois toujours très large, il ne faut pas s'inquiéter. Monroe, Jaileen, Jaileen, Monroe, voilà qui est chose faite. « Mais pourquoi tu dors à cette heure d'ailleurs ? » Oui ça me prend comme ça, je ne sais pas trop quelle heure il peut être, mais on s'en fout, on a pas de rendez-vous demain.