Bon alors, faire la lessive c'est chiant. Mais en plus, quand on doit laver les fringues des autres c'est encore plus chiant. Non mais sérieusement. Pourquoi j'ai pas utilisé de joker pour ça ? Parce que j'vais devoir faire la lessive de Johnny pas une, pas deux semaines mais jusqu'à ce que je sorte d'ici. L'horreur. J'sais pas depuis combien de temps j'suis là. Une heure sans doute. Son linge est propre. Enfin pas tout, j'ai foutu une chemise sur moi. Une chemise en jeans que j'ai noué en bas. Elle sent bon celle là. Parce qu'en fait moi je ne fais pas de lessive s'il me reste ne serait qu'un truc propre a me mettre. Alors je me déshabille et je mets mes fringues dans le tambour. Je ne mélange pas, on est pas assez intime pour ça. Enfin sinon mais si par malheur y'a un truc qui déteint je crois que je ne sortirais pas vivante d'ici. Alors j'ai fait la sienne. Et j'ai mis des fringues à lui sur le dos parce que, bah parce que j'vais pas rester à poil. Ce serait pas super cool. Surtout que j'ai déjà vu des gens passer et ils m'ont regardé d'un drôle d'oeil. Bon par contre c'est chiant d'attendre alors j'ai pris un peu de musique aussi, une musique sympa. Drôle surtout. Je grimpe sur les machines pas en route. Elles sont costaud, je ne risque rien. Et je me déhanche, c'est franchement agréable de se lâcher comme ça. Bon certes ma tenue est bizarre. Je suis pieds nus. J'ai une chemise trop grande qui ne m'appartient pas et un boxer noir. Clairement pas présentable, mais bon dieu ce que c'est trop génial de se déchaîner comme ça. Sauf que d'un coup je me retourne et je vois quelqu'un. « Non c'est pas moi, j'suis innocente, j'ai rien fait je te jure... » La grosse flippé de la vie. J'ai même mes mains en l'air tiens. N'importe quoi. C'est Brune. Oh ça va. J'ai eu peur.

De toute ma vie, je crois que j'ai rarement assisté à un spectacle de cette envergure. Pour tout vous dire j'en avais vu un paquet, ne serait ce que les haïtiennes et leurs noix de cocos comme soutif entrain de faire la vague avec leur ventre ou même des cracheurs de feu me flinger quelques bout de cheveux. Mais là, c'était quelque chose de totalement différent. Une autre dimension. Quelque chose de pourtant pas vraiment surprenant, mais de drôlement étrange. D'inattendu. Alors, j'étais là, restée bouche bée, ma bannière dans les mains. Et je suivais avec attentions les mouvements qu'exécutais la jeune femme. C'était incroyable. Pas incroyable dans le sens pas croyable... dans le sens mauvais quoi. Mais incroyable, pas croyable dans le sens putain mais merde quoi. Cette fille peut danser. En plus elle a l'air de drôlement s'éclater, c'est pas juste. Moi aussi je veux m'amuser. Je l'envie. Je suis jalouse. Et puis je suis entrain de sourire comme une conne, du moins je crois, parce que je suis tellement absorbée par la scène que j'en oublie mes propres actions. Peut-être même suis-je entrain de baver ? Enfin, non, quand même pas, j'suis pas aussi crade que ça hein. Faut pas croire. J'suis une fille propre moi. Regardez, je venais de base pour laver mes vêtements. Sauf que voilà, Monroe s'arrête, se retourne, lève les mains vers le Seigneur, et s'écrie. « Non c'est pas moi, j'suis innocente, j'ai rien fait je te jure... » je me mets à rire tout en posant la panière sur le sol. « Mais c'est pas juste, moi aussi j'veux m'éclater. C'est les fringues de Sandro ? » que je dis en désignant ce qu'elle portait sur elle. « J'ai toujours voulu savoir ce que ça faisait de s'habiller comme un homme... Vas y, j'te nomme ma styliste et tu me choisis une tenue ! » on va se faire tuer, mais bon, hein, il n'est pas censé le savoir après tout.

C'est toujours comme ça quand je danse. Quand je m'éclate, je le fais à fond, j'y vais à fond. Je m'en fiche de savoir si je suis observée, je m'en fiche de savoir si je peux avoir l'air bête ou pas. J'ai juste envie de m'éclater, passer le temps et m'éclater. Sauf que je me suis retournée en dansant et là j'ai vu quelqu'un. J'ai été prise de panique et... J'ai réagis avec exagération comme toujours. Je lève les mains en l'air alors qu'on fond je n'ai fait que danser sur ces machines à laver avec des fringues trop grandes pour moi c'est tout. En tout cas je fais rire Brune, c'est déjà pas mal. « Mais c'est pas juste, moi aussi j'veux m'éclater. C'est les fringues de Sandro ? » Elle veut s'éclater, elle ne peut pas mieux tomber, moi aussi je veux m'éclater. « Oui, ça va me bien tu trouves ? J'pensais la garder, j'suis sûre qu'il s'en apercevra pas. Et puis je pourrais toujours dire qu'elle a disparu dans le tambour de la machine, tu vois. » J'suis sûre qu'il s'en rendra pas compte si je la porte, non non, en plus il a tellement de fringues que ça passera inaperçu. Oui oui bien sûr. J'ai toujours voulu savoir ce que ça faisait de s'habiller comme un homme... Vas y, j'te nomme ma styliste et tu me choisis une tenue ! » Oh oui, excellent. Bon bah du coup je saute de ma machine. IL va nous tuer, certainement. Mais bon au pire, je les laverais encore. Et puis c'est pas grave si on meurt au moins on se sera bien amusé avant. Enfin si c'est grave mais bon. Bref. Je fouille dans la panière. « Tu veux quoi ? Un style plutôt baroudeur ou playboy sexy. Enfin playboy, j'sais pas trop parce que ce sont les fringues de Sandro pas celles de Cosmas, mais bon on va trouver un truc pour toi. Comme. Tiens mets ce bonnet déjà. Et puis, ce t-shirt, et puis. Ce pantalon. Tu vas avoir trop la classe comme ça. » C'est un mélange, un peu, elle va être trop sexy comme ça. « Oh et mets cette chemise mais laisse la ouverte, ça rendra mieux. » Je suis toute excitée, ça va être super drôle.