JAILEEN - le 05/06/13 vers 15h30

J’en ai marre. Il y a rien dans le frigo. Mais genre vraiment rien. Il y a que des morfals ici. C’est n’importe quoi. Il ne devrait y avoir que moi comme ventre sur patte. C’est pas juste. Je proteste. Contre qui, j’en sais rien, mais voilà. Et puis, j’me dis que je n’ai qu’à aller directement à la source. Pas un simple sellier rempli de placards avec des provisions, non, mais un grand supermarché blindé. C’est juste le bonheur. En plus, à la manière de la culture Américaine, tout est XXL ici. Que ce soit la taille des rayons ou les produits. C’est trop bien. Je me balade donc dans les rayons à la recherche du bonheur quand je m’aperçois que je ne suis pas seul. Quelqu’un d’autre est là, dans le rayon d’à côté. Je l’entends marcher. Pour le coup, je me montre discret en ne faisant plus de bruit puis je me mets à chercher qui est là à travers le trou d’une étagère. C’est Jaileen. Elle va pas tarder à passer par là. Je me munie alors de ce qui me vient sous la main : c’est-à-dire un pack de papier toilettes. Je l’ouvre à toute vitesse pour m’emparer d’un seul rouleau que je balance sur la candidate une fois qu’elle se trouve en face de moi et en face du trou. Bingo ! Je l’ai touché. Je l’entends d’ici râler. Bon, ça doit pas faire très mal non plus. Surtout que j’ai pas visé la tête. Je rigole tout seul comme un con avant de m’apercevoir qu’elle n’est plus en face du trou. Et puis, aussitôt, je l’entends courir. Et merde. J’en fais de même et pars me cacher au bout du rayon. De là, je reste immobile et j’essaye de ne plus faire de bruit. Mais d’un coup, plus rien. J’entends plus rien. Je crois qu’elle a prit la mauvaise direction. Du coup, je trace vers les caisses en cherchant celle où se trouve un micro. Bon, il y a des chances que là, elle m’ait repéré de loin. Tant pis. Je m’empare du micro et je me baisse histoire de me cacher une nouvelle fois. De là, je décide d’appuyer sur le bouton du micro pour parler et faire passer une petite annonce qui résonnera dans tout le magasin. « En vente aujourd’hui, une magnifique côte d’agneau à trois euros cinquante avec en prime un rouleau de papier toilette gratuit. » Sur ce, je crois que je suis cuit.

Histoire de se la couler douce Cupidon avait décidé que les candidats feraient toute cette saison en passant par le ménage et, le plus horrible, par les courses. Seulement, presque trois semaines que l’aventure avait commencé et personne ne semblait s’inquiéter du manque évidemment de nourriture qui commençait à se faire sentir. La preuve ? Ce matin, au petit déjeuner, elle avait surprise Hadatt, le vieillard, en train de manger des épinards. Bon d’accord ce n’était pas un exemple fiable étant donné que le candidat semblait un petit peu dérangé sur les bords, mais tout de même, des épinards de bon matin, c’était assez répugnant. N’ayant rien à faire de son après-midi, elle décidait donc de se rendre au supermarché de la production pour acheter deux ou trois petites choses, voire un caddie plein étant donné que les placards et le frigo étaient vides. La blondinette se baladait dans les rayons, mettant dans son chariot toutes les choses qui lui semblaient intéressantes pour une colocation. Des pâtes en passant par du dentifrice et du gel douche jusqu’à mettre au beau milieu quelques boîtes de préservatif. Toutes les choses intéressantes et qui pouvaient servir. Personne n’était à l’abri d’une petite partir de jambe en l’air, du coup autant prendre les devants. Elle était certaine qu’un jour quelqu’un allait la remercier pour ce geste. Alors qu’elle entrait dans le rayon de la lessive et du papier toilette, un rouleau de ce dernier venait l’assommer. Elle ne pouvait s’empêcher de ronchonner, comme à son habitude. Cet acte voulait surtout dire qu’elle n’était pas toute seule dans le magasin. Elle se mettait à courir, son chariot toujours devant elle, pour attraper le vilain le plus tôt possible. Dérapage pas du tout contrôlé pour tourner et là … Personne. Elle restait sur le cul durant quelques secondes avant de finalement faire demi-tour et continuer ses courses, rapidement, tout en cherchant son agresseur. Une silhouette masculine lui apparaissait vers les caisses. Elle tournait la tête, mais de nouveau … plus rien. Une voix s’élevait dans la boutique. « En vente aujourd’hui, une magnifique côte d’agneau à trois euros cinquante avec en prime un rouleau de papier toilette gratuit. » La belle riait jaune. Ce n’était pas drôle du tout. Ah oui et elle avait reconnu la voix de Sega. Enfin, il lui semblait que c’était lui. Elle fonçait vers les caisses pour le chercher et là … bingo. Attrapant le premier truc qui lui passait par la main, voilà qu’elle venait, à son tour, bombarder le jeune homme. « Je te déclare la guerre vilain méchant. » Mais oui, bien évidemment. Aussitôt dit, elle prenait les jambes à son cou, dans l’espoir qu’il ne la rattrape pas.

L’enfermement, ça a tendance à me faire faire des choses que je ne ferai jamais dans la réalité et un peu saugrenus du genre balancer un rouleau de papier toilette sur une nana. Hum.. Si au bout de deux semaines je commence comme ça, j’imagine pas ce que je balancerai à la fin de mon aventure. Non, bon, trêves de plaisanterie, j’aurai pas jeté n’importe quoi sur la candidate. Un rouleau de papier cul, ça fait pas mal. Enfin je crois pas. J’ai jamais testé remarque mais vu le poids du truc, ça risque pas d’abimer la jolie blonde. Et.. au final, je crois que je viens de lui déclarer la guerre. Une course poursuite s’engage dans le supermarché et je finis accroupi dans une caisse à faire passer une annonce des plus absurdes. Une côte d’agneau à trois euros cinquante avec un rouleau de papier toilette gratuit en prime. J’imagine que ça fera pas trop rire la candidate mais j’ai dis ce qui me passait par la tête. Et puis, c’est flatteur de se faire comparer à une côte d’agneau, non ? Moi, en tout cas, c’est la viande que je préfère. Au gril avec de bonnes herbes, c’est juste un délice pour les papilles. Oh merde ! Je lève la tête et la voilà me balançant quelque chose à la tronche et me déclarant la guerre. « Aie ! » De là, je la vois s’enfuir, ramasse le truc qu’elle m’a balancé et je m’aperçois que c’est une boite de capote. Je ne me retiens pas pour rire. Je me relève et appuis aussitôt une nouvelle fois sur le bouton du micro. « La propriétaire de la boite de préservatif Durex parfum.. multifruit, est priée de se rendre à l’accueil. Merci. » Je fais bien le job, n’est-ce-pas ? Bon, j’imagine qu’elle se ramènera pas. Je pars donc à sa recherche sans plus attendre. Je suis forcé de constater qu’elle a délaissé son caddie. Je me mets à examiner ce dernier et constate que la jeune femme avait prévu d’autres boites de préservatifs. Je m’empare de deux trois boites puis me mets à parcourir les rayons afin de la retrouver. Et alors que je ne m’y attendais pas, je tombe nez-à-nez sur elle. Je lève le bras pour m’apprêter à lui rendre la pareille mais je le stoppe net. « T’avais fait de sacrés provisions. » Je juge pas mais ça m’étonne un peu d’elle quand même. J’aurai pas pensé qu’elle était du genre à le faire aussi vite avec un inconnu. En attendant, je descends le bras pour lui rendre ce qui lui appartient sans lui balancer pour autant. « Fais en bon usage. » Que dire de plus dans cette situation ? Elle est grande, elle fait ce qu’elle veut. Même si j’avoue être un tantinet frustré de cette découverte.

C’était bien la première fois que Jaileen se faisait attaquer par un rouleau de papier toilette en plein supermarché. En plein supermarché vide même. L’endroit était assez glauque étant donné que personne ne pouvait s’y balader à l’intérieur, à part les candidats bien entendu. La blondinette en déduisait bien vite qu’il ne pouvait s’agir que l’un de ses colocataires, ou l’une de ses colocataires même si ce genre de stupidité avait plutôt tendance à être masculin. Elle se mettait à courir pour démasquer son agresseur et bien vite elle le trouvait sous une caisse après qu’il ait eu l’idée de parler dans le micro, de la comparer à une côte d’agneau. Comme si elle avait l’allure d’un morceau de viande. Le petit chenapan, Sega apparemment, allait voir de quel bois se chauffait la demoiselle. Après la première chose qui lui passait par la main, voilà qu’elle venait assommer le jeune homme avant de fuir. « Aie ! » Ce n’était qu’après coup qu’elle se rendait compte que ce qu’elle venait de balancer sur la tête de son colocataire était une boîte de préservatifs et que toutes les autres se trouvaient dans son chariot. Pas le temps de s’inquiéter pour si peu et puis de toute façon tout le monde en utilisait de nos jours. Enfin, elle l’espérait parce que sinon en plus d’y avoir des bébés de partout et bien il y aurait des maladies sexuellement transmissibles un petit peu partout. « La propriétaire de la boite de préservatif Durex parfum.. multifruit, est priée de se rendre à l’accueil. Merci. » Elle était en train de courir lorsqu’il prononçait ces mots dans son micro. Elle fronçait les sourcils pour venir râler à voix basse, mais ne cessait pas sa course. Quand elle allait l’attraper, elle allait lui faire bouffer les capotes et puis voilà. Alors qu’elle ne s’y attendait pas voilà qu’elle se retrouvait face à lui. Elle restait bête, surtout qu’il levait les bras, brandissant quelques boîtes de préservatifs, certainement celle qui se trouvaient dans son chariot quelques minutes auparavant. « T’avais fait de sacrés provisions. » La blondinette ouvrait la bouche, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Bon sang, mais pourquoi devait-il être en train de la prendre ? Pour une traînée. Bonjour la réputation hein. « Fais en bon usage. » Il finissait par lui rendre le tout et elle répondait bêtement un : « Merci. » Non, mais elle était complètement bête ou quoi ? Voilà qu’elle le remerciait en plus. Heureusement, elle se reprenait bien vite. « Mais ce n’est pas pour quoi hein, en fait c’est … pour Valeri. Il m’a demandé de lui remporter donc je lui remporte, j’crois qu’il a des vues sur Opaline et Lena donc bon, il pense peut-être pouvoir faire la chose bientôt. » D’accord ce n’était pas pour elle, c’était pour tout le nid, mais de là à mettre Valeri dans le coup, tout de même. Enfin, il ne lui en voudrait pas. « Ouai et comme en fait je ne connais pas du tout sa taille j’ai pris trois boîtes différentes pour pas que … pour pas que ça le dérange trop ou quoi que ce soit, enfin tu dois savoir quoi t’es un mec après tout. » Ouai bon là, elle aurait mieux fait de se taire.

Une trêve s’impose. J’crois qu’avec Jaileen, on a déjà bien assez couru à travers tout le magasin. Et puis, j’ai envie de parler. Lui parler. Et l’enquiquiner un peu avec cette histoire de préservatifs. J’ai pas vraiment d’objectif précis par là. J’veux pas la gêner ou lui demander des comptes. J’suis pas comme ça. Et puis, elle n’a rien à me rendre. On se connait à peine. Non, en fait, je pense que j’aime juste faire chier les gens. C’est dans ma nature. « Je te demandais pas de te justifier, t’inquiètes pas. » Je ne retiens pas mes rires face aux propos de la candidate et à ses explications bien détaillées. Au bout du compte, je m’en fiche un peu. Enfin.. je suis rassuré quelque part que ce ne soit pas pour la candidate. Mais je suis pas non plus totalement convaincu de ce qu’elle avance. Ça me paraît un peu gros de prendre plusieurs boîtes pour un simple problème de taille. Perso, moi, à chaque fois que j’ai eu l’occasion d’acheter des capotes dans ma vie, j’me suis jamais soucié de la taille de celles-ci. A moins d’avoir un engin hors-norme, les préservatifs sont les mêmes pour tout le monde. C’est pas comme un pantalon ou un tee-shirt qui ont des tailles bien spécifiques. « C’est un chaud-lapin ton partenaire n’empêche. » J’me dis qu’il est fort probable que Jaileen et lui aient besoin de ces fameuses capotes enfin de compte. Dormir ensemble, j’imagine que ça rapproche. Moi, d’ailleurs, j’craque déjà pour Sandro. Ou pas. Non, j’sais pas, mais de ce que j’en ai vu, c’est un beau garçon Valeri donc ça se pourrait bien qu’il y ait baleine sous gravillon. « Il te plait ? » Bon, ok, j’ai pas pu me retenir. Mais c’est pas de ma faute. Elle me plait grave cette nana. Et en fait, dans le fond, j’aimerai bien savoir si j’ai mes chances avec elle ou non. Le petit jeu de séduction de la dernière fois ne m’a pas déplu. Enfin.. à supposer que ça en était un. « En tout cas, je retire ce que j’ai dis. T’as plus que de quoi te défendre. » Là, je crois que je passe à l’action en fait. Et merde. J’imagine qu’en plus, elle verra où je veux en venir.

Finalement qu’il vienne la trouver au détour d’un rayon et bien c’était plutôt arrangeant. La blondinette aimait bien courir, mais il y avait des limites. Faire du footing, pas de soucis. Faire un sprint pour échapper à quelqu’un, là c’était tout de suite moins drôle. Et moins glamour aussi. Même si Sega ne lui demandait rien concernant ces fameuses boîtes de préservatifs, Jaileen ne pouvait s’empêcher de se justifier. Pour se donner bonne conscience peut-être. Et puis il y avait pas mal de téléspectateurs qui étaient en train de regarder donc elle préférait mettre les choses à plat pour tout le monde, même si certains petits vilains allaient trouver drôle de lancer des rumeurs plutôt étranges sur son compte en raison de cette mésaventure. « Je te demandais pas de te justifier, t’inquiètes pas. » Un petit sourire timide venait alors prendre place sur les lèvres de la demoiselle, qui baissait très légèrement les yeux. Elle avait presque honte de croire le regard de son interlocuteur à présent. Pourtant tout le monde avait déjà eu en main une capote. Bon d’accord, c’était tout de même toujours très embarrassant de se retrouver face à quelqu’un, qu’on connaissait plus ou moins, avec une boîte de préservatifs à la main. Alors qu’elle partait dans une histoire de taille des plus étranges, en ajoutant Opaline et Lena à son histoire, où Valeri se trouvait déjà, Sega ne pouvait s’empêcher de faire une petite remarque. « C’est un chaud-lapin ton partenaire n’empêche. » Elle était censée répondre quoi à ces propos ? Gardant le silence quelques instants, elle ouvrait la bouche, puis la refermer sans vraiment savoir quoi dire. Sans savoir pourquoi, voilà qu’elle hochait positivement la tête, de haut en bas. Si Valeri était au courant de ça, il allait la tuer. Enfin, ce n’était tout de même pas de la faute de la demoiselle s’il avait plutôt tendance à tenter de séduire toutes les nanas qu’il pouvait croiser de toute façon. Et alors qu’elle s’y attendait le moins, voilà que Sega venait lui poser une question. « Il te plait ? » Valeri ? Il était bien en train de parler de Valeri là ? Enfin, il ne pouvait pas parler des différents goûts des préservatifs donc oui, il devait parler de Valeri. Elle finissait par articuler : « Oui, enfin non, je … disons qu’il est un petit peu trop lunatique par moment et que physiquement, il manque peut-être à peine un petit peu de muscle, mais sinon il est mignon.. » Elle en avait marre d’être debout, du coup, comme une gamine et sans le prévenir, voilà qu’elle venait s’asseoir sur le sol, en tailleur, posant ce qu’elle tenait à la main, juste à côté d’elle. « Après de là à dire qu’il me plait, je pense qu’il ne faut pas exagérer. » Haussant les épaules, elle levait la tête pour apercevoir le visage de Sega qui prenait la parole : « En tout cas, je retire ce que j’ai dis. T’as plus que de quoi te défendre. » Dîte, ils s’étaient tous donné le mot cette semaine pour lui dire qu’elle était jolie ? Non parce que Odessa lui avait déjà fait cette remarque, lui demandant même si elle était mannequin, Monroe ne cessait de le lui répéter sur son blog, Niklas la trouvait, apparemment, incroyablement bonne et cela depuis le premier jour, et voilà que maintenant même Sega s’y mettait. Ne pouvant empêcher ses joues de rougir très légèrement, elle venait répondre. « Tu dis ça parce qu’un sondage a affirmé mes propos de la semaine dernière ? » Et oui, candidate la plus attirante de l’aventure. Ce n’était tout de même pas rien, surtout lorsqu’on avait eu le culot d’affirmer à un jeune homme être la plus jolie de l’av

Stoppé dans un rayon après la course-poursuite, me voilà face à Jaileen. Je ressens le besoin de lui montrer que j’ai récupéré ses boites de préservatifs et elle, de se justifier là-dessus. Je ne lui en demandais pas tant. Surtout que les détails paraissent exagérés. Que ce soit l’histoire de son partenaire en rut, Valeri, ou la taille variée des capotes. Bref, j’suis pas convaincu par tout ça mais bon. Elle fait ce qu’elle veut après tout. J’vais pas l’empêcher ou lui reprocher de prendre des boites de préservatifs. Il faut sortir couvert, hein. N’empêche que c’est un chaud-lapin le Valeri si c’est vrai. Je n’hésite pas à le faire remarquer à Jaileen. Elle se contente d’hocher la tête surement pour ne pas coller au jeune homme une mauvaise réputation. De toute façon, c’est pas avec moi que ça risque d’arriver. Je pense pas être une commère. En tout cas, j’irai certainement pas crier sur tous les toits que Valeri saute sur tout ce qui bouge. Il fait ce qu’il veut d’abord. Enfin de compte, j’en viens à me demander si les préservatifs ne sont pas pour elle et son partenaire à la fois. Oui, si ça se trouve, elle a craquée pour lui et ils en sont arrivés à ce stade. J’essaye aussitôt d’en savoir plus. Sa réponse est pas totalement claire mais visiblement, ils n’en sont pas à ce stade. « Il a l’air d’être beau garçon oui. » C’est que la demoiselle est difficile. Trop lunatique et pas assez musclé. J’ose même pas imaginé ce qu’elle dirait pour moi. Reflets roux sur la barbe et trop gourmant ? Mouai. Bon, personne n’est parfait. « D’accord. » Pourquoi il ne faut pas exagérer ? J’avoue que je capte pas pour le coup. Elle parle comme une fille inaccessible en fait. C’est peut-être ça. J’sais pas. J’ai envie de creuser. J’ai envie d’en savoir plus même sur les goûts de la jeune femme. En attendant, j’en viens à la complimenter. J’imagine que si elle en fait de même pour moi, ça voudra peut-être dire que j’ai mes chances. « Non, je dis ça car je le pense. » Je veux pas faire rougir ou gêner la demoiselle. Surtout que j’ai pas tellement l’habitude de faire des compliments. Ou du moins, des compliments de manière sérieuse. « Mais ça, tu le savais déjà. » Pas de surprise pour elle à l’issu du sondage. Elle s’est elle-même autoproclamée comme la nana la plus bonne du jeu. A moins que ça n’était qu’une blague. « On fait une trêve ? » Bon, officieusement, c'était déjà fait je pense mais autant le dire officiellement. A moins que la jeune femme ne veuille continuer la bataille.

C’était peu commun de se faire agresser par un rouleau de papier toilette dans un supermarché, mais ce qui était encore plus étrange et bien c’était de voir une grande blonde assise en plein milieu d’un rayon en train de papoter avec un charmant jeune homme, qui lui se trouvait debout. Après une course poursuite à travers les allées du magasin, Sega avait terminé par croiser le chemin de Jaileen et comme si de rien n’était et bien les deux candidats se mettaient à parler de tout et de rien. Enfin surtout de Valeri, le partenaire de la demoiselle, qui devenait une couverture pour cacher l’achat de plusieurs boîtes de préservatifs. Le pire dans toute cette histoire, c’était que toutes ces capotes n’était pas du tout, mais alors vraiment pas pour la petite anglaise. D’une façon détourné, voilà qu’il vient demander à la jeune femme si les préservatifs ne sont pas pour elle et son partenaire, les deux en même temps. Comment venait-il lui demander cela ? Et bien tout simplement en lui demandant si Valeri lui plaisait. Elle s’empressait de répondre qu’il était mignon. « Il a l’air d’être beau garçon oui. » Mais que ce n’était pas du tout le cas. Enfin qu’il pouvait avoir des chances de lui plaire physiquement, mais que pour le moment, mentalement, il y avait encore quelques petites choses qui la dérangeaient chez lui, notamment son côté lunatique. « D’accord. » Sourire au bout des lèvres, voilà qu’elle se mettait à jouer avec ses mains comme une véritable gamine, adressant quelques regards à son partenaire par moment. Sinon, il trouvait qu’elle avait beaucoup plus que de quoi se défendre. Petit clin d’œil à ce qu’il lui avait dit la semaine précédente lors de la soirée cow-boy. Elle ne se gênait pas pour le taquiner pour en lui disant qu’il ne trouvait que ça à dire maintenant qu’un sondage était venu confirmer ses propos. « Non, je dis ça car je le pense. » Les compliments la faisaient toujours rougir et là elle ne pouvait s’empêcher de laisser ses pommettes s’empourprer. Elle n’avait pas le temps de dire quoi que ce soit de plus qu’il rajoutait : « Mais ça, tu le savais déjà. » Elle hochait positivement la tête avant de se rendre compte de ce qu’elle était en train de faire et de hocher la tête négativement. « Et bien, je … Merci » bredouillait-elle d’une petit voix timide. Finalement, il continuait en demandant : « On fait une trêve ? » Elle retrouvait un petit peu de confiance en elle et un large sourire s’emparait de ses lèvres alors qu’elle se levait avec grâce, s’appuyant même sur les épaules de son camarade pour éviter de tomber parce que c’était bien beau de vouloir jouer les danseuses étoiles en se relevant comme une fleur, mais ce n’était pas vraiment simple. « Ferme les yeux alors. » Une trêve et puis quoi. Un sourire amusé sur le visage, elle attrapait un tube de dentifrice qui trainait par là pour l’ouvrir et en verser le contenu sur la tête de Sega. « C’est bon, maintenant on peut faire une trêve. » Elle avait hâte de voir la réaction du jeune homme. Elle avait tout de même un petit peu peur, donc elle faisait quelques pas en arrière.

C’est un peu bizarre n’empêche, une course-poursuite dans un supermarché avec comme armes un rouleau de papier toilette et un paquet de préservatif, puis plusieurs annonces suspectes passées dans le magasin, et maintenant une discussion au beau milieu d’un rayon. Jaileen est assise et moins j’me tiens debout devant elle. J’ai un peu mal au cou à force de baisser la tête mais j’ai pas non plus envie de m’asseoir. Nous en sommes à parler de son partenaire, un mec qui a une forte libido visiblement, et d’elle. Est-ce qu’elle a craqué sur lui ? Possible. Si j’me souviens bien, il est beau garçon. Mais elle m’affirme que ce n’est pas tout à fait le cas. Enfin.. elle le trouve lunatique et pas assez musclé. Le fait qu’il change de comportement souvent doit être déstabilisant, ouai. J’ai du mal avec les gens lunatiques. On ne sait jamais sur quel pied danser avec eux. Et.. j’en reviens à la soirée cow-boy et ce qu’on a pu se dire. Elle a prétendu être la nana la plus bonne du jeu et moi, j’lui ai dis qu’elle avait juste de quoi se défendre. Je décide de revenir là-dessus et d’lui dire qu’elle a plus que de quoi se défendre. Elle pense que si j’dis ça, c’est à cause du sondage de la semaine dernière. J’hésite à lui rappeler qu’au final, elle a fini à égalité avec Sun-Hi mais je me retiens. Le but étant de la complimenter, pas le contraire. J’vois qu’elle rougit. Il n’y a pas vraiment de quoi. Je ne fais dire que la vérité après tout. Et elle devrait le savoir puisqu’elle se prétend la nana la plus bonne du jeu. Mais peut-être que c’était faux. Peut-être qu’elle ne le pensait pas vraiment. Ce qui est probable au final. Et j’avoue que j’espérerai que ce soit le cas limite. J’aime bien les gens confiants mais pas les gens qui se la pètent non plus. Au final, elle me remercie, assez gênée. Puis, histoire de ne pas créer un malaise, je décide de lui demander si on fait une trêve de manière officielle. C’est déjà fait officieusement donc autant le proclamer à haute voix. La candidate se lève alors et me demande de fermer les yeux. Je m’exécute sans attendre en pensant peut-être qu’elle va poser ses lèvres sur les miennes. Quel naïf je fais ! Je sens aussitôt quelque chose de froid couler sur mes cheveux. Ma tête se décompose. « Ah ouai ?! T’es sûr de ça ? » Je la vois reculer. Elle ferait bien de se mettre à courir plutôt. D’un coup, j’m’empare de ce qui se trouve à côté de moi et qui se trouve être un gel douche puisque nous nous trouvons au rayon hygiène. J’ouvre le loquet et j’me met à lui courir après et à l’asperger avec le liquide. « Tu l’auras voulu ! » Je crois que j’appuie de toutes mes forces sur le gel douche si bien qu’il se vide en moins de deux. A moitié sur elle, à moitié par terre. Et là, badaboum. Elle se rétame vu que ça glisse et moi, dans l’élan, je me prends les pieds dedans et je me retrouve par terre sur elle. Hum.. « Mes cheveux ne te plaisaient pas ? » Pour qu’elle décide de me les salir avec du dentifrice. En tout cas, je ne bouge pas et ainsi je la retiens prisonnière.

Jamais de toute sa vie entière la blondinette n’avait pensé faire une course poursuite en plein cœur d’un supermarché. D’habitude elle était plutôt très sage, voire un petit peu trop parfois. Si son oncle la voyait faire et bien il risquait de faire un arrêt cardiaque devant son écran de télévision. Ses grands frères ? Ils avaient bien mieux à faire que de regarder une émission de ce genre à la télévision. Ils devaient avoir honte. Ou pas. Elle ne savait pas vraiment comment ils allaient réagir en voyant son joli petit minois à la télévision, mais finalement peut-être qu’ils allaient être fiers de leur petite sœur et de la démarche qu’elle faisait en venant s’exposer à un tel monde aussi cruel et sans pitié. Enfin pour le moment Jaileen n’avait pas vraiment le temps de penser à tout cela. Elle était bien trop occupée à discuter avec Sega, le petit nouveau, qui n’était plus si nouveau que ça à présent. Ils parlaient de tout et de rien allant de Valeri, le partenaire de la demoiselle, jusqu’au physique de la jeune femme. D’ailleurs, elle rougissait lorsqu’il venait lui faire un compliment, lui disant qu’elle avait bien plus que de quoi se défendre. Elle baissait les yeux quelques instants avant de finalement oser reposer ses pupilles sur son interlocuteur lorsque ce dernier venait lui proposer de faire une trêve où plutôt d’officialiser la trêve qu’ils étaient en train de faire depuis quelques minutes déjà. Amusée par la situation, la jeune femme demandait à Sega de fermer les yeux. Il s’exécutait. Attrapant un tube de dentifrice voilà qu’elle n’hésitait pas une seule seconde à venir le vider le contenu sur la tête du jeune homme. « Ah ouai ?! T’es sûr de ça ? » Elle portait un sourire malicieux sur les lèvres. Hochant positivement la tête, la demoiselle faisait quelques pas en arrière, prête à prendre ses jambes à son cou pour fuir le garçon si jamais il venait à lui courir après pour se venger. Il attrapait la première chose lui passant sous la main, un flacon de gel douche. Il ouvrait le flacon pour l’asperger. Il y arrivait, même s’il en mettait beaucoup sur le sol. « Tu l’auras voulu ! » Elle s’en voulait presque d’avoir eu l’idée de jouer à Wonder Woman en le couvrant de dentifrice, mais tant pis elle ne reculait devant rien et se mettait à couri pour échapper à l’attaque du garçon. Enfin, elle ne faisait que quelques mètres. Glissant, à cause du gel douche, elle venait se ramasser une gamelle monumentale. Sega ne restait pas debout bien longtemps non plus. Il tombait sur la jeune femme. « Mes cheveux ne te plaisaient pas ? » Il ne bougeait pas, la gardant ainsi prisonnière. Un sourire amusé au bout des lèvres voilà qu’elle répondait sur un ton enfantin : « Si, mais je voulais voir si avec un dentifrice blancheur ils pouvaient blanchir aussi. Disons qu’il s’agissait d’un test scientifique. » Mais oui bien évidemment, un test scientifique. L’observant durant quelques instants, elle finissait par laisser un rictus s’échapper alors que du bout des doigts elle venait essuyer le front de son camarade. « Tu vas finir par en avoir dans les yeux si ça continu de couler comme ça. »