sun-hi et oliver

Je suis toujours passé devant cette imposante structure sans jamais oser y mettre les pieds. Et pourtant, c’est en plein le genre de chose qui m’amuse. Et ce n’est pas du luxe, dans le Nid. Tout ce qui peut nous changer les idées et/ou nous occuper, le temps de quelques heures, est apprécié. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas encore tenter ma chance dans ce parcours. Peut-être pas désintérêt, et parce que le lieu était trop populaire à nos débuts. Désormais, l’endroit est relativement vide, les gens, attirés ailleurs par le beau temps – la plage est de plus en plus occupée, étonnant. Je suis accoudé contre l’entrée de l’attraction, bras croisé, comme si j’attendais quelqu’un. Et c’est précisément ce que je fais. Je patiente, attendant de trouver le ou la partenaire idéale pour cette activité farfelue. Quand apparait au bout de la route Sun-Hi, je sais que j’ai trouvé mon homme – ou plutôt ma femme, dans le cas présent. Elle passe à ma hauteur sans me porter réellement attention et j’émets un léger raclement de gorge pour attirer son regard. « On m’ignore, maintenant? » que je lui reproche gentiment, le sourire au bout des lèvres. « Tu peux te faire pardonner en m’accompagnant là-dedans... » fis-je comme proposition, lui montrant d’un signe de la main la structure derrière moi. Je n’en demande pas tant, vous savez.

Que faire en cette après midi ? Je n’ai trouvé personne pour me tenir compagnie. Ils sont déjà tous occupé. Ou alors perdu de vue, ne sachant pas où tout le monde se trouve. Les lieux sont tellement grands. Je devrais peut être aller jeter un coup d’œil  la régie, histoire de repérer certaines personnes. Oh et puis non finalement je décide de me rendre à la bibliothèque. Lire un peu. Mais sur le chemin, j’entends un léger raclement de gorge. Je tourne la tête, pour constater qu’il s’agit d’Oliver. « On m’ignore, maintenant? » Gné ? « Quoi ? Mais non…je ne t’avais pas vu » Mais c’est vrai voyons, je ne suis pas du genre à ignorer les gens. D’autant plus qu’en ce moment, je cherchais de la compagnie, alors il tombe bien.  « Tu peux te faire pardonner en m’accompagnant là-dedans... » J’estime n’avoir rien à me faire pardonner, ceci dit je ne vais pas refuser. « Tu veux m’attirer dans un coin isolé ? Fais gaffe, je pratique les arts martiaux. » Ou pas. Dans mes rêves surtout. Puis genre il veut m’entrainer dans un coin tranquille à l’abri des regards pour m’attaquer et me faire on ne sait quoi. Rhalala ce que je peux en dire des bêtises. « Mais bon c’est d’accord. T’as toute l’après midi devant toi j’espère, parce qu’une fois qu’on est rentré, on est pas prêt d’en ressortir rapidement… » Vas y pour retrouver la sortie, c’est galère.

Elle passe devant moi sans même me jeter un regard. Je pourrais presque en être offusqué, mais en fait, ça m’amuse plus qu’autre chose. À croire que cette demoiselle à la tête dans les nuages. Je tousse légèrement, juste assez pour attirer son attention. Heureusement, elle n’est pas sourde et se retourne presque aussitôt. Je l’accuse de m’ignorer. « Quoi? Mais non… je ne t’avais pas vu. » Ah, les excuses, c’est si facile. Bon d’accord, je ne suis pas sérieux pour une miette, j’ai juste envie de m’amuser. Je lui propose donc une alternative, pour se faire pardonner cette terrible erreur. Disons que c’est seulement une façon détournée pour avoir un peu de compagnie. «  Tu veux m’attirer dans un coin isolé? Fais gaffe, je pratique les arts martiaux. » Oh, elle est sur ces gardes, la petite dame. Je ne suis pas effrayée… en fait, je n’ai clairement aucune raison de l’être, puisqu’aucun plan vil n’a traversé mon esprit. « Dommage, je vais devoir revoir ma tactique… t’es vraiment pas marrante, toi… » Je chiale un peu, mais tout ça, ce n’est que du jeu. Toujours du jeu. « Mais bon c’est d’accord. T’as tout l’après-midi devant toi j’espère, parce qu’une fois qu’on est rentré, on n’est pas prêt d’en ressortir rapidement. » Je jette un coup d’œil au bâtiment. N’y ayant jamais mis les pieds, difficile de dire si cet endroit est une véritable trappe et si j’en sortirais vivant. Seul l’avenir nous le dira. « J’ai toute ma semaine devant moi, au besoin, mais on devrait s’y mettre toute suite pour être de retour pour le prime. » Bien sûr, bien sûr. Je lui indique la porte d’entrée d’un geste galant, et j’affiche un grand sourire sur mes lèvres. « Les femmes d’abord. »

 « Dommage, je vais devoir revoir ma tactique… t’es vraiment pas marrante, toi… » Et bien oui, désolée de déjouer ses plans machiavéliques, et de ne pas être d’accord avec le fait de me faire attaquer. C’est comme ça. Donc si ça fait de moi quelqu’un de pas marrant, et bien tant pis. « Tu n’as qu’à être plus subtil » Oui je l’ai vu venir à des kilomètres. Mais j’accepte finalement de le suivre dans ce palais du rire.  « J’ai toute ma semaine devant moi, au besoin, mais on devrait s’y mettre toute suite pour être de retour pour le prime. » J’ose espérer qu’on en arrivera pas la. « Oui vaut mieux, sinon ça serait facheux, je serais obligée de te manger après pour survivre… » Un peu extrême, mais bon s’il ne reste plus que nous deux…C’est ça ou mourir de faim. « Les femmes d’abord » De la galanterie ? « Ne fais pas passer ça pour de la galanterie. Dis plutôt que tu veux m’envoyer en éclaireuse. » Rhalala. Que je  sois le cobaye, j’essaye avant lui. J’entre donc dans la salle. Cela commence par un tapis roulant. C’est tranquille pour le moment, il est à une allure assez lente. Sauf que tout à coup il se met à accélérer. « Aaah !» Petit cri de surprise. Heureusement je me suis retenu à la barre sur le côté, m’évitant la chute.