On s'est rapprochés d'une façon étonnante. C'est clair que vivre en huis-clos exacerbe tout. Je doute qu'à l'extérieur, on n'aurait sympathisé aussi rapidement. Mais ça n'a pas d'importance. J'apprécie sa présence. Si ce n'était pas le cas, je ne lui aurai jamais adressé la parole ou je ne serai pas resté avec elle. Je suis content de partager des choses avec elle. Ce genre de moment a beaucoup de valeur à mes yeux. J'apprends à mieux la connaître jour après jour. Nous parlons du couple que je forme avec Avalon. Elle la trouve gentille. Elle est douce, attentionnée et naturelle. Les compliments ont tendance à m’embarrasser, en général. Cela ne me gène pas tellement de parler de mon couple. Je peux parler d'Avalon des heures entières. J'ai l'impression de la connaître par cœur. Je ne veux pas l'ennuyer avec ça. Heureusement, elle me pose une autre question. Allons-nous continuer notre relation à l'extérieur. Je lui souris et hoche la tête. - Bien sûre. Je ne peux plus imaginer ma vie sans elle. Je rougis légèrement. C'est un peu niais, mais je vis notre relation comme une évidence. Ça a tout de suite collé entre nous. C'est rare de rencontrer quelqu'un avec qui vous vous sentez à l'aise et surtout vous-même. Elle parle d'une voix plus enfantine. Je trouve adorable. Je lui caresse les cheveux, je lui souris avec tendresse. Après Avalon, on parle de son partenaire. Un certain Valeri. Ils ont l'air proche. Je ne sais quel degré d'intimité ils ont atteint à ce stade. Elle me confirme que leur relation n'était qu'amicale. J'ai comme le pressentiment qu'il y a quelque chose d'autre. Je ne préfère pas trop m'avancer. Je lui demande si elle a envie que ce soit plus de l'amitié. Elle ne sait pas ? Peut-être ? Elle me rassure en disant que cette relation lui convient pour l'instant. - Tant mieux alors, mais ... Oui, il y a mais. Je sens qu'elle n'est pas honnête avec elle-même. Elle a des doutes. Je peux comprendre. - Mais tu devrais lui dire ce que tu ressens à son égard. Je ne la pousse dans ses bras. C'est pour elle que je dis ça. Je n'ai pas envie qu'elle regrette cela plus tard. Plus facile à dire qu'à faire, je sais.   

Jaileen n’aurait jamais pensé pouvoir se rapprocher d’un homme aussi sage, aussi calme qu’Enoch. Pourtant, elle était bien à ses côtés. Elle se sentait comme apaisée. Rien, ni même personne ne semblait pouvoir l’atteindre. Ils parlaient de tous et de rien. Il venait d’apprendre à la jeune femme comment se relaxer à l’aide d’un petit massage du poignet. Elle s’y exerçait et d’après lui y parvenait plutôt bien. Bien vite, les sujets de conversations divergeaient pour passer sur les relations de l’un, puis de l’autre. Tout d’abord celle du garçon avec Avalon, la jolie brune. Il semblait heureux. Elle était gentille, bien qu’ayant un tempérament un petit peu plus piquant que celui du candidat. Jaileen était curieuse de savoir s’ils avaient dans l’envie de continuer leur relation à l’extérieur. Bien sûre. Je ne peux plus imaginer ma vie sans elle. Un sourire venait border le visage de la demoiselle. « J’espère juste que je serais invité à votre mariage. » soufflait-elle sur un air amusé tout en venant lui donner un tout petit coup de coude. Juste pour le taquiner. « Encore mieux. La marraine de votre premier enfant. » Elle y allait peut-être un petit peu fort là, mais d’un côté elle le pensait sincèrement. Elle l’aimait bien à Enoch, et elle aimait bien Avalon aussi, alors pourquoi pas. Après le joli petit couple tout mignon de l’aventure, la conversation se tournait vers Jaileen et son partenaire. Sur la relation qu’il entretenait tous les deux. Rien de plus que de l’amitié. Si Jaileen aimerait un petit peu plus que tout ça ? Peut-être. Elle ne savait pas. Elle lui disait que pour l’instant tout ce qu’il se passait entre Valeri et elle lui suffisait amplement. - Tant mieux alors, mais ... » En entendant le mot mais, la jeune femme levait les yeux. Elle posait ses pupilles sur Enoch attendant qu’il en dise un petit peu plus. - Mais tu devrais lui dire ce que tu ressens à son égard. » Oh, ça. Elle baissait à nouveau les yeux. « Je crois qu’il le sait. » Après tout elle lui avait bien avoué qu’il lui plaisait, un tout petit peu. « Et puis il risque de me prendre pour une folle ou un truc dans le genre, je ne sais pas. » soufflait-elle.