Début d'aventure. Wahou. Comment ça fait trop bizarre d'être là. Après la rencontre avec tous le monde, je m'étais éclipsée, parce que je dois avouer que tout ça m'a un peu crevée, et je suis rarement fatiguée. J'ai surtout envie de découvrir la chambre de l'aile Est. Oui, parce qu'en plus d'être divisé en équipe par présentateur, la mienne c'est Rebecca, c'est une nouvelle blonde, elle a l'air conne, bref, en plus, on était séparé en deux : les trois équipes des "anciens" présentateurs d'un côté et les trois équipes des "nouveaux" présentateurs, enfin présentatrices, de l'autre. C'était chiant parce que du coup je me retrouvais séparée d'Akela et ma China Doll que j'aurais adoré faire chier. Mais bon, j'étais tout de même avec Judith une brune malheureusement hétéro que j'avais déjà rencontré pendant la phase de casting, et Danaé, ma danette, avec qui j'avais parlé maquillage vite fait dans la loge, également pendant les castings. Bref. Je me retrouvais pas seule, mais Akela allait me manquer, jusqu'à ce qu'on se croise devant la vitre, ou jusqu'au prochain prime, puisque j'ose espérer qu'ils nous sépareront pas en deux pendant le prime. Enfin bref. Les autres m'intriguaient vachement, et puis j'avais de la chance d'avoir des canons qui allaient dormir dans la même chambre que moi. J'étais contente, je souriais à cette idée. J'arrivais justement devant la chambre. Putain. Que je souffle. C'est quoi ça ? Le pays des fées ? Je dors pas là, moi. Je fais volte face et me retrouve nez-à-nez avec un candidat qui semblait lui aussi vouloir découvrir la chambre. Je le pousse. Non mais vite, sors, on va fermer nos petits yeux et on va espérer très fort que c'est un cauchemar et ensuite on va les rouvrir et on va jeter un nouveau coup d'oeil à l'intérieur et tout sera redevenu...normal. J'ouvre des yeux ronds et je joue nerveusement avec la bretelle de ma robe. Puis je pousse un soupir de désespoir. Je suis sûr que l'autre chambre est mille fois mieux, mais bon, au moins, il y a une balançoire. Comme si ça pouvait me donner envie de dormir là.

N'ayant pas dormi pendant trois jours d'affilé, il était fatigué, lessivé. Le prime avait été, pour ainsi dire, très, très mouvementé. Loin de la tumulte et des bruits incessants, il se réfugia dans les couloirs de l'aile Est du château, se familiarisant avec les différentes pièces que renferme ce nouveau logis. Lors de sa promenade, il s'était perdu à maintes reprises. Ne pouvant pas retrouver son chemin, il revint sur ses pas et réussit à entrevoir de la lumière au bout du couloir. Il suivit l'auréole, le menant à sa prochaine destination. Il arriva devant la porte légèrement entrouverte, l'ouvrit et pénétra dans la pièce. Il entendit un juron, puis une ou deux phrases inaudibles. Il fit alors la rencontre d'une brune qui le poussait de plus en plus vers la sortie. Il se figea sur le seuil de la porte en découvrant la chambre où il allait dormir. Il balaya de son regard vif l'ensemble des lieux. Des fleurs partout. Du pastel et encore, du pastel. Le cauchemar. Non, il ne pouvait pas dormir là. Trop de fleurs, trop de pastel. Lui qui était habitué à des décors plus sobres, plus sophistiqués. Là, ce n'était réellement pas à son goût. Il dirait presque c'était trop féminin, mais la candidate à côté de lui était aussi effarée que lui de dormir dans une chambre pareille. Ils soupirèrent en chœur. - Je parie que l'autre chambre est meilleure que celle-ci., qu'il répliqua, amer. Il mettrait sa main à couper. Dans ce genre de situation, il fallait savoir relativiser. Prenons l'exemple du lit à baldaquin. Il s'assoit sur un des lits au hasard et testa le matelas. - C'est l'heure des présentations, je crois. Son visage lui était familier, car elle était dans son équipe. Son prénom lui échappait. Il tapota la place libre à ses côtés pour l'inviter à prendre ses aises. - Orson, dit-il poliment, un léger sourire en coin. Ses yeux s'attardèrent sur ses nombreux tatouages. Il hocha la tête, traduisant le fait qu'il appréciait ce qu'il voyait. Il se demandait même combien elle en avait en tout.    

Bon, même en ayant fermé les yeux le plus fort possible, j'avais pas réussi à changer cette chambre de petite princesse folle dingue de conte et de fées à la con en quelque chose d'un peu plus sobre et "normal". Le type que j'avais poussé pour pas qu'il voit le carnage se disait exactement la même chose que moi, sauf que je l'avais pas dit tout haut, j'étais trop blasée. L'herbe est toujours plus verte chez les autres. Que je sortis comme ça, au début juste pour faire style je connais des expressions et puis ensuite je me suis rendu compte que c'était assez drôle parce que notre piaule était pleine de faux gazon. Je ris à ma propre blague, même si elle était un peu nulle et même pas volontaire. Et puis le type s'installe sur un lit et me fait signe de le rejoindre. J'ai envie de rire parce que je pense au bon nombre de fois où de strictes inconnus m'ont fait le même signe avant qu'on s'envoie en l'air. Alors je souris et au lieu de faire dans la délicatesse et de m'asseoir comme une parfaite petite demoiselle bien élevée, que je ne suis clairement pas, je saute, les fesses les premières, à côté de lui, là où avait sa main. J'entend qu'il me dit un truc, genre Oursin ou Ourson...Ah, non Orson peut-être, ce qui serait plus logique et probable que le reste. Je suis pas fan de ton prénom, mon ourson, mais bref, moi c'est Betty. Je dis pas que c'est un surnom en fait, parce que là il me demanderait ce que c'est mon vrai prénom, si mes parents avaient fumés en le choisissant, et patati, et patata et j'avais pas envie d'engager la conversation sur ça. Je me rends compte alors, qu'il matte ma magnifique personne tatouée un peu longtemps. Ah, ça t'intrigue, hein, l'ourson. Je souris de toutes mes dents pas très propres. En général, ça intrigue tout le monde, que ce soit les amateurs, ceux qui détestent et qui ne comprenne pas ma passion pour le dessin sur corps, ou les indécis, qui prennent pas parti pour dire s'ils aiment ou pas. T'es pas le genre de type à se faire tatouer, si ? En tout cas, s'il veut, je peux me charger de son premier tatouage, et je le ferais même pas payer, enfin si, en nature, parce qu'il est pas moche quand même.

La chambre ? Une véritable catastrophe. Il était déçu et il n'était pas le seul. Tout commentant la chambre, il continuait à le regarder dans son ensemble. Ils n'étaient pas les mieux lotis. Il prit sur lui pour ne pas faire un scandale. Il se contenta de rajouter à la suite des propos de la brune : - Je doute qu'elle soit plus verte que celle-ci., répliqua-t-il en faisant référence l'herbe qui jonchait le sol. Il y avait trop de verdure. Il ne savait comment il allait survivre une nuit de plus dans une chambre pareille. C'était kitsch, trop kitsch à son goût. Tant pis. Il ne tarda pas à s'asseoir sur l'un des lits à disposition, invitant sa camarade à le rejoindre. Le postérieure de la candidate atterrit sur sa main. Il la retira discrètement pour ne pas qu'il y ait de malentendus, puis la ramena dans sa poche. Il faisait tout pour ne pas regarder le papier peint qui devait être aussi horrible que le reste. Il soupira en se disant qu'il aurait pu tomber sur pire. Il relativisait comme il pouvait. Au moins, il avait un lit où dormir, en espérant que le matelas soit assez confortable pour lui.  - Figure-toi que moi aussi. Il s'esclaffa. Il savait faire preuve d'auto-dérision parfois. C'était son prénom qui lui avait donné ce patronyme. Il n'avait pas eu d'autre choix que de le garder et de le porter. Il détestait toujours autant son nom, mais il s'y était fait. Il ne pouvait s'en défaire facilement. Il posa son regard détaché sur elle et répondit : - Enchanté, Betty. Il déboutonna ensuite sur sa veste pour se mettre à l'aise. Il observa les tatouages qui ornaient tout le corps de son interlocutrice. Un regard un tantinet persistant qu'elle finit par le prendre au fait. A sa question, il rit légèrement. Il n'avait pas vraiment le profil d'un tatoué. Mais d'un côté, il n'y avait pas de profil type pour ça. Le regard des gens sur les tatouages a complètement changé ces dernières décennies. En particulier, de nos jours puisque cela s'était démocratisé. Devenant un effet de masse. Chose que Orson ne cautionnait pas. Pour lui, un tatouage était un symbole et avait une histoire. - Non, pas vraiment. Mais ça ne m'empêche pas d'être un amateur., qu'il lui répondit. Il n'avait jamais vraiment rêvé d'en avoir un. Il préférait les voir sur les autres que sur lui. Cela rajoutait un certain charme. Betty lui rappelait ces femmes qu'il croisait dans les rues de Soho, la nuit. Elle dégageait quelque chose de sulfureux. - J'ai déjà travaillé avec des tatoueurs pour une exposition sur les tatouages des marins. Les tatouages tiraient en partie ses origines du monde marin. En faisant des recherches, il avait découvert des photographies datant du siècle dernier, montrant des hommes arborant des tatouages à l'ancienne.

C'est clair que pour le coup, on avait vraiment pas de chance. Il était évident que je ne dormirais pas toutes les nuits dans cette chambre, je ne pourrais tout simplement pas, j'aurais trop peur que les plantes viennent me bouffer pendant mon sommeil. Non, plus sérieusement, il a raison le mec, l'herbe peut surement pas être plus verte que celle-ci qui l'est déjà anormalement trop. Et puis de toute façon ils ont surement pas du tout d'herbe dans leur chambre, les veinards. Au moins on avait des lits, on aurait pas besoin de dormir à même le sol, enfin l'herbe, c'était déjà ça. Je m'étais jetée sur le lit à côté de mon camarade candidat et j'avais dû lui écraser la main, mais il ne dit rien et la retira rapidement de sous mon postérieur. Qu'il la laisse ne m'aurait pas plus gêné que ça. Enfin bref. On en vient à se présenter, à se dire comme on s'appelle et tout. Lui c'est Orson, l'ourson donc. Je lui dit clairement que j'aime pas son prénom, mais heureusement il ne le prend pas mal, il n'a pas l'air de l'aime non plus. On a pas toujours le prénom qu'on veut, hein, moi aussi j'ai un prénom de merde donc je préfère qu'on m'appelle par un diminutif plus classe. Betty c'est chouette, je trouve. Il commence à déboutonner ça chemise. Alors ça, ça m'intéresse ! Je le matte un peu mais très vite on en vient à parler des tatouages. Il regarde les miens et je lui demande s'il en a mais il me répond que non. Il préfère regarder ceux des autres. Je souris. Je pourrais te faire ton premier, si tu veux. Je te marquerais "Betty" sur le torse, comme ça tu m'oublieras pas une fois l'aventure terminée . Oui, bon, c'est peut-être pas génial pour un premier tatouage, mais on s'en fout, puisque c'est mon prénom. Il me dit qu'il a déjà travaillé avec des tatoueurs pour une exposition. Ah, tu travaille dans l'art toi aussi ? Enfin, j'imagine qu'il est pas tatoueur, il est trop classe et propre sur lui pour être un artiste sur peau, ça c'est clair. Et puis il serait tatoué s'il était tatoué, tous ceux qui travaillent dans le monde du tatouage en ont au moins une dizaine.