En ce premier jour d'aventure, j'avais envie de quitter le château, les candidats de mon groupe et tous ces éléments qui représentaient ma nouvelle vie. Je m'acclimatais tout doucement et là, à ce moment précis, je ne désirais qu'une chose, me reposer sur de l'herbe fraichement tondu, les yeux perdue dans les nuages. Je m'imaginais composer des haïkus, sur ma nouvelle expérience, sur ces sublimes sensations que me faisaient ressentir ces lieux uniques. Ainsi, aux heures indiqués, je m'évadais de ma prison de pierre direction le parc du magnifique château, bientôt mes pas me menèrent vers un son qui se faisait, au loin, entendre. Celui du doux clapotis de l'eau, celui d'un étang naturel tout ce qu'il y a de plus charmant. Je m'installais au bord de celui-ci, n'osant tremper mes pieds en son sein… Je regardais mon reflet, rétablissais les derniers détails, je me devais d'être parfaite. Alors que j'admirais mon œuvre, j'entendis comme des bruits de pas derrière moi, je me retournais pour voir à quelques enjambées de moi, apparaître une jeune femme blonde dont je ne possédais aucun souvenir. D'un petit geste de la main, je l'invitais à s'asseoir à mes côtés avant de reprendre :

Belle journée n'est-ce pas ? En espérant que cupidon continuera à être aussi clément sur la température.

À ce que j'ai compris, la météo était, cette saison, soumise aux caprices de Cupidon. Ainsi, sur lui seul reposait notre sensation, ou non, de bien-être, en ces lieux. Je continuais à observer les lieux, n'osant que très peu observer la jeune femme. Je ne savais pas réellement quoi dire, j'attendais que le temps passe, lui seul pouvant apporter une réponse à mes questions.

La jeune et jolie demoiselle s'installa à mes côtés. Elle aussi semblait émerveillée par la magnificence du jardin et paraissait ravie d'avoir de la compagnie. Elle m'expliqua qu'elle espérait que le beau temps continuerait durant une partie de la semaine, mais qu'il fallait 'attendre au mauvais temps à un moment où à un autre. Ce qui me fit repenser aux paroles d'Esther durant le prime :

Si j'en crois Esther, il devrait faire beau toute la semaine. Cupidon ayant décidé d'être clément avec nous. Du moins, pour l'instant…

Je riais à l'idée d'imaginer tous ce que Cupidon pourrait nous faire subir. Dans le nid on était à sa merci. À la merci de ses caprices, de ses plus exubérantes folies. Je vis ma partenaire basculer en arrière et profiter du soleil avant de se retourner vers moi et me demander mon nom. Continuant à lui sourire, tout en me laissant légèrement aller :

Mai-Lan, mais tu peux m'appeler Mai et toi ?

Je ne connaissais rien de mon interlocutrice. Son accent traduisait une origine étrangère, elle n'était donc pas anglaise. Peut-être française, je n'en savais rien, mais je comptais bien le découvrir par la suite.

Spoiler:

La jeune se révélait particulièrement surprenante. Surtout quand elle espéra pour la semaine suivante, un bel orage foudroyante et qu'à peine sa phrase terminée me demanda si j'aimais l'orage. Au fond c'était une manière une autre de poursuivre la conversation. Sans véritablement réfléchir, je me contentais de répondre :

Oui, oui j'aime bien l'orage. Je trouve cela assez mélodieux, assez troublant aussi...

Quelques secondes de pauses et je reprenais :

Même si, au fond, s'il pleut on ne pourra plus profiter des paysages et de la surface extérieur. Ce serait dommage qu'il est, pour nous, créé tous cela pour qu'au final, on n'y amortisse pas, non ?

Je riais, replongeant mon regard dans le reflet de l'étang tout en l'écoutant d'une oreille attentive. Elle trouvait mon prénom jolie et me demandais si cela avais une signification particulière, juste avant de me demander la question fatidique, celle de mes origines. Ayant décidé d'adopter, dans ce jeu, une transparence des plus totales, je ne cachais en rien la réponse à la question :

Mon prénom doit surement vouloir dire quelque chose, oui. Mais, je ne pourrais pas te dire quoi précisément. Sinon, concernant mes origines, je suis chinoise, je suis né et est vécut jusqu'à très récemment dans la banlieue de Pékin.

Pas très récemment, j'entendais jusqu'à il y a quelques mois en arrière. Moment où j'avais décidé, de quitter mes racines afin d'aller me cultivée ailleurs, afin d'apprendre, de m'enrichir d'autres cultures.  Alors que je cogitais, je l'entendis me donner le sien. Elle se nommait Aliénor, un prénom ancien que j'avais déjà croiser dans des livres, un prénom semblant dissimiler une grande force de caractère. Ne désirant pas conserver mes commentaires pour moi, je me permettais de les lui partager :

C'est un sublime prénom qui te sied à ravir. Maintenant, avec les malheureux préjugés et sous-entendus que possède les gens de nos jours, ils n'est pas trop difficile de vivre avec un telle prénom ? Au fait tu vis où, en dehors du nid bien sûr ?

Une petite précision qui permettait de couper court à toute plaisanterie. Au fond, on avait parler de tous et de rien sans véritablement s'en rendre compte et en oubliant les informations essentielles, celle du domicile en étant une partie intégrante.

Spoiler: