Je crois que j'ai attendu assez longtemps, s'ils ne sont pas encore levé ils devraient songer à le faire. Je ne comprends pas qu'on puisse dormir autant. Non mais vraiment ? Il est onze heures passées et je tourne un peu en rond donc tant pis, je vais aller ranger mes affaires, ça ne devrait pas faire trop de bruits et puis au pire ce n'est pas si grave, il est tard quand même. Je peux comprendre qu'on ait besoin de sommeil mais à ce point là. Je traverse la chambre mais évidemment comme je m'y attends je me prends la balançoire dans le genou. J'étouffe un cri. Les rideaux sont encore tirés je suppose que ça doit signifier que des candidats dorment encore. Je ne vois rien mais de toute façon je ne m'attarde pas trop dans la pièce j'ai d'autres choses de prévues. Comme découvrir l'étendue des dégâts. Il y a plusieurs valises étalées dans le dressing c'est carrément le fouillis là dedans. Un effroyable bordel même. Je récupère mes valises, j'ouvre la première je reconnais la façon de ranger de ma sœur, je sais qu'elle m'a préparé ma valise, ma garde robe n'est pas suffisamment bien pour Fake Lover selon elle. Bon. J'ai un peu peur. Je sors les premiers vêtements, et j'ai l'impression que plus ça va et pire c'est. Finalement je n'ai pas tant menti que ça à Henley hier. Je crois que je vais pleurer. Non mais sérieusement. Je ne vais jamais pouvoir porter ces trucs. Je vais faire un malaise c'est sûr. « C'est pas vrai mon dieu !   » Non mais sérieusement je suis entrain de me dire qu'il se pourrait que je me sois trompée de valise. J'en viens à l'espérer. Il y a bien mon prénom pourtant. Je m'assieds sur le sol complètement désemparée. Au bord du gouffre presque. Je ne sais pas du tout comment je vais pouvoir m'en sortir avec tout ça. Je crois qu'une larme roule le long de ma joue, c'est d'un ridicule, vraiment. J'entends pourtant des pas derrière moi. Rapidement je m'essuie les joues, je ne veux pas qu'on me surprenne dans cet état, sauf que je me décoiffe dans la précipitation et je ne dois plus tellement être présentable. « Bonjour, non ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je ne sais pas ce que tu peux croire mais je suis certaine que tu fais fausse route.   » J'essaie de faire bonne figure en souriant légèrement mais je crois que c'est pire que mieux finalement.

Levée depuis un moment, j'ai déjà fais toutes les choses que l'on fait le matin. Après m'être réveillée, je suis allée à la douche. La douche est sans aucun doute le moment que je préfère dans une journée. Me retrouvée seule sous l'eau chaude, presque brûlante, me permet de réfléchir, de faire le tri dans mes idées et cela m'apaise énormément. J'ai tendance à le faire durer, toujours un peu plus, ce genre de moment. Chez moi, j'ai pas trop l'occasion de faire ce genre de choses, parce que j'dois bosser et que je cours en permanence. J'suis le genre de femme qui n'a jamais le temps de se poser et cela exaspère ma mère au plus au point. Enfin, après la douche, j'suis allée déjeuner. Pas grand chose. Simplement une tranche de plain avec un peu de confiture. Pas de beurre, j'évite au maximum les matière grasses. Depuis ce moment là, je tourne en rond. J'visite, je regarde et à mon plus grand étonnement, me réjouis d'avoir été sélectionnée. J'suis contente de participer à cette émission, même si je ne le montre pas, et compte bien rester un moment dans ce jeu. J'décide d'ailleurs d'aller défaire ma valise. C'est une superstition. J'pense que si j'laisse mon linge dans celle-ci, mon aventure risque de s'écourter. J'dois la ranger et montrer que je m'installe vraiment ici. Je traverse la chambre dans laquelle j'ai dormi. Voir les gens dormir à une heure pareille, ça m'exaspère un peu. Ces gens n'ont-ils rien à faire de leur vie ? A l'aveuglette, je rejoins donc le dressing et avec beaucoup de chances, je parviens à éviter tout ce qui encombre mon chemin. « Bonjour, non ce n'est pas du tout ce que tu crois. Je ne sais pas ce que tu peux croire mais je suis certaine que tu fais fausse route. » entendis-je à peine entrée. Mon regard se porta rapidement sur la candidate qui se trouvait au sol, près de sa valise. A vrai dire, je n'ai pas eu le temps de me faire des idées mais une chose est sûre, elle n'a pas l'air dans son état. « Qu'est-ce qu'il se passe ? Quelqu'un s'est attaqué à tes vêtements ? » C'était la seule chose qui m'était venue à l'esprit. Me dirigeant vers ma valise, je l'attrape et l'amène tout près de celle de la candidate.« Est-ce que je peux t'aider ? Te prêter une robe ou deux ?» Allez, j'ai décidé d'être sympathique aujourd'hui.

J'espère que les gens ne vont pas trop tarder à vider leurs valises parce que ça encombre légèrement le passage et c'est pénible. En tout cas moi j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains. J'en ai plusieurs alors ça risque de me prendre un certain temps. Je suis légèrement inquiète parce que ma sœur s'est occupée de ma garde robe, il parait que la mienne est trop ... Je ne sais plus le mot qu'elle a employé mais selon elle, elle ne convenait pas du tout. Je les trouvais bien mes fringues, j'en ai pris un peu mais rien comparé à tout ce qu'elle m'a préparé. Et à vrai dire lorsque j'ouvre la première valise je suis partiellement horrifiée. Je ne comprends pas ce qui a pu lui passer par la tête, je ne sais pas si c'est l'émotion, le stress de la veille qui retombe mais j'en viens à verser des larmes. Juste au moment où une candidate fait son entrée dans la pièce, je me sens obligée de me justifier, je suis sûre qu'elle se trompe sur la raison de mon état. Comment on pourrait penser que ce sont mes vêtements qui me mettent dans un tel état de toute façon ? « Qu'est-ce qu'il se passe ? Quelqu'un s'est attaqué à tes vêtements ? » Je secoue la tête, en tentant de sécher ces stupides larmes qui n'ont pas lieu d'être c'est vraiment ridicule. « Est-ce que je peux t'aider ? Te prêter une robe ou deux ?» Je ne la connais pas du tout et pourtant elle fait part d'une extrême gentillesse, qui ferait ce genre de proposition à une parfaite inconnue ? Les filles et leurs vêtements c'est quand même quelque chose. « Non, ce n'est pas ça, mes vêtements sont entiers mais... Je ne peux tout simplement pas porter ces choses.   » Je sors le premier truc qui me vient pour lui montrer l'ampleur des dégâts, un haut à rayures transparentes. Non mais j'ai vraiment l'air de porter ce genre de choses. « C'est vraiment gentil mais non, je ne vais pas t'emprunter des vêtements, enfin je ne peux pas... Mais si ce truc te plait je te l'offre.  » Parce que jamais je ne pourrais le porter, oh non jamais. Ce n'est pas envisageable, tout simplement pas.

Le fait de me voire ranger ma valise dans ce dressing, est à mes yeux, un signe que l'on ne doit pas prendre à la légère. Celui-ci signifie le plus simplement du monde que je suis prête à m'installer ici, à prendre mes marques et à faire de ce nid, ma nouvelle habitation. Ceux qui ne la défont pas, montre au contraire, qu'ils sont prêt à repartir aussi vite qu'ils sont venus. J'exagère peut-être mais je tiens à la défaire directement. J'suis pas la seule à y avoir pensé puisqu'il y a déjà quelqu'un dans ce dressing. Une candidate et si j'en crois ce que je vois, elle ne pète pas la forme du tout. Hum. J'sais pas trop ce qu'elle a, ni même si elle veut en parler alors j'émets une simple hypothèse quant à son état. La première qui me vint à l'esprit est celle que quelqu'un est venu s'attaquer à ses vêtements et on sait tous que les vêtements, c'est précieux pour une nana. Bon, j'vois pas trop qui aurait pu le faire. Impossible qu'elle se soit fait des ennemis en si peu de temps quand même. «Non, ce n'est pas ça, mes vêtements sont entiers mais... Je ne peux tout simplement pas porter ces choses. » Alors qu'elle me parle, je ramène ma valise près d'elle pour ensuite l'ouvrir et commencer à ranger les vêtements qui s'y trouve. J'ai un peu de tout. J'ai l'impression d'avoir emporter toute ma garde-robe mais qui ne l'aurait pas fait !? Nous sommes quand même là pour un peu de temps. Alors que je commence mon tric, je me reconcentre sur les paroles de la candidate et me penche en direction de sa valise pour voir quel est le problème. La seule idée qui me vient à l'esprit est de lui proposer de lui prêter quelques vêtements. Vraiment, ça me gêne pas. J'en ai quand même pris de trop et elle n'est pas bien épaisse, elle risque pas de tout m'élargir. C'est sûr que si c'était une grosse vache, je ne le lui aurais jamais proposé.« C'est vraiment gentil mais non, je ne vais pas t'emprunter des vêtements, enfin je ne peux pas... Mais si ce truc te plait je te l'offre. » J'lui lance un sourire à la fois compatissant et rassurant. « C'est pas si terrible que ça ? Si ? C'est quoi ton vrai style vestimentaire à toi? On peut peut-être te trouver d'autres choses ? Ou troquer tes affaires peut-être. » J'suis certaine que ça peut fonctionner le troc de vêtements.