Première nuit sans ta sœur. Ca fait une semaine que tu t’es habituée à l’avoir à tes côtés, blottie dans tes bras, et hier soir, tout avait changé. Le premier prime était passé, marqué par une petite déception de ta part, face au choix d’India. T’es encore un peu blasé de la tournure des événements, mais quand on t’a annoncé ta nouvelle partenaire, tu t’es dit que c’est un mal pour un bien. Parce que même si tu connais pas réellement cette nana, elle est plutôt pas mal. Après le prime, vous avez tous rejoint vos quartiers généraux, et toi, t’es passé rapidement par la cuisine pour grignoter un truc, maintenant que t’as le droit d’y être la nuit. Finalement, t’es parti faire un bisou à ta sœur, avant de rejoindre ta nouvelle partenaire dans la chambre. « J’dors en boxer par contre, j’espère que ça te dérange pas ! », lui avais-tu dit en haussant les épaules, avant de t’allonger, lui faisant signe de te rejoindre. T’as pas tardé à t’endormir, puisque la soirée n’avait pas été très mouvementée pour toi.
Le lendemain, tes yeux commencent à s’ouvrir sur les coups de onze heures. T’as juste envie de rester dormir, et tu les fermes directement, attendant que Morphée te reprenne. Rien. Impossible de te rendormir. Tu souffles, parce que t’as pas envie de te lever. Puis de toute manière, tu peux pas. Si vous vous êtes endormis avec un peu de distance, voilà que Nicola est maintenant endormie sur toi, sa jambe par-dessus les tiennes, et sa main sur ton torse. Tu te frottes les yeux. Et là, tu réalises. Nicola est complètement sur toi, et toi, t’as un putain de barreau matinal. Tout à coup, t’es complètement réveillé, et tu t’efforces de penser à autre chose pour que ton entrejambe revienne à sa taille normale. Mais non. Et merde.

Je ne sais pas trop à quelle heure j’ai rejoint mon lit, enfin, mon nouveau lit. J’avais un peu la tête qui tournait à cause du vin en même temps. J’ai retiré ma jolie robe, mais je ne prend même pas le temps de la serrer comme il faut, non, j’ai juste envie de dormir. Antwon n’est pas encore là, c’est pas très grave. J’enfile ma chemise, enfin, ce n’est pas la mienne, mais c’est tout comme. Et je me laisse lourdement tomber contre le matelas. Je crois que mon partenaire est venu me rejoindre pas très longtemps après, en fait, je ne suis vraiment pas certaine, je devais être déjà endormie. Puis les quelques rayons du soleil filtre les rideaux de la chambre, m’indiquant qu’on est probablement le matin. J’ai juste envie de grogner, et de rester coucher. Contre ce corps. Ah ouais, je suis bien quand même là, c’est confortable. Je me sers un peu plus, soupirant de bien être avant de euh... Non mais qu’est-ce que je fais là en fait ? Pourquoi est-ce que je suis collée ainsi contre Antwon. Et pourquoi est-ce...... OH MON DIEU ! J’ouvre les yeux d’un coup en comprenant qu’il y a un certain problème. Enfin, c’est pas moi qui a le problème, visiblement. Faut croire que y’avait pas que moi qui se sentait bien dans cette situation. Je m’assoie carré dans le lit, en m’éloignant de mon partenaire de façon absolument discret. Je regarde Antwon qui ne semble évidemment pas à l’aise avec la situation. Le pauvre, je le comprend, c’est un peu gênant comme première rencontre. « Bonjour... » Mon sourire se crispe sur mes lèvres, ma main se glissant dans ma chevelure en bataille. « Ça va, t’inquiètes, se sont des choses qui arrivent... » Ouais, ce n’est clairement pas la fin du monde non plus. J’essaie d’être rassurante mais je ne suis pas certaine que ça fonctionne là.

Panique à bord. Le mat est déployé. Et si l’assaillant se réveille, t’es bon pour le naufrage. Putain Antwon, contrôle-toi. Fais quelque chose. Pense à autre chose. Lulu-Belle. Non, mauvaise idée, très mauvaise idée. Ta mère. Nan, ça, c’est glauque, très glauque. Pense à la meuf de la bibliothèque. Ouais, cette meuf là, dans l’école où tu bosses. Elle a des boutons partout. Son visage est rouge, sa peau ressemble non pas à une chaine de montagnes, mais à une chaine de volcans prêts à exploser à tout moment. Sérieux, faut pas rester près d’elle. Faut même pas lui faire la bise, ça risquerait d’en éclater au passage. Voilà Antwon, pense à ça, et vite, avant qu’elle se réveille. Quoi ? Non Nicola, non, fais pas de bruit, reste endormie, sagement, s’il te plait. Oui dors. Chuuuuut. Non bouge pas. Merde. Merde merde merde. Elle est réveillée, ses yeux sont encore plus ouverts que d’habitude – et ça, c’est assez spectaculaire vu ses globes oculaires – et bien vite, elle s’éloigne de toi. Si d’habitude, t’as honte de rien, là, c’est carrément le contraire. Et tu dois être aussi rouge que la nana de la bibliothèque – sans les boutons bien sûr. « Bonjour... Ça va, t’inquiètes, ce sont des choses qui arrivent... » Celle-là, de première rencontre, tu vas t’en rappeler. Et on va te la ressortir pendant un moment aussi. « C’est pas ce que tu crois hein ! C’est pas parce que t’étais à moitié sur moi ! » Ça, ça peut être vexant. Décidément, tu les enchaines. Tu te rattrapes alors. « J’dis pas que tu pourrais pas me provoquer ça, hein, au contraire. ‘Fin, tu m’as compris. Mais c’est juste parce que j’viens de me réveiller. Tu sais comment ça marche, je suppose. » Mon dieu, la honte.

Bon, c’est particulièrement embarrassant comme premier réveil aux côtés de mon partenaire. Pas que je suis choqué, non, une érection matinale n’est pas la fin du monde, on s’entend. C’est juste que ça surprend un peu, je vais tout de même l’avouer. Et si je ne suis pas gênée totalement, y’a quand même une partie de moi qui trouve que ça crée un vrai malaise entre Antwon et moi. Lui semble beaucoup plus paniqué, et tout rouge, que moi maintenant que je le regarde, dans les yeux. Oui, j’évite de regarder plus bas, lui lançant le drap dessus pour le couvrir. « C’est pas ce que tu crois hein ! C’est pas parce que t’étais à moitié sur moi ! » Je n’ai même pas le temps de placer un mot que voilà qu’il continue. « J’dis pas que tu pourrais pas me provoquer ça, hein, au contraire. ‘Fin, tu m’as compris. Mais c’est juste parce que j’viens de me réveiller. Tu sais comment ça marche, je suppose. » Un peu trop d’information pour une première rencontre. Non mais je me dis que je devrais peut-être prendre ce qu’il vient de me dire comme étant un compliment, mais d’un autre côté, je sais pas, c’est un peu impossible pour le moment. « Je ne sais pas exactement comment ça marche, tu vois, je n’ai jamais eu un tel problème, mais oui, je peux comprendre ce qui t’arrives. » Il n’est pas le premier homme à qui ça arrive après tout. « Et désolé si je me suis collée comme ça à toi. J’avais bu un peu d’alcool hier après le prime et je crois que ça me rend un peu affectueuse. » Pas toujours non plus, d’un autre côté, je ne bois pas souvent, donc je ne sais pas vraiment si c’est habituelle chez moi. Je crois que j’ai simplement profité d’une présence masculine dans mon lit pour me coller un peu, c’est plutôt naturelle. Je ne pense pas que se soit déplacé. Je sais pas en fait. « C’était déplacé ? » Vaut mieux lui demander oui. « Excuse moi, t’as peut-être besoin d’un moment aussi... » Ouais, je sais trop comment je dois agir là. Je parle, je parle, mais je sais pas si ça c’est calmé là-dessous.

Le pire, c’est que toi, tu restes comme ça. Allongé sur le lit, vêtu d’un simple boxer blanc qui n’aide pas à cacher le chapiteau qui s’est monté en dessous de ton nombril. Ca te vient même pas à l’esprit de prendre un coussin pour cacher tout ça. T’es tellement pris de panique, que tu ne sais absolument pas quoi faire. Tu te contentes de la regarder, essayant de justifier cette érection qui sort de nulle part. Elle finit par te balancer les draps dessus, recouvrant l’objet de ta gêne. Tu te passes les mains sur le visage, espérant que t’es en plein rêve et que dans deux secondes, tu vas te réveiller et te rendre compte que tout ça ne s’est pas réellement passé. Non, pas un rêve, un cauchemar. Parce que dans un rêve, elle sera pas habillée. Bref, non, penses pas à ça Antwon, ça t’aide pas du tout, loin de là. Merde putain, pourquoi ça veut pas se calmer ?! « Je ne sais pas exactement comment ça marche, tu vois, je n’ai jamais eu un tel problème, mais oui, je peux comprendre ce qui t’arrives. » Au moins, elle le prend pas mal, et essaie même de faire passer la situation avec un peu d’humour. Sauf que t’es trop crispé pour rire, là. « Et désolé si je me suis collée comme ça à toi. J’avais bu un peu d’alcool hier après le prime et je crois que ça me rend un peu affectueuse. » Ouais nan, mauvaise idée Nicola. Parce que maintenant, t’as des sales idées qui te traversent l’esprit, et c’est pas bon. Pas bon du tout. « C’était déplacé ? Excuse moi, t’as peut-être besoin d’un moment aussi... » Faudrait peut être que tu lui répondes. Tu réagis enfin, et attrapes un coussin pour le poser entre tes jambes, même si la couverture est déjà là. « Non, non, c’était pas déplacé, te gêne pas. On va passer nos nuits ensemble pendant un moment donc autant être à l’aise. » dis-tu avec un petit sourire, avant de réaliser que ça peut être pris bizarrement comme phrase. Encore une fois, tu tentes de te rattraper. « Promis, ce qui vient de se passer n’est pas la définition de ‘être à l’aise’. Ca arrivera plus ! » Du moins, t’espères. « Je t’aurais bien proposé de préparer le petit déj, mais pour l’instant, j’suis pas trop en condition. », dis-tu avec une petite grimace, espérant qu’elle ne t’en tienne pas rigueur.

Antwon ne rit pas vraiment. Non, il ne semble pas d’humeur à faire dans l’humour pour l’instant. Et dans un sens, je peux comprendre qu’il soit terriblement gêné, même si cela reste une situation plutôt commune pour un homme. Rien d’alertant. Non pas que ça ne crée aucun malaise chez moi, mais ça ne donne rien de crier panique alors que clairement, il n’avait non plus aucune intention de me sauter dessus. Enfin j’espère. Bref, je crois que je n’ai pas non plus aidé à la situation en venant me coller contre lui durant la nuit. Je n’avais pas d’intention derrière tout ça moi non plus. Je ne m’en étais même pas rendu compte. Et je sais que c’est l’excuse facile, mais c’est clairement à cause de l’alcool qu’une telle chose c’est produit. Je suis quand même à l’aise comme fille, mais pas de là à me jeter sur un mec le premier soir qu’on dort dans le même lit. Bien que dis comme ça, c’est plutôt étrange puisque jamais dans la vrai vie j’aurais un mec dans mon lit et n’ayant pas le but de coucher avec. Bref. Nous ne sommes pas dans la vraie vie ici. Je lui demande donc si j’étais déplacée, c’est important que je le sache. « Non, non, c’était pas déplacé, te gêne pas. On va passer nos nuits ensemble pendant un moment donc autant être à l’aise. » J’hausse les sourcils. Si ça c’est sa définition d’être à l’aise, je commence à avoir un peu peur tout de même. « Promis, ce qui vient de se passer n’est pas la définition de ‘être à l’aise’. Ca arrivera plus ! » Je crois qu’il a lu dans mes pensés. Ou plutôt que mon expression faciale voulait tout dire. « Tu me rassures un peu quand même là ! » Je laisse un rire échapper de mes lèvres alors que je viens replacer la chemise de Cian sur mes épaules, me rendant compte que je suis un peu décolleté quand même. Y’a rien à voir, mais bon. Faut pas que je cherche à le provoquer encore plus quand même. « Je t’aurais bien proposé de préparer le petit déj, mais pour l’instant, j’suis pas trop en condition. » Je souris en le regardant, me disant que c’est un peu normal là. « Ça va, on mangera plus tard... » Ouais, en plus j’ai pas trop faim. Et j’ai un peu mal à tête. C’est léger, mais bon, avec le vin que j’ai bu hier. « T’es pas trop déçu d’être mon partenaire ? » Je secoue la tête. « Enfin, tu sembles pas... » Ouais ok, faut que j’arrête de plaisanter avec ça, ça va le mettre encore plus mal à l’aise là. Mais ça me fait rire, c’est pas de ma faute !