J’ai passé ma première nuit en compagnie d’Aliénor. Ma partenaire. Je suis super content de l’avoir. Même si elle n’était pas mon premier choix. Non j’avais quelqu’un d’autre en tête. Mais il n’en reste pas moins que je suis très chanceux. Pour une fois. Bon par contre forcément c’était un peu bizarre, dormir avec elle pour la première fois… Je n’ai jamais fais ça, dormir dans le même lit qu’une fille, sans qu’elle ne soit ma copine, ou une conquête. Juste de manière platonique. Du coup je ne savais pas trop comment agir, j’ai dormi bien au bout du lit, près du rebord, si bien que je me suis cassé la gueule dans la nuit d’ailleurs. Tout ça parce que je ne voulais pas la toucher par inadvertance et qu’elle croit que je lui fasse des avances, que je tente des choses, que je suis tripoteur ou quoi. Bref, je me suis reveillé assez tôt, fin bon 11h30 quoi, mais c’est tôt pour moi si si. A moitié réveillé, je me suis d’abord rendu aux toilettes. Et puis sur le chemin du retour, pour me rendre à la salle de bain, qui vois je ? Zozo, couché dans le canapé, emmitouflé sous une couverture. « T’es toujours malade ? » J’arrive à sa hauteur, et pose ma main sur son frond. Oui je suis inquiet moi. « Mais t’es brulant ! »

Je sais que Zoran n’était pas en grande forme. Il a loupé une grande partie du prime après tout. Pour louper un évènement aussi important dans le jeu, c’est qu’il doit forcément être mal en point. Mais je ne pensais pas tant que ça. Au poins qu’il soit cloué au lit, ou plutôt dans le canapé là en l’occurrence. C’est vraiment trop bête. Du temps perdu. Tellement de choses à faire. Découvrir. Et lui il reste là, allongé, à l’article de la mort limite. Oui bon peut être pas, mais voilà. Je touche son front, il est brulant. Il doit avoir 42° au moins. C’est vrai je ne sais plus tellement quelle est la température normale, m’enfin… « Tu serais un amour si tu pouvais me ramener une deuxième couette. » Une deuxième couette ? « Mais…c’est recommandé ça ? Tu vas empirer la fièvre, non ? Tu ne devrais pas plutôt te mettre dans un bain glacé genre ? » Je ne suis pas médecin, mais ça me parait le mieux à faire, j’sais pas. Une couche de vêtements supplémentaires ne lui donnerait que plus chaud encore. Or ce qu’on veut, c’est qu’elle chute. Elementaire non ? « Ou tu ne préfères pas un gant froid mouillé ? Ma mère elle m’en mettait toujours un sur le front quand j’étais malade. » Et ma mère c’est la meilleure, elle connait tout. « Tu te soignes au moins ? T’as pris des médocs ? » C'est que je veux qu'il soit sur pied fissa !

« Tu veux que je fasse un choc thermique ou quoi ? » J’en sais rien moi, je sais même pas ce que c’est un choc thermique. Mais bon peut être que c’est pas une bonne idée le bain froid. Pourtant je suis sur que ça descendrait sa température quand même. Je les ai déjà vu faire dans greys anatomy, mais dans le genre pire, plongé dans une baignoire remplie de glace. « Rho petite chochotte. » Que je dis dans un sourire. Du coup je propose juste un gant froid sur le front. Ça va ça non ? Mais il n’a pas le temps de me répondre, que la musique de Cupidon retentit. Ah euuh, vraiment ? Zoran prend les devants, se redresse et m’attrape la nuque. On se regarde quelques instants. Je n’ose même plus bouger le moindre muscle. Je crois que j’en oublie de respirer aussi. Puis finalement il dépose ses lèvres sur les miennes. Ce n’est pas la première fois que j’embrasse un mec. Plusieurs fois, lors de soirées arrosées, de défis cons, juste pour s’amuser, oui… Mais ça s’arrête là. Là, c’est pas la même chose. C’est…étrange. Mais pas si désagréable que ça finalement…Je me surprends même à répondre au baiser, le prolongeant de quelques secondes. Puis je me recule brutalement. « Je…hm… » Je sens mes oreilles brûler, elles doivent être toutes rouges. C’est gênant comme situation. « C’est un coup à ce que je choppe ta crève ça ! » Je me passe la main sur ma nuque, toujours un signe quand je suis gêné. « Je vais te chercher ce gant… » Je disparais rapidement de la pièce. Je vais dans la salle de bain. Je me rafraîchis le visage en me passant de l’eau. Et je me regarde dans la glace. P’tain mais t’es con. Reprends-toi. Sois naturel. Je me filerais des claques. Je redescends finalement avec un gant humidifié. Zoran n’a pas bougé. « Tiens, voilà pour monsieur le malade ! »