Bon je comprend plus rien là. Je suis sauvé, ce qui est une bonne chose, j’ai même eu le plus de vote, ce qui est particulièrement encourageant. Sauf que l’autre à côté de moi m’intéresse encore plus que les résultats. Il n’a plus dit un mot du prime et il semble sur le point d’exploser ou je ne sais quoi. Ça a quelque chose d’inquiétant. Il ne réagit même pas lorsque j’y parle, et ça, ça a un peu le don de m’énerver. Enfin, je suis beaucoup plus calme que lui. Ce que j’aimerais savoir, c’est quelles sont les raisons exactes de son attitude et de cette fichue réaction face à ce que Monroe a montré. D’accord, j’ai compris qu’il m’aimait bien, il l’a dit à Pavel. Mais de là à réagir de la sorte lorsque ce dernier m’embrasse. Bref. Le prime est à peine terminé que Cian m’attrape la main pour me faire sortir à l’extérieur et me traîner je ne sais où. Je reste silencieuse, parce que de toute façon, je sais qu’il ne me répondra pas. Je le suis, ne lâchant pas une seconde sa silhouette manquant de me planter à quelques reprises. C’est pas facile de marcher avec ce que j’ai dans les pieds. On s’arrête au fontaine et je le regarde sortir une cigarette. Ah non, il est pas sérieux. J’haïs ça moi. Mais encore une fois, je reste dans un silence complet bien que mon regard démontre le temps d’un instant mon dégoût. « J'crois qu'on devrait arrêter les conneries là ... » Et c’est lui qui me dit ça ? « Bonne idée oui. » J’hoche la tête, attendant la suite, parce que c’est sur qu’il y a une suite. « Tu sais quand Pavel m'a dit qu'il ferait de toi sa proie j'étais à deux doigts de me foutre de sa gueule si je l'estimais pas autant. Parce que j'pensais pas que t'étais du genre à te laisser avoir comme ça. » Ok, il déconne là. Il ne peut pas être sérieux. Ma bouche s’ouvre automatiquement, choquée par ce que je viens d’entendre. « Pardon ? » Et il m’énerve avec sa putain de cigarette. Qu’il arrête de fumer comme une cheminée, ça me stresse, c’est pas possible. Je dépose mes mains contre ma taille sur le point de parler à nouveau mais il ne me laisse pas le temps. « Je suis vraiment con, je suis vraiment con d'avoir eu envie de prendre mon temps, oh bah c'est clair qu'on s'attend pas à ça de ma part. Sauf que tu vois dans mon cas j'tiens pas à te baiser à tout prix pour te passer à la suivante juste après. » Je le fixe. Il semble regretter ce qu’il vient de m’avouer d’un coup. Je suis complètement perdue. Je devrais aimer ce que j’attend, pour ce qui est de la deuxième partie, mais faut croire qu’il me frustre beaucoup plus que je ne le crois. « En ce moment, j’aurais bien envie de te foutre une claque derrière la tête. » Peut-être qu’il retrouverait un peu de bon sens. « T’es pas sérieux là ? T’es entrain clairement de me dire que je te déçois, que tu ne pensais pas que j’étais une fille facile ou quelque chose dans le genre ! » Merde, ça m’insulte il a pas idée. C’est quoi cette réaction. Je ne comprend même pas pourquoi on est entrain d’avoir une telle discussion. « J’ai embrassé Pavel, et alors ? Je ne savais pas que ça ferait de moi une trainée ! À ce que je sache, je l’ai embrassé, je ne lui ai pas demandé de me baiser. » C’est pas moi d’être aussi crue dans mes paroles, mais bon, c’est ce que je pense aussi.

« T'as très bien compris ce que j'ai dit. » Mauvaise réponse. Je lui donnais la chance de me dire que j’avais mal compris. Que ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait dire ou plutôt insinuer. J’aurais vraiment aimé que ce soit ce qui sorte de sa bouche. Non, à la place il le confirme. Et je l’écoute continuer, et je viens à me demander ce qu’on est entrain de faire là. Je comprend pas d’où ça vient, cette crise. Je ne l’imaginais pas comme ça, en fait, je pensais qu’il s’en serait complètement foutu de ce baiser. Il a tellement l’air à ne pas montrer ses émotions. Et là, bam, dans ma face. Ça me donne clairement envie de le frapper, même si bon, jamais je ne ferai une telle chose même si je suis plutôt en colère. Je lui fais bien comprendre que ce n’était qu’un baiser avec Pavel et que je n’avais pas eu l’intention de continuer quoi que se soit. « Non mais ça va arriver, en tout cas il va pas arrêter jusqu'à ce qu'il arrive à ses fins... » C’est ridicule. Je veux bien croire qu’il est persistant et tout, mais il ne va pas me forcer à coucher avec lui tout de même. Je n’ai pas peur de Pavel. Bon, peut-être un peu, mais j’ose croire qu’il ne sera pas comme tout le monde pense avec moi. Ouais, je suis peut-être idiote. « Ça n’arrivera pas, puisque je ne veux pas coucher avec lui ! C’est quand même fou de me croire aussi faible quand même. Quelques avances et boom, c’est sur que je lui écarte les cuisses. » Ça me met hors de moi ce genre de suppositions. « Si j'avais tenté de t'embrasser, tu m'aurais laissé faire ? Comme ça ? Enfin imaginons parce que j'aurais jamais agis comme ça, mais tu m'aurais laissé faire ou pas ? » Mes mains toujours sur mes hanches, le fixant toujours de la même façon, je ne vois pas en quoi sa question va nous avancer. Pourquoi est-ce qu’il me demande ça. Ça changerait quoi ? Et pourquoi est-ce qu’il parle aussi fort ? « Je sais pas... c’est le genre de truc qui arrive sur le moment Cian. » Ma voix est beaucoup plus douce que la sienne. Je ne sais simplement pas quoi répondre à cette question. Ou plutôt, qu’est-ce qu’il aimerait entendre. Parce que bon, je crois que c’est un secret pour personne qu’il m’attire énormément. J’imagine que oui, je l’aurais laissé m’embrasser. Mais je ne sais pas si je dois le lui dire. « Et puis non, non, enfin oui j'ai sous entendu que t'étais une fille facile mais je le pense pas, il est évidemment que je le pense pas, tu penses que j'serais dans un état pareil sinon ? » Je tourne le regard, puisqu’au moins il retire ce qu’il a dit plus tôt. Mais bon. Je le sais qu’il ne le pense pas. Ce que je ne comprend pas c’est justement pourquoi il se met dans un état pareil. « Je te crois... » Oui, c’est évident que je le crois. Je viens à le regarder à nouveau, soutenant son regard alors que je ne sais plus exactement quoi lui dire. « Mais tu sais quoi de moi Cian ? Pas grand chose... Je veux dire, c’est beau de faire des suppositions sur le genre de fille que je suis et tout... mais... » Mais voilà. Y’a un mais. Parce qu’on agit comme si on se connaissait depuis toujours, alors qu’au fond, on ne sait pratiquement rien l’un de l’autre. Et l'inattendu arriva. Enfin, connaissant l’ange, c’était très bien pensé. La musique. Il veut qu’on s’embrasse. « Sérieux, Cupidon, sérieux ? » Je lève la tête comme si je m’adressais au ciel, les deux bras dans les airs. Non mais c’est pas possible là. Merde. C’est pas le moment. On discute. C’est important, on a des trucs à régler. Je m’approche tout de même de Cian, accrochant mon regard au sien alors que mes bras retrouvent leur place le long de mon corps. « On s’embrasse ? Ou non parce que ça va faire de moi une vraie pute puisque j’aurais embrassé... Oh mon dieu. Deux mecs à une semaine d’intervalle ? » Je ne me paye pas sa gueule. Bon, peut-être un peu. Non mais on s’entend que y’a des choses plus grave que ça dans la vie. Alors ? Je lui donne le choix, alors que mes doigts viennent doucement effleurer son avant-bras.

Il semble tellement énervé. Plus je parle, plus je m’exprime sur le sujet, plus j’ai l’impression de lui taper sur les nerfs. C’est déroutant comme situation. Mais s’il pouvait arrêter d’insinuer que je vais coucher avec Pavel aussi. « Arrête un peu, me dis pas qu'il t'a séduite un peu déjà ? Que t'as pas apprécier son baiser. J'dis pas que tu vas écarter les cuisses au premier discours mais t'es rien qu'un vulgaire challenge pour lui, qu'un trophée à accroché sur son mur de la baise. » Je soupire. J’imagine qu’il a raison. Enfin, je le sais que c’est exactement ce que recherche Pavel. Il me l’a dit lui-même, qu’il me voulait. Je ne comprend toujours pas cette acharnement sur mon cas et pourquoi je suis rapidement devenue sa proie. Mais les faits sont là. « Si, il m’a un peu séduite. Je ne vais pas le nier, ça donne rien. Par contre, je ne serrai pas sur son tableau de chasse. » Je suis entêtée, peut-être, mais reste que j’ai tout de même mon mot à dire sur le fait que oui ou non je coucherai avec Pavel. Et je sais que ça n’arrivera pas. Peut-être que je ne devrais pas être aussi sur, mais bon, je ne me vois pas penser autrement pour l’instant. Il devrait se calmer là, c’est grave. En plus, voilà que j’essaie de lui faire comprendre qu’il ne me connait pas pour parler de cette façon, qu’il ne sait pas réellement comment je suis dans la vraie vie. « Mais quoi ? » Mais rien. Je ne sais même pas pourquoi je viens de lui dire ça. C’était une façon de me défendre, me disant qu’il allait peut-être se montrer moins protecteur, possessif ou je ne sais quoi en lui disant ça. Mais je crois que peu importe ce que je dis, ça ne changera certainement pas. « Mais je suis exactement comme tu le penses. Oublie ça. C’est juste que ça m’énerve un peu comme situation ! » Je secoue la tête, ne sachant pas comment me défendre, même si je considère que je n’ai aucunement à me défendre à ce sujet envers Cian. Mais si ça peut le calmer, ce que j’aimerais bien, et bien je lui dis qu’il a raison. Pas sur tout par contre. Non, seulement sur le fait que je suis une sage et gentille fille qui ne saute pas et ne se fait pas sauter par tout ce qui bouge. Et comme si c’était pas assez, voilà que Cupidon désir qu’on s’embrasse. C’est une grosse blague là. Pas que je ne veux pas l’embrasser, non, plus tôt j’ai dit que ça dépendrait de la situation, du moment. Moi je crois que ça change rien. C’était une question de temps avant que je ne vienne sceller mes lèvres aux siennes, seulement Cupidon fait le plus malin et nous force la main. Je lui demande tout de même la permission, me permettant même un peu d’humour bien que l’ambiance n’était pas vraiment à ça. Cian ne me répond pas, préférant m’attirer fermement contre lui pour venir capturer mes lèvres dans un baiser qui ferait probablement perdre connaissance à toutes les femmes de ce monde. Je me laisse aller, venant doucement rapprocher mon corps du siens jusqu’à être collé contre lui, une de mes mains se glissant contre son torse alors que l’autre a déjà fait son chemin pour se faufiler dans ses cheveux, sur la pointe des pieds puisqu’il me domine évidemment en grandeur. Il y met du siens, ça c’est certain et je ne me gêne pas pour répondre au baiser de la même façon que lui. Sauf que y’a plus de musique qui joue et je suis encore accrochée à son cou, continuant d’apprendre à connaître ses lèvres de très près. Même la langue c’est mise de la partie. Bon, c’est le temps d’arrêter ça. Toute suite. Un peu de volonté. Et je dois lui prouver un point, c’est important. Je me recule donc, seulement le visage, avec un léger regret qui peut se lire dans mon regard. Mon corps est encore entre ses mains alors que je le fixe un instant, silencieusement. C’est pas étrange, non ? « Y’a pas de malaise han ? » Je parle doucement, finissant par lui sourire. Non, je ne veux pas de malaise. Mais c’est carrément à l’opposé de comment nous nous parlions il y a quelques minutes. « Ça va, tu t’es calmé un peu ? Tu respires mieux ? T’as encore envie de me mettre en garde contre le méchant Pavel ? Tu ne vas plus me parler du reste de la semaine ? Tu veux que je mette ma langue encore une fois dans ta bouche ? Tu veux m’embrasser pour me faire taire ? » Je suis certaine que ma dernière suggestion est la meilleure. Je ne sais pas pour lui, mais bon. Je voulais éviter le malaise en plus... C’est plutôt raté non ? Je lui souris, c’est au moins ça.

Spoiler:

« Ça à mon avis il en a un peu rien à foutre. » Je soupire. En fait, rien de ce que je pourrai lui dire va le résonner où le calmer. C’est vraiment l’impression qu’il me donne en ce moment. Et c’est chiant un peu. Lorsque je m’imagine passer un moment avec Cian, je ne pense pas au fait qu’on est sur le point de s’arracher la tête. Bon, ce n’est peut-être pas aussi grave que ça, mais reste que j’ai l’impression de devoir me justifier pour quelque chose qui n’a même pas lieu. Pavel et moi, ce n’est rien. Enfin. Il ne devrait pas s’inquiéter autant pour moi. Et alors qu’on est entrain d’avoir une discussion plutôt importante, Cupidon décide de faire son malin et nous oblige à nous embrasser. Ce n’est pas le moment, mais je ne vais pas non plus faire comme si je n’en avais pas envie. Même si il faut le dire, il m’énerve un peut sur le moment, et que ce n’était pas particulièrement comme ça que j’avais envie de l’embrasser, je vais tout de même le faire. Et je suis contente que Cian en pense pareil. Même qu’il ne se retient pas, mais pas du tout. Mon dieu, ses lèvres, sa langue, sa façon de me tenir contre lui. J’en ai presque les jambes molles pour le coup. Ça ne fait que me donner un peu plus de passion, répondant à ce baiser avec beaucoup plus d’ardeur qu’il ne l’est demandé le petit ange. J’ai pas tant envie de m’arrêter, ce qui est un peu un problème en soit. On ne peut pas continuer à s’embrasser ainsi, comme si on était sur le point de se sauter dessus. Y’a une certaine tension, pas mauvaise, mais elle est là, elle est là depuis qu’on s’est rencontré dans les toilettes des castings. Mais je recule la tête, devant difficilement me détacher de ses lèvres alors que je n’attend pas pour lui demandé s’il y a un malaise. Parce qu’on s’embrasse alors qu’il y a dix minutes, je voulais lui foutre une claque. Mais il me confirme que non, et c’est bien tant mieux. Je ne veux pas lui en vouloir pour la conversation qu’on vient d’avoir, même s’il est clair qu’elle n’est pas encore terminée pour autant. Et voilà que je parle. Je parle beaucoup. Et je ne sais pas trop ce que je dis, parce que j’insinue de façon AUCUNEMENT subtile que j’ai envie qu’il remette sa langue dans ma bouche. Et je n’en ai même pas honte, même si je devrais. C’est grave. Mais je crois que je fixe encore ses lèvres, elles m’attirent les connes. Et en plus, il me tient encore dans ses bras, ça n’aide pas à me concentrer sur ce que je dis. « T'es sérieuse ? Je l'étais ouais, alors, tu sais quoi ? J'connais un moyen de m'apaiser alors tais-toi et laisse moi faire. » Il ne sourit même pas. Moi par contre. En plus il vient de me dire de me taire, non mais. Pas le temps de répliquer qu’il m’embrasse à nouveau. C’est tellement la meilleure façon de se faire taire, mon dieu. Je ne vais pas me plaindre pour l’instant, non je préfère profiter du baiser, mes mains remontant contre son torse pour venir tenir sa nuque. Sur la pointe des pieds, je n’ai plus envie de le lâcher encore une fois. C’est grave. Mais c’est lui qui met fin au baiser. C’est vrai que j’ai arrêté de respirer depuis un moment. « J'fais pas exprès, j'veux pas te faire chier, c'est juste que j'veux pas qu'on te fasse du mal. Ou qu'on abuse de toi. Mais c'est pas pour autant que je te crois faible... » Ah ouais, on revient au sujet qui fâche. Je baisse les yeux un moment, une de mes mains s’est glissé dans ses cheveux alors que je joue avec une mèche distraitement. « T’es un peu trop protecteur... » J’aime mieux être franche avec lui. « Mais j’apprécie vraiment que tu te préoccupes de moi de cette façon. » Et ça aussi c’est la vérité. C’est franchement inattendu de sa part, et je ne pensais pas qu’il agirait de la sorte pour moi, mais je l’ai bien comprit ce soir. « Mais tu sais que c’est vraiment mauvais pour ton image de badboy... Je veux dire, si tu continues, tu vas perdre toute crédibilité aux yeux de la communauté mondiale des badboys officielle. » Ce que je peux en dire des conneries tout de même. Je lui souris, essayant de le regarder dans les yeux et de ne surtout pas fixer ses lèvres à nouveau.