Il y a des nuits comme ça où le sommeil ne vient pas, où il joue avec vous pendant des heures et des heures, s'amusant à vous réveiller toutes les demi-heures histoire de vérifier que oui, le temps ne s'est pas arrêté. Il n'y a rien de plus désagréable d'ailleurs et malheureusement, Adie en faisait les frais cette nuit-là. Ne souhaitant pas déranger son partenaire en gigotant dans tous les sens, la jeune femme avait finalement décidé de prendre un peu l'air et puis, de boire un verre de lait. Il paraît que ça apaisait les tensions et aider l'endormissement. Ça ne coûtait rien d'essayer. Elle s'était donc levée et sans un bruit, avait rejoint l'extérieur de la maison, bien couverte par son peignoir. Après avoir passé quelques minutes à l'air frais sur un banc adjacent au château, près d'une des nombreuses ouvertures, Adie, qui commençait à avoir froid reprit le chemin de la maison et plus précisément de la cuisine. Elle ne pensait honnêtement pas y trouver quelqu'un, il était tout de même 02h30 du matin et c'est la raison pour laquelle elle fut surprise d'y trouver Laoise, en pleine excursion dans le frigo. La jeune femme, se pensant vraisemblablement seule (qui pouvait la blamer), ne la vit pas venir alors qu'Adie passa derrière la table et se trouvait à présent tout près de la jeune femme. Le parquet grinça alors, comme dans les films d'horreur et Laoise semblait être totalement pétrifiée vu le ton de sa voix. Adie aurait pu lui faire peur mais elle sentait que ce n'était pas la meilleure chose à faire et se ravisa. « T'inquiètes pas, c'est Adie ! » Elle se plaça alors devant la jeune femme et la découvrit apeurée, le visage pâle. « Je pensais pas te faire si peur ! Ca va ? T'es toute pale ? Je suis désolée... » Elle se sentait idiote en effet mais après tout, il était plus que normal d'avoir les jetons en pleine nuit dans cette baraque là...

Elle était vraiment pâle, pâle à faire peur et pourtant, c'était elle l'effrayée. Adie se demandait vraiment pourquoi elle était si mal. Ça ne pouvait pas être juste lié à un quelconque film d'horreur ou une terreur enfantine. Et pour le coup, Adie s'en voulait car elle avait beau dire que ce n'était rien, ça n'était pas le cas, elle le voyait. T'es sûre ? Non parce que t'es vraiment pâle. Ça va pas ? Il s'est passé un truc pour que tu sois debout à cette heure ci et que je te fasse si peur ? Adie n'imaginait pourtant pas qu'il puisse se passer des choses graves dans le nid. N'étaient-ils pas protéger ? Puis elle lui posa une question assez pertinente. Parce que se trouver dans la cuisine à cette heure, c'était plutôt surprenant. J'arrivais juste pas à m'endormir, il fait trop chaud dans cette chambre donc je suis sorti cinq minutes prendre l'air et là je comptais prendre un verre de lait si tu m'y autorises. Parce que Laoise était toujours là, face au frigo, la porte grande ouverte, semblant ne pas vouloir lâcher cette poignée qu'elle serrait si fort. Et puis, Adie se rendit compte qu'elle non plus ne savait pas ce que faisait Laoise ici. Et toi alors? Pourquoi un réveil si tardif? Ou matinal comme tu préfères?

En fait, Adie aurait peut-être due allumer la lumière, ceci aurait pu être une bonne alternative afin de ne pas effrayer autant la jeune femme et aussi, d'éviter les obstacles se dressant devant elle. L'idée lui traversant alors l'esprit, la jeune femme alla actionner l'interrupteur de l'applique murale qui se situait au dessus du plan de travail. Elle était discrète et au moins, les deux jeunes femmes pourraient se distinguer sans rameuter d'autres candidats. La réponse de Laoise la fit sourire. Encore une fois, Adie n'avait pas vu les films dans lesquels officiaient ces monstres mais elle en savait assez pour comprendre de quoi elle parlait. « Si tu veux mon avis, je pense que si on croise quelqu'un ici en pleine, ce sera plus Dracula que Freddy Krueger. Peut-être même un autre sexy vampire, sait-on jamais ! » Non, elle n'était pas fan de Twilight mais un vampire, quand même, c'était sexy parfois. Certainement des restes du trop plein de visionnage d'Angel dans sa jeunesse. Même si lui, au moins, c'était un vrai vampire. Et puis, elle voulait détendre l'atmosphère, pour se faire pardonner certainement. Laoise lui exposa alors le pourquoi de sa présence ici. Décidement, personne n'était tranquille dans cette maison... Quand ce n'était pas le sommeil, c'était la faim. Heureusement, certains arrivaient à dormir sur leurs deux oreilles. « On est pas gâté alors... Devoir se lever en pleine nuit comme ça pour si peu ! » Elle s'approcha alors du frigo. « Je peux ? » dit-elle en montrant la brique de lait rangée dans la porte du frigo alors qu'elle se sortait un verre du placard d'au dessus. « Je te sors un verre aussi ? » dit-elle en souriant.

Vraisemblablement, Laoise n'était pas réceptive à la tentative d'Adie de la mettre à l'aise. Les vampires n'étaient peut-être pas un bon choix, certes. Pourtant, depuis quelques années maintenant, les vampires n'avaient plus trop leur aura d'antant... Entre les végétariens qui brillent à la lumière ou ceux qui tombent amoureux d'une humaine trop niaise, ils en avaient pris un sacré coup dans les roubignoles. Et Adie, elle, aimait bien entretenir cette image virile du vampire méchant mais pas trop pour ne pas vous croquer et le château de Fake Lover aurait fait une magnifique décor pour une rencontre lugubre. Mais là, la jeune femme se perdait dans ses pensées d'adolescentes, autant revenir à la réalité rapidement. De plus, son raisonnement n'était pas faux, un monstre humain, c'était facile à tuer. Un vampire... largement moins sans force surhumaine ou pieux, par exemple. « Bon, c'est sur. Tu as raison... Disons que j'imaginais plus un vampire tu sais, du genre qui tombe sous le charme de ta fragilité de jeune humaine et te protège, avec sa force virile et tout... Pas ceux qui te cassent le cou et te sucent jusqu'à la moelle. Bref, je crois que je ferais mieux de me taire en fait... » dit-elle en riant légèrement histoire de ne pas réveiller tout le monde. Suite à sa demande, Laoise se décala et lui laissa la place devant le frigo. Elle attrapa alors deux verres et les plaça sur le plan de travail avant de sortir la bouteille de lait. « Du lait ? » demanda-t-elle à Laoise. « Et non merci, je n'ai pas très faim. » Et puis en pleine nuit, manger n'était pas le réflexe principal d'Adie. Face à la jeune femme, elle se rappela alors leur première conversation, le soir de l'entrée dans le nid. Elle était perdue, un peu seule et complètement submergée. Un ressenti pas si loin d'Adie à ce moment là. Cela faisait maintenant 4 semaines et depuis, des choses avaient sur se passer pour la jeune femme. « Alors, comment se passe l'aventure pour toi ? Mieux que le premier soir ? S'est-il passé des choses spéciales pour toi durant ces 4 semaines ? » lui demanda-t-elle en souriant.