Hier, le prime s’est terminé sur l’élimination de Myndi et Tiago. Ça craint quand même. Deux personnes avec qui j’ai passé toute la soirée. Je les aimais bien, j’ai trouvé ça fort dommage. Mais bon c’est le jeu. Et encore là je n’ai pas tellement eu le temps de trop m’attacher aux candidats, donc ce sont les éliminations les moins dures. Mais plus on va avancer, plus ça sera pire. Après le prime, dodo. Je n’ai pas trop trainé, j’étais fatigué. J’ai dormi comme un petit bébé. D’une traite, sans même avoir à me lever dans la nuit. Du coup je me réveille d’excellente humeur. Ma partenaire n’est plus dans le lit, mais bon ça ne m’étonne pas, il est assez tard quand même. Je prends une bonne douche, puis je me rends dans la cuisine. Le petit déjeuner, le repas le plus important de la journée. Même quand je me lève à 14h, je n’oublie pas de le prendre. Quitte à sauter le repas du midi, ou de simplement tout décaler. Je débarque, et là y a Pavel, qui dégueule tout son repas. Je m’écarte vite fait, mais je me suis quand même reçu quelques éclaboussures. Le bol rempli de je ne sais quoi, fini direct sa course par terre, s’éxplosant au sol, avec son contenu qui se déverse. Si j’ai un commentaire ? « Mec, t’es dégueulasse ! On ne t’a pas apprit les bonnes manières ? » En plus je n’ai pas l’impression qu’il compte nettoyer. Là c’est un carnage quand même. « Tu comptes nettoyer j’espère ? » Ce n’est certainement pas moi qui vais le faire en tout cas. « Je te préviens, pas la peine de tenter de me séquestrer, je nettoierais pas tes conneries. » Petite références aux images vues lors du prime, ou il a retenu Tonya, parce que monsieur voulait qu’elle range ses affaires. Je contourne le plan de travail, faisant attention à ne pas marcher dans les trucs dégueulasses par terre. J’attrape les céréales dans le placard. « Tiens d’ailleurs, tu s'rais pas le pote de l'autre microbe, là... Je vous ai vu causer ensemble pendant le prime, ah ça devait en dire de la merde sur moi dans votre petite groupe, hein. Il sait dire que ça de toute façon. » Le microbe ? Qui c’est ça ? Ah, il doit parler de Zoran. J’étais en sa compagnie, et que je sais que les deux ne peuvent pas se saquer. « Zoran ? Tu ne parles pas comme ça de mon pote ! » Non mais oh. « T’inquiètes, je crois que de toute manière, tout le monde parlait de toi, et de tes exploits. On en a pas dit plus que d’autres. » Je ne sais même plus ce qu’on a raconté d’ailleurs, une histoire de pokémon en fureur je crois, m’enfin on s’en fou. « Tu t'es excusé auprès de Tonya j'espère ? » La moindre des choses.

On ne lui a pas apprit les bonnes manières, il me le confirme. En même temps ça se voit. Si c’est un problème. « Je ne félicite pas tes parents. » Ils ne méritent pas la médaile des parents de l’anéne alors. « Et donc un peu oui ça pose un problème. Vu que je suis censé vivre en communauté avec toi. Alors tu sauras que cracher sur les gens, n’est pas une bonne manière. » S’il faut que je lui apprenne à la place de sa mère. Je pense quand même qu’il le savait tout seul, que ce n’était pas une chose à faire. Voilà qu’en plus, il ne compte pas nettoyer sa merde. Sa réponse ne m’étonne pas. Il n’avait pas tellement l’air réactif, désireux de ramasser. Et après la vidéo du prime, ou monsieur ne voulait pas ranger ses affaires lui-même, ça en disait long déjà. « Oh tu crois qu’il y a un larbin qui va venir le faire à ta place ? T’es quoi, un gosse de riche, habitué de vivre avec des domestiques, qui font tout pour toi ? » Cela expliquerait peut être pourquoi il s’attend à ce que ça disparaisse par magie. Puis voilà qu’il parle mal de Zoran, le qualifiant de microbe. Enfin je suppose que c’est Zoran, je n’en suis pas non plus sur à 100%. « Non le pape. Réfléchis, t'en as beaucoup des potes ? » Ce qu’il est drôle. « Plus que toi, c’est certain. » En même temps cela ne doit pas être bien compliqué. Mais bon il aurait très bien pu parler d’Antwon, lui aussi c’est mon poto. Puis y avait Tiago. Un peu moins mon poto, mais il aurait très bien pu le devenir s’il était resté plus longtemps. C’était sur la bonne voie en tout cas, c’est dommage. L’était cool, à partager mes délires de complot du gouvernement. « Et tu faisais évidemment partie de ceux qui s'indignaient vivement, ouais, logique. » Indigné vivement, ce n’est pas non plus le mot. Je n’ai pas fais un bond sur mon canapé, complètement choqué par les images. « J’étais surtout désolé d’avoir fait parti de ceux qui t’ont désigné pour être son partenaire. » Je le regrette maintenant, la pauvre. Si j’avais su. Je cherche à savoir s’il s’est excusé, mais apparement non. Et ce n’est pas à l’ordre du jour. Apparement il n’a pas l’air de penser qu’il y a matière à s’excuser. C’est un prince ce type. « On s'est pas reparlé depuis le jour où ont été tournées les fameuses images si tu veux tout savoir, je dirais même qu'on s'évite tous les deux et plus encore depuis hier. » J’hoche la tête. « Ce n’est pas plus mal. » A mon avis, moins elle le voit, mieux elle se porte. Je m’installe au comptoir, et verse du lait froid dans mes céréales. Ouais je le préfère comme ça. J’aime bien quand ça croustille. « Dis, cette musculature qu'on devine, là, c'est pour détourner l'attention de ce visage disgracieux ? » Oh bah tiens, en voilà un autre qui critique mon physique. Dès fois que je ne l’aurais pas saisi encore que j’ai une sale gueule. Que voulez vous, je suis tellement bête que ça pourrait me sortir de la tête. Heureusement qu’ils sont là pour me le rappeler au quotidien. « T’as tout comprit. Si la nature ne donne pas, il faut prendre. » Non mais bon après tout c’est un peu vrai. Je sais bien que je n’ai pas un visage particulièrement joli, alors il faut bien compenser. Et comme les filles aiment les mecs musclés, et bien voilà. Au moins une chose sur laquelle je peux agir. Je le contrôle. Alors que ma tronche…bah c’est un peu raté. Je suis obligé de garder la même jusqu’à la fin de mes jours. A moins que je ne me tente à la chirurgie esthétique, mais là je pense que ça sera encore pire. « C'est la même chose pour toi et tes cheveux gras ? ça cache le visage ? » Tant de cheveux. Puis bon le petit il peut bien me critiquer, mais ce n'est pas non plus un canon.

Je me demande si c’est un gosse de riche, parce que bon. Il n’y a qu’eux pour être habitués à ce qu’un larbin débarque pour nettoyer derrière eux. De mon côté, j’ai peut être pas d’argent, je suis peut être un gros feignant, chez moi c’est le bordel, mais quand même. Y a des limites. Là c’est juste dégueulasse. En plus ce n’est pas comme s’il était chez lui. Il ne vit pas tout seul. Il a une vingtaine de colocataires. Ce qui implique de nouvelles règles. Si chez lui il aime vivre dans la merde, grand bien lui fasse. Mais là… « Ouais et d'ailleurs j'suis multi-millionnaire, t'sais. » Au moins. « Ah ouais, et t’es venu en mode incognito dans le jeu. » Je coitoie un millionaire, wouah. Bon ça va, je sais bien que ce n’est pas vrai. Vous avez déjà vu des multimillionnaire dans une émission de téléréalité vous ? « Ou peut être que t’es un SDF, c’est pour ça que t’as l’habitude de vivre parmi la saleté et les déchets. » Une autre hypothèse. Il y en a une troisième : il n’a pas le moindre respect pour les autres. En réalité je pencherais plutôt pour cette possibilité. Il parle de Zoran, en de mauvais termes. Je n’aime pas qu’on parle de mes potes ainsi. « Si c'est pour s'entourer de ce genre d'énergumènes, autant rester seul non ? » Chacun son point de vue. « Si tu le dis. » Je ne vais pas non plus vanter les mérites de Zoran, pour le pousser à l’aimer. J’ai bien compris que ce n’était pas son pote, tant pis. Je m’en fou un peu, à vrai dire. Il évoque ensuite mon physique disgracieux. Ils se sont tous passé le mot. Je vais vous faire une dépression en ressortant de ce jeu si ça continue. Parce que bon, en entrant dans l’emission, je savais bien que je n’étais pas un canon, mais bon je me trouvais potable. Je vais commencer à croire que je suis carrément moche si ça continue. En retour, j’évoque ses cheveux. Monsieur nous fait le choqué. « Hum... pardon ? Cacher quoi au juste ? Regarde-toi, regarde-moi... t'as pas l'impression de comparer ce qui n'est juste pas le moins du monde comparable, là ? » Bonjour les chevilles. Non mais j’sais pas, moi je serais une fille, ce n’est pas vers lui que j’irais. Mais bon après je suis pas une meuf, alors qu’est ce que j’en sais. Ce ne sont pas les mecs mon truc. « T’sais quoi ? Je préfère avoir ma gueule qu’une tronche de psychopathe. » Parce que bon, quand il nous joue le mec froid vénère comme avec Tonya là, oui il a une tête de psycho, ou sociopathe. Il me dit ensuite qu’il n’a pas les cheveux gras. « Tu devrais y aller molo sur le gel alors. » Parce que franchement, on dirait qu’il a les cheveux gras. Comme Cian la. Quoi que lui c’est encore pire.  C’est alors que la musique de Cupidon retentit. Non mais sérieusement ? Pour de vrai ? Cupidon veut qu’on s’embrasse ? Gosh il choisit bien ses moments celui là. Merde. J’ai autant envie de l’embrasser que de lécher le sol dégueulassé par monsieur. Sauf que, l’appel de l’argent. Ou plutôt l’envie de ne pas perdre de fric prend le dessus sur le dégoût… J’ai déjà perdu suffisamment d’argent comme ça, pour rien. Hors de question cela continue. Malheureusement je me rends compte très vite qu’il ne va pas me faciliter la tâche.  « T'avise pas de m'approcher. » Il prend limite un ton menaçant. « T’inquiètes ça risque pas. » Que je dis sur un ton détaché, en continuant de bouffer mes céréales, tranquille, sans même le regarder. Petite tactique de diversion, pour endormir sa confiance. Qu’il se méfie moins. Et puis là tout à coup, je bondis tel un chat, et fond sur sa bouche. Juste un smack. Le truc ne dure même pas une seconde. Aussi vite que je suis arrivé, aussi vite je pars. Je ne suis pas suicidaire. Je mets le plus de distance entre lui et moi. Je suis de l’autre côté de la table du salon. Je suis bien là bas. Dès fois qu’il cherche à faire quelques représailles. De toute façon je suis sur qu'il a kiffé.

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