Le temps passait si vite ans le nid, on était déjà en troisième semaine. Moi qui pensais, ne pas tenir bien longtemps, je m'étonnais jour après jour de mon parcours. Ainsi, en ce lendemain de prime, je décidais de visiter une partie du domaine où je n'avais encore jamais mis les pieds. Parmi ces lieux qui m'étaient tous simplement inconnu se trouvait un très charmant kiosque à musique. Inspiré de celui des villages d'autrefois, je le trouvais parfait et apaisant. Ainsi, comme je lui avais promis, je laissais un petit mot, dans la chambre, à l'intention de Danaé. Puis m'en allais préparer le petit atelier haïkus. J'installais mes petites affaires, mettais un peu de musique, tout était prêt pour la leçon. Je regardais vers le jardin, pour voir alors arriver Danaé. Je lui faisais un petit signe, l'invitais à s'asseoir et disais :

Coucou, Tu as toujours envie d'apprendre à écrire des haïkus, j'espère ?

J'agrémentais cela d'un petit sourire. J'avais tout préparé pour que l'on passe une bonne après-midi. Au fond, j'espérais secrètement que cette petite activité nous permette de nous rapprocher un peu plus. La cohésion nécessaire pour nous faire avancer dans l'aventure, n'étant pas encore totalement aboutie à mes yeux.

Un petit mot sur mon oreiller ? Un petit mot, signé de la part d’une demoiselle, sur mon oreiller ? Non ce n’est pas Eihblin, mais Mai-Lan, ma partenaire. Je ne sais pas trop ce qu’elle me veut, mais elle me demande de la rejoindre au kiosque à musique en début d’après-midi. Je me pose tout un tas de questions. Je guette l’heure. J’ai l’impression que les minutes passent tout doucement. J’en ai marre d’attendre alors je me décide à la rejoindre. Elle a peut-être quelque chose de grave à m’annoncer ou bien au contraire quelque chose de joyeux à me dire. En arrivant sur place une petite musique toute douce attire mon attention. J’ai un petit peu peur là. Je n’ai pas envie qu’elle me dévoile son amour parce que je l’aime bien en tant que pote, mais cela s’arrête là. Rien de plus. Coucou, Tu as toujours envie d'apprendre à écrire des haïkus, j'espère ? Ouf. Je ferme brièvement les yeux pour montrer mon soulagement. Souriante je m’approche d’elle avant de venir m’installer à ses côtés. « Bien évidemment que j’ai toujours envie d’apprendre à écrire des … enfin tu vois quoi, le truc qui tu faisais la semaine dernière quoi. » J’étais sur le point de dire eucalyptus, mais je me retiens au dernier moment et je me contente e combler ma phrase comme je le peux. Observant les affaires qui se trouvent devant nous voilà que je demande : « On commence par quoi ? »

La jeune femme semblait ravie de ma petite activité, c'est souriante qu'elle pris place à mes côtés, tout en m'expliquant qu'elle avait toujours envie de pratiquer mon art.. Je la regardais lui souriait, amusée par son impatience quand elle me demanda par quoi on commençait. Déposant devant elle une feuille blanche, je lui disais :

Tout d'abord, essaye de décrire ce que tu vois et ce que tu ressens à ce moment précis. N'hésite pas à détailler énormément, plus il y a de détails, plus ton haïkus sera intéressants et poignants.

Oui, plus il serait difficile à faire aussi, mais cela, je le gardais pour moi. Ne désirant pas l'effrayer pour l'instant. J'appliquais la méthode de ma mère. Pour réussir un haïku, il fallait avant tous, apprendre à ouvrir son cœur et s'ouvrir sur le monde et c'est ce que je voulais lui apprendre. Ensuite, on apprendrait à les construire puis à les calligraphier, mais cela ne se ferait pas tout de suite. Cela ne se ferait peut-être même jamais, si on quittait trop tôt l'aventure et ne se revoyaient plus à l'extérieur.