J'avais passée une bonne partie de ma soirée à me saouler. Cela ne m'était plus arrivée depuis bien longtemps. Si vous voulez une date, je répondrais approximativement que c'était vers mes vingt ans. Cela remonte donc à presque dix ans. Ensuite, j'avais vieillie. J'avais perdu tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des amis et j'étais devenu la Zoey sérieuse et intéressante que tout le monde connait. La Zoey qui fait passé sont boulot avant tout le reste et qui oublie bien souvent de s'amuser. La Zoey qui calcule tout et qui ne laisse aucune place à l'improvisation. La question étant, pourquoi aujourd'hui, dans un jeu comme celui-ci, j'avais laissé cette Zoey-là s'envolée. Comment expliquer l'état dans lequel je me trouve à presque trente ans. Cela fait six heures que je me suis couchée avec l'espoir  que mon état d'ébriété disparaîtrait sans laisser aucune trace. Sauf que ce n'était pas ce que mon corps avait décidé. L'envie de vomir m'avait réveillée et j'avais dû courir aux toilettes pour rendre tout ce qui remplissait mon estomac. A genoux devant la toilette depuis une dizaine de minutes, je regrettais soudainement cet excès d'alcool. Mon esprit était à nouveau plus claire que dans la soirée et intérieurement, je me maudissais. Puis la porte s'ouvre et je me rends compte que j'ai oublié de la fermer. Comment expliquer à la personne qui vient de l'ouvrir, cette position gênante dans laquelle je me trouve. Je ne me retourne pas, j'ai pas le courage de tourner la tête. J'suis mal. « C'est prit ... désolée. »

Hier soir c'était Halloween, peiné de ne pas pouvoir le passer avec son fils, Amery avait plutôt décidé de se coucher tôt, et de ne pas penser à tout cela, sinon il allait rapidement devenir nostalgique. Il devait être à peine vingt-trois heures lorsqu'il avait trouvé le sommeil, bien plus rapidement que ce qu'il n'aurait pensé. A cette heure il avait le lit pour lui tout seul, et c'était plus facile pour lui de s'endormir dans de telles conditions. Il finit par se réveiller aux alentours de trois heures du matin par l'envie d'aller aux toilettes. Il regarde sa montre et soupire. Il s'étire pendant de longues secondes et finit par s'extirper des couvertures. Il a l'impression qu'il n'arrivera jamais jusqu'aux toilettes, quelle idée de les faire si loin des chambres aussi. Ce n'était pas une idée brillante, et puis il commence à avoir froid, il regrette de ne pas avoir pris un pull avec lui. Il arrive près des toilettes, il voit que la lumière est allumée, il soupire une nouvelle fois. Ce n'est que lorsqu'il est près qu'il voit que la porte n'est même pas fermée, et là il voit Zoey assise devant les toilettes. Il se doute bien de ce qui est en train de se passer. « T'es malade ? » Tant pis pour son envie urgente, il devra se retenir encore un peu plus longtemps. En tout cas à la forte odeur d'alcool que la jeune femme dégage il se rend bien vite compte qu'elle n'est pas malade. « Je peux faire quelque chose pour t'aider ? A part te tenir les cheveux. » Oui non il n'allait pas faire ça. Et puis pourquoi avait-elle tant bu ? Oh ça il n'en savait rien. « Ça va ? » Et il ne demandait pas si physiquement elle allait bien, ça il était en mesure de le voir par lui-même.