Non mais c’est quoi cette idée stupide. Me faire passer une semaine entière dans la grange. Pas le droit d’y sortir. C’est franchement chiant. J’ai peur de m’ennuyer ici, bien que je sais, ça aurait pu être bien pire. Genre, être enfermé dans les toilettes. Je crois que je serais devenue complètement folle si ça avait été le cas. Au moins, ici, j’ai de quoi me divertir, même si bon, après deux jours, je sens que je vais déjà en avoir marre. Au moins, la production a été sympa et m’a installé un lit au milieu du côté salon de beauté. Mais dormir ici, toute seule... C’est pas super attrayant, qu’on se le dise. Ça me fait même un peu peur, bien que c’est ridicule. J’aurais franchement aimé mieux retrouver mon lit et Pavel dans celui-ci. Faut croire qu’en une semaine, je m’étais habituée à sa présence, comme je m’étais rapidement habituée à celle d’Antwon. J’ai plutôt mal dormi et je me suis réveillée très tôt. Parce que j’ai faim. Et que je n’ai rien à manger ici. Ils n’ont pas pensé à ça la production ? Sérieux, j’ai un lit, mais je n’ai pas de quoi manger ? C’est idiot. J’aurais du penser à m’apporter quelques vives lorsque j’ai fais ma valise la veille. Bon, j’imagine que je n’ai qu’à attendre que quelqu’un se pointe ici pour que je lui demande gentiment d’aller me chercher de quoi me mettre sous la dent. J’enfile mon maillot de bain, me disant que j’irais bien dans le jacuzzi. Je ne sais même pas l’heure qu’il est. Un peignoir ouvert sur le dos, je file en direction du bassin lorsque je tombe face à face avec Pavel. Et de la nourriture. Mon dieu, ce que ça sent bon son truc. Je souris de toutes mes dents instantanément, j’ai presque envie de lui sauter dans les bras. « Au menu ce midi, un hachis parmentier préparé par mes soins, oui mademoiselle vous ne rêvez pas, votre plus grand rêve se concrétise, allons ne pleurez pas j'vous prie ! » Je ris légèrement, fixant le plat qu’il tient dans les mains avant qu’il ne le dépose par terre pour me faire découvrir son oeuvre. Non mais Pavel qui m’a cuisiné un petit plat, il a raison, je crois un peu rêver là. « Oh seigneur ! » J’en salive. « Si tu savais comme j’ai faim et comme ça à l’air booooon ! » J’ai les yeux grand ouvert, pratiquement brillant d’excitation. De toute façon, je crois qu’il aurait pu m’apporter une tranche de pain que j’aurais souris autant, bien que c’est encore mieux ce qu’il a fait. « Euh, ça t'intéresse au fait ? Non parce que... dis-le moi si t'as pas faim, ou si t'as déjà un truc de prévu, ça va pas rester chaud bien longtemps c'est pour ça faut que je sache. Alors ? » Il plaisante ? Il n’a pas vu la joie sur mon visage ou quoi ? Non mais arrête de parler Pavel. « Si ça m’intéresse ! J’ai pas mangé depuis hier soir ! Et je suis franchement épatée, je ne pensais pas que tu me ferais une telle surprise ! » C’est que j’ai un bon partenaire finalement. On est peut-être pas le couple de la semaine pour rien non plus. En tout cas, il s’est forcé. « Oh le con ! J'ai pas pris d'assiettes, ni de couverts... non mais... tu m'expliques comment j'ai pu oublier tout ça ? » Je fronce le nez face à cette nouvelle, c’est vraie que c’est plutôt embêtant par contre. « Bof... Ce n’est pas la fin du monde. On peut toujours... manger avec nos mains ? » J’ai l’air un peu désespérée comme ça. Mais c’est juste que je ne pourrais laisser passer la chance de manger ce qu’il a préparé. « On va avoir l’air un peu con... Mais... » Je fais une petite moue, hésitante. « C’est pas si grave non ? » Mon regard se fait interrogateur, comme si je lui demandais la permission. Faudrait aussi se trouver un coin pour manger et non pas rester au milieu du corridor. Au pire, on pourrait toujours s’asseoir sur le bord du jacuzzi.

Je suis vraiment, vraiment contente de voir Pavel débarquer dans la grange. J’espérais qu’il vienne me voir quand même. On est partenaire, on a même été nommé couple de la semaine. C’est assez surprenant quand même. Mais au fond, c’est bien une preuve qu’on peut réussir à bien s’entendre. Qu’on est pas seulement fait pour se prendre la tête pour tout et rien. Et je ne retiens pas mon enthousiasme lorsque je l’aperçois. Non, sérieusement, je pensais lui sauter dans les bras, mais ça aurait peut-être été un peu trop. Surtout que finalement, hier, le prime ne s’est pas déroulé au mieux. Mais je crois qu’on peut mettre ça dernière nous, on est pas des enfants, on peut essayer de ne pas être rancunier pour tout. Et j’imagine que la présence de Pavel me confirme cela. De toute façon, je lui dis que je n’ai pas mangé depuis hier, alors il arrive vraiment au bon moment avec son plat, parce que je me meurs de faim. « Rooh, et moi qui hésitais à venir avec les tartines, le bol de café et tout ce matin, si j'avais su... » Sérieusement ? Ça aurait été parfait. Mais bon, ce n’est pas si grave, l’important c’est qu’il soit là à présent. « Mais tu ne pouvais pas savoir, c’est vraiment pas grave. Au pire, tu pourras te reprendre demain... » Ouais, il pourrait très bien le faire, ce n’est pas moi qui va se plaindre. Je fixe le plat qu’il a apporté et déposé sur le sol. J’en salive tellement ça sent bon tout ça. « Mais t'es contente, quand même, que je sois venu ? Ou y'a que le hachis qui t'intéresse, là ? » Mon sourire s’agrandit face à cette question, dont la réponse me paraît plus qu’évidente. « Le hachis, voyons ! J’ai tellement faim ! » je déclare, incapable de retenir un rire avant de le pousser gentiment sur l’épaule, lui faisant comprendre que c’est le contraire. « Je suis contente de te voir. » J’ajoute simplement, pour qu’il n’est plus aucun doute face à ma réaction en le voyant me rejoindre ici. Bon, est-ce qu’on mange ? Qu’est-ce qu’on attend réellement ? Parce que j’ai de la difficulté à me contenir là. Je ne veux pas lui rappeler que je n’ai pas mangé depuis hier, mais c’est le cas. Sauf que Pavel m’informe qu’il a oublié de nous apporter des couverts, ce qui est plutôt embêtant comme problème. Mais clairement ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est pas si grave lorsqu’on y pense. Mais ce n’est pas très pratique, surtout vu le repas qu’il a préparé et donc, ne se mange pas super bien avec les mains. Je dois avouer qu’il me fait un peu rire lorsqu’il dit de moi que je suis beaucoup trop raffinée pour manger avec mes mains. Non mais c’est l’image que je dégage ? En fait, je préfère franchement offrir une telle image de moi, que de paraître pour quelqu’un aux mauvaises manières. Ça vient surement de mon éducation. J’hausse les épaules avant de répondre à sa question. « Sérieusement, ça ne me dérange pas. Et non, reste ici, ne retourne pas à l’intérieur pour ça... » Je sais bien que ça ne prendrait que quelques minutes pour aller chercher ce dont nous avions besoin, pourtant, je n’ai pas envie de lui imposer ce déplacement, alors qu’il vient d’arriver, et qu’il s’est déjà donné du mal pour me faire de quoi manger. « Et puis, dans pleins de pays on mange avec les mains quotidiennement... On ne devrait pas avoir peur de le faire nous même. » Oui, si c’est commun dans des pays d’Afrique de l’ouest et ailleurs, je ne vois pas pourquoi nous on ne pourrait pas le faire. Et puis, Pavel me voit tout dépeigné et sans maquillage le matin, alors maintenant il va même avoir le droit de me voir manger avec mes mains. « La grande classe ! » J’ajoute, amusée, en le regardant. « Allez, on mange... Je me meuuuuuurs ! » Je lui tire le bras, comme une gamine impatiente qui n’en peut plus d’attendre.

Y’a pas de doute sur l’appréciation que j’ai lorsque je vois Pavel venir me rejoindre dans la grange, avec de quoi manger, en plus de ça. C’est qu’il a presque pu lire dans mes pensés à distance celui-là. Ok peut-être pas à ce point, puisque si tel avait été le cas, il serait certainement débarqué quelques heures plus tôt pour m’apporter de quoi prendre le petit déjeuner. Mais je ne lui en veux pas pour si peu, en même temps, c’est de la faute de la production, je n’arrive toujours pas à croire qu’ils n’ont pas cru bon de me nourrir. Je tiens donc à informer Pavel qu’il est le bienvenue à m’apporter le petit déjeuner de demain. Je ne suis pas opportuniste, voyons ! « Ça marche, je serai ici à six heures pétantes demain matin ! » J’ouvre grand la bouche en l’entendant. Non mais... je vais faire ma capricieuse, mais c’est un peu tôt six heures, tout de même. Je remarque bien son sourire, et comprend qu’il n’est aucunement sérieux. « Aussi tôt ? Oufff... Hm... D’accord, mais ce sera un petit déjeuner au lit alors, parce que moi je ne me lève pas à cette heure là. » La belle vie quoi, je lui demande de me faire à manger, de me l’apporter et ce, sans avoir besoin de me lever ou quoi que se soit. Je suis forte. Mais ça m’étonnerait qu’il le fasse, alors c’est bon, je plaisante un peu beaucoup. Et je tiens ensuite à spécifier que je ne suis pas simplement contente du repas que m’offre Pavel, mais aussi de sa présence. Faudrait pas qu’il croit le contraire, bien qu’il y a à peine quelques semaines, je n’aurais probablement pas eu le même discours que je tiens aujourd’hui. Faut croire que cette histoire de partenaire, ça rapproche. « Et bien je reste alors. » Bonne réponse. J’aurais été surprise de le voir partir en même temps. « J’espère bien ! » j’ajoute avec enthousiasme, alors qu’un problème se pose. Pas de couverts, pas d'ustensiles . Pavel les a oublié ça semble l’embêter et pas qu’un peu. Mais c’est vrai que ce n’est pas franchement pas très pratique. On va faire comment pour manger. Avec nos mains. Ce n’est pas habituelle de ma part, mais ce n’est pas pour autant que je vais commencer à faire ma princesse et exiger d’avoir une fourchette. Non, hors de question de lui faire faire l’aller retour entre la cuisine et la grange pour ça. Ce n’est pas la fin du monde et je lui fais savoir, ajoutant que j’ai tellement faim, je ne crois pas que je peux attendre encore, donc oui, il est mieux de rester. « Oui, oui, une minute ! Laisse-moi juste trouver où poser ça, parce que parterre, voilà quoi. » Bon, je suis d’accord, on est pas non plus obliger de manger à même le sol. Je serre donc sa main lorsqu’il s’empare de la mienne, le laissant me guider, le sourire aux lèvres, le regard rivé sur le hachis parmentier. Ouais, je suis hypnotisée. Tellement, que je n’entend même pas ce que me dis Pavel par la suite. Je suis tout simplement trop pressé de manger. Et de façon surement impolie, puisque je ne l’attend pas vraiment, je met la main dans le plat pour en prendre une première bouchée, ce qui a le don d’amuser mon partenaire je crois. J’ai dit que j’étais impatiente. « Bon appétit. » J’hoche la tête, avalant ma bouchée avant de lui sourire. « Bon appétit, oui ! » Me servant à nouveau, me disant que ça manque clairement de classe de manger de la sorte et que jamais je n’aurais pensé agir de la sorte dans cette émission. On croirait que mes bonnes manières ont prit la porte. C’est ma mère qui va paniquer. « Pavel, c’est trop bon. T’es un homme à marier ! » Je le qualifie, en plaisantant. C’est vrai que ce n’est pas le plat le plus difficile à faire, mais il aurait très bien pu le rater, ce qui n’est pas le cas. « Hum attends, t'es entrain de t'en foutre partout. » Je relève les yeux vers lui, surprise. Quoi, moi j’en ai partout ? « Non mais tu peux bien parler toi ! » Oui, regardez le, il n’est pas mieux que moi. En même temps, ce n’est pas le plat le plus facile à manger avec les mains. Je le laisse faire, il en retire de mes cheveux, puis passe son pousse au coin de mes lèvres, ce qui m’arrache un sourire encore une fois. « Voilà qui est mieux. » Je viens mordre légèrement ma lèvre inférieure. « Merci... Maman. » Je retiens mon rire en ajoutant ce dernier mot. C’est clairement le genre de chose qu’aurait fait ma mère. Non mais qu’on ne pense pas que je ris réellement de lui, parce que je dois avouer que j’ai trouvé ça plutôt chou de sa part. Et très attentionné. Justement le genre d’attention que je ne pensais pas avoir de la part de Pavel. Mais ça semble plutôt naturel maintenant. Et j’aime bien. J’aime bien cette nouvelle relation. Je continue de manger, je crois que je pourrais bien manger la moitié du plat juste à moi. « T'as d'autres visites de prévues, des candidats qui t'ont fait savoir qu'ils viendraient te voir, ou bien... d'autres dont tu espères la venue, hm ? » Je plisse les yeux en entendant sa question, finissant de mâcher pour ne surtout pas parler la bouche pleine. « Hm... Celse m’a dit qu’il viendrait... J’imagine qu’India et Aliénor aussi vont venir faire un tour. Sinon... Cian... Je sais pas. » Surtout après le prime d’hier, je ne sais pas du tout. Il semblait énervé, il a pas aimé ce que je lui ai dit, je l’ai bien compris. Mais bon, Pavel n’est certainement pas la bonne personne avec qui je dois parler de mes états d’âmes envers Cian. « C’est dommage... Que lui et toi... Vous ne vous entendez plus à merveille. Je comprend, c’est de ma faute. Et je trouve ça regrettable, j’aurais préféré ne pas être la source de votre conflit. » Je l’étais devenue malgré moi au fond. Mais ce n’était pas ce que j’avais souhaité dès le début. Foutre la merde entre les deux, rendre tout ça plutôt compliqué et insupportable par moment. Je me dis que ce n’est peut-être pas le meilleur sujet de conversation à aborder. J’aurais mieux fait de m’abstenir même. Cela aurait peut-être été préférable oui.

Le petit déjeuner au lit. Je ne sais pas qui a eu l’idée la première fois, mais il était clairement un génie. Sauf que cela implique que quelque se lève et prépare le repas pour l’autre. Et dans ce cas, c’est de Pavel qu’on parle. En même temps, je voudrais bien lui en proposer un, mais je ne peux pas sortir de cette grange. « Bah écoute, je passerai dès que je me serai levé et puis, si jamais quand j'arrive t'es toujours au pieu, j'aviserai. » Ah ouais, alors il serait prêt à faire ça pour moi ? C’est drôle, parce que j’ai un peu de la difficulté à m’imaginer Pavel du genre à préparer le petit déjeuner pour les filles et tout. Je sais, ça ne semble pas son genre. Mais ça me plairait bien qu’il le fasse, je l’avoue. Et je lui souris donc, plutôt satisfaite de sa réponse. « Fais moi confiance, je vais lever le plus tard possible dans ce cas. » Je laisse mon rire envahir la pièce même si je suis plutôt sérieuse pour le coup. Ce n’est pas une offre qui se présentera plusieurs fois je pense. De toute façon, pour l’instant on ferait mieux de se concentrer sur le repas que nous avons devant nous et que nous devrons malheureusement manger avec nos mains. Ce n’est pas un drame, il y a des choses pire que ça dans la vie, et c’est plutôt cocasse comme fait. Et surtout, j’ai beaucoup trop faim pour attendre. Et le plat préparé par Pavel est totalement délicieux. Je me permet même de lui faire le commentaire qu’il est un homme à marier. C’est drôle, non ? « Ah bah le mariage est bien la dernière chose qui m'attire sur cette Terre pourtant. » Je secoue la tête, comme si j’étais déçue de ce qu’il vient de m’affirmer, alors que bien franchement, ça ne me dérange pas du tout. Et ça ne me surprend pas non plus. « Et pourquoi ça ? Enfin, je comprend, le mariage a plutôt une mauvaise image ces derniers temps... Mais bon, j’ai de bons exemples de mariages qui durent, c’est peut-être pour ça que j’y crois... » Probablement même. Puisque si je vivais au milieu de gens qui ont vécu le divorce, je n’aurais peut-être pas le même discours. Mais mes parents sont le parfait exemple de l’amour, tout comme le couple pour lequel je travaille. Et donc... Pourquoi ont parle de ça ? Ah ouais, c’est de ma faute. De toute façon, après m’être mis de la bouffe partout sur le visage, on change de sujet et parlons de mes visiteurs... Et j’aborde un sujet qui ne me semble finalement loin d’être une bonne idée. Parler de Cian en compagnie de Pavel est autant une mauvaise idée que de parler de Pavel en compagnie de Cian. Ces deux là ne s’aiment pas, c’est clair. Pourtant, j’en viens à trouver dommage que leur relation se soit détériorée de la sorte. J’ai bien l’impression que ce soit de ma faute, et je culpabilise tout de même face à tout ça, puisque c’était loin d’être mon intention. « De ta faute ? Attends tu plaisantes, t'y peux rien hein s'il est con. » Et voilà, à peine le sujet lancé que les insultes arrivent. Je soupire, bien que je n’ai aucunement un regard qui le réprimande. Si je lui ai parlé de tout ça, c’est que je voulais connaître son opinion. Et bon, il a beau dire que ce n’est pas de ma faute, j’ai toujours le sentiment que ce l’est quand même. « Non mais... c'est un mec que je trouvais vraiment cool avant qu'il aille raconter de la merde sur mon dos, et surtout qu'il parte dans une sorte de psychose le persuadant qu'il est le seul type qui ait le droit de t'approcher ou de te trouver attirante. » Oui, mais faut aussi ne pas oublié que Pavel n’a pas commencé sa relation avec moi de la meilleure façon. Enfin, à mes yeux, et à ceux de Cian encore plus. La sorte de psychose est un peu poussé, mais je peux comprendre son point de vu. Je reste silencieuse, ne contestant pas ses paroles, attendant qu’il ait complètement terminé, ce que je n’ai pas l’impression qu’il y est. « Tu sais que je comprends toujours pas ce qui le pousse à se montrer aussi possessif alors que techniquement, tu lui dois rien. Ça t'étouffe pas, toi ? » Bon, là, je me sens un peu obligé de répondre. « M’étouffer... Non. J’ai été surprise au début, je l’avoue. Je ne comprenais pas trop son comportement envers moi... Et je lui ai dit. Je lui ai dit qu’il était un peu trop possessif et protecteur. Mais je n’arrive pas non plus à lui en vouloir pour un tel truc... Il ne fait pas ça méchamment, au contraire. » Je sais qu’il est sincère dans ses agissements. Mais oui, il est possessif et impulsif, mais voilà, je le lui ai déjà dit. Je suis franchement avec Pavel, comme il vient de l’être avec moi. De toute façon, je ne crois pas qu’il y a encore de la place pour les cachoteries entre nous, non ? Je ne sais pas vraiment. « J'suis pas ici pour me faire des potes de toute façon. Et je survis très bien sans ce lien qu'on avait avant lui et moi. » D’accord, c’est clair. Et il a le droit, même si je continue à croire que tout ça est dommage, pour le truc de ne pas vouloir se faire des potes... « Alors ça veut dire qu’en sortant d’ici, t’en auras plus rien à foutre de moi ? Que je ne serai que la fille qui fut ta partenaire dans une émission de télé-réalité ? » Je demande ça avec le sourire, puisque je ne suis pas réellement sérieuse, bien que finalement, sa réponse m’intéresse un peu.

« J'te souhaite de trouver le bon type à épouser alors. » Oui, c’est sur que c’est ce que je me souhaite aussi. Enfin, peut-être que je ne vais jamais me marier, je sais pas, on ne peut pas prévoir ce genre de truc de toute façon. Et je vois bien que Pavel n’est pas des plus à l’aise avec le sujet du mariage, c’est donc surement mieux si on passe tout simplement à un autre sujet. Sauf que bon, voilà que je parle de Cian et que finalement, la conversation se tourne vers quelque chose d’encore moins évident. Parler de Cian avec Pavel, ce n’est pas la meilleure idée du siècle, Nicola. Mais c’est fait, et je veux connaître son point de vu, je ne vais pas déplorer tout ce qu’il me dira, bien que mon regard sur le blond est bien différent que celui que Pavel lui porte. Cian est possessif. Je l’avoue, c’est vrai, il a raison, il l’est. Et je n’ai rien à cacher et je n’ai pas peur que Monroe en parle sur le prime, puisque j’ai déjà dit à Cian que je le trouvais beaucoup trop possessif avec moi. Mais est-ce que ça fait de lui une mauvaise personne ? Je ne crois pas non. Il n’est pas méchant. Il ne fait pas ça à tord. Et donc, ça ne me dérange pas plus qu’il ne le faut. Je ne me sens pas étouffer, pour le dit Pavel. « Si ça te convient comme ça... » Lui clairement, ça ne lui convient pas. Il n’est pas d’accord avec ce que je viens de dire. Mais je n’ajoute rien, puisque mon but n’était certainement pas de me prendre la tête avec Pavel. Non, pas aujourd’hui, je n’en ai pas envie. Et tout a si bien commencé, je n’ai pas envie de briser et ruiner ce moment que nous avons lui et moi aujourd’hui. Il me dit qu’il n’est pas ici pour se faite des potes, et voilà que je ne peux m’empêcher de réagir. Parce que soudainement, je me demande s’il voudrait bien me revoir après l’aventure. Ce qui est dans longtemps. Y’a le temps de se passer une tonne de choses d’ici là, je le sais, mais je cherche à avoir une réponse, simplement parce que ça m’intrigue. « Euh je pensais pas que toi, tu voudrais garder le contact. » J’hausse les épaules, c’est vrai qu’on en a jamais discuté, mais ce n’est pas impossible comme possibilité. « Je ne vois pas pourquoi je ne voudrais pas. » Avant, je n’aurais pas dit la même chose, mais maintenant. Pourquoi pas. « Mais faut voir, j'en sais rien, il est trop tôt pour le dire. » J’hoche la tête, parce qu’au fond, il a raison. Il est bien trop tôt pour savoir une telle chose, je ne sais pas exactement ce qui m’a poussé à lui demander ceci. « Faudrait déjà que personne ne vienne s'y opposer, si tu vois ce que je veux dire... » Oui je vois très bien ce qu’il veut dire, qu’il ne s’inquiète pas avec ça. « Oui, je vois. Et non ça n’arrivera pas. » Je reste quand même assez grande pour savoir qui je vois quand même. « Pour toi on est des potes alors ? » Ah ouais. Sa question me surprend. C’est vrai que c’est à cause de ce qu’il a dit que je lui ai posé cette question. Mais bon, voilà que je ne sais plus quoi lui répondre moi. J’ouvre la bouche, puis la referme. C’est pas évident. « Euh... Je... » Oui, c’est bon, à cette vitesse, je vais réussir à faire une phrase avant la fin de la journée. « Je veux qu’on soit amis... ça c’est sur... Je sais que ton comportement à changé à mon égard, et j’apprécie tellement ce nouveau Pavel... J’aime passer du temps avec toi, je trouve qu’on s’entend plutôt bien finalement, et c’est libérateur. » Ça fait du bien. Sauf que bon, je ne répond pas à sa question. « Tu veux... Je... Je crois qu’on est ami. Oui. » Vaut mieux être franche. Ça n’enlève pas l’attirance que j’ai pu éprouver pour lui... Mais bon, je me casse la tête avec toute cette histoire. Et je ne veux pas me faire reprocher de jouer avec lui comme s’il était une poupée. Parce que je le considère finalement trop important à mes yeux pour agir de la sorte. Il mérite mieux que ça, même s’il ne me croirait peut-être pas si je lui disais.