Si il y avait bien une chose à laquelle j'étais habitué, c'était bien le fait d'être indépendant. Depuis tout petit, j'avais appris à faire les choses par moi même, et même si j'étais tout de même pas mal maladroit dans mes moindres mouvements, il était certain que j'avais toujours été plus ou moins débrouillard. Ainsi, il n'avait suffit qu'à ma mère de m'apprendre les bases de la cuisine pour que j'apprenne par moi même, réalisant maintenant des recettes que la plupart avaient encore bien du mal à assimiler. Il faut dire que n'ayant pas de réel emploi, seulement des activités, j'avais depuis la mort de mes parents eu tout le temps du monde pour me perfectionner dans le moindre domaine. Et si mon apparence chétive arrivait à tromper plus d'une personne, j'étais un véritable perfectionniste, pouvant passer des heures à rectifier ne serait-ce qu'un seul trait de crayon, ou un pli sur une chemise. C'était un défaut comme une qualité, je supposais, puisque cela pouvait effrayer plus d'une personne. Mais moi, j'avais appris à vivre avec, enfin, je n'avais pas trop le choix de toute façon. Réveillé vers neuf heures du matin, on ne pouvait clairement pas dire que j'avais rempli mon quota de sommeil, puisque je n'avais du dormir qu'une poignée d'heures, étant habitué à me coucher assez tardivement. Et c'est en m'habillant, que j'avais finalement remarqué que pas mal de mes vêtements n'étant plus utilisables, il était temps pour eux de prendre un bon petit coup de neuf. J'avais donc rassemblé les infortunés dans ma panière avant de me diriger vers le cellier, où je croisais Judith. Pour tout vous dire, je ne la connaissais pour ainsi dire pas, mais elle n'était clairement pas de celles qui me dérangeaient ici. « Bonjour, je commençais à croire qu'il ne restait plus que moi dans le château. » un léger rire s'échappa de mes lèvres, alors que je déposais ma panière au dessus de l'une des machines, notant du regard la culotte qu'elle avait entre les mains. Hm... ouais, j'allais éviter de la fixer, hein. « Crois moi, vu les ronflements auxquels j'ai assisté, on est bien loin d'être seuls. » c'était une véritable symphonie dans ma chambre, parfois. Et pas une des meilleures, hein, qu'on se le dise. Ouvrant la machin pour commencer à y glisser mes affaires, la candidate ne tarda pas à reprendre la parole « Et dire que certaines personnes croient encore à l’émancipation de la femme. » jetant un coup d'oeil dans sa direction, je finis par admettre, après avoir observé certains des vêtements qu'elle avait devant elle « Ah... donc je suppose que cette chemise n'est pas à toi ? Enfin... remarque, vu la taille, c'n'est pas bien compliqué de deviner à qui elle appartient. » il n'y avait qu'une personne aussi hm... volumineuse. Ou aussi incroyablement taillé. Autant vous dire que je devais nager là dedans, moi. « Comment vas-tu ? » « Hm... eh bien, je crois que je vais être bon pour une petite sieste cette après midi, et que selon mon horloge interne, il doit probablement être minuit, dans mon monde... je dirais que ça va plutôt bien. » finis-je par avouer en un sourire avant de lui retourner la question. « Et toi ? J'espère que ton partenaire fait d'autres choses pour toi, et que tu fais pas tout le travail, ce serait pas très cool. » moi j'avais de la chance, l'histoire de l'émancipation de la femme ne s'appliquait pas dans mon couple.