Je flâne ça et là, à la recherche d'une quelconque distraction. Mes journées se résument que par trois activités principales. La peinture, la promenade et la lecture. Contrairement à mes pairs, je vaque à des occupations plus silencieuses. Hélas, je m'ennuie à cet instant et j'essaie de trouver de quoi me distraire cet après-midi. Je fuis la compagnie des autres, préférant m'isoler dans mon coin. J'arrive dans la cuisine par le plus grand des hasards. Je pioche dans le corbeille à fruits, des figues. Ce sont des fruits de saison. Faire de la confiture, pensai-je. L'idée est excellente. J'ai noté la recette dans mon carnet, je crois. Après une brève visite dans la chambre, je retrouve ce fameux carnet et rejoins la cuisine. Je sortis des placards les ustensiles nécessaires pour la préparation. Je vérifie sur mon carnet que j'ai tous les ingrédients. Du sucre, du jus de citron, des figues mûres de préférence. Je lave ces dernières, les ébouillantes et les sèchent. Je les mets dans une casserole, puis ajoute le sucre et le jus. Je mélange et y incorpore un peu d'eau. J'entends des bruits de pas derrière moi. Je croise le regard de Aliénor. Je l'accueille, un sourire en coin. Elle tombe bien. - Goûte-moi ça. Quand elle arrive à ma hauteur, je lui tends une cuillère à soupe de confiture de figues encore chaude. Je reviens vers la gazinière et continue à touiller le mélange qui boue dans le récipient. Je baisse légèrement le feu, puis retourne près du plan de travail et barre sur le papier jaune l'avant-dernière étape de la recette. - Crois-tu que je dois rajouter plus de sucre ? Je referme doucement mon carnet à recettes et le met de côté pour l'heure. Je la dévisage, dubitatif en attente de son avis concernant cette confiture  que j'espère réussie. Sinon, j'aurais fait tout ceci en vain.

Quand je m'ennuie, je bois. Ça occupe. Et puis ça me donne l'impression de faire quelque chose de bien pour mes reins. Bon, ne vous faites pas d'idées non plus, mon foi n'a rien à craindre, il est rare que je boive de l'alcool – je préfère le thé, le rooibos ou les infusions. Des boissons qui n'ont que des effets positifs en somme (quoique j'ai lu quelques articles tendant à démontrer que le thé n'a pas que des vertus et qu'en surconsommation il peut entraîner des effets plutôt désagréables, mais tout est mauvais quand on en consomme trop, non ?) car l'idée de me bousiller la santé me répugne. Mon corps, c'est mon temple, mon sanctuaire, alors je ne lui fais pas ingérer n'importe quoi. Bref, comme bien souvent, mes pas me guident naturellement vers la cuisine ; j'ai l'intention de me préparer un thé à la menthe. Mais une fois entrée, je remarque rapidement la présence d'Orson et me dirige naturellement vers lui. Il a l'air de préparer quelque chose. Ça aiguise ma curiosité, forcément. J'ai à peine le temps de jeter un coup d'œil à sa préparation dans la casserole qu'il me tend une cuillère que je saisis aussitôt, enthousiaste et un peu méfiante à la fois (plus vis-à-vis de la température qu'autre chose, Orson n'ayant pas l'air de me jouer un sale coup). Je lui rends sa cuillère, me pourléchant les babines. « Hum… Bon. » est tout ce que je parviens à dire pour commencer. « Figues ? » Décidemment, je suis bien concise aujourd'hui (je ne sais pas ce qui me prend, ce n'est pas dans mes habitudes). Je m'avance un peu, jetant un coup d'œil en biais à son carnet (de recettes ?) et pose une main sur le plan de travail sur lequel je prends appui, observant mon camarade qui s'active aux fourneaux. « Je dirais que c'est suffisamment sucré comme ça, mais je sucre toujours très peu tout ce que je peux cuisiner, alors je ne sais pas si on peut se fier à moi sur ce point-là. » je précise avec un demi-sourire, mon avis étant à nuancer. Je me sors une tasse, et me dirige vers la bouilloire. « Tu aimes bien cuisiner ? » je demande ensuite, toujours aussi curieuse.