On a de la chance que l'aventure se passe à Hawaï, ça aurait pu être pire, mais pas mieux, je crois. En plus c'est la première fois que l'émission se passe sur cette île, bon, c'est aux Etats-Unis et certaines saisons s'y sont déjà déroulées, mais Hawaï c'est un peu un état à part je trouve. Donc voilà, je suis juste super heureux qu'on n'ait pas atterri dans n'importe quel patelin paumé où il faut toujours moche. En même temps c'est Fake Lover, ça a un certain standing il me semble. La preuve, j'ai été pris, Jasmine aussi, ça veut bien dire qu'il prenne pas n'importe qui pour les emmener n'importe où. Dès que je me ferais éliminer, ou après mon éventuellement victoire, soyons optimiste, je pense que je resterais quelques temps sur l'île pour la visiter rapidement, faire le tour des plages, des bars brancher pour draguer si je me suis pas trouvé une nana dans ce jeu. J'aurais bien mérité quelques vacances après plusieurs semaines d'enfermement, je pense. Et puis comme ça mon père pourra pas m'étriper tout de suite et me gâcher mon bonheur, à moins qu'il débarque à l'improviste à Hawaï mais c'est pas son genre de faire des surprises, certes, ce serait une mauvaise surprise mais ça lui ressemble quand même pas. En tout cas, je peux déjà profiter de pas mal de choses : le soleil, la plage. Tout ça m'avait un peu manqué, parce qu'en étudiant à Madrid j'étais éloigné de la mer et puis je passais tout monde temps dans les bouquins, des salles de classes, ou alors j'allais à Paris, New-York ou Londres pour assister à des soirée branchées et revenir en Espagne claqué, obligé de sécher pour rattraper le sommeil perdu et donc dormir le jour sans plus trop voir le soleil. C'est pour ça aussi que j'adore être ici, j'ai pas d'échappatoire au quotidien parce que ce jeu c'est un échappatoire à lui tout seul alors forcément je vis l'instant présent et je profite de ce qu'on met à ma disposition. J'arrive au niveau de la plage, je pense être le seul à me promener à cette heure-ci, le soleil est sur le point de se coucher et je pense pas trouver grand monde. Pourtant si. Il y a une brune sur le sable. Je m'approche un peu et me rend vite compte que c'est la starlette. Je souris. Elle me dit de me dépêcher, que ça va bientôt commencer. J'arque un sourcil. « T'as jamais vu de coucher de soleil ou quoi ? » Non mais je sais pas, on dirait en tout cas. Mais j'imagine qu'on peut pas se regarder le nombril toute la journée et contempler un coucher de soleil en même temps, à moins d'arriver à faire prendre une direction différente à chacun de ses yeux. Si je rate le début du spectacle au pire j'aurais qu'à revenir demain, ce sera le même. Bon pas exactement, mais à quelques détails près, on va pas chipoter. Et puis j'ai déjà vu le soleil se coucher un bon paquet de fois, une de plus une de moins, ça va pas changer grande chose. Je m'assois finalement à côté d'elle. « Ça doit pas t'arriver souvent de te retrouver seule comme ça. » Moi non plus d'ailleurs, même quand je suis dans mon appartement à Madrid il y a toujours Pilar, la bonne à tout faire, ou Manuel mon chauffeur, pas celui que j'avais en Irlande, lui je le connais depuis que je suis gosse et il est parfait mais il voulait pas venir avec moi pour les castings, sa mère était malade ou une excuse dans le genre. Mais donc d'habitude j'ai toujours au moins quelqu'un à qui parler, que je connais, alors que là, bah je me sens un peu seul vu que je connais pas grand monde. C'est un peu le retour à la case départ, mais bon, j'ai jamais eu trop de mal à me sociabiliser, donc ça devrait aller, du moins je l'espère, j'ai pas l'intention de passer toute mon aventure tout seul comme un con. Remarque, j'ai déjà plutôt bien sympathiser avec Jasmine, il me semble, c'est plutôt pas mal.

Elle a plus tellement l'air d'une starlette égoïste d'un coup la Jasmine, plus d'une fille un peu niaise en admiration devant un coucher de soleil. C'est vrai que c'est plutôt beau mais bon, c'est pas le film du siècle à ne surtout pas raté. Le soleil se lève et se couche tous les jours, c'est pas exceptionnel, mais bon j'imagine qu'elle a pas le temps de souvent en voir, vu le train de vie qu'elle doit mener. Moi non plus, j'en vois pas souvent, à par quand je tombe par hasard sur photo du genre sur les réseaux sociaux, mais c'est pas pareil d'en voir pour de vrai. C'est mieux de voir ce spectacle de la nature pour de vrai. C'est beau. M'enfin bon, Jasmine est plus intéressante quand même. Elle m'avoue que ça fait longtemps qu'elle a pas pris le temps de regarder dehors. Ouais, tu m'étonnes ! Elle est toujours sur son portables, en train de se prendre en photo ou se regarder et se complimenter elle-même. Mais bon, on est bien là, je ferais mieux de rien dire si je veux que ça dure. Je m'installe donc à côté d'elle et lui fais remarquer que la solitude doit être un concept un peu nouveau pour elle. Elle me confirme ce que je pense avant de me dire que moi non plus je dois pas avoir l'habitude. « Non, mais je m'adapte vite. Et puis je trouve pas ça désagréable la solitude, tout compte fait. » Que je réponds l'air de rien. Comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné. Bon, à l'heure actuelle, je suis plutôt bien accompagné donc ça va. La brune me demande si j'ai d'autre employé à part un chauffeur de merde. « Pff. Non mais lui je me suis chargé de le faire virer. Quel minable. » Que je commence à dire en balançant la tête en arrière. « Normalement c'est Carlos mon chauffeur, mais il a pas pu m'accompagner en Irlande et puis sinon j'ai une bonne, Pilar, c'est un peu comme une mère pour moi vu que c'était ma nourrisse avant. » Ouais, puis quand j'ai grandi et que j'ai quitté le nid, comme elle était triste de me voir partir et qu'elle allait surement se retrouver sans emploi bah je lui ai proposé de venir avec moi à Madrid et elle a pas pu dire non, elle s'inquiétait pour moi avant même que j'ai passé la pas de la villa de mon père. Je sais pas trop pourquoi j'ai dit que Pilar était comme une mère pour moi, Jasmine doit s'en foutre et me trouver minable de lui parler de ma vie. Enfin, elle a l'air dans une période sympathique donc autant en profiter. J'ai jamais eu trop de personnel à part ces deux-là, je les connais depuis que je suis gamin, ils étaient employé par mon père avant mais comme ils sont un peu comme des parents de substitutions bah ils sont venus avec moi, la vie est plus tranquille avec le fils que le père, en plus, il parait. « Et toi, t'as combien de personnes à tes pieds ? » Je suis curieux de savoir. Elle en a surement des tas, beaucoup de menteurs et de profiteurs je parie. La starlette évoque ma partenaire. Elle la trouve jolie. Putain, qu'est-ce qu'elle a aujourd'hui à être aussi gentille ? Je la regarde de travers quelques secondes. « Si je suis déçu, c'est toi que je voulais. » Autant être honnête,  je voulais être avec Jasmine, point barre. Elle est belle, égoïste sur les bords, superficielle mais gentille quand on est du même milieu qu'elle et je suis sûre que derrière la masque de la starlette se cache une fille super, mais encore faudrait-il qu'elle la laisse sortir. Enfin, je suis mal placé pour juger.

Je me suis toujours vite adapté à mon environnement, alors même si ça me fait un peu bizarre de ne plus avoir personne à mon service pour me faire mon petit déjeuné le matin ou repasser mon linge, je crois que ça va aller, je vais m'y faire, il n'y a pas de raison. Pour Jasmine j'ai l'impression que ça risque d'être plus dur, mais comme moi elle devrait arriver à se faire à ce changement d'environnement, ou d'entourage en tout cas. En parlant d'entourage, on en vient à mentionner notre personnel. Un sujet plutôt banal pour des riches mais qui peut s'avérer plutôt ennuyeux et prétentieux pour les gens de la classe moyenne, dommage pour eux mais tout le monde ne peut pas appartenir au groupe social dominant, ça ne serait pas drôle pour nous sinon, on aurait personne d'inférieur à nous et donc personne à employer, logique. On parle vite fait de mon chauffeur d'Irlande, qui était nul, mais sans qui je n'aurais peut-être jamais rencontré Jasmine ce jour-là, dans le parking. Enfin, remarque, comme je suis pris dans le jeu on aurait bien fini par se croiser. Je lui dis donc que je l'ai fait virer, ce qui est vrai, j'allais pas laisser d'autres personnes se faire avoir quand même, je suis un mec responsable, moi. La remarque de la brune me fait rire. Ouais, elle a raison, j'aurais dû voir que c'était qu'un nul ce type, mais j'ai tout fait dans la précipitation aussi, vu que mon chauffeur habituel pouvait pas m'accompagner. Je lui parle donc un peu des gens qui sont à mon service, des gens fidèles que j'apprécient, puis je lui demande combien elle a de larbins, à peu près, je demande pas le nombre exact, j'imagine que ça doit être compliqué de compter. Elle commence à me dire qu'elle a le monde à ses pieds. Je souris. Pourquoi ça ne m'étonne même pas qu'elle dise ça ? En vrai elle sait pas vraiment, elle sait juste qu'elle les paye bien. Je souris à nouveau. Ouais, de toute façon j'imagine qu'elle s'en fout un peu, elle doit avoir une sacrée fortune. Moi aussi remarque, mais elle est surement moins importante, je suis que le fils de quelqu'un. Jasmine me parle de Becca. Ah, celle là. Pff. Je suis tellement frustré de ne pas avoir la starlette pour partenaire. Je le lui fais d'ailleurs savoir. Elle me demande alors si c'était vraiment pour l'avoir comme partenaire ou juste pour dormir avec elle. C'est surtout la seconde option, mais je préfère pas le dire. « Les deux. » Bah ouais, tant qu'à faire, autant lié l'utile à l'agréable. Enfin, utile, c'est pas sûr parce que vu son caractère et sa manière de se comporter avec les gens de classe inférieure elle risque de se faire vite nominer, après le public la soutiendra surement vu le nombre de fans qu'elle doit avoir, mais si j'avais été avec elle, n'étant absolument pas connu pour ma part, j'aurais eu vite fait de sortir. Mais bon, mieux vaut que je ne dise rien à ce sujet, elle pourrait mal le prendre et me planter là, devant le coucher de soleil comme un con. Elle me met ses lunettes sur le nez et me dit que je suis mignonne. Je souris encore, passant une main dans mes cheveux. « Je sais, merci. Mais elles te vont mieux à toi, je trouve. » Je dis ça mais je me suis pas vu avec, si ça se trouve elles sont mieux sur moi, j'en sais rien. Non mais je vais pas me la jouer mec amoureux de son reflet du genre narcissique et tout, j'aurais l'air d'un gros naze, je crois. Puis Jasmine me dit qu'elle est très bien avec Dior. Je sais pas trop quoi lui dire. Tant mieux pour elle. Je fais une espèce de petite moue, puis je pense à un truc un peu marrant et mon visage est éclaircit par un nouveau sourire en coin. « Dior c'est le nom du chien de ma voisine. » Voilà, c'est dit. Je sais pas si ça va la faire rire la starlette vu que c'est sa pote l'autre méga pétasse mais moi je ça drôle en tout cas.

Notre conversation me parait tout à fait normale, à moi. Deux riches qui parlent de leur employés, rien de plus naturel, il me semble. Mais on ne va pas trop s'étendre sur le sujet non plus, on assista à un magnifique coucher de soleil, autant en profiter pour parler de...de lunettes, tiens. Jasmine me met sa paire devant les yeux, pour na pas les voir, peut-être. Il faut dire que je dois surement lui faire un peu d'effet quand même, vu que je lui ai dis que je la voulais elle comme partenaire et pas l'autre rousse. D'autant que j'ajoute que je la voulais pour partenaire et pour dormir avec elle, les deux quoi, tant qu'à faire, même si l'un m'intéresse sans doute un peu plus que l'autre. Elle me dit que je suis mignonne avec ses lunettes, ce à quoi je réponds que je sais, mais qu'elles lui vont mieux à elle. C'est normal puisque c'est une jolie fille, qu'elle dit. Je souris. C'est vrai ce qu'elle dit là, mais puisqu'elle se compliment elle-même je n'ai pas besoin d'en rajouter, j'imagine. Alors je ne dis rien jusqu'à ce qu'elle évoque Dior. Moi dans ma tête j'ai pas encore capté qu'elle s'appelait comme ça l'autre pimbêche, du coup je vois immédiatement la tête du yorkshire de ma voisine et j'en fais part à Jasmine, qui se met à rire. Soit elle trouve vraiment ça drôle, soit elles sont pas aussi amies qu'elles en ont l'air, ou les deux peut-être. Enfin, deux filles dans ce genre ne peuvent pas être réellement amies. Elles doivent être constamment en compétition pour savoir qui est la plus belle. Finalement, la brune propose qu'on aille se baigner. J'ai bien cru qu'on arriverait jamais à ce moment de notre rencontre sur la plage. Elle se déshabille. Hm. C'est plutôt alléchant à regarder. Surtout qu'elle est encore plus belle en bikini en vrai, qu'en bikini en photo. Ouais, parce que je me suis un peu renseignée sur elle après qu'elle m'ait raccompagnée dans sa limousine l'autre fois, et j'ai pas pu passer à côté de certaines photos, forcément. Bon, bah, je sais pas ce que j'attends pour y aller. Je me débarasse de ses lunettes que je pose sur ses vêtements. C'est qu'elles doivent être de marque, vous comprenez, donc j'aimerais pas les lui rayer. Au pire je lui rachèterais une paire une fois qu'on sera sorti. J'enlève mon haut et mes tongues, je suis en short de bain depuis ce matin, je suis un mec prévoyant, je me suis dit que vu l'endroit il valait surement mieux passer sa journée en maillot. Donc je n'ai plus qu'à m'élancer dans l'eau à mon tour. Elle est froide, mierda ! Mais je m'y fais vite. J'ai envie de jouer les gros con d'un coup. Je le fais ? Je le fais pas. Allez, je le fais. Jasmine a plongé la tête sous l'eau et je suis pris d'une irrésistible envie de l'obliger à y rester plus longtemps, pas beaucoup plus non plus, j'ai pas envie de tuer une popstar et qui plus est une des filles avec lesquelles je m'entends le mieux, mais j'ai bien envie de la faire un peu flipper. Donc je l'empêche de sortir de l'eau pendant un petit instant, quelques micro secondes. « Oh, désolé. Je t'avais pas vu. » Que je dis, un sourire aux coins des lèvres quand elle remonte enfin à l'air libre. Ah, j'aurais pas dû sourire, elle y aurait presque cru. Je crois qu'elle va s'en prendre à moi, maintenant. Est-ce que je dois courir ? Non, j'ai bien envie de la laisser se venger, ça peut être drôle.

Le temps de la baignade arrive enfin. Je me demandais quand est-ce que le coucher de soleil ou nos fabuleuses discussions allaient arrêter de l'intéresser. J'ai donc maintenant le droit de mater mademoiselle qui se déshabille bien gentiment, me permettant de m'en mettre plein les yeux. Je me mords la lèvre tellement je la trouve sexy, encore plus sexy en bikini qu'avec son petit short. Elle se détache les cheveux puis se met à courir vers l'eau. Là d'un coup, je me dis qu'elle aurait été géniale dans Alerte à Malibu, mais personne ne regarde plus cette série, à part mon père, je crois. J'ôte à mes vêtements à mon tour, ne restant plus qu'en maillot pour la rejoindre dans l'eau froid de l'Océan. J'ai l'habitude de l'eau, je sais qu'elle peut parfois être super bonne, limite tiède ou relativement froide, et là c'est plutôt le cas, mais ça arrive souvent que les eaux espagnoles soient à cette température, donc je ne vais pas me plaindre. Elle plonge. Ah, non, mais c'est pas une bonne idée de faire ça quand je suis juste à côté, je pourrais avoir des idées digne d'un psychopathe bien que je lui avais garanti que je n'en étais pas un, l'autre fois dans le parking. Comme un gros gamin, je lui maintient la tête sous l'eau jusqu'à me dire que c'est bon. Elle ressort presque fâchée pour de vrai, mais je crois qu'elle fait semblant. Elle dit que je suis taré, que j'aurais pu la tuer. Je souris comme un con. « Je t'aurais fait du bouche à bouche pour te réanimer, tu sais. » Bah évidemment. Je n'étais pas juste con, il y avait forcément une autre raison qui m'avait poussé à tenter de la faire perdre connaissance sous l'eau. Elle m'éclaboussa alors. Je gardais tout de même le sourire, me déplaçant un peu pour qu'elle ne puisse plus recommencer mais elle y parvint tout de même. La brune tenta alors de se venger en m'appuyant sur les épaules. J'avais trop envie de rire. Je ne suis pas très costaud mais je ne vais pas plier sous le poids d'un petit oiseau comme elle. Elle enroule ses jambes autour de ma taille comme si ça allait changer quelque chose. Je me décide tout de même à jouer le jeu, faisant comme si elle avait finalement réussi à me noyer. « Oh, non, mon dieu, je coule ! Au secours ! Je me n... » Je suis arrivé sous l'eau, pas moyen de continuer à parler, enfin je peux mais personne ne m'entend plus à présent, il me semble. Jasmine tient sa vengeance, elle peut être fière d'elle.