Yityish testait le trampoline. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est absolument pas habillée pour ce genre d’activité, mais elle s’en fiche foutrement de savoir que le jupon de sa robe se soulève à chacun de ses moindre bondissements. C’est ce qui se passe aussi à sa crinière blonde, détachée, sauvage. De toute manière, les caméras ont déjà vu bien plus d’elle que n’importe qui d’autre ici, assurément : ses culottes ont déjà été vu, portée ou non, tout comme ses soutiens-gorges et aussi carrément ses seins, autant parce qu’elle les a montré à Faust, qu’elle prend sa douche nue. Elle trouva ça bête de se doucher en maillot de bain, c’est absolument pas hygiénique et vive les petits microbes. Alors tout ça pour dire que voir un petit bout de chair à la caméra, qui n’aurait pas dû être vu, ne lui fait pas grand-chose. Elle est assez libérée pour ce genre de chose et assez ouverte d’esprit et bien dans sa peau pour s’en moquer. Elle ne va sûrement pas piquer un fard pour ça… Même si elle sait que depuis un moment, des petits yeux indiscrets sont en train de la regarder. Oui, elle a de grands yeux pour tout voir ; elle est trop forte. Titi pivote alors un peu sur le côté – en sautant toujours – pour faire face à Archie, assis un peu plus loin. « T’as vu ! Je suis encore là ! » Qu’elle dit en écartant les bras et sautant en l’air. Elle fait référence évidemment aux nominations – mais bon depuis le temps il l’a bien remarqué ! - et au fait qu’elle aurait pu ne plus être là. Est-ce que ça lui aurait fait quelque chose à lui ? Elle ne sait pas bien, mais elle sait bien qu’il a dit qu’il l’aimait bien, Titi. Enfin il ne l’a pas dit comme ça exactement, mais elle l’a traduit comme ça dans sa tête. Elle, elle n’a pas eu honte de dire qu’elle l’aimait bien, qu’il embrassait bien et qu’il était beau – surtout ses yeux. Alors elle le regarde sans gêne, alors qu’elle ne fait que rebondir sur la toile du trampoline. La blonde ne sait pas pourquoi il est assis là, si c’est elle qu’il reluquait ou s’il attendait quelqu’un d’autre, mais elle part du principe que non, il est là comme ça. Elle lui fait un grand signe. « Viens ! Viens sauter avec moi !... » Elle se dandine. Elle rigole à ce qu’elle dit elle-même. Sauter… Forcément elle pense à mal… « … Je suis trop douée pour ça… ! » Qu’elle continue, en rigolant un peu encore.

Je n'aimais pas ce système de nominations et d'éliminations. Si ma soeur me l'avait expliqué un petit peu mieux, il aurait été certain que je n'aurais pas participé à cette aventure. A vrai dire, si elle m'avait tout expliqué de A à Z, je n'aurais même probablement plus jamais voulu entendre parler du sujet Fake Lover. Pourtant, je me plaisais bien ici, au final. Mais je restais contre le fait d'éliminer des candidats semaine après semaine. C'était inhumain que de briser les espoirs des gens de la sorte. Pourquoi sélectionner une trente de candidats si c'était pour les effacer de la liste les uns après les autres. Autant tous les préserver à la fin et annoncer le gagnant parmi eux. C'était peut-être une histoire de budget, qui sait. Oui, la production devait se faire un max' d'argent avec tous les sms entrants à chacune des nominations. Je n'osais même pas imaginer combien de personnes représentaient les vingt neuf pourcent qu'avait réuni Yityish. Probablement un paquet, d'autant plus lorsque l'on savait que l'émission était rediffusée dans trois pays. C'était assez énorme comme truc, non ? J'observais donc la candidate sauter sur le trampoline alors que je réfléchissais à tout ça. Je me demandais bien si une personne comme moi serait capable de réunir autant de personnes derrière elle. Ça me semblait improbable. Tellement improbable. « T’as vu ! Je suis encore là ! » avait alors dit la candidate tout en continuant ses bonds. Mon attention se reconcentra donc sur ses mèches blondes, virevoltantes de droit à gauche. « Bien sûr que t'es encore là. T'es pas prête d'aller nulle part de toute façon. » et puis, je me retenais bien de le dire, mais je n'avais pas non plus envie qu'elle aille où que ce soit. Oh ça non. Mais j'étais bien trop fier pour l'avouer. Je me souvenais vaguement de ce qu'elle avait dit lors du bilan de sa semaine. Apparemment, elle avait apprécié ma compagnie, et me trouvait fort séduisant. Enfin, c'est ce que j'avais retenu, mais ça n'était probablement pas ses mots exacts. « Viens ! Viens sauter avec moi !... » Me levant, je m'approchais donc du trampoline « … Je suis trop douée pour ça… ! » « Pour sauter ? » mes lèvres s'étirèrent en un charmant sourire alors que mes yeux détaillaient un court instant l'objet sur lequel elle rebondissait avant de reprendre la parole « Si je monte là dessus, toute ma réputation du beau brun ténébreux et sa part de mystère va s'envoler je crois. » donc est ce que ça en valait le coup ? Hm.

Titi attire vraiment l’attention d’Archie en lui disant qu’elle était encore là. Au cas où il ne l’aurait pas remarqué, mais c’est difficile de passer à côté d’elle quand même. Sa réponse la fait à la fois sourire et la gêne un petit peu, mais pas en mal, parce qu’elle comprend qu’il ne veut pas qu’elle s’en aille. C’est tellement gentil de sa part et vraiment trop mignon. Elle ne s’était pas trompée. Il est vraiment trop chou… La blonde ne peut s’empêcher de lui retourner alors : « Toi c’est pareil ! Jamais tu partiras… » Qu’elle dit en pointant son doigt vers lui, avant d’hausser rapidement les épaules. « Enfin si, mais à la fin ! » Elle se rattrape. Il va quand même s’en aller de là un jour. Elle veut tant bien que mal le faire venir sur le trampoline. C’est plutôt drôle. Il se lève, mais il ne vient pas tout sur le trampoline. Non, il reste devant, comme un papa qui surveille sa fillette, mais c’est un peu bizarre quand même… Alors elle insiste en disant qu’elle est douée pour sauter. Elle rigole parce qu’elle pense au double sens de la chose. Apparemment lui aussi, parce qu’il répète ce qu’elle vient de dire avec un sourire. « Et oui ! » Qu’elle répond, avec une moue innocente, les mains derrières son dos comme une enfant. C’est drôle, mais ça ne le fait pas venir pour autant. Au contraire, il se cherche une excuse là… Elle arrête peu à peu de sauter, rebondissant de moins en moins fortement jusqu’à s’arrêter. « Mais non ! Y’a rien qui peut s’envoler de là ! Tout est sécurisé ! » Elle parle évidement de la sécurité mise en place autour de l’attraction. Elle rigole. Non, vraiment, elle ne pense pas que sauter sur un trampoline pourrait le rendre ridicule et puis le ridicule ne tue pas. Elle court vers le bord pour sauter sur ses fesses, mais toujours tout en délicatesse. Elle est délicate Titi. Elle tapote la place à côté d’elle, en direction du beaaau brun ténébreuuuux. « J’sais pas ce que ça veut dire ténébreux en plus ! Viens ! S’il te plait ! » Elle tire sur sa main, le suppliant du regard. « Tu va voir c’est drôle ! Et je t’autorise à me tenir la main » C’est quand même un beau cadeau ? Elle, elle trouve… « Ca fait rêver quand même… » Elle lâche, en baissant la tête. Tristounette.