Nouveau mois. Nouveau départ. J’ai l’impression que le jeu commence maintenant. Ce n’est pas plus mal. Je vais dorénavant passer à la vitesse supérieure pour montrer qui je suis et dévoiler ma détermination. Je veux gagner ou du moins aller en finale. Il le faut sinon tout ça n’aura servi à rien. Greygoose n’est plus là à présent. D’accord. Il prenait trop de place de toute façon. A présent, j’ai UNE partenaire. Enfin. C’est tout ce que je demandais. Quoi que je suis quand même déçu. Ils m’ont vendu du rêve avec Medhi et je m’étais déjà fait des films quand à ce qu’il pourrait se passer dans la nuit avec elle et j’apprends qu’elle doit quitter l’aventure. Putain. C’est vraiment naze. A croire qu’elle faisait trop d’ombre aux autres candidates de l’hôtel. Tant pis. Du coup, j’suis à présent affilié à une nana plus âgée. Je me souviens plus de son prénom. J’sais qu’il ressemble à la chanson de Katy Perry : Roar. Et puis elle est dans ma team il me semble. Une équipe de mutant assurément. « T’es quand même plus sexy que Greygoose. » Oh elle était en train de s’endormir ? Tant pis, à présent, elle est pleinement éveillée. Elle n’aura d’autre choix de m’écouter et d’entendre mes conneries. « Je dors à poil, je ronfle et je bouge beaucoup la nuit. Un problème avec ça ? » Autant l’avertir histoire de bien la mettre dans le bain et qu’elle sache à quoi s’attendre avec moi. J’enlève aussitôt mon débardeur et mon short pour me retrouver en caleçon puis m’installer dans le lit à ses côtés.

Le prime s’était avéré plus mouvementé que prévu. Je savais bien que je connaîtrais le prénom de mon nouveau partenaire durant le prime, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il quitte l’aventure aussitôt mis en couple avec moi. Du coup, j’ai hérité d’un nouveau partenaire, que je connais déjà bien moins que l’éphémère Sloan. Surprise, donc. Je suis partie me coucher directement à la fin du prime, faut dire que j’étais complètement claquée, alors la rencontre en bonne et due forme avec mon nouveau partenaire attendrait le lendemain. Enfin, c’est ce que je pensais. Jusqu’à ce qu’il me réveille au milieu de la nuit. Il marmonne un truc, j’ai pas tout compris. Il est gentil, hein, mais cet idiot me réveille déjà au milieu de la nuit, et il pense que je vais comprendre ce qu’il me raconte ? Il me faut minimum une heure avant d’avoir les idées claires, hein. Je crois que si j’avais un peu plus d’énergie au réveil, il se prendrait une bonne claque. Tant pis, c’est ses parties qui morfleront dans les nuits prochaines. « Si t’as besoin d’avoir les bijoux de famille à l’air pour bien dormir, fais-toi plaisir. » Enfin, à poil pour moi c'est genre vraiment nu comme un ver, je sais pas si on a pas la même définition, mais dans tous les cas, je vais pas le priver d’une bonne nuit quand même. Et je m’en fous un peu, en fait, du moment qu’il vient pas se coller à moi. Là, ça risque d’être problématique. Je dors habillée pour ma part, désolée pour lui, hm. Et du coup je pense que je vais voir pour investir dans un pyjama hyper épais, s’il vient à s’égarer trop près de moi durant la nuit. Il ronfle en plus. Génial. « Pour le ronflement, je pense qu’une ou deux claques durant la nuit devrait te faire taire.  » En tout cas ça marchait avec mon ex. « Je bouge aussi, et je rends les coups, au plaisir. » Mes jambes vont définitivement être foutues après cette émission, merci Fake Lover. « Bon, c’est pas que t’es méchant, mais Morphée était bien sympa, lui, du coup je vais finir la nuit avec lui, si tu y vois pas d’inconvénients. » Et puis s’il en voit un, dommage. Sur ce, je me retourne pour reprendre ma position initiale, vous savez, celle que j’avais avant que monsieur décide de me réveiller. J’ai pas d’énergie là, faut pas trop m’en demander. Et s’il tient à discuter, il va se heurter à un mur, hein.

Je suis bien content de faire la connaissance de ma nouvelle partenaire même si elle n’est clairement pas aussi attrayante que Medhi qui n’aurait pas dû partir aussitôt. Je regrette vraiment ce qu’on a raté. Mais tant pis. Pour cette nouvelle partenaire que j’ai décidé de surnommer Roar car son prénom y ressemble d’après de lointain souvenirs, j’ai décidé de lui réserver autre chose. Le test de résistance psychologique. Je suis plus soft que je ne l’ai été pour Greygoose. Et je dois avouer être plutôt agréablement surpris par les réponses de Roar. C’est qu’elle a du répondant ! Bien évidemment, je déconnais sur mes dires. Je ne dors pas à poil, ne ronfle que très rarement et j’bouge pas trop la nuit. Ou peut-être que si, j’sais pas trop en fait. V’là que la demoiselle semble lasser de ma présence et souhaite dormir et rejoindre Morphée. « Il est pas aussi sympa que moi, je t’assure. Puis tous les matins en plus tu l’abandonnes lâchement alors forcément il est infidèle et va voir ailleurs. Non, je t’assure, tu ferais mieux de rester éveillé et d’écouter mes conneries. » Je tapote sur le bras de la candidate histoire d’enfoncer le clou un peu plus et au fond de l’empêcher de s’endormir. Ouais, c’est mon jeu préféré. J’adore réveiller les autres en pleine nuit. J’y peux rien, je trouve ça drôle. Et puis, c’est pas tant du sadisme que ça, je pourrai très bien les mouiller, les réveiller avec un mégaphone ou.. ouais, faut que je teste tout ça un jour quitte à me faire haïr. « Tequila ? » J’vois qu’elle pige pas, évidemment. Il faut tout leur expliquer à ces foutus candidats. Une bande d’assistés de la vie. « Ta boisson préférée, ce que t’as l’habitude de prendre quand tu vas au bar. » Oui, je suis en train de développer ce que j’appelle l’anticipation psychologique du consommateur. J’analyse un peu la personne qui se trouve devant moi et j’essaye de deviner quel alcool lui correspond le plus. Ça marche parfois, je bluffe des clients comme ça. Ou alors c’est parce que ces fameux clients sont bourrés et qu’ils disent n’importe quoi. J’sais pas trop. Je trouve que ma partenaire fait un bon cobaye. Faut bien qu’elle serve à quelque chose aussi.

On ne peut pas dire qu’il ne soit pas franc. Il met les choses au point dès le départ au moins. Il dort à poil, il ronfle et il bouge beaucoup. Il manquerait plus qu’il pète durant la nuit. Pour les coups, je suis parée grâce à mon premier partenaire, merci bien. Mais les ronflements, je suis pas sûre de les supporter. Toute manière, je me laisserais pas faire. Puis au pire il ira dormir sur le canapé. Sur ce, je suis bien motivée à me rendormir tant que je le peux encore, mais il semble pas être du même avis. Visiblement je ferais mieux d’être éveillée pour écouter ce qu’il raconte. « J’ai plus trop le choix de toute façon. » Il tapote sur mon bras. Il a réussi son coup. Je peine à me rendormir si on me réveille, autant dire que si le premier essai a échoué, je peux laisser tomber. Merci partenaire, vraiment. « Hm, sinon tu comptes me réveiller toutes les nuits ? Que je sache déjà si je me réserve un canapé ou pas, tu vois. » Parce que sinon merci les heures de sommeil en moins. Va falloir que je pense sérieusement à une vengeance digne de ce nom, il va morfler le pauvre. En plus d’être chiant, il a l’air d’être sérieusement atteint. Genre, il me balance tequila, comme ça, ni vu ni connu. Je comprends pas. C’est un concours ? Je dois répondre rhum ? Il m’explique finalement. Ok, donc il me réveille au milieu de la nuit, et il me parle boisson alcoolisée au bout de cinq minutes. Normal. « Vodka. » Que je réponds simplement. Il y était presque. « Et je pense que ça doit être ton truc aussi, je me trompe ? » Je sais pas pourquoi, je le vois bien avec une bouteille de vodka à la main.

Selon moi, on a pas assez discuté encore avec Rowan. Je le connais pas cette nana et je devrais passer la nuit à côté d’elle ? Bon, ça me dérange pas tellement. J’ai déjà « dormi » avec des inconnues. Ce qui me fait chier, en revanche, c’est que j’ai pas vraiment sommeil et j’ai pas envie de me tourner les pouces durant plusieurs minutes. Alors je décide de tenir éveillée ma partenaire pour qu’on puisse converser. Elle me demande si je compte faire ça toutes les nuits et si elle doit réserver un canapé. Je rigole légèrement. « Non, avec un peu de chance, ce sera occasionnel. Seulement les nuits où je m’ennuie. » Je sais, c’est vraiment égoïste de ne pas penser au sommeil des autres et tout ça mais en même temps, je m’en tape un peu, je la connais pas alors je peux me permettre de la faire chier de temps à autre. Et puis, logiquement elle devrait s’y habituer. Ouais, en quelques sortes, je vais l’immuniser et elle sera plus résistante si un jour elle vient à camper dans un endroit sauvage. C’est un mal pour un bien donc. Et puis, elle peut très bien riposter aussi. Pas sûr que ma réaction soit des plus agréables mais elle peut toujours tenter. Bref, j’inaugure une nouvelle conversation portant sur la boisson favorite de la candidate. Je l’associerai à la tequila comme ça. Mais non, visiblement, elle préfère la boisson russe. « J’aime bien mais non. Ricard. J’suis plus traditionnel, que veux-tu. » Pas sûr qu’elle connaisse l’alcool du sud de la France. En parlant de ça, je suis un peu en manque. J’ai l’habitude de me faire un apéro le week-end. Ici, j’trouve que les classiques. « T’es déjà allée en France ? » Ouais car c’est sûr, vu son accent parfait, elle n’est pas française.

Il est bien gentil, mais me réveiller au milieu de la nuit c’est pas la chose à faire. Me réveiller tout court, en fait. Mais je crois que je suis dans un bon jour, parce que ma main n’est pas encore venue à la rencontre de sa joue. Mais c’est à charge de revanche, bien évidemment, et j’attendrais la nuit où il dormira comme un bébé pour le sortir des bras de Morphée. Si je me suis pas endormie avant. Parce que s’il me réveille toutes les nuits, je risque vite d’être en manque de sommeil. À moins que je réserve un canapé. M’enfin, visiblement, il me réveillera que lorsqu’il s’ennuie. « C’est bon à savoir. » Traduction : tu vas souffrir mon gars, crois-moi. Voilà qu’il me parle de la boisson que je prends quand je vais dans un bar. Il s’est planté. Je suis plus vodka que tequila. J’ai une vraie passion pour la vodka, sous toutes ses formes, allant de la pure à la mélangée dans un cocktail. Même en cuisine, en fait. Je pense que ça doit être son truc aussi, je sais pas pourquoi, l’intuition féminine, sans doute. Qui s’avère fausse. « Ri-quoi ? Connais pas. » Désolée pour lui. Ça me dit vaguement quelque chose, mais très vaguement, quoi. « Non. Je suis jamais sortie des Etats-Unis. »  Je dois dire que c’est pas l’envie qui manque, mais l’occasion qui ne s’est jamais présentée. Et les moyens financiers, surtout. Entre ça et l’alcool inconnu dont il m’a parlé, je suppose qu’il est de France. Et son accent aussi, qui n’est pas américain. « Tu viens de quel coin de France, d’ailleurs ? »  J’y suis jamais allée, mais je connais quand même vaguement la carte du pays. « Et Fake Lover, c’est ta première expérience aux Etats-Unis ? »  Je lui retourne la question à ma façon. Je suis jamais allée en France, peut-être qu’il n’est jamais allé aux Etats-Unis avant l’aventure Fake Lover.