nolene

Je dois absolument trouver Nolene. Je me suis levé ce matin avec quelque chose en tête, et ça ne peut pas attendre. Non, c’est le genre de chose que je dois faire aujourd’hui, que je dois lui dire aujourd’hui. Je fais un détour par la cuisine pour attraper quelque chose, avant de me rendre à la salle de vidéo-surveillance. C’est la meilleure façon de repérer quelqu’un ici, après tout. Et c’est maintenant chose faite, je n’ai pas de difficulté à trouver la jolie blonde sur les écrans, n’attendant plus une seconde pour aller la rejoindre près de la piscine. Elle est là, comme prévu, et mes lèvres s’étirent en un sourire lorsque je m’approche de la candidate. « Ah Nolene, je te cherchais ! » J’annonce ma présence, m’installant à ses côtés. Je dis ça comme si j’avais parcouru toutes les pièces pour finalement la trouver. « J’ai vraiment un truc à te dire... Et... Ok, c’est un peu gênant. » Je baisse les yeux, souriant timidement avant de la regarder à nouveau. J’ai l’air d’un gamin de cinq ans en ce moment. « Je sais qu’on ne se connait pas beaucoup et, tu vois lorsque je te parlais de Babou dimanche, sur le prime, de l’histoire de plus qu’une relation amicale... Et bien en fait... » Ok, Ben, vas-y, arrête de tourner autour du pot. « Je craque pour toi. C’est avec toi en fait, que j’aimerais d’une relation plus qu’amicale... Je crois que j’ai eu un coup de foudre. T'es belle et intelligente et... » Je la regarde sérieusement, venant même déposer ma main contre la sienne, voulant rechercher un certain réconfort de sa part, espérant qu’elle n’allait pas la retirer tout de même. Non mais ça en prend du courage pour faire un truc du genre. J’espère qu’elle s’en rend compte. « Je t’ai même apporté un cadeau. T’es pas obligé de l’accepter, mais ça me ferait vraiment plaisir. » Je sors le paquet que je cachais derrière mon dos depuis le début, le lui offrant, le regard presque suppliant. C’est tellement un beau cadeau en plus, elle ne peut pas ne pas l’accepter. Puisque mon cadeau n’est autre qu’un... poisson frais. Oui, un poisson. Un beau et bon et odorant poisson.

J’ai particulièrement hâte de voir la réaction que Nolene aura lorsqu’elle entendra ce que j’ai à lui dire. Parce que je me doute qu’elle sera surprise. En même temps, ce n’est pas tous les jours qu’un mec débarque pour dire qu’il est fou d’amour pour quelqu’un après seulement quelques semaines. Et justement, elle ne sait pas quoi dire, elle semble un peu sous le choc de cette surprenante déclaration. Non mais en plus, elle n’a pas encore vu le cadeau que je lui réserve. Je retire temporairement ma main de la sienne pour lui offrir un de ces cadeaux ! Un beau poisson. Je semble si sérieux, pourtant je suis à deux doigts d’éclater de rire. Mais c’est lorsqu’elle laisse échapper un léger cri que je n’arrive plus à me contrôler. C’est qu’elle est expressive sur le coup. Ça va, ce n’est pas si dégueulasse que ça, non ? « Mais ça ne va pas dans ta tête ? » Ohoh, visiblement, elle ne semble pas la trouver très drôle, ma petite blague. « T’aimes pas le poisson ? » Je demande, l’air de rien, alors que je ne cache plus mon air amusé. « Je n’aime pas qu’on se moque de moi de cette manière. » Roh, mais voyons, il ne faut pas le prendre comme ça. Voilà qu’elle me dit de reprendre mon poisson, le lançant même en ma direction, celui-ci s’écrasant sur mon torse. Beurk, ça c’était pas nécessaire. C’est qu’elle ne le prend vraiment pas bien. Je pensais qu’elle trouverait ça drôle. « Nolene... »Je m’approche d’elle alors qu’elle est debout, me faisant face. « Nolene, c’était une blague ! Un poisson d’avril. » Oui, nous sommes le premier avril. Je voulais lui faire croire que j’étais totalement amoureux d’elle, et ensuite, qu’elle comprenne que je la faisais marcher en voyons mon fameux cadeau. « Allez... C’était un peu drôle, non ? Pas juste un peu ? » Je lui fais les yeux doux, alors que mon sourire est toujours aussi grand, En attendant, moi j’empeste le poisson. Je vais peut-être me baigner finalement, vu que je suis ici. Mais avant, je vais m’assurer de ne pas avoir froisser la blonde. Ça serait idiot de me l’avoir mit à dos pour une petite plaisanterie.