With AUSTIN

Depuis le début de la semaine, j'avais pris pour habitude de ne plus dormir dans le lit que je partageais avec Cassandre. Je n'avais rien contre mon partenaire bien au contraire seulement la majorité des lits de la chambre étaient libres et puis je voulais lui laisser tout le loisir de le partager avec quelqu'un d'autre s'il le désirait sans que je sois un poids pour lui. Et puis de mon côté c'était la même chose, si jamais pour je ne sais quelle raison Franz souhaitait me rejoindre au beau milieu de la nuit, il n'y aurait rien qui pourrait ne l'en empêcher. C'est ainsi que ce soir encore, j'avais rejoins un lit qui avait perdu ses occupants, me l'appropriant pour la nuit. J'avais accumulé un tel manque de sommeil que je n'avais pas tardé à m'endormir même si je n'avais pas dormi seule depuis mon arrivée dans l'aventure. Alors que je somnolais déjà, je sentais quelqu'un se faufiler sous les draps sans que je ne réagisse pourtant même si j'ignorais de qui il pouvait s'agir.

Les bras de l'inconnu ne tardait pas à m'encercler, il avait froid si bien qu'un frisson me parcouru l'échine. Dès lors qu'il était collé à moi, je n'avais pas tardé à reconnaître Austin, il restait silencieux seulement sa façon d'être contre moi, son parfum, je n'avais aucuns doutes. Je me rappelais de m'être faufilé jusqu'à ce son lit il avait quelques temps de cela, lorsque j'allais mal et que j'avais besoin d'un ami sur qui me reposer. Je mourrais d'envie de lui demandait ce qui ce passait, seulement le silence était parfois indispensable, puis j'avais quelque doutes quant à sa venue. Seulement des tas de choses entraient en compte ce soir, le baiser que nous avions échangés lors du réveillon du jour de l'an, ma relation déjà très compliqué avec Franz, Cassandre, Alice et tout ce qui en découlait. Néanmoins je restais immobile, fixant le mur qui se trouvait face à moi, je le sentais déjà s'endormir, son souffle ralenti s'écrasant déjà sur ma nuque.

Alors qu'Austin se serrait d'avantage contre moi je ne pouvais m'empêcher de repenser à la soirée. De la manière dont je l'avais traité, le snobant complétement à cause d'un stupide costume qui finalement ne m'importait pas tant que ça. De ma capacité à ne pas contrôler mes sentiments, ma jalousie qui m'avait finalement gâché la soirée. Je culpabilisais d'avoir agit comme je l'avais fait avec Austin qui finalement n'y étais pour rien; il s'endormait, je le sentais, ainsi j'avais presque peur de me retourner pour ne pas troubler son sommeil. Seulement je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir lui parler, quitte à briser cette atmosphère apaisante dans laquelle nous nous étions retrouvés lui et moi, de la même manière que la fois précédente où les choses avaient failli déraper. « Austin ... » murmurais-je tandis que je frôlais son bras du bout des doigts de manière à l'empêcher de sombrer d'avantage.

Dès lors que j'avais entendu le son de sa voix, je m'étais retournée vers lui me serrant à nouveau contre lui afin de lui faire face. Je regrettais la manière dont j'avais agit et je n'aurais pas réussi à trouver le sommeil sans lui en avoir parler. Ne serait-ce que quelques mots, rien qui ne puisse briser ce cocon dans lequel nous nous trouvions. Ce qui en soit était particulièrement étrange comme situation. J'étais en quelque sorte étriqué entre plusieurs sentiments, mon amitié pour Austin - qui parfois s'ajoutait à l'attirance que j'éprouvais à son égard, ainsi que ma pseudo relation qui n'en était pas réellement une avec Franz. J'étais partagée et je culpabilisais sans réellement savoir laquelle des deux prenait le dessus ce soir, peut être un mélange des deux. « Je ... je suis désolée pour hier. J'ai été égoiste et jalouse j'aurais pas dut te laisser en plan, tu y étais pour rien. » murmurais-je avant de déposer un baiser sur ce que je pensais être sa joue, puisque dans le nuit, il était assez compliqué de distinguer son visage. Je me tapissais plus profondément contre lui, j'avais froid, ou c'est la sensation que j'éprouvais à ce moment là.

Austin avait toujours été une personne que j'affectionnais, et ce depuis le début. Et ce même après ses frasques au sein de la maison tandis que les autres les lui reprochait sans cesse. J'avais toujours été là pour lui, estimant qu'en tant qu'ami je me devais d'être là, et que je n'avais aucunement le droit de le juger, même s'il était évident que je ne comprenais pas tout bien au contraire. Ce soir encore j'avais été là pour lui, puisque sa présence me laissait présager d'un mal être. Le silence aurait du rester intacte puisque de toute évidence, il n'était pas venu me rejoindre à une heure pareille pour discuter. Austin rapprochait mon visage du sien, bien trop près à mon giût même si je ne bronchais pas, je guettais néanmoins sa réaction, tentant d'éviter l'irréparable. Sa révélation n'eus que pour effet de me faire monter le rouge aux joues, je bénissais ainsi le moment puisque la pénombre de la chambre jouait en ma faveur. Je ne savais pas réellement quoi dire, toujours plus ou moins gêné pour ce genre de déclaration. Seulement, j'étais touchée, c'était indéniable. « Merci. » murmurais-je puis je me redressais doucement afin de passer mes bras autour de son cou, le serrant contre moi puis embrassant une nouvelle fois sa joue. Les gestes ne valaient-t-ils pas milles mots ? J'espérais ainsi qu'il comprenne que j'étais touchée par ces paroles,

Allongé dans mon lit, je pensais à Sydney. Mains nouées derrière ma nuque, j'avais la curieuse envie de la rejoindre, ne trouvant véritable réconfort que dans ses bras, la nuit que nous avions passé vendredi soir me rendant curieusement nostalgique. C'est pourquoi je m'étais levé, allumant une lampe de chevet isolée pour constater qu'elle ne dormait pas dans ma chambre. Passant à celle d'à côté sur la pointe des pieds, n'ayant pas pris la peine de m'habiller correctement pour la jeune femme, je scrutais la pièce du regard, yeux plissés. Il me semblait qu'elle se trouvait dans un lit au fond de celle-ci, et je m'approchais aussitôt en silence, allumant la lampe de chevet derrière la bosse que formait la couette, me penchant à l'oreille de la jeune femme simultanément. En effet j'aperçus le visage de Sydney s'illuminer sous mes yeux, mais se fut surtout l'oreille à laquelle mes lèvres étaient presque collées qui me surprit. Je fronçais aussitôt les sourcils, me redressant en constatant que l'Irlandaise était enlacée au cou d'Austin plus qu'étroitement, trop étroitement même. Trop pour que cela soit innocent, du moins, et me rappelant que le jeune homme l'avait embrassé, je sentis mon sang ne faire qu'un tour.
Austin. Autant dire qu'une colère froide monta aussitôt du creux de mon ventre pour venir exploser dans ma gorge. Les poings serrés, je me retenais néanmoins de décoller une gifle au grand brun à lunettes, fusillant froidement du regard la candidate qui semblait moisir sur place.

Pardon, je vous coupe en plein élan peut-être? J'entendais des murmures, je pensais pas interrompre une future baise. Vous préoccupez pas de moi, je ne faisais que passer! Je me retournais pour partir, mais fis aussi volte face. Au fait Austin, félicitation tu t'apprêtes à fourrer le meilleur morceau de la maison.

En oubliant toutes mes résolutions sur notre relation à Sydney et moi, j'éteignais la lampe de chevet avant de finalement la renverser violemment sur le Français en espérant lui avoir au moins brûler la tronche, quittant la pièce comme j'étais venu, un peu plus bruyamment néanmoins. On ne m'y reprendrait pas à deux fois c'était certain.