Alors que j'étais sur le point de briser l'étreinte qui nous unissait, souhaitant reprendre une distance de sécurité évitant ainsi un quelque conque débordement avec Austin. La lumière de ma lampe de chevet fut allumée ce qui m'éblouissait, je clignais des yeux afin de m'habituer à la lumière sans penser à lâcher Austin, puisque j'étais bien trop préoccupé par l'identité de la personne qui se trouvait juste là. Merde ! C'était Franz qui me fusillait littéralement des yeux, je m'écartais aussitôt du danseur, peut être un peu violemment, ceci dit, comme s'il m'avait surprise en position compromettante. Ses mots cinglants me glacèrent le sang, non seulement il nous faisait une crise de jalousie mais en plus il me manquait cruellement de respect. J'étais à la fois en colère par les mots qu'il avait employé, en colère qu'il puisse faire preuve d'autant de jalousie et à la fois presque soulagée qu'il ne parvienne pas à réellement accepter notre petit marché puisque la vérité c'est que j'en étais incapable également, seulement je ne pouvais pas accepter qu'il me parle sur ce ton. « Franz, att... » Trop tard, il avait déjà quitté la pièce, je sautais du lit, jetant un regard furtif vers Austin que je n'espérais pas blessé, avant de quitter la chambre en trombe. Il était sur le palier, me tournant le dos, j'attrapais son bras pourtant certaine de me faire jeter. « Je peux savoir ce que tu nous as fait là ? C'était quoi ça ? Oh et puis " fourrer le meilleur morceau ? " J'espère que tu plaisantes ? C'est ce que je suis pour toi ? La fille que tu baises simplement pour te vider les couilles de temps en temps ? Parce que si c'est le cas, les nymphomanes avides de sexe, c'est pas ce qui manque ici. » J'étais énervée, je me sentais humiliée, blessée par ses propos, qu'il puisse croire que je m'apprêtais à passer du bon temps avec Austin et à la fois meurtrie par sa réaction, son attitude. Je luttais pour ne pas craquer, ne pas me mettre à pleurer, je voulais être forte, je voulais qu'il réagisse sans pour autant me rabaisser à des excuses puisqu'il faisait tout simplement fausse route. « S'il te plaît, ôtes moi d'un doute, c'est pas toi qui disait " restons légers, on ne s'est promis aucune exclusivité ? " oh et puis " tu es maîtresses de tes agissements Sydney, je n'ai rien à dire sur tout ça ? " Parce que excuses moi d'insister mais ça ressemblait plus à des reproches voir des accusations, dans la chambre, qu'autre chose. T'es jaloux Franz, t'es jaloux et ça crève les yeux, tu transpires la jalousie. C'est pas un reproche au contraire j'en suis même plutôt flattée, ça me conforte même dans l'idée que j'ai raison d'éprouver ce que je ressens pour toi, ça me conforte dans l'idée que malgré nos promesses de ne pas nous engager, tu en es aussi incapables que moi et que ça te tue de me voir avec un autre comme ça m'a tué de te voir fricoter avec Alice l'autre soir. » Mes yeux commençaient dangereusement à s'humidifier, néanmoins je ne baissais pas les yeux, je ne lâchais pas ses iris meurtries par la colère, seulement baisser les yeux signifiait abdiquer et je n'y étais pas prête. Nos hurlements avaient certainement dut réveiller toute la maison mais à ce moment là c'était le moindre de mes soucis.

La réponse de Franz se fit sans attendre. J'accueillais chaque mot comme un coup de poignard dans mon thorax tant ils étaient d'une violence implacable. Ces paroles avaient au moins le mérite de stopper le flot de larmes qui s'apprêtaient à couler, j'étais touchée bien trop profondément dans ma fierté que je n'éprouvais à l'heure actuelle que de la haine et du dégoût à son égard. Je le haïssais de me renvoyer tout ceci de plein fouet, me nommant seule responsable du chamboulement que nous vivions tous deux. Pourtant plus il parlait et plus l'évidence transparaissait, il mentait et ça me rendait folle. Je n'eus seulement pas l'occasion de répliquer qu'il me claquait la porte au nez, coupant court à toute discussion. Finalement c'était ce qu'il avait fait de mieux ce soir. Puisqu'à quoi bon déblatérer des injures que je risquerais de regretter ? Je descendais les escaliers sans but sauf celui de m'éloigner le plus loin possible de Franz, me parant du manteau de la nuit pour me fondre dans l'obscurité où je ne serais pas dérangée.