yityish

Ce n’est pas ma semaine. Non mais clairement, j’ai perdu tout mon argent, mon secret est finalement dévoilé, je suis nominé. C’est cool, tout va bien. Sérieux… C’est chiant. Mais je ne crois pas pouvoir y faire grand chose. Sauf peut-être boire. C’est toujours la solution parfaite. Pour combler la solitude, rien de mieux qu’un petit verre de fort. Et où est-ce que je me rends, lorsque l’envie me prend ? Au Jack Rabbit Slim’s. C’est l’endroit par excellence quoi. Je ne dirais pas que c’est mon endroit favoris, puisque je crois que la plage reste l’endroit qui me fait le plus vibrer ici, mais bon, ça reste un de mes endroits de prédilection. Sauf que lorsque je pousse la lourde porte pour y faire mon entré, une musique résonne fortement dans la pièce, m’annonçant que je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée ce soir. À moins que la dernière personne qui y était de passage a oublié d’éteindre le jukebox. Mais non. La chevelure blonde derrière le bar me confirme qu’une candidate est arrivé ici avant moi et je reconnais en cette dernière notre chère Titi. « Tu préfères peut-être que je te laisse seule… » je m’annonce, alors que je suis sur le point de tourner les talons. Faut dire que je n’ai pas été très sympa avec Titi sur le prime de dimanche dernier. Et même s’il est vrai que sur le moment, elle m’avait un peu tapé sur les nerfs et qu’elle parlait beaucoup trop, je n’aurais pas du lui dire de façon aussi dure. C’est que j’ai cette fâcheuse manie d’être franc, peu importe le moment. D’un autre côté, ça me fait chier de partir de l’endroit, simplement parce que j’ai surement vexée Yityish. Je pourrais m’excuser, et passer à autre chose. Ça serait une bonne idée. « En fait, je vais rester. » je rajoute, en venant m’assoir au comptoir, en face de la candidate. « Je vais aller directement au but. Titi, je suis désolé pour ce que je t’ai dis au prime… Tu ne le méritais pas. T’es canon, et même si tu parles beaucoup, ce n’est pas si agaçant que ça… Enfin, pas tout le temps… » Je devrais peut-être m’arrêter de parler là, parce que j’ai un peu l’impression de m’enfoncer dans des excuses qui ne sonne finalement pas comme des excuses. Pourtant, c’était mon but premier. « Tu me pardonnes ? » Je lui offre mon plus beau sourire, attrapant une bouteille d’alcool au hasard pour m’en servir un verre. Au moins, j’aurai fais une tentative.

Titi n’a jamais mis les pieds là. C’est dommage, parce que lorsqu’elle rentre, elle aime tout de suite. De quoi boire et de quoi danser. Le parfait mélange. Même si la décoration n’est pas réellement à son goût, elle passe outre. Elle se dirige vers la machine à musique – ouai elle ne se souvient pas comment ça s’appelle – pour essayer d’en mettre une. Elle galère un peu, mais elle réussi. C’est un trus d’époque, mais ça bouge. Alors elle dandine ses fesses jusqu’au bar. Jusqu’à présent, elle s’était préservée d’une certaine beuverie, parce qu’elle n’était pas là pour faire ce qu’elle fait à l’extérieur. La fête tout le temps. Enfin, à l’extérieur elle ne fait pas la fête tout le temps, mais elle boit assez quand même. Enfin bref, après s’être laissée aller à quelque pas de danse, elle se dirigea vers le bar. Mais quelqu’un la coupe dans son élan. Oui, elle se retourne, alors qu’elle se préparait quelque chose à boire, pour regarder le Benjamin là, devant elle, qui était derrière elle normalement. « Hm... » Elle n'a pas le temps de lui demander de répéter ou de lui demander pourquoi elle voudrait qu’il s’en aille, qu'il dit déjà rester avec elle. Elle lui adresser un beau sourire. C’est tant mieux parce qu’elle n'a pas envie qu'il s'en aille comme ça, comme un violeur comme on dit. Il ne lui a rien fait et de la compagnie n’est pas de refus. Il lui explique alors tout sans passé par quatre chemins. Ce qui la fait sourire. Tout ça parce qu’il lui a dit de la fermer. Qu’elle ne le méritait pas. Qu’elle n’était pas si agaçante, mais elle retient surtout le canon. Titi lui adresse un sourire à la fois amusé et coquin, avant de secouer sa tête de droit à gauche. Il est bête. Pourquoi elle lui en voudrait ? C’est vrai que sur le coup ça lui a fait bizarre d’entendre ça durant le prime, mais elle avait déjà oublié. Alors est-ce qu’elle lui pardonne. « Oh oui, mais t’as pas à te faire pardonner. J’avais déjà oublié… Et puis franchement, c’est pas grand-chose… Je sais que je parle trop parfois, mais tu sais on m’a déjà dis de tourner quarante fois ma langue dans ma bouche avant de parler, mais c’est trop dur et trop beaucoup pour moi… » Qu’elle dit dans un mouvement de main, en riant un peu à ce qu’elle dit à la fin. Finalement elle passe de l’autre côté du bar pour venir passer un bras autour de son cou et de lui faire un bisou sur l’une de ses joues. « C’est plutôt moi qui m’excuse. J’aurai pas dû dire n’importe quoi… Mais à ce moment-là je savais pas pourquoi t’était comme ça et je voulais te remonter le moral, que tu souris un peu… Maintenant je crois savoir pourquoi et je m’en veux. » Oui, elle a appris son secret. C’est tellement triste et Titi est tellement empathique qu’elle en a déjà un peu les yeux brillants. Elle est sensible. Mais elle ne veut pas s’appesantir sur un tel sujet, alors elle se concentre sur autre chose. La bouteille qu’il attrape. « Oh non ! Tu vas pas encore boire ! Il va falloir te faire soigner tu sais, avec Danica ! » Qu'elle dit en tapotant sa main avec laquelle il se sert un verre. Non, pas encore d’alcool pour lui, quoique… « Quoique... Je te sers mon super cocktail de la mort… Si t’acceptes de danser avec moi… » Qu’elle lui dit, en pointant la piste de son menton.

J’aurais très bien pu ne pas m’excuser, après tout, ça n’aurait pas été nouveau pour moi. J’assume ce que j’ai dit à Titi lors du prime, mais je ne considère pas non plus qu’elle le méritait. Puisque dans un sens, elle ne voulait que me faire sourire, à sa manière. Et clairement, elle n’était pas au courant de tout ce qui s’était passé avant le prime pour parler autant et de la sorte. Et donc voilà, je m’excuse et demande si elle me pardonnera. C’est à prendre ou à passer, parce que je ne vais tout de même pas le faire cinquante fois. « Oh oui, mais t’as pas à te faire pardonner. J’avais déjà oublié… Et puis franchement, c’est pas grand-chose… Je sais que je parle trop parfois, mais tu sais on m’a déjà dis de tourner quarante fois ma langue dans ma bouche avant de parler, mais c’est trop dur et trop beaucoup pour moi… » Je retrouve immédiatement le sourire en l’entendant parler, quelque peu rassuré qu’elle ne m’en veuille pas. Ça n’aurait pas changé ma vie si ça avait été le cas, mais c’est tant mieux si elle n’est pas rancunière en fait. « Tu peux tourner sept fois ta langue dans ta bouche tu sais… c’est bien suffisant. » je lui dis, rieur, faisant comme si elle n’avait pas dit n’importe quoi. C’est qu’elle a de la difficulté avec les expressions la petite blonde. Je l’attrape par la taille alors qu’elle se rapproche de moi pour me déposer un baiser sur la joue, la fixant, la candidate reprenant la parole. « C’est plutôt moi qui m’excuse. J’aurai pas dû dire n’importe quoi… Mais à ce moment-là je savais pas pourquoi t’était comme ça et je voulais te remonter le moral, que tu souris un peu… Maintenant je crois savoir pourquoi et je m’en veux. » Je me mord doucement la lèvre inférieure, n’ayant pas nécessairement envie d’entrer dans le sujet. Mais faut pas qu’elle le prenne comme ça, avec ses petits yeux brillants, elle semble beaucoup trop touché par la situation. Ma main se faufile dans sa chevelure blonde alors que mon autre est toujours positionnée sur la taille. « C’est bon, on oublie tout ça. Je ne t’en veux pas du tout. » J’aimerais surtout passer une bonne soirée, et donc ce serait mieux d’éviter le sujet délicat. J’attrape donc une bouteille d’alcool prêt à me servir un verre, mais j’ai bien le droit à un petit commentaire de la part de la candidate. Selon elle, j’aurais besoin de me faire soigner, avec Danica aussi. Je vais éviter de parler de Danica et l’alcool, bien que la brunette n’est pas présente sur place. Je n’ai pas envie d’empirer la situation. « Je n’ai pas de problème d’alcool ! » je m’exclame, bien que bon, j’en ai peut-être un. Cela serait à méditer… Et je le ferai un autre jour. « Quoique... Je te sers mon super cocktail de la mort… Si t’acceptes de danser avec moi… » Je me demande bien ce qu’il y a dans son super cocktail de la mort… Parce que moi les trucs de filles trop sucrés, ça ne me plait pas vraiment. Et je sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression que c’est le genre de chose que Titi boit en temps normal. Mais bon… « Hm… » Je penche la tête vers l’arrière, comme si je prenais le temps de réfléchir à sa proposition. « D’accord. Mais je t’avertie, je suis un bien mauvais danseur. Et ton cocktail, il est mieux d’être fort. » Je ne veux pas faire tout ça pour rien. Je me lève donc de mon siège, attrapant la main de la jolie blonde, lui faisant faire un tour sur elle-même alors que nous rejoignons la piste de danse.

Titi ne voit pas pourquoi elle en voudrait à Benjamin. C’est certain que sur le coup, elle a été étonnée par ce qu’il lui a dit, mais rapidement elle est passée à autre chose. On lui a déjà dit bien pire et des tonnes de fois alors, même si elle est sensible, lui dire de la fermer ne la ferait pas pleurer. Elle peut s’en attrister quelques dizaines de minutes, mais là il s’agit de jours entre l’incident et ce soir. Il avoue que la tourner sept fois, c’est suffisant. Oui, c’est vrai qu’on dit sept fois et pas quarante ou cinq. Elle hausse les épaules, rieuse. « Je sais pas le faire, même sept fois… Enfin je sait le faire, mais dans la bouche de quelqu’un d’autres !... » Oui, ça elle peut tourner sa langue dans la bouche de quelqu’un sans problème. Dans tout les cas, elle reste souriante et elle lui offre même un petit baiser sur sa joue comme pour s’excuser elle-même. Enfin, elle le dit avec des mots après, mais elle tenait à le faire par n’importe qu’elle moyen. Elle a été nulle aussi et en y pensant, ça la touche vraiment beaucoup. Son histoire et le fait qu’elle aurait du le laisser tranquille pour ça. Elle ne veut pas forcément en reparler maintenant, ni jamais. Titi veux toujours être celle qui redonne le sourire et ça a été un raté total durant le prime. Elle le regarde dans ses yeux, un sourire à la fois timide et désolé, tandis qu’il passe une main dans ses cheveux blonds. Elle ne cherche pas non plus à déloger sa main de sa taille. Non, au contraire elle ne pense pas à ça, mais plutôt à ce qu’il lui dit. Il ne lui en veut pas. C’est parfait. « Oh ! C’est super alors… » Qu’elle dit en souriant largement, en passant quelque seconde ses bras autour de son cou pour un câlin express. Elle préfère ça à devoir se mettre à genoux, même si elle était prête à le faire pour lui prouver son regret et son émotion face à tout ça. Finalement, ce sujet est clos et c’est pas plus mal. Il veut apparemment boire. Elle ne peut pas s’empêcher de faire cette réflexion. Ce n’est pas bien méchant, juste pour rire, ou en tout cas s’en amuser. Parce qu’elle le voit souvent boire, autant qu’elle a vu Danica le faire pourtant, c’est cette dernière que l’on traite comme alcoolique. Il réagit. Elle rigole. C’est comme la dame, il nie. C’est pas bien de se voiler la face… Enfin elle dit ça, mais elle est prête à lui faire goûter un cocktail qu’elle aime bien, qu’elle a déjà bu plein de fois dans des soirées. Exclusivement avec ses amis, ses vrais, parce que parfois ce n’est pas pareil. À une seule condition : de danser avec elle. Elle veut danser, tout et n’importe quoi. Alors il ne peut qu’accepter. Si son cocktail est fort ? Elle répond vivement, alors qu’il prend sa main et l’entraîne déjà vers la piste de danse. « Oh bah oui qu’il est fort. C’est un cocktail que des garçons que je connais font, en soirée. En fait ils me le préparent pour après coucher avec moi… Enfin que je leur dise oui pour coucher avec eux. Il s’appelle le ‘Titi au lit !’ » Elle tournoie sur elle-même, en rigolant. « C’est vrai ! Je mens même pas ! » Bon c’est pas non plus pour la violer hm, elle est toujours d’accord pour ça. C’était un peu pour rire, bien qu’il l’appelle quand même le Titi au lit, ou plus sobrement le Titi. Dans tout les cas, il ne peut pas être déçu. Doucement, mais rapidement, elle se détache de lui pour appuyer sur un bouton du jukebox. Elle met une musique plus entraînante, qui bouge plus qu’une simple musique d’ambiance ou un slow. Elle se retourne de nouveau vers lui, en enlevant son fin gilet. Titi se rapproche doucement de Benjamin, en roulant des épaules. Dans le style charmeuse ou pétasse, mais ça c’est les filles qui le disent. Parce qu’elle n’hésite pas à se coller à lui sans gêne, tout en ondulant son corps. Toujours un sourire aux lèvres. « C’est pas grave si t’es pas un bon danseur, laisses-toi aller… » Qu’elle dit tout en passant ses mains sur ses épaules, l’espace d’un instant, pour finalement s’éloigner de nouveau de lui. En temps normal, elle ne tient pas en place alors avec une musique entraînante… En tout cas elle se dandine devant lui en bougeant en rythme.

La confession de Titi, sur le fait qu’elle ne peut réussir à tourner sa langue quarante fois dans sa bouche ne peut que me faire sourire. Je ne veux pas rire d’elle, non, aucunement, mais elle devrait clairement revoir ses expressions. « Je sais pas le faire, même sept fois… Enfin je sais le faire, mais dans la bouche de quelqu’un d’autres !... » Ah oui je vois. Elle a de la pratique à ce niveau là, si je comprends bien. Sacré Titi, elle a vraiment le don de me faire rire cette fille. « Au moins tu sais le faire… Ça reste une bonne nouvelle. Et une bonne chose. » Puisque bon, je suis presque certains qu’aucun homme ne s’en est déjà plaint. Enfin, je dis ça, je dis rien. Si ça se trouve, elle n’embrasse pas très bien. Mais là n’est pas le sujet. Je préfère qu’on oublie notre petit malentendu, surtout que je n’ai pas non plus franchement envie de parler de mon secret. Et je n’ai pas non plus envie d’en vouloir à Titi pour cette histoire sur le prime, une histoire plutôt anodine finalement. Ce qui semble aussi faire son bonheur. Parfait. Bien que maintenant, je me suis embarqué dans quelque chose en acceptant de danser avec elle, si elle me faisait son super cocktail. Faut croire que je tiens réellement à boire ce soir. Sauf que la seule chose que je souhaite, c’est que son cocktail soit au moins à la hauteur. C’est-à-dire, assez fort. Pas un drink de fifille, s’il-vous-plait. « Oh bah oui qu’il est fort. C’est un cocktail que des garçons que je connais font, en soirée. En fait ils me le préparent pour après coucher avec moi… Enfin que je leur dise oui pour coucher avec eux. Il s’appelle le ‘Titi au lit !’ » Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire lorsque j’entends le nom du cocktail, alors que je suis déjà sur la piste de dans avec la candidate. Elle me raconte tout ça de façon si innocente. Comme si c’était la chose la plus normale de la terre. Je ne dis pas que je n’ai jamais fait boire une jeune dans l’intention qu’elle me laisse ensuite m’inviter dans son lit, mais rarement j’ai entendu une fille se vanter d’une telle situation non plus. « Le Titi au lit ? » Je répète, souriant. « Et sa fonctionne ? » Je m’informe, c’est tout. Mais si elle en parle ainsi, c’est que j’imagine que ça fonctionne réellement. « Est-ce que je dois en déduire que tu veux me faire boire de ton cocktail pour que ça devienne le Benji au lit ? » Je demande, un sourire légèrement pervers se dessinant sur mes lèvres. Qu’on se le dise, on a pas besoin de me saouler pour que je couche avec une fille. Dans la mesure que la fille soit jolie, parce que sinon, ça prendra peut-être un peu d’alcool. Non mais je plaisante, je ne couche pas avec tout ce qui bouge. Je regarde Titi s’occuper de la musique, ne pouvant maintenant plus détourner mon regard de celle-ci alors qu’elle se rapproche vers moi, dansant d’une façon, plutôt aguicheuse. Surtout qu’elle vient ensuite se coller contre moi. La petite et innocente Titi est en fait, beaucoup plus provocatrice que je ne me l’étais imaginé. Je ne dis pas que ça ne me plait pas. Au contraire même. Elle s’éloigne à nouveau de moi, mais je tend les bras pour venir m’emparer de sa taille à nouveau, rapprochant nos deux corps, suivant le rythme de la musique. C’est mieux ainsi non ? Plus près l’un de l’autre. Moi je trouve que c’est mieux. « Je me débrouille comment ? » que je souffle au creux de son oreille, mon bassin faisant une légère pression sur le sien, mes mains remontant contre son dos, alors que je continu de danser à son rythme. Est-ce que je suis un si mauvais danseur finalement ?