MAXENCE

Je n’ai pas pour habitude de me rendre à la salle de maintenance, pour la simple et bonne raison que je ne trouve pas spécialement d’intérêt à cette salle. Si ce n’est pour espionner les candidats, mais je n’en vois pas réellement l’intérêt, au final je n’arrive pas à switcher entre les écrans et suivre plusieurs conversations, donc je ne tire absolument rien de celles-ci, autant me contenter des indices que je peux grappiller à droite et à gauche. Ceci dit, la dernière fois que je me suis rendue ici, c’était pour espionner, mais d’une toute autre façon que l’on ne l’imagine. J’ai surtout maté, en fait. Mais aujourd’hui si je suis venue ici ce n’est pas pour ça, n’ayant plus l’intention d’honorer ma perversité. La raison est des plus simple : je suis levée depuis bientôt une heure, et j’ai pas encore croisé un rat. Déjà que je m’ennuie la moitié de la journée, si je n’ai plus personne pour me tenir compagnie, c’est la dépression assurée. Et personne ne voudrait ça, bien évidemment. Du coup, je me suis rendue vers la salle de surveillance une fois ma petite routine faite – douche, vêtements, petit-déjeuner – dans l’espoir de trouver quelqu’un via les caméras. N’importe où. Mais c’est peine perdue. Le fait que je ne suis pas douée pour switcher entre les écrans y est sûrement pour quelque chose, vu que je trouve cela particulièrement étonnant, que personne ne soit encore debout à cette heure-ci. Ils se cachent, j’en suis sûre, c’est juste impossible que je sois la seule réveillée. En attendant, je m’appuie contre le mur de la petite pièce, mettant mes jambes sur l’une des deux chaises, fixant l’écran en tapotant le sol avec mes mains. Je m’ennuie, pitié, que quelqu’un apparaisse sur l’une des caméras. On dirait que mon vœu a été exaucé, puisque je vois Maxence qui déambule dans les couloirs. Secrètement, je prie pour que ses pas l’amènent jusqu’ici, je suis sûre que je m’ennuierais pas avec lui. Je fixe les caméras intensément, espérant pouvoir dicter la conduite de Maxence, et je crois que ça marche, parce que je le vois bientôt sur le seuil de la porte. « Salut ! T’es venu ici de ton plein gré ou tu as eu l’impression d’être dirigé par une force obscure ? » Bah ouais, que je sache si j’ai un pouvoir quelconque, ça peut toujours me servir, hein. « Ça va ? Tu te réadaptes à la vie en intérieur ? » Que je lui lance ensuite, un peu moqueuse. J’exagère à peine. La seule chose qui a réellement dû lui manquer lors de cette semaine en extérieur, c’est la douche et éventuellement un lit confortable. Mais sinon, il s’en est plutôt bien sorti, avec probablement de nombreux candidats à sa botte pour lui apporter des repas ou lui tenir compagnie, moi y comprise. Enfin, en l’occurrence c’était pour soulager ma conscience, du moins en grande partie.

Bon, il semblerait bien que mon sommeil ait décidé pour une fois de ne pas jouer au con trop longtemps avec moi, et si la nuit précédente je m'étais battu contre l'insomnie au point de ne pas réussir à fermer l'oeil jusqu'au milieu de la nuit et de finalement m'assoupir sur la terrasse avec Titi, cette nuit en revanche j'avais l'impression d'avoir dormi comme un bébé. Tellement que lorsque j'avais ouvert les yeux à huit heures moins cinq l'idée de me retourner et de me rendormir ne m'avait même pas traversé l'esprit, et au lieu de ça je m'étais directement levé, enjambant précautionneusement mes camarades puisque tous nos lits désormais rapprochés au milieu de la chambre donnaient l'impression d'un ilot de matelas dans lequel nous dormions tous avachis les uns sur les autres. Enfin presque. Bâillant à m'en décrocher la mâchoire j'avais marché encore à moitié endormi jusqu'à la cuisine, vide, où j'avais mis la bouilloire en route pour me faire un thé, et me beurrer deux tartines avant de déposer le tout sur un plateau et de monter déjeuner sur la terrasse, vide elle aussi. Décidément, il n'y avait pas foule ce matin ... Je m'en voulais presque de ne pas avoir attendu Teddy pour déjeuner, généralement c'était notre rituel du matin, à neuf heures et demi, mais ce matin j'avais vraiment faim et pas très envie de me tourner les pouces pendant une heure et demi avant qu'elle ne se lève. Juste un thé et deux tartines, et je reprendrais un verre de jus d'orange et un fruit pour déjeuner avec elle, c'était un bon compromis. J'aimais bien déjeuner sur la terrasse, à cette heure-ci il faisait déjà chaud mais pas trop, et l'air marin faisait du bien ; Je crois que finalement cet endroit me manquerait un peu, quand je partirais. Et pourtant à la base ce n'était pas gagné d'avance, n'étant déjà de base pas trop fan des destinations dites "paradisiaques" et que j'appelais surtout pièges à touristes. Mon petit déjeuner terminé j'avais redescendu mon plateau à la cuisine, fait la vaisselle ... Et quand même, je trouvais ça bizarre de ne toujours avoir croisé personne, il n'était pas si tôt que ça non plus. Il me fallait une vue d'ensemble. Et y'avait un seul endroit ici qui me permette de l'avoir, aussi après avoir rempli la gamelle de croquettes de Tixy j'avais pris le chemin de la salle de vidéosurveillance, où surprise se trouvait justement quelqu'un. Rowan, en l'occurrence. « Salut ! T’es venu ici de ton plein gré ou tu as eu l’impression d’être dirigé par une force obscure ? » Affalée sur le sol, les yeux fixés sur les écrans face à elle, Rowan avait l'air de s'ennuyer encore plus que moi ; C'est vous dire. Refermant la porte derrière moi, en me disant qu'elle ne serait sans doute pas contre un peu de compagnie, et moi non plus, je m'étais retourné vers elle pour répondre « Maintenant que tu le dis, j'avais bien l'impression de ne plus être totalement maître de mes mouvements en traversant ce couloir ... » Qu'est-ce qu'on pouvait raconter comme conneries au réveil, avant d'avoir pris une douche essentielle pour se remettre les idées en place. Un sourire amusé sur le visage je lui avais laissé la chaise sur laquelle elle avait mis ses pieds et j'avais tiré l'autre pour m'y installer, posant un regard distrait sur les écrans sans y trouver personne, avant que mon attention ne soit de nouveau captée par Rowan « Ça va ? Tu te réadaptes à la vie en intérieur ? » Elle se moquait, la bougre, mais en vérité elle n'imaginait pas à quel point ... ce n'était pas le cas. Sans rire, ça me faisait le même effet qu'après un retour de reportage - en moins poussé, cela va de soi - j'avais l'impression d’étouffer dès que je restais trop longtemps à l'intérieur. Je devais être un homme d'extérieur, en fin de compte. « Je commençais à m'habituer à profiter de l'air frais tout le temps, je crois ... Lundi j'avais du mal à rester en place, j'ai passé presque toute la journée dehors au final. » Je ne savais pas trop comment expliquer une telle sensation, c'était juste un truc auquel j'étais habitué, je savais que ça passerait. D'ailleurs c'était déjà un peu passé, là, une semaine ce n'était pas suffisant pour que les "effets secondaires" se prolongent de trop. « Bon alors dis-moi, où est-ce qu'ils sont tous passés ? Je suis levé depuis une heure et j'ai encore vu personne, à part toi. » Machinalement j'avais bidouillé jusqu'à faire apparaitre les quatre chambres sur les écrans ; Beaucoup de lits étaient occupés, mais entre la qualité de l'infrarouge et l'amas de couettes, on n'y voyait pas grand-chose en fin de compte. J'avais esquissé un nouveau sourire en voyant la façon dont nous avions arrangé les lits dans la chambre quatre ; Je ne savais pas si c'était au goût de Cupidon, mais c'était au goût du nôtre en tout cas. Et depuis que Faust était partit il y avait un peu de place supplémentaire, ce qui n'était pas négligeable. « Oh tu espionnais quelqu'un en particulier peut-être ? J'espère que je n'ai rien interrompu de non-catholique. » Des fois que hein, on ne savait pas trop ce que faisaient les gens quand ils se cachaient dans cette pièce.

Je dois dire que je suis surprise de n’être encore tombée sur personne. Il est peut-être tôt, et même si l’on est pas tenu de respecter un certain timing, ce n’est pas rare de croiser quelques personnes à cette heure-ci. Il y a ceux qui se lèvent tôt, il y a ceux qui aiment la grasse matinée, et il y a ceux qui fusionnent avec leur lit durant la nuit et qui ne se lèvent qu’en début d’après-midi. Mais aujourd’hui, même les lève-tôt ne sont pas debout, par conséquent je me pose des questions. C’est pas normal quand même. Et même en venant à la salle de vidéo-surveillance, les quelques pièces que je peux surveiller depuis les écrans ne m’apportent guère des réponses, car je ne vois personne, où ils sont en train de dormir. Faudrait qu’ils mettent des caméras à l’extérieur, même si je doute que ça soit facile de planter une caméra sur un arbre. Finalement, une silhouette se distingue parmi les couloirs vides, celle de Maxence. J’espère que ses pas le dirigeront vers moi, histoire qu’il me tienne compagnie, et c’est effectivement ce qu’il se passe. Je blague sur ça, d’ailleurs, en lui demandant s’il est venu de son plein gré ou s’il s’est senti poussé par une force obscure. Je me doute bien de la réponse, mais soit, c’est une façon comme une autre de dire bonjour. « Je suis dans ton esprit, fais gaffe. Enfin, je dis ça, je dis rien. » Pas sûre qu’il comprenne, mais au pire, j’ai qu’à mettre ça sur le compte de l’heure et du fait que je ne sois pas encore totalement réveillée. Je lui demande ensuite s’il se réadapte à la vie en intérieur. C’est un peu pour me moquer, je le reconnais, hm. Honnêtement, j’imagine pas la réadaptation trop dure, pour la simple et bonne raison qu’ils avaient tout ce dont il avait besoin à l’extérieur. À la rigueur, un lit confortable et une douche n’auraient pas été de trop, mais sinon, pas de changement majeur avec l’intérieur selon moi, on peut très bien survivre. C’est pas comme s’il avait été enfermé dans une cave et nourrir à l’eau et au pain sec pendant trois semaines, non plus, hein. Sa réponse a le don de me faire légèrement sourire. « Donc on peut dire que je t’ai rendu un grand service en te rendant à l’état sauvage. » Ouais, bon, on parlait pas d'un animal ni même dans la jungle, mais tout de même, finalement je lui ai rendu un service, dans ma grande bonté d’âme. Il ne peut donc qu’être reconnaissant, ou alors, il est réellement ingrat. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas la seule à avoir remarqué que le nid est mort de chez mort ce matin, vu la question qu’il me pose. « Je me posais la même question, j’ai vu personne avant que tu arrives. Il y avait peut-être une petite fête hier et on était pas au courant. » Ce qui expliquerait pourquoi tout le monde est certainement en train de dormir, du moins à en croire les images qui apparaissent sur l’écran une fois que Maxence ait bidouillé un peu sur ceux-ci. Il est plus doué que moi avec ceux-ci, hm. Je ne sais que trouver la salle de bain, personnellement. Je laisse échapper un sourire à sa remarque suivante. « Voyons, je ne suis pas comme ça ! » Non mais ! Pour qui il me prend ? Et puis, même si je le voulais, j’ai personne à espionner vu qu’ils sont tous cachés, les fourbes. « J’espionnais personne… pas aujourd’hui, en tout cas. » Que je dis avec un léger sourire. Qu’il l’interprète cela comme il le veut, hm. Je suis déjà passée pour une perverse auprès d’Amy, alors une personne de plus ou une personne de moins, hein, ça me change pas grand-chose. « Et puis, même si j’avais du monde à espionner, tu sais très bien que je n’ai d’yeux que pour toi. » Je dis, légèrement moqueuse. Enfin, la dernière fois que je suis venue ici j’avais d’yeux que pour Simon et son torse, hm. Mais après, c’est pas totalement faux ce que je viens de dire à Maxence. En effet, cinq minutes avant qu’il n’arrive, je n’avais d’yeux que pour lui à travers les caméras, même si c’était dans l’espoir qu’il vienne me tenir compagnie. « Tu m’as pas apporté le petit-déjeuner ? C’était ton tour pourtant, hm. » Bon, certes, il ne pouvait pas prévoir que je me trouve ici, mais quand même, je lui l’ai apporté la semaine dernière, ce serait le juste revers de la médaille. Même si je lui l’avais apporté pour soulager ma conscience, mais c’est une autre histoire.

C'était pas vraiment que cela m'embête, de profiter des lieux tranquillement et sans croiser personne, mais bon vous avouerez que c'était quand même assez inhabituel même si, j'en conviens, il était encore relativement tôt. Je crois que même les moins lèvre-tard avaient fini par rendre les armes, à force de se tourner les pouces toute la journée et de n'avoir aucun impératif en dehors du prime un soir par semaine. Ou alors se tenait quelque part une réunion secrète dont je n'avais pas été prévenu ... Ou bien ils étaient tous au salon, peut-être que Cupidon avait appelé pour une annonce et que depuis la terrasse je n'avais pas entendu. Le moyen le plus rapide de répondre à ma question restait donc la salle vidéo, dans laquelle ô miracle j'avais retrouvé Rowan. Si j'étais en retard quelque part au moins je ne serais pas tout seul ... Au pire, Rowan avait l'habitude d'arriver en retard et en même temps que moi, hm. Pourtant non, de toute évidence sa présence ici et le fait que j'ai décidé d'en faire de même avait une toute autre explication « Je suis dans ton esprit, fais gaffe. Enfin, je dis ça, je dis rien. » Ah ouais carrément, Rowan serait donc une madame Irma en puissance. Pour un peu j'aurais presque pris ça pour son secret, dommage que mes indices ne coïncident pas sinon je l'aurais plantée là pour aller buzzer. Imaginez d'ailleurs, faire retenir l'alarme du buzzer alors que tous les autres dormaient encore, je suis sûr qu'ils apprécieraient beaucoup. Bon, en tout cas maintenant que j'étais là et que j'avais trouvé de la compagnie inutile de dire que j'allais m'incruster, et pour ce faire j'avais pris place sur une des chaises tandis que Rowan se renseignait sur ma réadaptation à la vie en intérieur. Mais j'étais un gars d'extérieur, ce n'était plus un secret pour personne. « Donc on peut dire que je t’ai rendu un grand service en te rendant à l’état sauvage. » Oui bon ça va, y'avait pas non plus marqué Tarzan sur mon front ... A moins qu'elle se propose d'être ma Jane, je ne sais pas, là ça demanderait éventuellement réflexion. C'était bien beau tout ça d'ailleurs mais je n'étais pas venu pour ça à la base, je cherchais les autres, aussi j'avais commencé à espionner les chambres sur les écrans tout en questionnant la jeune femme à ce sujet « Je me posais la même question, j’ai vu personne avant que tu arrives. Il y avait peut-être une petite fête hier et on était pas au courant. » Qu'est-ce que j'avais fait hier soir déjà ? Rien de follement intéressant il me semble ... Oh si, il me semblait bien d'avoir entendu je ne sais plus qui se plaindre qu'il s'ennuyait à mourir en passant devant la porte de ma chambre, alors. A moins que ce ne soit une ruse, destinée à ce que je ne me doute de rien « Si ça m'a permis d'échapper à nouveau au nœud papillon, alors je suppose que c'est un mal pour un bien. » Oui hein, une fois pas deux, le seul truc positif de cette soirée le mois dernier c'était que les candidats en revanche, étaient tout sauf désagréables à regarder dans leurs robes, mais en dehors de ça ... Voilà, quoi. N'empêche qu'un petit coup d'oeil dans les chambres m'avait suffit à repérer des masses informes de candidats sous leurs couettes, mystère résolu ; En partie. Alors je me demandais bien ce que foutait Rowan avant que j'arrive, pur que j'ai du m'y coller moi-même. « Voyons, je ne suis pas comme ça ! » Pardon, j'oubliais que je m'adressais à Sainte Rowan. « J’espionnais personne … pas aujourd’hui, en tout cas. » Voilà, c'est bien ce que je craignais, j'avais affaire à une voyeuse en puissance, et elle n'essayait même pas de nier en plus, c'était du propre. « Et puis, même si j’avais du monde à espionner, tu sais très bien que je n’ai d’yeux que pour toi. » La flatterie maintenant, de plus en plus suspect. Tournant sur ma chaise tout en posant sur Rowan un air narquois, j'avais croisé les bras avant de répondre « La flatterie ça ne marche pas avec moi jeune fille, si tu penses que ça va m'empêcher de te demander qui tu espionnes "pas aujourd'hui" ... » Autrement dit qui elle espionnait tous les autres jours, la coquine. Elle devait être déçue aujourd'hui, regarder des candidats dormir ce n'était pas hyper palpitant, à moins d'avoir un côté vraiment creepy et de faire une fixation sur les gens endormis mais ... Non, rassurez-moi, Rowan était trop équilibrée pour ça quand même ? Et la voilà qui changeait de sujet. « Tu m’as pas apporté le petit-déjeuner ? C’était ton tour pourtant, hm. » Mon tour ? Je ne savais pas qu'elle tenait des comptes en plus, moi qui espérait que son geste de la semaine passée soit entièrement désintéressé, quelle déception. « Ah mais moi je n'ai rien à me faire pardonner mademoiselle, contrairement à vous. » J'avais croisé les bras et levé les yeux au ciel, d'un air exagérément innocent. Mais soit, si elle voulait se mettre un truc sous la dent je pouvais toujours la dépanner, à condition qu'elle ne soit pas hyper difficile « Chewing-gum à la menthe, ou cigarette ? Non en fait laisse, chewing-gum ... Je doute que Cupidon apprécie qu'on fume à l'intérieur. » Surtout dans une pièce fermée comme celle-ci ; Et en plus je ne me rappelais même plus si Rowan fumait ou non. Oh, j'étais supposé avoir arrêté c'est vrai ... C'est con mais ça me sortait toujours de la tête. Faut dire que je continuais à me balader avec mon reste de paquet et mon briquet dans une poche de mon jean, je ne savais pas trop si c'était parce que j'avais conscience que je finirais par céder, ou bien parce que j'aimais me rendre la tâche difficile. Lui tendant en tout cas le paquet de chewing-gum pour qu'elle en prenne un j'avais reposé les yeux sur les écrans juste au moment où quelqu'un se levait « Oh tiens, Jorah vient de se lever. Et ton partenaire aussi ... Oh et Tixy vient de changer de pièce. Coïncidence ? Je ne pense pas. » Oui hein, ça tenait tellement la route, surtout Jorah et Silas, ils avaient l'air de tellement s'entendre et s'apprécier tous les deux. Me tournant à nouveau vers Rowan j'avais fini par demander, changeant de sujet « Toi qui a l'air d'être une experte dans cette pièce ... » Vous la sentiez là l'ironie dans ma voix ? « ... elle t'a déjà aidée à t'aiguiller sur certains secrets, ou bien c'est juste une excuse que nous donne la production pour pouvoir jouer les voyeurs sans mauvaise conscience ? » On ne sait jamais hein, j'avais l'impression que cette pièce servait bien plus à se rincer l’œil qu'à améliorer la chasse au secret. Mais bon, je me disais que si j'avais été capable de trouver un secret je pouvais bien en trouver deux ... C'était même pas l'appât du gain, c'était le challenge.