Il fallait que je fasse le tour du proprio, surtout la première semaine, histoire de savoir où je suis, ce que je peux faire, tout ça. Je dois avouer que cette histoire d'aile à laquelle on a pas accès me saoulait pas mal. Je voulais voir comment c'était de l'autre côté, moi. Enfin, bon, c'est pas grave, je vais pas en faire une maladie, je vais pas aller me coller contre la vitre qui sépare les deux côté en tapant dessus pour qu'on me laisse voir ce qu'il y là-bas. Quoi que, j'en serais capable. Enfin bref. En pensant à tout ça et m'en me promenant, non sans penser que ce châteaux va vite m'ennuyer, je me retrouve devant une pièce où je n'ai pas tellement l'habitude d'aller. La bibliothèque. Rien que de prononcer le nom de cette salle dans ma tête me donne envie de partir en prenant mes jambes à mon cou. Je vais tout de même y jeter un peu, tout mini riquiqui, coup d'oeil, juste histoire de voir comme c'est. Je suis presque étonnée quand j'entre à l'intérieur, déjà parce que c'est plutôt pas mal comme pièce, enfin vite fait quoi, c'est surtout super grand et c'est impressionnant et puis en plus j'aperçois une blonde qui ressemble fort à la Danette, donc j'ai envie de m'enfoncer un peu plus dans ce lieux qui m'est encore inconnu. Je commence à feuilleter toutes sortes de livres. Heu, c'est quoi cette blague, y'a pas d'images. Que je sors comme si c'était trop anormal. Je sais bien que dans les livres pour les gens "matures" il n'y a pas d'images, mais bon, on aurait pu nous mettre à disposition des livres jeunesse, je sais pas. Enfin peut-être qu'ils sont pas rangé là où je cherche aussi. Et ils sont où les pornos ? Ouais, je me le demande, à voix hautes, je sais, mais parfois c'est comme si ma bouche avait son propre (minuscule) cerveau et qu'elle décidait de s'ouvrir sans que je le veuille.

On n’a accès qu’à une moitié du château et puis c’est comme ça et pas autrement. Pas besoin d’en faire tout un fromage. C’est clair que c’est assez frustrant, mais on n’y peut rien alors il faut arrêter d’en faire toute une montagne. Je suis certaine qu’il y a des trucs supers intéressants à faire dans la moitié du château dans laquelle je me trouve. Déjà il y a le strict minimum. Une chambre, une salle de bain et un dressing. C’est la base de toute maison. A la limite les toilettes et la cuisine je m’en fiche royalement tant que je peux me faire un minimum présentable pour les caméras et puis pour les gens qui me connaissent et qui ont l’habitude de toujours me voir tirer à quatre épingles. Le seul point négatif c’est que je commence un petit peu à m’ennuyer à voir toujours les mêmes têtes. Finalement je ne sais pas si j’aurais dû passer ce maudit casting. J’aurais dû balancer un gros mensonge à mon patron et lui dire que je n’avais pas été prise. J’aurais été tranquille comme ça. Remarquez j’suis certaine qu’il a des contacts et que si je suis ici ce n’est pas un hasard. Sérieusement, des blondes avec de jolies attributs y’en a partout, alors pourquoi moi ? Je vous jure, je suis certaine qu’il y a de la triche. Enfin, maintenant que je suis là autant faire passer le temps et essayer d’aller le plus loin possible sans trop me mélanger avec les autres. Ouai j’suis un petit peu associable, un petit peu spéciale, mais sinon je ne mange pas, je ne mords pas. Je me balade dans l’aile du château qui m’appartient, enfin pas qu’à moi hein, et je termine mon aventure par la bibliothèque. Pour quelqu’un qui aime la lecture c’est fort sympathique comme endroit. J’suis pas très bouquins classiques et tout le tralala, mais j’veux bien faire un petit effort pour faire honneur aux livres de Cupidon. J’en attrape un sur une étagère sans même faire attention au titre. Je doute que ce soit un magazine de mode, mais tant pis. Assise en tailleur dans un fauteuil, je commence à me lancer dans la lecture d’un grand classique de la littérature française, Les Misérables. Heu, c'est quoi cette blague, y'a pas d'images. Une voix me fait sursauter. Je lève la tête aussitôt pour regarder à droite, puis à gauche. Betty. Un mince sourire s’installer sur mes lèvres lorsque je la vois. Je ne la connais pas beaucoup cette nana, mais elle a un petit côté décalé qui me plait énormément. Et ils sont où les pornos ? Par contre elle a l’air aussi chaude que la braise. Elle n’arrête pas de parler de porno et d’avoir envie de baiser en permanence. Pas très classe pour une nana. « J’crois bien que Cupidon les a empruntés pour son petit plaisir personnel si tu vois c’que j’veux dire. » Je crois qu’elle ne s’attend pas à entendre ma voix, mais ce n’est pas grave. Faut bien qu’elle s’habitue. Je ferme mon livre sur mon pouce pour ne pas perdre le fil de ma lecture. « T’es partie dans le château et t’as pas répondu à ma question l’autre jour. T’es nympho ? » Faut que je sache, c’est existentiel.

J'étais donc dans la bibliothèque. Grande première pour moi, vu que même pendant mon enfance et mon adolescence, j'avais fuit cet endroit. Mais bon, au moins l'émission pourrait me donner l'occasion de me rattraper surtout avec tous les livres qu'il y avait. Ouais, enfin, si dès que je prends un livre je me rends compte que les caractères sont minuscules et qu'il n'y a pas d'images du tout, ça va vite me saouler cet endroit. C'est dommage, moi qui vient à peine d'y mettre les pieds, plus part curiosité et ennui que par réelle envie, mais je suis là, c'est tout ce qui compte. Je demande à voix haut où sont les images dans les livres et très vite après, où sont les magazines pornos. Surement dans les chiottes...Mais bon, on sait jamais, il peut y en avoir par ici, ou même des livres érotiques pour les femmes en manque ou en ménage depuis trop longtemps et qui couche plus avec leur mari sans pour autant vouloir les tromper. Ouais, ce genre de livre aussi ça m'irait, même si j'en ai jamais lu et que j'imagine qu'il n'y a pas d'image non plus. J'entends la voix de ma danette, donc la fille dans le fauteuil, là-bas, c'est bel et bien elle. Chouette. Elle me dit que Cupidon a dû les emprunter pour faire ce à quoi serve les magazines pornos, et ça me fait sourire, voir même ricaner en fait. Je peux l'aider à ce niveau là, s'il veut aussi. Bah c'est vrai, il suffit qu'il me donne un peu d'argent en échange et je suis toute à lui, même s'il est vieux, poilu et dégoûtant, moi tant que je gagne du beaf, je m'en fous. En tout cas, la danette vanille, oui, parce qu'elle est blonde, me repose la même question qu'au prime, mais je l'avais snobée parce qu'on m'avait appelée, alors j'avais dû y aller et je ne voulais pas attendre plus longtemps de pouvoir entrer dans le jeu. Donc elle me demande si je suis nympho. Mais ouais, carrément ! C'est mon secret en fait, et là tu viens de le trouver, t'es trop forte, putain. Je parle sur un ton amusé et plus qu'ironique, j'imagine qu'elle a compris. Et puis la tête que je doit tirer en disant ça, genre la pétasse étonnée. Je suis surement un peu nymphomane, en fait, oui, je crois. Hm. Tu lis quoi ? Que je lui demande, histoire de savoir si je connais le livre ou pas, mais j'y connais vraiment que dalle en littérature, alors disons que c'est juste histoire de taper la causette.

J’suis quand même un petit peu étonné de voir Betty et sa cage à oiseau dans la bibliothèque. C’est le genre de nana que je n’imagine pas vraiment lire des bouquins classiques comme on peut en trouver ici. Je l’imagine bien mieux en train d’écouter de la musique et de sautiller comme une folle sur un bon petit rythme rock. Un stéréotype, mais tout le monde sait que ce genre de chose n’est toujours vrai. J’suis un petit peu plus rassuré lorsqu’elle me parle de porno. Enfin je la prends tout de même toujours pour le style de nana aussi chaude qu’une baraque à frite, mais disons que j’trouve que parler de ça lui donne plus de crédibilité que de se trouver dans une bibliothèque. Sans aucune méchanceté bien évidemment. J’y parle de Cupidon. Ouai ça doit être lui qui a emprunté toutes les choses à caractères pornographiques et érotiques pour son petit plaisir à lui. Ca à l’air de la réjouir. Je peux l'aider à ce niveau là, s'il veut aussi. Je fronce les sourcils tout en la regardant assez bizarrement. « En te foutant à poil pour te toucher j’imagine bien parce que sinon je ne sais pas vraiment comment tu vas faire pour masturber une voix off en fait. » Ok c’est moyen comme réflexion, mais que voulez-vous que j’ajoute. « Enfin encore faut-il que tu l’excite un minimum. » Ca par exemple ? J’sais pas si c’est très gentil, mais au moins je lui fais la conversation. Elle est étrange cette fille. J’ai envie d’en savoir plus sur elle. Elle doit cacher un sacré truc j’imagine pour avoir une couche de maquillage aussi épaisse sur la tronche. Elle me parle tout le temps de cul du coup j’en viens à me poser une question. Est-elle nympho ? Réponse dans le prochain épisode. Ah non, tout de suite. Mais ouais, carrément ! C'est mon secret en fait, et là tu viens de le trouver, t'es trop forte, putain. Son ton ironique me fait sourire. Bien évidemment elle n’est pas sérieuse, mais elle rentre dans mon jeu et je trouve ça marrant. « En tout cas-là, t’en a la tête de la nympho ou alors celle de … la pétasse qui veux se faire passer pour la reine du sexe, mais qui en réalité n’a jamais sucer un gland de toute sa vie. » Ca aussi ce n’est pas franchement délicat, mais je sens qu’avec elle je peux me permettre des mots un petit peu plus cru. Pas comme avec d’autre. Finalement on laisse tomber toutes ces idées pour se concentrer sur le livre que j’ai entre les mains. Hm. Tu lis quoi ? Je tourne l’ouvrage entre mes mains pour regarder le titre. « Les misérables de Victor Hugo. C’est un classique, mais j’aime bien. Ce n’est pas trop mal on va dire. » Pas trop mal ? Mon prof de français du lycée doit être en train de s’arracher les cheveux en m’attendant dire ça, lui qui passait tout son temps à nous vanter les mérites de ce bouquin.

La danette à la vanille me fait trop rire. Mais derrière la voix, il y a l'homme. Que je lui fais remarquer après qu'elle m'ait parlé de me toucher pour l'aider à se masturber. Je suis sûr qu'en cherchant bien on peut trouver la pièce où il se cache le monsieur voleur de porno qui va jouer avec nous pendant toute la saison, et une fois que je le tiendrais, je le travaillerais au corps le bonhomme. Je garde un sourire coquin aux lèvres, comme les trois quart du temps où je suis en mesure de sourire, en fait. J'aurais aucun mal à l'exciter, t'inquiète pas pour moi chérie. Oui, maintenant je vais même jusqu'à l'appeler "chérie", ce qui est une preuve de mon affection pour elle, parce que sérieusement je la trouve trop marrante. On dirait pas qu'elle pourrait parler aussi franchement et pourtant si. Comme on dit, l'habille ne fait pas le moine. Je l'aurais vraiment crue simple, réservée, discrète et pas drôle au premier abord, mais en fait ça va, elle est cool et elle est pas trop coincée. De toute façon les coincés ça me saoule vite alors si ça avait été son cas, j'aurais fait qu'une bouchée d'elle et puis je l'aurait vomis quelque part loin de moi pour plus voir sa face de fille avec un balais dans la cul. Mais heureusement, Danaé est plutôt ouverte, niveau conversation, bien sûr. Elle m'avait reparlé de son histoire de nymphomane à propos de moi. Crois-moi, poupée, j'en ai sucé des glands dans ma vie, et même bien d'autre trucs, pas de soucis à se faire de se côté là. Donc t'as surement raison, je suis un peu nympho sur les bords. J'en ai sucé même des tas, alors pour ce qui est de faire ma salope, reine du sexe, si je reprends ses mots, alors que je le suis pas, c'est pas le cas. Enfin, je suis pas la reine du sexe, ça serait me vanter tout de même, mais je dois bien être la princesse, quoi. Je change de sujet, c'est pas que j'en ai marre de parler de sexe, mais on est dans une bibliothèque, à la base. Elle lit Victor Hugo. Ah, c'est écrit en tout petit sans images, ça encore. C'est pas un livre pour moi, en gros. Bah ouais, pas d'images, Betty lis pas, c'est comme ça que ça marche.

Mais derrière la voix, il y a l'homme. Mais c’est qu’elle ne lâche pas l’affaire la nana avec sa cage à oiseau sur la tête. Elle n’a pas tort, mais il ne faut pas non plus en rajouter des tonnes. C’est qu’elle commence peut-être à devenir un petit peu lourde en fait. Je lève les yeux vers le plafond tout en ouvrant mon bouquin pour lui montrer qu’à présent je n’ai envie de me concentrer que sur lui. Je prends tout de même le temps de lui répondre un petit quelque chose avant: « Et s’il est gay ? » J’ai bien envie de rajouter un petit truc, mais ce serait assez méchant de ma part alors je m’abstiens et je préfère lui parler du fait qu’elle n’est pas non plus sûre de parvenir à l’exciter. Là aussi elle semble sûre d’elle et ne lâche pas le morceau une seule seconde. J'aurais aucun mal à l'exciter, t'inquiète pas pour moi chérie. J’ai des visions d’horreur là. D’ailleurs je grimace pour lui montrer mon dégout. Je ne veux pas vraiment en savoir plus et pourtant je ne peux m’empêcher d’y aller de mes petits commentaires. En fait je crois bien qu’elle m’enquiquine un brin à faire son intéressante sur le plan sexuel. Crois-moi, poupée, j'en ai sucé des glands dans ma vie, et même bien d'autre trucs, pas de soucis à se faire de se côté là. Donc t'as surement raison, je suis un peu nympho sur les bords. Je n’ai pas raison, j’en suis carrément certaine. Après de là à dire qu’il s’agit de son secret c’est encore un petit peu tôt. Je lui adresse un sourire hypocrite sans même prendre le temps de lui répondre. Voilà que mon livre l’intéresse maintenant. Ah, c'est écrit en tout petit sans images, ça encore. C'est pas un livre pour moi, en gros. Je pousse un soupir. « Forcément puisque cela ne parle pas de fornication à tout bout de champs et qu’il n’y a pas de photos. » Je baisse les yeux vers les pages de mon livre pour en reprendre la lecture. Elle est cool aux premiers abords, mais bien vite son envie de sexe devient pénible.