+ SACHA

Je n'étais pas encore certain de ce qu'il allait advenir de moi dans une aventure comme celle ci... Je veux dire, oui, j'avais bien conscience que je devais être l'un des candidats les plus faibles mentalement, du moins, de ce que j'avais vu. Je n'avais pas la force de caractère que certains se vantaient d'avoir, et c'était probablement ce qui m'inquiétait le plus. J'avais peur de faire tâche au milieu de décors. Alors peut-être était-ce un peu tôt pour me lancer dans des suppositions du genre, d'autant plus lorsque l'on savait que je n'avais pas la meilleure estime de soi possible, mais oui, c'était pour l'instant l'impression que j'avais. Est ce que n'importe qui pouvait avoir sa place dans une émission comme celle ci ? N'avais pas peut être été trop ambitieux ? Oui, peut-être étais-je finalement allé au delà de mes limites en m'inscrivant à une aventure telle que celle de Fake Lover. J'avais l'impression d'avoir un peu de mal à m'intégrer au groupe, probablement parce qu'il y avait encore et toujours ces questions qui s'enchainaient dans ma tête sans que je ne puisse y changer quoi que ce soit. De ce que j'avais entendu, il fallait un certain mental pour affronter le regards des autres, chose que je n'avais jamais su faire jusqu'ici. D'autant plus qu'être désigné comme le larbin attitré des autres candidats n'arrangeait pas franchement ma situation. Enfin, je suppose qu'il ne fallait pas voir que le côté négatif des choses, j'étais quand même dans un jeu où beaucoup de monde s'inscrivait. Oui, j'avais été choisi par la production, c'est que je devais avoir quelque chose de spécial non ? M'avançant le long de la falaise, je m'étais dans un premier temps accoudé à la barrière, l'air pensif, avant de reculer de quelques pas pour prendre place sur le banc. J'avais bien du rester une bonne demi heure ici, si bien que je commençais à avoir froid. J'avais ainsi replié mes jambes contre ma poitrine. Hors de question que je parte tant que je n'avais pas assisté au couché de soleil. Peut-être qu'après ça, je me sentirais mieux ? Une présence m'avait finalement tiré de ma torpeur, alors que je remarquais cet homme qui se dirigeait dans ma direction. « Oh non... J'espère que t'es pas venu me demander de faire quelque chose, toi aussi... » miaulais-je dans sa direction en entourant mes jambes de mes bras.

En cette soirée paisible, une idée m’a traversée l’esprit. J’ai donc décidé de me rendre à un endroit reculé et un peu isolé à l’extérieur afin de la rendre concrète. Il ne fait étonnement pas encore nuit. Tant mieux. Je me retrouve ainsi facilement en haut d’une falaise. Mais finalement, je ne suis pas seul. Quelqu’un se trouve là, assis et presque recroquevillé sur lui-même. Etonnant. Je m’approche de lui tout en écoutant ses paroles et en déposant ma bouteille à ses côtés. « De faire quelque chose ? » Je le regarde avec un drôle d’air. Que sous-entends-t‘il par-là ? Je ne comprends pas trop. « Je suis sûr que tu es très serviable mais non, je suis pas ici pour réclamer tes services. » Je m’éloigne un peu de lui en laissant mon bien. Non pas que le garçon soit bizarre mais je vais pas m’arrêter en chemin maintenant que je suis là. Je saisi sans plus attendre deux bâtons de mon sac, le briquet puis j’allume l’un deux avec. « T’as pas peur du feu ? » De toute façon, c’est trop tard. Et puis, s’il en a peur, il peut toujours fermer les yeux. Je suis loin de lui en plus donc il ne risque rien et ce, même s’il y a un peu de vent, ce qui n’est pas idéal pour jouer avec le feu. Mais ça ne m’effraie pas pour autant. C’est mon métier donc je connais les dangers. Bref, j’entrecroise les bâtons pour allumer le tout et je commence mon numéro. Mes bras valdingues dans tous les sens et mêmes parfois mes jambes pour des figures toujours plus impressionnantes. « Ne touche pas à ça ! » Je m’arrête net pour hausser le ton contre le candidat. Si je le fais, ce n’est pas pour rien. Le contenu de la bouteille qu’il tient dans les mains est toxique. Il ne doit en aucun cas la boire. D’ailleurs, je lui retire des mains sèchement. « Je ne veux pas à t’amener à l’hôpital d’urgence. » Je crois que je l’ai un peu brusqué au final. Il ne doit pas comprendre. Très bien. Je récupère la petite torche dans mon sac, l’allume puis je souffle fort. Voilà, j’ai craché du feu. Mon spectacle a était un peu abrégé mais ça reste tout de même de la pratique. Toujours bon à prendre.

Cette falaise restait pour le moment l'endroit le plus paisible qu'il m'avait été donné de trouver. Il faut dire que c'était plutôt compliqué d'échapper au bruit quotidien des autres candidats, puisque trente deux personnes vivants au même endroit avait souvent tendance à devenir quelque peu étouffant. Une part de moi aimait cette chaleur toujours présente, chose qui me manquait bien souvent dans mon quotidien, à la maison, mais qui me rappelait fortement l'endroit où je travaillais, la maison de retraite. Là bas, tout était si calme, si chaleureux. Je ne m'étais jamais senti aussi aimé que parmi ces personnes. Certaines partaient plus rapidement que d'autres, et tous savaient qu'il s'agissait là d'une sorte de rite de passage vers l'au delà. On m'avait surnommait "l'ange" parce que j'étais d'après eux l'infirmier le plus agréable de la clinique, et que tout le monde aimait m'avoir à son chevet. Je n'avais jamais eu la prétention d'être quoi que ce soit de plus qu'un support sur lequel ils pouvaient se reposer. J'aimais aider les gens, les accompagner, même avec le peu que je pouvais parfois leur offrir. Ça me suffisait. Un sourire me suffisait. Ici, c'était encore différent, mais la chaleur humaine restait la même. Cette chaleur qui semblait omniprésente, imprégnant le moindre objet qui était installé dans le nid. Mais parfois, tout ceci pouvait vite devenir gênant, et il fallait alors que je m'isole, ne serait-ce que pour une heure ou deux. Je crois que j'aimais bien me retrouver avec mes pensées, juste histoire de faire le point. Ces premières journées étaient passées à une vitesse tellement folle que j'avais eu peur de me perdre en route. Pourtant, je ne voulais en tirer que du positif, oui. Là, jambes repliées sur ma poitrine, assis sur ce banc, j'avais donc tenté de me retrouver, avant qu'un candidat ne vienne me rejoindre. Il ne me dérangeait pas vraiment, d'ailleurs, du moment qu'il ne me demandait pas le moindre service, il pourrait bien faire ce dont il avait envie. Un sourire avait fini par étirer mes lèvres lorsqu'il m'avait dit qu'il n'était pas là pour ça, et je mes prunelles noisettes avaient rapidement été attirées par ces drôles d'objets qu'il tenait entre les mains. Il me demandait si j'avais peur du feu tout en allumant l'une de ses torches. Qu'est ce qu'il comptait bien faire avec tout ce matériel ? « Eh bien, hm... un petit peu ? » quelque part je trouvais ça logique d'avoir peur d'un élément aussi dangereux que le feu. Je préférais l'eau, qui était en général plus paisible. J'observais donc son numéro avec les yeux d'un gamin se rendant pour la première fois au cirque, me saisissant machinalement se la bouteille qui se trouvait à côté de moi sans même faire attention à ce que j'avais dans les mains. Mes yeux n'arrivaient simplement plus à se détacher de la prestation. Sauf que voilà, il venait de s'arrêter net, n'hésitant même pas à hausser le ton auprès de moi, si bien que je redéposais la bouteille là où je l'avais trouvé, miaulant un petit « Désolé... » Finalement, il terminait son spectacle en crachant littéralement du jeu, et je ne pu m'empêcher d'applaudir quelque peu, mon sourire s'agrandissant toujours plus. « Ouah, t'es comme un magicien ! » m'exclamais-je encore sous le charme du numéro. « Et puis t'as l'air drôlement agile. » Je n'étais pas vraiment capable de faire les mouvements qu'il venait d'exécuter. Pour le coup, je n'aurais troqué ce numéro contre ma solitude pour rien au monde, ça aurait été dommage de manquer un tel spectacle. « Tu travailles dans un cirque ? » Ça devait être drôlement bien comme métier lorsque l'on y repensait. « J'en ai jamais vu, je crois... » Ou du moins, pas que je me souvienne, ça n'était pas vraiment dans les habitudes de mon père que de fréquenter ce genre d'endroits. Il préférait les opéras en général, et moi, j'avais du suivre, à défaut de réellement aimer ça. « Tu m'en veux pas trop j'espère pour la bouteille je... j'ai pas fait attention... » C'était souvent comme ça de toute façon, dès que mon attention était occupée par quelque chose, je perdais rapidement toute concentration pour le reste, ce qui faisait que j'en devais incroyablement maladroit, voire parfois dangereux. « Moi c'est Adnan ! » repris-je finalement en reprenant une position assise normale, les pieds sur le sol. C'était quand même un peu embêtant, oui, j'étais gêné. J'étais gêné parce qu'il venait de me montrer ce qu'il savait faire, et que moi, je n'avais rien à lui offrir en échange. « Je t'aurais bien donné un truc pour te récompenser, mais j'ai rien dans les poches je crois... Enfin si, j'ai ça... » Je sortais donc mon petit bout de papier, un origami en forme de papillon. « C'est pas grand chose, mais tiens, garde le. » lui dis-je en lui tendant le bout de papier, un sourire s'esquissant à nouveau sur mes lèvres.

Je n’ai pas emporté avec moi qu’une valise, non, j’ai aussi pris un gros sac dans lequel se trouve une partie de mon matériel d’artiste. J’ai pris tout ce qu’il m’était possible d’emporter afin de pouvoir m’entraîner ici et de ne pas perdre la main sur mes compétences. Je me dois de répéter quasiment au quotidien. Ce n’est pas comme si c’était une corvée puisque j’adore ça. J’espère aussi apporter un plus au sein du jeu grâce à ce que je sais faire. Et le premier qui va assister à mon spectacle sera le gars installé sur le banc en haut de la falaise. Il me confie avoir peur du feu et j’offre un fin sourire histoire de le rassurer. « T’inquiète pas, ça ne risque rien. » Aussitôt ces paroles prononcées, j’amorce la bombe ou plutôt j’entame mon numéro de bolas. Mes bras s’agitent et des formes apparaissent grâce au feu. Des cercles, des symboles, un papillon, autant de choses abstraites que concrètes. C’est un beau spectacle qui, pour n’importe quel individu, est agréable à regarder. Du moins, je pense. Sauf que je suis obligé de l’écourter puisque le jeune homme s’est emparé de ma bouteille et qu’il y a un risque pour qu’il la boive en pensant que c’est de l’eau. Je récupère aussitôt mon bien tout en haussant le ton, pour éviter tout dérapage. Puis je lui montre aussitôt à quoi ça sert ; cracher du feu. Il s’excuse de manière presque inaudible puis m’applaudit un peu avant de prendre la parole. Je ne dis rien et me contente de sourire, un tantinet amusé par les propos. « Oui. Enfin je travaillais dans un cirque. » Plus maintenant. Je fais partie d’un spectacle tout autre. Le candidat affirme aussitôt n’avoir jamais vu de cirque et puis s’excuse quelques secondes plus tard alors qu’un léger blanc s’était installé dans la conversation. « C’est de ma faute. J’aurai pas dû la laisser en évidence. Désolé. » Pour la première fois, j’offre un sourire plus net à mon interlocuteur. Et pour la première fois, mon regard s’arrête vraiment dans le sien. Je pense que maintenant, tout est réglé et on peut faire connaissance tranquillement. Le garçon semble de mon avis puisqu’il se présente à moi. « Enchanté Adnan. » Je lui aurais bien serré la main mais il ne vaut mieux pas. Elle est salie à cause du feu. « Sacha. » Ma jambe se lève légèrement pour s’appuyer contre le banc non loin du corps du candidat. Je n’ai pas envie de m’asseoir et en même temps j’ai besoin de m’appuyer quelque part. « Le numéro t’a plus ? » L’essentiel c’est le public. S’il n’a pas été convaincu par ma prestation alors je devrais m’améliorer. Bref, quelques secondes plus tard, le brun me tend un papier en guise de récompense. Cela me surprend un peu dans le sens où je n’ai pas fait ça pour être rémunéré mais uniquement pour le plaisir. « Merci. » Je me saisis quand même de l’objet puis l’analyse. C’est de l’art japonais il me semble. De l’origami. Et ça ressemble incontestablement à un papillon. « C’est ta passion ? » La confection m’a pas l’air simple alors j’imagine que si c’est bien lui qui l’a fait, il doit avoir de l’expérience. « C’est jolie. » Je me contente de rajouter en observant encore l’objet qui se trouve dans mes mains.

Mon père ne m'avait simplement jamais amené voir des concerts, ou même assister à des représentations de ce genre. Il se disait plus classe que ça, et avait toujours voulu nous instruire d'une manière plus stricte. Ainsi, j'avais pu voir des ballets, des opéras, ou des pièces de théâtre mais jamais des choses qui auraient réellement pu amuser quelqu'un de mon âge. Nous n'étions pas de la même génération, et qu'il le veuille ou non, nous n'avions pas les mêmes intérêts. Enfin, ça ne m'avait pas empêché d'aimer ce qu'il avait à me proposer, d'autant plus que je n'avais jamais été contre la moindre représentation de quoi que ce soit. Une part de moi appréciait drôlement les spectacles, peut-être était-ce simplement parce que je n'avais aucun talent particulier dans le domaine. A vrai dire, je n'avais aucun talent tout court, pour quoi que ce soit, ou du moins c'est ce que je m'étais toujours dit. J'étais simplement un peu trop gentil. Enfin, j'aimais prendre des photos, mais je n'étais pas certain que l'on pouvait parler de talent, ou même d'art puisque je n'en faisais rien, je ne les montrais à personne. La plupart n'étaient que des portraits de proches, ou des paysages, natures mortes, c'était ce que je préférais je crois. Alors oui, voir quelqu'un pouvant faire autant de chose en si peu de temps, je trouvais ça admirable, et ça ne me donnait qu'une seule envie ; en voir plus. J'avais l'impression de retomber en enfance lorsqu'il s'était exécuté. Oui, je n'étais plus qu'un petit garçon émerveillé, assistant pour la première fois à ce que beaucoup pourraient qualifier de magie. J'y croyais dur comme fer moi, en tout cas. Une personne ne pouvait tout simplement pas être aussi douée sans avoir un peu de magie en elle, qu'elle en ait conscience ou non. Apparemment, le jeune homme travaillait dans un cirque, ce qui ne m'étonnait pas. Il en parlait pourtant au passé, et je me demandais bien ce qu'il pouvait faire maintenant. C'était peut-être mal placé de vouloir en apprendre plus sur quelqu'un que l'on venait presque de décevoir. Car oui, ma maladresse et mon étourderie avait habituelle avait encore une fois eu raison de moi, et j'avais touché ce que je n'aurais pas du toucher. C'était toujours le même refrain, et c'était également pour cette raison que je n'avais pas une haute opinion de moi même. « Tu travailles où maintenant ? » ma curiosité l'avait emporté, mais il ne voulait peut-être pas me répondre. Toujours est-il qu'il s'appelait Sacha et qu'il me demandait maintenant si le numéro m'avait plu. « Beaucoup, je n'avais jamais vu quelqu'un faire ça auparavant. Ça a l'air sacrément dangereux tout de même, tu ne t'es jamais brulé ? » C'était l'infirmier qui dormait en moi qui venait de parler, à toujours m'inquiéter pour le bien des autres. Mais tout de même, il jouait littéralement avec le feu, le moindre faux mouvement pouvait être assez dangereux d'après moi... J'avais tout de même décidé de le rémunérer à ma façon, avec le peu de moyen que j'avais à disposition, et donc, avec cet origami que j'avais fait un peu plus tôt dans la journée, lorsque j'avais eu un petit moment pour moi et moi seul. « Oh non... C'est juste quelque chose que je fais parfois, ça n'est pas très glorieux. » Lui répondis-je en un maigre sourire avant d'ajouter « Je ne sais pas trop si j'ai une passion... » Le contact avec d'autres personnes, c'était ce que j'aimais par dessus tout oui. « J'aime échanger avec des gens, mais je ne sais pas si on peut compter ça comme en étant une. » A mes yeux il n'y avait simplement rien de mieux qu'un échange entre eux inconnus. « C'est ta passion ça ? Enfin, tu dois pratiquer souvent pour être aussi habile. » Il n'y avait qu'à voir la précision de ces mouvements pour en conclure que ça n'était pas qu'un amateur s'essayant à une nouvelle activité. Non, il avait l'air d'avoir pas mal d'expérience déjà, et qui disait expérience, disant entrainement.

Le téléspectateur ici présent a bien droit d’en découvrir davantage à mon sujet. Déjà, car il m’a sagement regardé puis félicité. Et ensuite, car je m’en veux un peu de l’avoir engueulé pour la bouteille. C’était pas méchant mais il a dû me prendre pour un fou. Enfin peut-être pas. Il a dû comprendre que le liquide c’était pas de l’eau et que tout ce que j’ai fait c’était éviter un drame. Et puis, ça nous aura permis d’entamer la conversation. Je lui explique présentement ce que je fais dans la vie. « Dans un spectacle local. » C’est d’ailleurs un peu l’attraction de ma ville. Bon, j’exagère, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui viennent juste pour ça. C’est un spectacle qui regroupe différents artistes de haut niveau dans différents domaines. Et je suis ravi d’en faire parti. « Je vais surement te faire peur en te disant ça mais ce n’est pas la partie la plus risquée de mon numéro. » Selon moi, une de mes acrobaties sur un fil placée en hauteur est bien plus dangereuse que le reste. Il suffit d’un mauvais mouvement et c’est quasiment la mort assurée. Mais c’est le risque et le risque fait intégralement parti de mon métier. « Je me crame souvent le bout des doigts mais ça c’est rien. » Non, fort heureusement, j’ai pas de brulure. Par contre, je suis un peu abimé sur mon bras à cause d’un tigre de Jo. Les choses ont quelques peu dérapées et tout ça pour de la viande. Je regrette tellement ce jour. « J’ai une blessure de guerre ici. » Je soulève mon bras et lui indique où est ma griffure. Bon, elle est moins apparente qu’avant vu que j’ai eu l’ingénieuse idée de la recouvrir par un tatouage. Je voulais faire une croix à la base mais j’ai dû ajuster ça en marteau. Du coup, j’ai un marteau-croix de tatoué à cause d’un accident. Bref, à son tour un peu de me parler de lui et de ce qu’il aime. Je suis pas là uniquement pour parler de moi ou montrer aux autres ce que je sais faire. « Moi je trouve ça bien réussi. » C’est glorieux, si, il joue les modestes là. Je suis sûr que même avec un modèle, j’arriverai pas au même résultat moi et pourtant, je suis en général agile avec mes mains. « Ça dépends. Qu’est-ce que tu fais de particulier pour échanger avec les gens ? » Je ne sais pas. Je suppose que s’il me dit ça c’est qu’il a des activités voire un métier qui tend vers le social. Je reprends aussitôt et brusquement sans lui laisser le temps de réponse. « Attends un peu, me dis pas que tu parles d’échanges buccales ? » Olàlà mais oui, c’est ça ! Comment j’ai pu me laisser berner ?! En fait, j’ai affaire à un chaud lapin qui me drague. Et dire que je l’ai pas vu venir ! Les applaudissements, le cadeau, tout ça c’était très subtil mais maintenant ses intentions me paraissent claires. « C’est mon métier mais avant tout ma passion, oui. » Que je réponds plusieurs secondes plus tard suite à sa dernière question. « Dis-moi, Adnan, qu’est-ce que tu viens faire ici dans une émission comme Fake Lover ? » Je ne sous-entends pas qu’il n’a pas sa place. Au contraire. C’est juste qu’il n’a pas un profil type comme beaucoup et que je me demande quels sont ses intentions ici et qu’est-ce qui l’a poussé à participer à cette saison.