+ tilda

J’avais dit à Tilda que je me vengerai. Je l’avais prévenu, je n’avais seulement pas dit quand est-ce que je prendrai ma vengeance. Et j’avais décidé que ce soir était le soir. Ce soir elle allait comprendre qu’il ne fallait pas m’appeler Loulou, au risque de prendre cher, très cher. À une heure du matin, ou peut-être deux heures, je me faufile discrètement hors de lit en m’assurant que ma chère et tendre partenaire était en train de dormir à point fermé. Je pars jusqu’à la cuisine remplir un sceau d’eau et de glaçon, et je prends également un siphon de chantilly, et avec mon matériel en main, je retourne sur la pointe des pieds dans notre chambre dite orientale. Mes fesses oui. Bref. C’est l’heure de se mettre à l’action. Je me mets debout sur le lit, au dessus de Tilda, et ni une, ni deux, je lui renverse le sceau d’eau glacé sur le visage. Et alors qu’elle se réveille en sursaut, je n’attends pas une seule seconde avant de lui mettre de la chantilly partout sur le visage, ainsi que dans les cheveux, tandis que je ne cesse pas de rire. Je me fichais pas mal des gens qui dormais autour de nous, je riais tout de même, surtout à voir sa tête trempée et pleine de chantilly. Ce n’était même pas un peu de chantilly, c’était vraiment une épaisse couche que je lui avais foutu là. On ne voyait même plus ses yeux. « Avec cette tête que tu as là, les 80% de chance qu’on avait de s’envoyer en l’air dans les deux prochaines semaines sont réduite à zéro. » Je dis en riant, faisant référence à une des rubriques  du prime qui avait parlé de nous deux la dernière fois. J’ai un grand sourire, satisfait. Oh, je sentais qu’elle n’allait pas être satisfaite que moi, allez savoir pourquoi.

Je suis particulièrement fier de moi. Au oui, je suis fier, très fier. Vous verriez sa tête. J’étais un homme entièrement épanoui en cet instant rien qu’à cause de sa tête qui ne cessait de me faire rire. Mon seul regret était d’avoir oublier de prendre mon appareil photo ou mon iPad pour immortaliser ce moment. Quel idiot d’avoir oublier le détail le plus important : montrer à tout le monde la misère que j’avais fait à la belle Tilda. À ses paroles, je lève les yeux au ciel, comme si je cherchais des excuses. « C’est juste que j’hésite à te faire passer la meilleure nuit de ta vie. Parce qu’après, les autres hommes vont te paraître bien fade face à moi, tu comprends ? » je dis avec un sourire en coin, alors que sa tête me fait toujours aussi rire. Je la regarde se redresser alors qu’elle se lèche les doigts. Moi, je garde la bonbonne de chantilly dans la main, sait-on jamais. Parce que je savais qu’elle n’allait pas en rester là. Il n’y avait qu’à regarder ses yeux. « Ne t’avise même pas de… » Je n’ai même pas le temps de finir ma phrase qu’elle me fais chuter sur le lit pour inverser les rôles. Oh non, je n’aimais pas ça. Pas du tout. Surtout quand elle parle de câlin. « J’vais m’en passer ça va aller. » je dis alors que je ne peux pas m’empêcher de rire face à tout ça. Mais elle se fiche pas mal de ce que je veux puisqu’elle commence à se blottir contre moi tandis que je grimace. Bordel, la peste. La petite peste. Je gigote sans pour autant essayer de la repousser, trop occupé à rire. Génial, je me retrouvais avec pleins de chantilly sur le visage. Le rêve. Sauf que là, elle fait le pire du pire : elle fout un glaçon dans mon boxer. « TILDA ! » je m’exclame dans un cri d’un ton mi autoritaire mi dépassé par la situation en me levant d’un seul coup, la repoussant en mettant mes mains sur ses hanches pour me redresser et sauter dans tous les sens. C’était froid. Trop froid. J’ai mes deux mains sur mon entre jambe histoire de réchauffer mon pauvre bébé qu’elle avait martyrisé sans aucune pitié. « Si c’était une tactique pour que j’enlève mon boxer, il va falloir me l’enlever toi-même. » Je dis, tout de même amusé par la situation. Ce n’était pas le genre de truc qui m’énervait ou me mettait de mauvaise humeur. Non, je n’étais pas de ce genre là. Je l’attrape alors sans prévenir par les jambes pour tirer dessus, la gardant dans les airs, la tête en bas. « Je savais que je te faisais tourner la tête. » Je dis en riant. Oh, ce que je suis drôle. Ou pas, hm. Et puis, je la balance de droite à gauche, comme une pendule, la tenant toujours par les mollets. « J’attends tes excuses. » Je dis, un sourire satisfait aux lèvres. C’était une bonne idée de torture, ça, la pendre par les pieds. Bon, les autres candidats de la chambre allaient sûrement se plaindre à cause de nos cris et nos rires, mais j’en avais franchement rien à faire.

Au final, j’avais eu de la chance de tomber sur quelqu’un comme Tilda pour partenaire. Une autre personne qu’elle aurait sûrement crié et fait la gueule pendant 2 semaines pour ce que j’ai fait à l’instant. Mais non, pas elle. Elle n’est pas comme ça et forcément j’apprécie ça. Je l’insultais, apparemment. Eh bien, tant pis pour elle. Et puis elle parle de faire glisser mon boxer avec mes dents. Ah, intéressant. «  Je ne crois que ce que je vois. » Je dis, plein de sous-entendus. Quoi, j’avais le droit d’en profiter, non ? Surtout que je suis en position de force. Je la balance par les pieds comme une pendule avant de la porter comme un sac à patate, tout en profitant pour lui mettre la main aux fesses. Elle dit qu’elle préfère les fessées, et forcément j’éclate de rire. Ah, oui je l’aimais ma partenaire. Bon, je ne lui donne pas de fessées pour autant. Et pourtant, j’ai beau la bouger dans tous les sens, la secouer, la seule chose qui marche c’est lorsque je commence à lui faire des chatouilles. Et paf, des excuses. Bien évidemment, je suis satisfait. Je me sens fort, très fort. Tout simplement parce que je le suis. Et je le montre, je la soulève comme des altères, je crie que je suis le meilleur, malgré les gens qui dorment à côté. Et finalement je laisse un peu de répit à ma partenaire, et je la pose sur le matelas, venant finalement la joindre, souriant, calmement mon rire qui n’avait pas cessée depuis de nombreuses minutes à cause de toutes mes conneries. Conneries qui avaient eu son effet escompté, puisque j’avais eu mes excuses, il ne fallait pas l’oublier. «  Oh, tu sais, la nuit n’est pas finie… J’ai tout le temps de te fatiguer encore plus. » Bon, il fallait peut-être que je me calme avec tous ces sous-entendus, moi. Mais je n’y pouvais rien, Tilda m’y incitait clairement. Comme une sorte de sorcière vaudou des sous-entendus. Oui oui, exactement. Ou pas, hm. Et puis finalement je ris à ses paroles alors que j’essaie de réfléchir. Mais il faut dire que c’est compliqué, il se fait tard, et mon imagination a déjà été utilisé pour la soirée avec la mauvaise blague que je venais de lui faire. «  Des choses… » La meilleure réponse de la terre. Je réfléchis, et en fait je ne sais même pas quoi répondre. «  Mais tu seras clairement mon esclave sexuelle. Et tu me feras la cuisine aussi. » Ça, c’était une certitude.