Dimanche, en plein après midi, après avoir passé un moment avec Nolan dehors j'étais rentrée me mettre au chaud. Seulement les activités étaient toujours aussi inexistantes. Après avoir réfléchis pendant de très longues minutes, j'avais rejoins la salle de bain où j'avais attrapé tout mon matériel pour me refaire une beauté ongulaire puisque mes mains étaient loin d'être aussi glamour que lors de mon arrivée. J'avais rejoins la salle à manger qui était vide à cette heure de la journée puis avait éparpillé mon barda, vernis à ongles, dissolvant, coton, lime à ongle tout ce dont j'avais besoin pour arranger cette catastrophe stylistique. Installée confortablement sur deux chaises dont l'une servant principalement de repose pieds, je commençais déjà par ôter le vernis écaillé qui s'y trouvait toujours. Je ne relevais que très légèrement la tête lorsque j'aperçus Louison faire son entrée dans la pièce. Je restais néanmoins silencieuse, puisqu'à vrai dire ce retour me laissait de marbre, confronter les deux ex-époux ne ferait qu'envenimer les choses d'autant qu'ils étaient selon Austin en procédure de divorce alors je ne comprenais pas réellement ce qui pouvait la déranger dans l'attitude français sauf si bien sûr elle comptait l'épouser à nouveau dans quelques mois.

J'avais l'affreuse tendance d'avoir l'impression d'être en trop, vis à vis des autres habitants, à chaque fois que je pénétrais dans une pièce. Cette fois-ci ne fit pas exception. Sydney se contenta de lançer un vague regard en ma direction, avant de replonger dans une activité qui devait être ô combien intéressante pour ne pas avoir envie de me poser une question sur Austin, ou tout simplement de me saluer. Je haussai les sourcils, ne sachant pas vraiment si elle en avait strictement rien à faire de moi, ou bien si elle me détestait. Sans gène, je me dirigeai vers la table où la jeune femme avait déposé toute ses affaires, et prit un instant le flacon de vernis à ongle dans ma main pour le regarder. Je dis, en même temps que j'allais m'installer sur une chaise à plusieurs places d'écarts de la sienne : « Tu devrais essayer quelque chose de plus naturel, le côté "mangeuse d'hommes" ne te sied pas au teint ... » J'observai sans rien ajouter d'autre Sydney. J'étais peut-être une garce, mais j'étais persuadée que cette fille était bien pire que moi, malgré que je ne la connaisse pas plus que ça. L'effet télévisuel peut-être ? Surement. J'avais suivit l'émission au travers de la presse écrite, et il se trouvait que la demoiselle n'avait pas été épargnée au niveau idylle sexuel.

Visiblement Louison semblait étonné que je ne me sois pas empressée de l'accueillir à bras ouvert. Je ne la détestais pas, mais j'étais loin d'être hypocrite en faisant semblant de vouloir devenir son amie. D'autant qu'à contrario elle ne semblait pas me porter dans son coeur, même si à vrai dire je m'en moquais royalement. Sa remarque me le fis immédiatement comprendre d'ailleurs., je levais les yeux avant d'ajouter. « Bizarrement, les hommes de la maison ne s'en sont pas plains. » Je lui souriais hypocritement tandis que je passais la première couche de durcisseur. J'ignorais si c'était de la jalousie, de la frustration ou je sais quelle stupidité dans le genre mais son ton me fit presque plus sourire qu'autre chose. « Quoi qu'il en soit j'imagine que tu n'es pas venue débattre de la couleur de mon vernis à ongle. Qu'est ce qui ce passe, tu voulais te faire Franz et t'es frustrée qu'il n'ait d'yeux que pour moi ou tu hais toutes les femmes s'approchant de trop près d'Austin par principe ? » Demandais-je sans animosité aucune, j'étais calme et aussi douce que je pouvais l'être avec les autres candidats, ne lui accordant aucun traitement de faveur que ce soit dans l'excès de gentillesse ou au contraire de méchanceté gratuite.

« Tu m'étonnes ... » murmurrai-je plus pour moi que à l'intention de Sydney, si bien que je parlai en français, tout en roulant mes yeux pour appuyer mes propos, un léger sourire au bord des lèvres. J ramenai mes genoux près de mon torse, posant mes pieds nus sur la chaise et entourant mes jambes de mes bras. « Quoi qu'il en soit j'imagine que tu n'es pas venue débattre de la couleur de mon vernis à ongle. Qu'est ce qui ce passe, tu voulais te faire Franz et t'es frustrée qu'il n'ait d'yeux que pour moi ou tu hais toutes les femmes s'approchant de trop près d'Austin par principe ? » Un léger sourire se dessina une nouvelle fois sur mes lèvres, admirant presque la répartie de la jeune femme. « Tout le monde ne peut pas écarter les jambes et accueillir avec sympathie le premier mec de vingt ans qui croise notre chemin, je te jure que c'est parfois carrément frustrant, comme tu l'as si bien dit ! » répondis-je en haussant les épaule. Je me mordillai légèrement la lèvre inférieur, hésitante quant à sa seconde supposition. Je n'étais pas jalouse, si ? J'avais trouvé que j'avais fait preuve d'une très grande diplomatie à l'égard de Alice, malgré l'avoir sincèrement détesté les semaines où j'étais encore à l'intérieur de la maison. Si ça se trouve, vu d'un point de vue extérieur, je ressemblais à une vrai harpie qui aggripait tant bien que mal son ex avec d'affreuses longues griffes tranchantes. Fronçant les sourcils d'une manière presque imperceptible, je repris : « Peut-être que je materne trop Austin et que je fais preuve d'un cliché des plus évidents, mais je veux ce qu'il y a de meilleur pour lui. Et il est clair qu'il ne s'agit pas d'un plan cul avec toi. »

Je ne fis pas attention à la remarque de Louison qui était en français qui plus est, je ne comprenais pas et honnêtement je m'en moquais. Mes yeux sur la jeune femme, je constatais néanmoins que mes propos la firent sourire. Je haussais les épaules, alors qu'elle affirmait que j'avais selon elle écarté les cuisses face au premier venu. Je n'étais pas entièrement d'accord, puisque Franz était loin d'être le premier venu même si effectivement nous avions flirté sans réellement nous connaître. « Vingt, trente, quarante ans, peut importe, je ne fais pas de sectarisme. » Répliquais-je sur un ton complétement détaché. Je la regardais avec un plaisir non dissimulé, alors qu'elle semblait moins à l'aise avec la seconde partie de mon affirmation. Sa réponse me laissait néanmoins perplexe, j'arquais un sourcil puis déposais mon flacon sur la table, pour poser mon regard sur la candidate. « Je pense qu'Austin est tout à fait capable de faire ses propres choix. Et en plus, tu te trompes de cible, celle qui a couché avec ton petit mari, ce n'est pas moi c'est Alice. »

Mes yeux oscillaient, après avoir eu tout le temps de fixer les orteils de la jeune femme, entre les siens et les miens. Je posai machinalement mes yeux sur mes propres pieds, en bien mauvais état. Je n'avais pas vraiment l'habitude de peinturer mes ongles d'orteils de venis à ongle et encore moins lorsque venait la période de l'hiver, qui rimait avec enfermement pour ces chers petits. « Je pense qu'Austin est tout à fait capable de faire ses propres choix. Et en plus, tu te trompes de cible, celle qui a couché avec ton petit mari, ce n'est pas moi c'est Alice. » dit-elle, en me tirant de ma contemplation. Je fronçai très légèrement les sourcils, avant de lui répondre, un brin déroutée : « Je t'ai entendu de vive voix dire que Austin était un bon amant ... » J'en étais même sûre. Lors d'un prime, la production n'avait pas hésité à concocter tout spécialement pour les spectateurs une vidéo relatant les aventures du candidat au sein du nid d'amour. Très divertissant, soit dit en passant. « Alice n'en a plus rien à faire de Austin » rajoutai-je en haussant les épaules. C'était ce que j'en avais conclue après avoir eu un entrevue avec l'habitante. J'aurais même pu dire qu'elle le détestait, clairement.

Ma réponse semblait étonner Louison, et à vrai dire je ne comprenais pas pourquoi avant qu'elle ne m'indique qu'elle m'avait entendu dire qu'Austin était un bon amant. Je souriais, repensant à ce stupide moment, qui à vrai dire ne m'avait pas amusé à ce moment là. « Oh ça. » Finalement, ça ne m'étonnait pas que la production ai décidé de diffuser cette image, sans véritablement montrer ce qui s'était passé dans cette chambre, ce fameux soir. C'est vrai que deux personnes pleurant sur leur sort, c'était loin d'être aussi attractif que ce genre de révélation. « Un piètre mensonge. En plus d'être une traînée, je suis aussi une véritable garce qui a menti délibérément à l'homme qu'elle aime dans le but de le faire souffrir. » Je haussais les épaules, elle pouvait penser ce qu'elle voulait me concernant je m'en moquais royalement, j'avais eu de bonnes raisons d'agir ainsi à mon sens. « Et moi je n'ai aucune envie de coucher avec lui, si c'est ce qui t'inquiètes. » Ajoutais-je simplement, c'était la stricte vérité, et elle était d'autant plus réciproque à mon avis.