Gaëtane & Elin
10/10 à 17h38
Vampire will not hurt you

Partir à l’aventure et fouiner un peu partout ce sont mes spécialités. J’adore ça. J’ai l’impression d’être un archéologue qui va finir, un jour ou l’autre, par tomber sur un trésor. N’empêche que ce serait cool de tomber sur un trésor super rare dont tout le monde ignore l’existence. Ici, dans le nid, ce serait encore mieux. Tout le monde me verrait comme la nana qui a fait une découverte de dingue et plus comme la maîtresse de Milou. Ce serait canon. D’ailleurs en parlant de Milou je l’attrape comme un sac de patate, le cale sous mon bras et l’emporte avec moi dans les profondeurs du domaine pour un petit tour dans la cave. Il a du s’en passer des vertes et des pas mûres là-dedans. Mais je n’ai pas peur. Le chien un petit peu plus on dirait. Allumer la lumière, c’est hors de question. Je me glisse dans la peau du personnage et fait fonctionner ma lampe torche. Le faisceau lumineux éclaire pile poil les endroits que je veux et laisse le reste comme un mystère encore non résolu. C’est excitant tout ça. Milou reste dans mes jambes et marche à la même allure que moi. Quel trouillard ce clébard. Il me fait sourire. Il m’émeut. Enfin jusqu’à ce que je trouve quelque chose de plus intéressant sur quoi m’extasier. Au bout du faisceau lumineux se dessine une vieille robe de bourgeoise de couleurs rouges et noires. Les volants sur le jupon, le corset super serré, le grand chapeau et les gants blancs, tout est là. La tenue repose sur un mannequin dont le tissu du corps est rongé par le temps, ou les souris présentes ici et qui se cachent pour ne pas me déranger dans ma quête. J’approche tout doucement et vient effleurer le costume du bout des doigts. Le tissu et tout doux. Sans attendre une seconde de plus, je pose tout ce que je tiens entre les mains pour retirer mes vêtements et enfiler l’habit de princesse. J’ai un petit peu de mal avec le corset. Je n’arrive pas à le nouer. Disons que je n’ai pas de mains dans le dos. Alors je m’occupe de ma coiffure. Un chignon de danseuse avec quelques mèches ondulées sur le devant. Je ne me vois pas mais j’imagine qu’avec ma peau pâle je dois ressembler à un vampire de l’ancien temps. La porte claque et des bruits de pas s’approchent de moi. Sans savoir pourquoi je viens me mordre au sang sur le poignet et prends soin d’en étaler un filet non loin de mes lèvres. La lueur de la lampe m’éclaire à peine. Parfait. Immobile, je fixe un point au long comme une statut de cire plus vraie que nature. J’espère foutre une trouille d’enfer à la personne qui arrive. C’est tellement amusant. Même Milou ne bouge plus. Ce chien excellent. Reste à savoir qui va se présenter à la réincarnation féminine de Dracula que je suis.