Ma nuit avait été relativement courte. Trop courte à mon goût. J'avais rencontré des difficultés à fermer l'oeil et avait abandonné l'idée de passer une nuit décente. C'est pour ça que je me traînais aujourd'hui. J'arrivais à peine à aligner mes pas correctement, j'arrivais à peine à redresser mon buste pour marcher droit. Une loque humaine, une poupée de chiffon, voilà ce que j'étais. Le salon et ses canapés confortables étaient pour moi le seul refuge plausible et c'est vers ceux-ci que je me dirigeaient d'une démarche peu charmante. Je poussais la porte du salon et tombais sur Ana. Nous n'avions pas réellement reparlé depuis la dernière fois, nous ne nous étions pas réellement recroisé. Du regard, elle m'avisa que j'avais le droit de me servir , de m'emparer de l'une des tasses qu'elle avait préparé. «Trop cool, je raffole du thé.» Et je me jette pratiquement sur le plateau qu'elle a préparé pour saisir une tasse avant de me laisser tomber dans le canapé. A peine eus-je attéri sur celui-ci que la candidate se décida à me poser une question. Une question concernant ma fille. Portant la tasse à mes lèvres, je bois un coup avant de lui répondre. «C'est pas facile.» que je dis dans un premier temps. Ceux qui prétendre le contraire ne sont certainement pas honnêtes ou alors, ils ne vivent pas dans les mêmes conditions que celles que j'ai connue. Des conditions pas toujours évidentes, des mois où je faisais tellement passer ma fille avant moi que je me privais de nourriture, juste pour être certaine qu'elle, elle aurait ce qu'il lui faut. Une époque de ma vie qui se trouve bien derrière moi aujourd'hui, même si il existe toujours une constante, Amalys passe avant tout. Toujours. «Mais j'ai la fille la plus adorable du monde alors forcément, ça compense beaucoup de choses.» J'ajoute finalement avec un léger sourire au bord des lèvres. Amalys, le meilleur choix de toute ma vie.