Par moment, je n’arrive même pas à avoir la force de rester réveiller pour faire attention à Tilda la nuit. Comme ce soir, par exemple. Je suis tellement crevé, je manque tellement de sommeil, que dès que je pose ma tête sur mon oreiller l’idée de pouvoir faire du mal à Tilda ne me vient même pas en tête en je m’endors comme un bébé. Un gros bébé. Je m’endors, et je ne me réveille que longtemps, très longtemps après, dans un lit vide. Le soleil était déjà levé, et il n’y avait plus personne dans la chambre. D’un côté, il était plus de onze heures. Seul les flemmards étaient encore au lit à onze heure, d’après moi. À croire que je faisais parti de ceux-là, aujourd’hui. Tant pis, je m’en remettrais. Je reste seulement quelques secondes sous les draps de mon grand lit avant de décider de me lever tout en m’étirant. Autant dire que ça me faisait vraiment du bien, une bonne nuit de sommeil. Je me sentais pleins d’énergie, vraiment. J’étais même prêt à sauter le petit déjeuner pour directement aller nager, à la piscine ou à la page, qu’importe. Après m’être frotté un instant la tête, je décide de me diriger vers le dressing afin de me mettre quelque chose sur le dos - on allait encore me dire que j’étais un exhibitionniste - mais quelque chose chamboule mes plans. Ou quelqu’un, plutôt. Tilda. Avec un énorme plateau entre les mains. Je crois que j’ai du mal à comprendre sa réaction au début, sûrement parce que je ne suis pas encore complètement et correctement réveillé. Mais étant donné que je suis un homme intelligent - oui oui - les connexions se font assez rapidement dans ma tête. Elle m’avait préparé le petit déjeuner. Décidément. J’avais la plus parfaite des partenaires. Et la plus enceinte, aussi, hm. Bon, j’essayais de ne pas trop penser à ce dernier détail, sinon je savais que je courrais à ma perte. Il fallait que je me contente de ne pas y penser, peut-être que ça irait mieux. Sauf que j’y repense immédiatement alors qu’elle se plaint du poids du plateau. Bon sang. Je me précipite presque jusqu’à elle pour lui prendre le plateau des mains. Hors de question qu’elle porte quelque chose de trop lourd. «  Toi, retourne dans le lit. » Je dis d’un ton aussi autoritaire que le sien avec de lui sourire finalement, pour finalement la rejoindre jusqu’au lit avec le plateau qui me donnait l’eau à la bouche. «  Et c’est que après un mois que tu me prépares un petit-déjeuner, tu n’as pas honte de t’y prendre si tard ? » je dis sans grand sérieux, sans cesser de sourire, alors que j’attrape une tartine. «  Merci. » je rajoute bien évidemment.

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