w/andreja

Vingt-huit ans. Il a vingt-huit ans aujourd’hui. Ça lui fait bizarre, il y a quelques années, il ne se serait jamais vu atteindre ce cap. Ce n’est pas un cap significatif comme la trentaine ou la cinquantaine, mais chaque année passée est une petite victoire en soi pour Alistair. Il ne sait d’ailleurs pas trop s’il doit s’en réjouir ou non. En général, un anniversaire, c’est festif, ça se fête entouré de ses meilleurs amis, on en profite. Mais lui, ça fait bien longtemps qu’il ne fête plus son anniversaire. Et à vrai dire, le cap des vingt-huit ans est difficile pour lui, bien plus qu’il l’a été pour la vingtaine ou qu’il le sera pour la trentaine. Vingt-huit ans, ça signifie que ça fait dix ans qu’il se contente de survivre plutôt que de vivre. Au début, c’était pas trop difficile, puis ça s’est dégradé et enfin le voilà, l’homme qu’il est devenu, le type le plus torturé du nid pour reprendre le terme du fabuleux award attribué par ses colocataires. Alors en ce jour important pour lui, il a besoin de se retrouver seul, plus que jamais. Il fuit donc l’intérieur du nid pour s’aventurer à l’extérieur, sans vraiment savoir où se rendre. Il y a cette sensation d’enfermement qui le pèse et même l’extérieur mis à leur disposition ne lui suffit pas. Pourtant, il ne peut pas s’échapper et arrive finalement jusqu’à la plage où l’espace lui semble être le plus important. Les mains dans les poches, il scrute l’eau. Il n’a toujours pas l’intention de s’y baigner, mais il est nécessaire qu’il se calme et rapidement. Et c’est bien la seule chose à sa portée susceptible d’apaiser son esprit. Il reste ainsi une bonne dizaine de minutes, ses prunelles happées par l’horizon, il ne sort de ses pensées que quand il ressent une présence non loin de lui. Il tourne la tête et découvre que son instinct ne l’a pas trahit, il croit reconnaître Andreja un peu plus loin, qui semble arriver dans sa direction. Il le quitte rapidement des yeux pour que ses prunelles viennent se poser sur l’autre côté de la plage, là d’où personne n’arrive et qui lui offre une échappatoire. En temps normal, il n’aurait pas réagi de la sorte avec Andreja, mais le fait est que cette semaine, il l’a soigneusement évité. Alistair s’en veut toujours pour son buzz foireux qui a ramené des souvenirs douloureux dans l’esprit d’Andreja et il n’a aucune envie que celui-ci ne le voie que comme l’enfoiré qui a perturbé son sommeil. Il a bien vu sa réaction lors de la question qui lui a été posée au prime aussi et il s’est senti indirectement responsable, puisque c’est bien lui qui a ouvert cette page de la vie d’Andreja aux yeux de tous. Mais finalement, ses pieds restent fixés sur le sable et il ne bouge pas, parce qu’il faut qu’il cesse de prendre la fuite dès qu’une situation échappe à son contrôle. Il reporte son attention sur le serbe quand celui-ci arrive à sa hauteur et le gratifie d’un « Salut » peu assuré. Et puis, il s’ensuit un court silence. Il cherche comment entamer une conversation, mais c’est sans succès. Il a des remords et c’est déjà une épreuve en soi de soutenir le regard du serbe. « C’est reposant ici, hm. » Il déclare maladroitement avant de plonger son regard sur l’eau. Et là, il n’a jamais autant souhaité être emporté par une vague qui le ferait disparaitre de cette satanée plage.

C'était totalement paradoxal, cette semaine était passée aussi lentement qu'on puisse l'être aux yeux d'Andreja et pourtant il aurait été bien incapable de dire avec précision comment il avait occupé ces derniers jours. Même sa soirée de la veille lui semblait un peu floue, la faute sans aucun doute à la bouteille de Vodka qu'il avait partagé avec Pia comme s'il s'agissait de petit lait, sans qu'il ne sache plus trop lequel des yeux s'appuyait le plus sur l'autre au moment de traverser le couloir qui menait à leur chambre. Et pourtant ce matin rien, ni nausée ni véritable mal de crâne ou alors vraiment assez léger pour qu'une aspirine en vienne à bout ... comme quoi c'était peut-être vrai, qu'il s'immunisait à la Vodka avec le temps. Cela ne l'avait pas empêché d'aller faire un tour au gymnase en tout cas, il s'y était même acharné un bon moment avant de comprendre que ce n'était juste pas de ça qu'il avait besoin ce matin ; Ce qu'il lui fallait c'était de l'air, et courir en sentant le vent lui fouetter le visage et le sol se dérober sous ses pieds. Liant ses baskets par leurs lacets il les avaient passées autour de son cou pour pouvoir courir pieds nus, sa peau rencontrant l'eau salée de la mer lorsque les vagues venaient s'écraser contre ses chevilles. Il était presque dix heures et demi, l'heure où le soleil commençait vraiment à taper fort, et s'il n'avait pas tant craint les coups de soleil qu'il se choperait assurément avec la peau qui était la sienne il aurait probablement retiré son tee-shirt. Au lieu de cela il avait continué de courir, ralentissant juste un peu le rythme et avançant droit devant lui sur le rivage jusqu'à ce qu'une silhouette un peu plus loin sur le sable n'attire son attention. Toute la semaine il n'a fait que croiser Alistair, et même croiser est un bien grand mot ; Il soupçonnait Alistair de l'éviter, à vrai dire. A moins que ce ne soit lui qui évite Alistair ... il ne savait pas trop, mais c'était stupide. Remplaçant la course par la marche il avait profité de la distance qui le séparait encore du candidat pour reprendre son souffle, doucement, les mains posées de part et d'autre de ses hanches, le sable plus sec s'accrochant à ses pieds encore humides. « Salut. » Il l'avait capté un peu malgré lui, le regard fuyant d'Alistair, comme une preuve silencieuse qu'il avait un temps pensé le planter là pour s'enfoncer plus loin le long de la plage. « C’est reposant ici, hm. » Depuis quand au juste Alistair préférait-il les phrases bateau à un silence pur et simple ? Il aurait avoué directement à Andreja que sa présence le mettait mal à l'aise, le serbe n'aurait pas mieux compris. « Oui. Même si je pas être trop fan de la mer. » Disons que ce n'était pas ce qui lui était le plus familier, et donc par conséquent pas ce vers quoi il choisirait de se tourner s'il cherchait quelque chose de rassurant. « Je devenir parano ou bien tu me évites ? » Autant être fixé une bonne fois pour toutes. Et puis devenir parano, la blague, comme s'il ne l'était pas déjà.

Il parvient à apaiser son esprit en fixant l’horizon. L’avantage avec Alistair, c’est quand cela est nécessaire, il sait se montrer patient et que ses efforts sont payants. Sauf que là, il n’a pas le temps de savourer une tranquillité retrouvée qu’il a l’impression de sentir une présence. Il n’est pas divin, mais à force d’être constamment seul, il commence à savoir quand il l’est vraiment ou non. La vision d’Andreja non loin de lui anéantit dans ses efforts. Parce qu’indirectement, le serbe est la cause d’un des nombreux soucis qui tournent en rond dans son esprit. Le fait d’avoir blessé plus ou moins directement le roux durant leur confrontation puis durant leur révélation, lui a renvoyé à la figure sa facilité à briser les liens qu’il parvient à créer. Et surtout, son aptitude à faire du mal aux autres, bien même si c’est souvent involontaire – n’en déplaise à ceux le considérant comme méchant. Andreja se dirige en sa direction et il tourne la tête dans la direction opposée de la plage, là d’où personne ne vient, là où il pourrait s’échapper rapidement si la présence du serbe est vraiment trop lourde à supporter. Mais encore une fois, il ne fait pas ce que son instinct lui dicte, pour la simple et bonne raison que ce serait agir comme à son habitude, en lâche, en fuyant, et qu’il essaie difficilement d’améliorer ce trait de son caractère. Affronter Andreja est donc une obligation. Alors il ne bouge pas, il attend que le serbe arrive à sa hauteur avant de le saluer. Et comme il ne sait absolument pas quoi lui dire, il tente une phrase bateau, c’est toujours mieux que rien non ? S’il se serait écouté, il serait resté muet, mais ce serait reprendre ses vieilles habitudes et il apprend tout de même, en étant ici. Andreja est donc d’accord avec lui, cet endroit est reposant, bien qu’il ajoute ne pas être très fan de la mer. Alistair ne répond rien, laisse de nouveau place à un silence. Et lui qui habituellement n’est pas gêné par ceux-ci, loin de là, il doit bien admettre qu’il l’est, cette fois-ci. Heureusement qu’Andreja reprend la parole, même si le contenu de ses paroles déplaisent quelque peu à Alistair, puisqu’il est percé à jour. Parfois, à force d’entendre parler Andreja dans un anglais approximatif, il a tendance à oublier que ses capacités intellectuelles sont plus développées que ses capacités linguistiques. Et que par conséquent, il est en mesure de comprendre ce qu’il se passe autour de lui, puisqu’il ne tarde pas à pointer du doigt le fait que l’anglais l’évite. Il pourrait lui répondre que non, qu’il devient bel et bien parano, mais ce ne serait pas très mature comme réaction. Alors il préfère replonger ses yeux sur la mer – à défaut de pouvoir soutenir le regard du serbe – et de hausser les épaules. « Je t’évite. » Cela ne sert à rien de mentir, bien que ce soit une habitude chez Alistair, ce n’est pas nécessaire à cet instant. Parce que s’il était venu à inventer une raison x ou y au fait qu’ils ne se sont que croiser brièvement depuis le prime de dimanche, il n’arrangerait clairement pas sa situation et se contenterait de s’enfoncer, en plus de faire croire à son camarade qu’il le prend pour un imbécile. Et comme ce n’est pas vraiment ce qu’il souhaite, autant être honnête. Ceci dit, ce n’est pas sûr qu’Andreja prenne de la meilleure des façons le fait qu’effectivement, il l’évite. Dans tous les cas, il n’aurait pas pu lui donner une réponse satisfaisante. « Ce n’est pas spécifiquement contre toi. » C’est plutôt une réaction habituelle chez l’anglais, de fuir dès qu’une situation échappe à son contrôle, ce n’est donc pas dirigé personnellement contre Andreja et il juge utile de le préciser avant que le serbe décrète que c’est un connard fini qui l’a pris en grippe.

Consciemment ou non, Andreja ne pouvait pas nier qu'il n'avait rien fait pour forcer le destin et croiser la route d'Alistair non plus cette semaine, mais pour autant il ne considérait pas l'avoir sciemment éviter. Alors peut-être que c'était la même chose pour lui, peut-être qu'il ne l'évitait pas consciemment mais qu'à ne rien faire non plus pour essayer de le croiser il s'était tenu loin de lui toute la semaine ... Andreja aurait pu se contenter de cette explication, si cela n'avait été pour la façon dont Alistair avait cherché des yeux un point de fuite, dès qu'il avait vu le serbe arriver dans sa direction. Et ça cela n'avait pas échappé à l'observation d'Andreja, qui si il se permettait encore d'avoir le doute avant était presque certain désormais. Et il n'était pas du genre à tourner autour du pot pendant cent sept ans, Andreja, alors plutôt que de jouer à l'aveugle et faire comme si de rien n'était il avait décidé de poser clairement la question, dans l'espoir peut-être de crever un abcès ou de mettre à plat une situation qui ne demanderait presque rien pour être débloquée. « Je t’évite. » Il n'avait même pas essayé de nier un seul instant, ce qui à la fois facilitait la tâche d'Andreja qui n'avait pas à lui tirer les vers du nez, mais le laissait aussi assez perplexe parce qu'il ne savait pas du tout ce qu'il était supposé dire, maintenant. Il avait bien une vague idée de ce que pouvait être la raison à son évitement, mais par crainte sans doute d'être trop auto-centré il se disait que peut-être la raison était ailleurs, qu'il avait fait ou dit quelque chose qui aurait pu vexer ou mettre en colère Alistair. Quoi qu'il n'avait pas l'air en colère au sens littéral du terme, mais puisqu'Andreja ne l'avait jamais vu s'énerver ou même hausser le ton il se disait que peut-être le brun n'était simplement pas démonstratif, même dans cette situation. « Ce n’est pas spécifiquement contre toi. » Le serbe avait arqué un sourcil, presque malgré lui, tant les deux phrases d'Alistair lui semblaient être en totale contradiction l'une par rapport à l'autre. Évidemment que c'était contre lui, au moins en partie, sinon il ne l'éviterait pas de manière délibérée, cela n'avait aucun sens. « Hm. Je ai du mal à te croire. » Quoi, si Alistair était honnête autant qu'Andreja le soit ici, et là en l'occurrence il avait beaucoup de mal à croire aux paroles d'Alistair. Il doutait que ce ne soit pas contre lui, parce qu'on n'évitait pas quelqu'un quand on n'avait absolument rien à lui reprocher. Enfonçant légèrement ses pieds dans le sable, et croisant les bras sur sa poitrine en fixant le brun par dessus les verres de ses lunettes de soleil il avait rajouté du même ton calme « Ça être à cause de ton buzz ? » Il hasardait, c'était la première chose qui lui venait à l'esprit à vrai dire, parce que c'était déjà ce qui semblait avoir mis assez le candidat mal à l'aise pour qu'il ne vienne à s'excuser en fin de semaine passée. Alors qu'il n'y avait pas de raison, ils étaient dans un jeu et à vrai dire il ne serait jamais venu à l'esprit d'Andreja de s'excuser d'avoir buzzé quelqu'un. « Parce que si oui ... ça être stupide. Tu pas éviter toutes les personnes que tu cherches leur secret, sinon tu parler encore moins aux gens que maintenant. » Sourire légèrement narquois, et vague tentative d'humour de sa part. Mais tout ce qu'il essayait de dire c'était que si il partait de ce principe là il n'avait plus intérêt à buzzer personne, s'il comptait éviter les concernés ensuite. « Et si ça pas être pour ça ... ça être à cause de quoi ? » Y'avaiet peut-être moyen qu'il rectifie le tir, si c'était une erreur ou une maladresse de sa part, surtout s'il n'en avait même pas eu conscience, il ne faisait pas toujours attention à tout, après tout ...

Ça ne sert à rien de lui mentir et de prétendre qu’il ne s’agit que d’un malheureux hasard s’ils se sont juste croisés cette semaine, Andreja n’est pas stupide et en vue de sa question, il a très bien compris qu’Alistair l’évitait. Il ne peut plus fuir, maintenant, bien même si l’idée lui a traversé l’esprit. Et puis, il faut qu’il cesse de s’échapper dès qu’il a quelque chose à se reprocher ou quand il sait que la situation ne va pas lui faire forcément plaisir. Alors autant reconnaître que oui, il évite Andreja. Ce dernier semble d’ailleurs peu ravi, dans un premier temps, d’une telle honnêteté, compte tenu du silence qui s’ensuit. Alistair rectifie rapidement le tir en lui avouant que ce n’est pas spécifiquement contre lui. Et vu la réaction d’Andreja avant même qu’il ne parle, il n’a pas l’air de le croire. Pourtant, il devrait, car en effet, à première vue il semble avoir un truc contre Andreja, mais le fait est que c’est surtout contre lui-même qu’il est agacé, et que n’importe quel candidat aurait pu se retrouver dans la situation du serbe. De plus, c’est un comportement courant à l’extérieur pour Alistair, alors non, vraiment, ce n’est pas une situation qui s’applique qu’à Andreja. « Tu devrais. » Il déclare simplement en haussant les épaules. Il aurait bien ajouté que ce n’est pas son genre de mentir, mais cela aurait été relativement déplacé en sachant que justement, bien qu’il ait l'air franc, il ne l’est pas forcément, du moins en dehors de cette émission. Mais concernant ce point, Andreja n’a pas à douter de lui, c’est en effet pas spécifiquement contre lui, bien que le serbe ne semble pas convaincu. Il lui demande ensuite si c’est à cause du buzz que l’anglais est dans cet état. « En partie, oui. » Bien que techniquement, le buzz soit plutôt l’élément déclencheur et non le véritable responsable. Andreja ajoute que s’il s’agit en effet de ça, c’est stupide. Il n’a pas tort. « Je sais. » Il répond, tandis que les dernières paroles du serbe résonne dans son esprit. « Et j’ai fait des efforts, quand même. » Il n’est pas stupide, il a saisi sa tentative d’humour, mais il n’est clairement pas d’humeur à rire. Certes, il ne l’est pas plus habituellement, mais certains jours il est plus disposé à faire preuve d’ironie. Il n’a cependant pas utilisé un ton froid pour faire comprendre à Andreja qu’il n’appréciait pas forcément qu’il mette ce sujet sur le tapis. Il n’a rien contre le serbe, mais il estime avoir fait suffisamment d’efforts ces dernières semaines pour ne plus qu’on estime qu’il ne parle à personne. Et à l’entendre dire cela, il a l’impression que ses efforts sont loin d’être payants. Alors humour ou pas, ça l’agace, même s’il a compris l’idée générale de sa phrase. Il est clair que s’il décide d’éviter chaque personne qu’il buzze, il ne s’en sortira pas. Mais Andreja, c’est différent. « C’est juste que cette histoire de buzz m’a renvoyé à la figure le fait que j’ai une prédisposition naturelle à heurter les autres, volontairement ou non. » Andreja, c’est différent, parce qu’il est la première personne qu’il a blessé alors que ce n’était pas dans ses intentions. Dehors, dans la vie réelle, il sait pertinemment qu’il peut se montrer blessant ou décevant, mais il s’agit généralement d’un mécanisme de défense et il est conscient de ce qu’il fait. En venant ici, il avait dans l’idée de changer ce point de son comportement et bien qu’il s’agisse d’un jeu, il a tout de même été secoué par la réaction d’Andreja. Alors oui, c’est en partie à cause du buzz, mais aussi à cause de son histoire personnelle. « N’en parlons plus. » Il finit par conclure. N’en parlons plus, parce qu’Andreja ne semble pas être fâché contre lui, et vu ses propos, Alistair devrait en prendre de la graine et se souvenir que tout ceci n’est qu’un jeu au final. Il pensait de la même façon qu’Andreja durant la confrontation, qu’être buzzé sur un sujet sensible fait partie des risques, mais il a retourné sa veste après avoir vu la réaction du serbe. Maintenant qu’Andreja a tenté de le raisonner, peut-être que si une situation similaire a lieu, il ne réagira pas de la même façon. Il l’espère. Il peut paraître méchant et dur à première vue, Alistair, mais il n’empêche pas qu’il reste un être humain dont le but n’est pas de faire du mal aux autres et que bien qu’il en fasse, ça ne le laisse pas indifférent. Mais dans l’immédiat, il ne veut plus en parler et se décide à rester silencieux tout en plongeant son regard sur l’horizon, acceptant désormais la compagnie d’Andreja.