with CASSANDRE

La semaine commençait tout doucement, il restait quatre jours avant la toute fin du jeu. J'avais du mal à me dire que vendredi tout allait s'arrêter. J'étais sereine quant à l'issue finale, bien entendu j'étais ici pour la victoire, c'était mon but ultime, seulement j'étais déjà ravie du parcours que j'avais effectué. Bien que j'aurais aimé garder mon secret jusqu'au bout, ma cagnotte si durement amassée, mais c'était ainsi. J'avais rejoins la chambre que je partageais avec mon partenaire en ce début d'après midi, afin de commencer à rassembler mes affaires. J'étais entrain de décrocher avec nostalgie des photos et des dessins de mon fils que j'avais accroché au début de l'aventure sur la tête du lit que je partageais avec Cassandre lorsque celui-ci s'avançait dans la pièce. Tout sourire, je m'avançais vers lui, lui sautant littéralement au cou, déposant ainsi un baiser sur sa joue. « on l'a fait, on l'a fait Cass', on est en finale, tous les deux ! » lançais-je un brin euphorique, fière de mon binôme, sautillant sur place tellement une adolescente hystérique.

Mon enthousiasme débordant n'avait pas atteint Cassandre qui était presque tout le contraire de moi. C'est vrai que je m'étais laissé emporté quelque peu, j'étais déjà nostalgique de cette maison, des habitants, des excellents moments passé au sein du nid. Seulement je préférais voir le bon côté des choses et me concentrer sur la finale plutôt que de penser à la sortie. Pourtant je savais que vendredi la journée allait s'avérer longue et éprouvante pour les nerfs. Je me détachais de l'étreinte de mon partenaire, le libérant de mon hystérie passagère, tandis que je lui souriais toujours. « Est ce que ça va ? Tu as l'air tout bizarre, alors que tu devrais sauter de joie. » Demandais-je plus calmement alors que je conduisais mon partenaire vers le lit où je m'asseyais sur le rebord, le regardant avec attention. Cet air qu'il affichait, je l'avais déjà vu à plusieurs reprises et il ne me disais rien qui vaille.

Cassandre s'installa à mes côtés, puis ne tardait pas à me partager ses angoisses. Angoisses que je pouvais parfaitement comprendre, puisque finalement la sortie m'effrayait également. Austin était parti, je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi il n'avait pas attendu quelques jours pour sortir et profiter du temps qu'il lui restait avec Cassandre. « Vous avez décidés quelque chose avec Austin ? Je ne l'ai même pas vu partir ... » Tentais-je doucement, je l'écoutais ensuite faire un comparatif de nos vies, même s'il faisait fausse route c'était indéniable. « Je pense que cette émissions t'auras au moins apportés des amis. Pour ce qui est du reste, ne sois pas si sûr de ce que tu avances. Mes études sont terminés ou presque, je vais devoir me trouver un nouveau job assez rapidement, rentrer dans mon minuscule appartement, récupérer mon fils. Mais je ne sais même pas ce que va devenir mon couple samedi, je pense qu'on est aussi perdu l'un que l'autre. » Je le regardais s'écrouler, m'approchant de lui, je déposais un baiser sur sa joue avant d'ajouter. « Je sais que ça va te sembler facile pour moi de dire ça, mais tu devrais profiter un maximum des jours qui te restent si tu crains tellement de te reprendre ta routine qui t'effraie tant. »

Finalement, la réponse de Cassandre ne me surprenais guère, Austin avait toujours été instable. Je levais les yeux aux ciels exaspéré par l'attitude égoïste du français qui n'avait pensé qu'à son intérêt personnel au lieu de se préoccupait de ce que voulait mon partenaire. « C'est un putain d'égoïste surtout ! » Lançais-je sur un ton accusateur avant d'observer Cassandre qui tentait de contenir sa tristesse, je l'avais déjà vu plusieurs fois fragile. Seulement il détourna la tête, par pudeur j'imagine, je me contentais de poser ma main sur son épaule, caressant doucement celle-ci afin de le réconforter comme je le pouvais. « Je suis sûr que tu parviendras à trouver une personne qui te mérite et te respecte à ta juste valeur. » murmurais-je simplement, il méritait réellement de rencontrer quelqu'un. Austin avait beau être craquant, séduisant et tout ce qu'on voulait, il n'avait fait que faire du mal à Cassandre tout le long de l'aventure. Il attrapait le dessins de mon fils que je venais de détacher. Je souriais alors qu'il affirmait qu'ils allaient lui manquer. « Je t'en aurais offert un volontiers, mais je pense qu'il serait ravie d'en faire rien que pour toi. J'ai très envie que tu le rencontres si tu es d'accord bien entendu. » Ajoutais-je simplement.