Cela fait un sacré moment qu’il n’a pas remis les pieds au musée. Un bon mois, il lui semble, bien qu’il n’ait plus vraiment la notion du temps depuis qu’il est ici. Certaines semaines passent très vite tandis que d’autres semblent ne jamais finir, alors il évite de tenir un calendrier. Il se repère avec les primes et c’est déjà bien suffisant. Le musée, donc, n’est pas la pièce pour laquelle il a un intérêt particulier, raison pour laquelle il n’a pas remis les pieds ici jusqu’à aujourd’hui. Il apprécie l’effort de la production de diversifier les lieux mis à leur disposition et le fait d’avoir un musée est très étonnant et plutôt original. Ceci dit, c’est le fait qu’il soit à la gloire de l’angelot symbole de l’émission qui le dérange. Enfin, il peut comprendre que ce soit Cupidon qui soit mis en avant, mais Alistair commence sérieusement à saturer de voir le visage de la mascotte un peu partout. Surtout qu’il ne s’est pas montré particulièrement sympa lors du prime précédent, avec son histoire de nominations par équipes, ça lui est retombé dessus (même s’il s’en doutait). À vrai dire, il viendrait sûrement plus souvent s’il y avait de vrais œuvres d’art, ou plutôt des œuvres qui ne sont pas qu’à l’effigie de Cupidon. Il se lasse vite, Alistair, et un peu de variété ne lui ferait pas de mal. S’il s’est rendu ici aujourd’hui, donc, c’est plus par ennui que par passion pour cet endroit. Et aussi parce qu’il a la fameuse vitrine qui révèle des indices de temps en temps et que quitte à s’ennuyer, autant être sur un lieu qui peut lui servir, des fois que la production serait d’humeur généreuse et enclencherait la fameuse vitrine. Il n’est pas dans la pièce depuis longtemps quand il entend des pas derrière lui. Il ne tourne la tête que quand la silhouette arrive à son niveau et il reconnait Mallaury. Ça a plutôt mal commencé entre eux, mais il estime aujourd’hui que Mallaury fait partie des candidats qu’il apprécie et qu’il souhaite connaître un peu plus. En tout cas, il est satisfait que celui-ci vienne le sauver de son ennui. Il est surpris quand celui-ci le remercie, il n’a pas l’habitude, mais il doit admettre que ce n’est pas désagréable à entendre. « Je suis passé par là, je sais que c’est pas agréable de se morfondre dans son coin. » Et oui, c’est bien Alistair, le spécialiste de l’isolement qui dit ça. Mais à vrai dire, quand il a été confronté à la situation similaire à celle de Mallaury, il fut malgré tout content de compter sur Ghika et Gaëtane pour lui changer les idées, même si sa nervosité ne l’avait finalement pas quitté de la soirée. « Il en faut plus pour me faire partir, sache-le. » Surtout que même si Mallaury n’était pas vraiment dans son assiette, sa compagnie n’était pas plus désagréable qu’une autre. « Et puis, je suis mal placé pour reprocher à quelqu’un de tirer la tronche. » Il ajoute ensuite, avec un léger rictus. Non, vraiment, il est le dernier susceptible de reprocher à quelqu’un de lui faire l’effet d’un somnifère ou de lui reprocher de tirer une tronche de six pieds de long, ce serait vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Ce n’est pas parce qu’il est plutôt de bonne humeur cette semaine qu’il doit reprocher aux autres ce que lui est habituellement. Quoi qu’il en soit, il peut compter sur le soutien de Mallaury cette semaine. « Merci, c’est gentil. Mais tu peux te préparer à me soutenir aussi la semaine prochaine. » Enfin s’il veut et surtout s’il n’a personne avec qui il s’entende particulièrement qui se retrouve face à Alistair sur le banc des nominés, si ce dernier n'est pas éliminé à l'issue du prime de cette semaine. De toute façon, bien que le soutien de certains de ses camarades soit appréciable (il fut agréablement surpris de découvrir des messages de soutien sur les twitter des autres il y a quinze jours), il préfère encore celui des téléspectateurs, à choisir. Ce n’est pas qu’il est ingrat, il est juste réaliste. « Les joies de la roulette. » Il finit par préciser, en haussant les épaules et avec un léger soupir. Ça l’emmerde, c’est certain, mais il s’est suffisamment inquiété lors de sa précédente nomination pour ne pas reproduire ce schéma cette semaine, ni la suivante. « Tu m’avais caché que tu étais un fan de Cupidon. » Il déclare ensuite, référence à l’endroit où ils sont. La même remarque pourrait s’appliquer à lui, mais il semble évident qu’il est là par ennui, vu avec le peu d’intérêt dont il observe les œuvres à la gloire de Cupidon.

Il n’a pas l’habitude d’être remercié pour quoi que ce soit, Alistair. Ou alors, quand on le vire d’un de ses nombreux jobs, mais le remerciement n’est  pas aussi agréable que celui que Mallaury vient de lui formuler. Comme il le dit au candidat, il est passé par là, il y a deux semaines de cela. Il était dans un état similaire à celui de Mallaury, nerveux à l’idée que cela puisse être son dernier prime. Et heureusement, il avait pu compter sur la compagnie de Ghika et Gaëtane. Bien que cette dernière soit timide, elle l’avait aidé tout autant que Ghika à penser à autre chose. Il suffit simplement de se focaliser sur l’activité ayant lieu sur le prime et non sur les éliminations qui se déroulent à la fin de celui-ci. Alors quand Alistair avait débarqué avec quelques dizaines de minutes de retard au prime et aperçu un nombre relativement important de candidats seuls dans leur coin, il avait préféré se diriger vers Mallaury. De un parce qu’il commence à l’apprécier sincèrement et de deux, parce qu’il aurait été dommage qu’il passe son dernier prime seul à se morfondre dans un coin. Et Alistair est bien placé pour savoir que ce n’était pas vraiment la meilleure idée qu’un candidat nominé puisse avoir. Et s’il malgré l’humeur quelque peu renfermée de Mallaury, sa compagnie n’avait pas été désagréable. De plus, comme l’anglais l’avoue, il lui en faut beaucoup plus pour le faire partir, d’autant plus qu’habituellement, c’est plutôt lui qui fait preuve d’une humeur loin d’être bonne. Il le fait d’ailleurs remarqué à Mallaury et la réponse de ce dernier lui fait plaisir, ce serait mentir que de dire le contraire. « Ça me fait plaisir à entendre, merci. » Il lui avoue, esquissant un léger rictus. Il a encore de la peine à sourire même s’il s’essaie, mais il tente de faire comprendre à Mallaury qu’il est sincère et que les propos du candidat lui font plaisir. Non, vraiment, entre cela et la côte de popularité, il ne peut pas se mentir à lui-même en pensant qu’il n’évolue pas au sein de ce nid, puisqu’on commence gentiment à lui faire la réflexion quant à son évolution de manière plutôt positive. « Mais j’ai encore des efforts à faire. » Certes, il parle déjà plus qu’à son arrivée ici – sans pour autant être un grand bavard, mais il ne le sera probablement jamais – et il ne se force plus autant qu’avant pour paraître soucieux des autres, mais il lui reste encore des efforts à faire au niveau de son comportement, puisqu’il manque encore parfois d’un peu de tact et que bien qu’il s’essaie maladroitement à l’humour, ce n’est pas encore un point avec lequel il est très à l’aise. Quoi qu’il en soit, il apprécie le soutien de Mallaury et il espère que ses efforts sont perçus par les téléspectateurs afin qu’ils lui donnent l’opportunité de rester dans ce nid encore une semaine et dans l’idéal, encore deux, puisqu’il va enchaîner deux nominations à la suite, la faute à la roulette. Bon, bien évidemment, maintenant qu’il commence à se faire à cet endroit, il aimerait tout autant survivre à ses deux nominations et encore au-delà, mais un espoir à la fois. Pour l’instant, il est question de la roulette et Mallaury a l’impression que celle-ci n’apprécie pas Alistair, mais il n’est pas totalement d’accord avec son camarade. « Nous avons une relation compliquée. » Comme les statuts Facebook, oui. « Mais à chaque fois qu’elle me fait un sale coup, elle compense en me filant 10’000€ ou des indices, alors je l’aime bien quand même. » Elle n’est pas si vilaine aux yeux d’Alistair, cette roulette. Il a remporté une bonne dizaine d’indice ainsi que 20’000€ grâce à elle, alors ça vaut bien deux nominations d’office quasi à la suite. Il s’estime tout de même heureux, lui qui est habituellement poursuivi par la malchance, d’avoir vu la situation s’inverser ici, même s’il ne s’agit que de la roulette et qu’elle ne le laisse malgré tout pas toujours tranquille. Mais contrairement à d’autres, il a l’esprit tranquille quand il se décide de la tourner. Enfin, il est évident que pour le coup, il aurait préféré obtenir autre chose qu’une nomination d’office lors de son précédent lancé, mais c’est la faute au hasard. Mallaury revient à la charge en lui déclarant qu’il ne s’en fait pas pour son sort, ni pour cette semaine, ni pour la suivante. « Bien, car je compte sur ton optimisme pour me rendre la monnaie de ma pièce ce prime-ci ou le suivant. » Oh, pas qu’il lui soit redevable pour avoir assisté au précédent prime en sa compagnie, mais maintenant que les rôles sont inversés et que c’est Mallaury qui pense qu’il ne risque rien, autant que son optimisme – bien que de façon générale on ne puisse pas dire que ce soit l’un des points forts de Mallaury – puisse changer les idées à Alistair dimanche, parce que ce dernier se doute bien que ça ne sera pas son meilleur prime depuis qu’il est ici, la nervosité aidant. Alistair change ensuite de sujet de conversation pour lui demander de façon plus ou moins directe les raisons de sa présence ici. Il se doute bien que Mallaury ne voue pas un culte à Cupidon – non mais sérieusement, qui lui en vouerait un, aussi ? – mais ce musée n’a jamais semblé comporter le moindre intérêt aux yeux d’Alistair alors obtenir le point de vue de quelqu’un d’autre ne le dérangerait pas. Il ne s’est pas trompé, Mallaury ne voue effectivement pas un culte à Cupidon, lui s’intéresse plus aux œuvres en elle-même, si on fait abstraction du fait qu’elles sont toutes à la gloire de Cupidon. « Sans être fan, je n’apprécie pas pour autant. » Oui, même si Cupidon n’a pas ses préférences, ce n’est pas pour autant qu’il apprécie les œuvres qu’il y a ici. « Enfin, je ne suis pas calé arts de toute façon. » Il n’est calé en rien, en vérité. Ni en arts, ni en sciences, ni en histoire, ni en géographie. Il n’a pas fait assez d’études pour se trouver une matière prédilection, bien qu’il ait toujours apprécié les langues, mais il ne pense pas que ça lui soit d’une grande utilité ici, contrairement à quelqu’un calé en arts qui pourraient lui réciter l’histoire derrière chaque œuvre de ce musée. Mallaury tente à son tour de deviner les raisons de sa présence ici et il mise juste, ça n’a rien à voir avec un quelconque amour que l’anglais porte à l’angelot. « Non, en effet. C’est par ennui. » Aussi simple que cela. Parfois, il se sent un peu stupide de s’ennuyer vu tout le terrain, les diverses pièces ainsi que les activités à leur disposition, quand d’autres aimeraient être à sa place. Mais c’est un fait, passé l’excitation liée à la découverte d’un nouvel endroit, tout redevient vite fade et sans grand intérêt. Comme ce musée, par exemple, aux yeux d’Alistair. « J’ai l’impression de tourner en rond ici, pas toi ? » Et par ici, il entend ce nid et pas uniquement cette pièce. De là à se taper la tête contre les murs parce qu’il ne supporte plus d’être ici, il a encore de la marge, mais bien qu’il sache pertinemment ne pas être le seul dans cette situation, il se demande si Mallaury ressent les choses de la même façon.

Ça lui fait plaisir que Mallaury mette en avant la différence entre celui qu’il était à son arrivée et celui qu’il est maintenant. Ça fait quelques jours qu’on lui fait la réflexion, plus ou moins directement, et ça le touche vraiment. Parce que c’est pour cela qu’il est venu, pour vaincre sa peur d’être entouré, de lier des liens avec les autres, d’être en société. Il y a encore quelques mois, avant d’entrer ici, il était capable de ne pas voir qui que ce soit durant des jours entiers et ne pas adresser la parole à quiconque durant des semaines. C’est pour dire comme il partait mal, en venant s’enfermer ici, lui qui communiquait surtout par hochements de tête ou haussements d’épaules. Il ne pensait honnêtement pas passer l’étape casting, ne s’étant pas particulièrement bien vendu. Et à sa grande surprise, il fut sélectionné. Une fois ici, il ne pensait pas non plus faire long feu, peut-être deux ou trois semaines, le temps que les autres réalisent que ça ne sert à rien de creuser car ils se heurtent à un mur. Mais contre toute attente, il s’est ouvert, et déjà bien plus qu’il ne l’aurait pensé. Alors, certes, il garde toujours une part d’ombre qu’il ne veut exposer à personne, son petit jardin secret, mais il se comporte presque normalement et arrive même à faire des phrases deux fois plus longues qu’il en faisait les premiers jours. C’est dire le contraste. Il y a encore des efforts à faire, il en a conscience, mais s’il venait à partir dimanche, il serait tout de même satisfait du changement. Ainsi, quand on pointe du doigt le fait qu’il a évolué, ça lui fait plaisir, parce que c’est bien pour cela qu’il est venu et cela lui prouve qu’il atteint de jour en jour son objectif. Quant à savoir si c’est la vie en communauté ou certains candidats en particulier qui lui donnent envie de s’ouvrir, il a sa petite théorie. « Il y a un peu des deux, mais avec une légère préférence quant à la vie en communauté. » Lui qui était habitué à être seul, il est clair que le fait de se retrouver dans une communauté et face à des gens d’horizon tous différents est d'une grande aide. Mais à choisir, il pense que le fait d’être entouré est plus bénéfique que les gens en eux-mêmes. Même s’il en apprécie la grande majorité, ce n’est pas pour autant qu’ils l’aident plus à s’ouvrir, il est toujours aussi secret. Il y en a même certains, à l’image de Lou, auxquels il n’a aucune envie d’en dire trop. Alors oui, la vie en communauté, le fait de devoir d’adapter à une façon de vivre différente de la sienne, c’est sûrement l’élément qui l’aide le plus. Ils en viennent ensuite au sujet de la roulette, cette charmante roulette qui a décidé de sceller le sort d’Alistair une semaine de plus. Un cadeau empoisonné dont il se serait bien passé, mais si elle se fait pardonner comme elle en a l’habitude (avec un gain de 10’000€ ou des indices), il veut bien lui pardonner, pour cette semaine du moins. Mallaury lui, semble ne pas avoir autant de chance puisque la roulette ne lui compense jamais les malus donnés. C’est sa tête qui ne doit pas lui revenir, avance-t-il. « C’est sûrement ça. Elle est un peu capricieuse, il ne faut pas lui en vouloir. » Il déclare dans un premier temps. Non, parce que si l’on voit les choses ainsi, il n’y a pas que la tête de Mallaury qui ne lui revient pas. « Dis-toi que tu as évité le pire, à savoir perdre ta cagnotte. » Enfin, il dit peut-être des bêtises et Mallaury a subi ce revers de la part de la roulette. Mais il ne lui semble pas, et à choisir, Alistair trouve qu’il s’agit quand même du pire qui puisse arriver. Autant une nomination ne marque pas la fin de votre parcours, autant la perte de sa cagnotte est relativement difficile pour la suite. Mallaury lui annonce ensuite qu’il ne s’en fait pas pour lui, ni pour cette semaine, ni pour la prochaine. Très bien, s’il est aussi optimiste, autant dire qu’il compte sur lui lors du prime de dimanche (ou le suivant, avec un peu de chance) pour éviter à Alistair de sombrer dans la dépression en se noyant dans un verre d’eau (à défaut de l’alcool). Le message semble passé, puisqu’il ne faut pas le lui dire deux fois. « Il en faut plus pour me lasser. » Dit-il, en faisant écho à  ses précédentes paroles. Il lui en faut plus pour le faire fuir, et cela s’applique aussi quand il s’agit de le lasser. Certes, de manière générale, Alistair a cette capacité à se lasser très vite, et en dehors peut-être que Mallaury l’aurait lassé rapidement, mais pas à cause de sa façon d’être, mais simplement parce qu’il s’agit d’un contact humain auquel Alistair n’aurait pas donné suite. Et jusqu’à récemment, ce n’était pas sa tasse de thé à Alistair, les contacts humains, et sans pour autant en être devenu fan, il n’a plus cet empressement de couper court aux liens qu’il commence à créer. D’autant plus qu’en étant enfermé ici, c’est l’une de leur distraction, de faire connaissances avec les autres. Mallaury reste encore bien mystérieux à ses yeux alors non, il n’est pas encore lassé et il ne le sera probablement pas avant que l’un ou l’autre vienne à quitter ce jeu. « Place réservée, donc. J’apprécie. » Il finit par dire. Il apprécie de savoir qu’il ne passera pas ce potentiel derner prime tout seul et qu’il peut compter sur Mallaury. Enfin, dans l’idéal. « Oh, ne me fait pas le coup de tomber malade quelques heures avant le prime. » Il menace, avec un certain sarcasme. Oh, si cette situation se présentait, bien évidemment qu’Alistair ne le reprocherait pas à Mallaury, car ce sont des choses qui arrivent. Disons juste qu’il s’agit d’une tentative d’humour, puisqu’il a tout de même l’impression de s’approprier Mallaury, au détriment d’autres candidats qui auraient peut-être voulu passer la soirée en sa compagnie. Alistair l’interroge ensuite sur les raisons de sa présence ici et il apprend une chose dont il se doutait malgré tout : Mallaury n’est pas un fan de l’angelot. Non, bien que ce soit Cupidon qui soit représenté dans chaque œuvre, lui parvient à passer outre ce détail pour apprécier celles-ci. Alistair précise, alors que ça n’a aucune importance, qu’il n’apprécie pas vraiment. Il se justifie rapidement en annonçant ne pas être calé en art, ce qui n’a rien d’étonnant, cela doit se lire sur son visage que ce n’est pas un expert en histoire de l’art. « Pas vraiment, non. » Il répond à la question de Mallaury, quand celui-ci lui demande si ça ne l’intéresse pas. « Je n’ai pas l’œil pour repérer les belles choses, alors ça me passe au-dessus de la tête. » Disons que malgré tout, il est en mesure de trouver une peinture ou une sculpture (ou toute autre chose à ranger dans la catégorie art) belle et appréciable, mais il ne s’arrêtera pas plus que ça dessus, pour deviner le genre, l’auteur, la date approximative, les références cachées. Un simple coup d’œil de quelques secondes lui suffit à vrai dire, il n’est pas vraiment intéressé par ces choses-là. Pour autant, il visite parfois des musées, quand l’ennui prend le dessus, mais il n’y passe pas sa journée comme certains peuvent le faire. « C’est ton truc à toi, l’art ? » Il demande ensuite, tournant légèrement la tête vers Mallaury. Ça a l’air, en tout cas, entre ses différents propos. Et dans quel cas il ne jugerait pas parce que cela intéresse son camarade alors qu’à lui, ça lui passe au-dessus de la tête pour reprendre ses propos. Tous les goûts sont dans la nature et il sait qu’un passionné d’art ou d’histoire, peut intéresser un non-passionné au fil de ces récits explicatifs quant à telle œuvre ou tel événement. Alors peut-être que Mallaury, si l’art c’est effectivement son truc, sera susceptible de l’intéresser quelque peu en lui présentant les raisons qui font qu’il trouve tel ou tel objet agréable. Alistair change à nouveau de sujet, car lui s’est rendu ici par ennui, ce qui le pousse à demander à Mallaury s’il lui arrive aussi, d’avoir l’impression de tourner en rond ici et si c’est juste lui qui ne sait pas apprécier ce qu’ils ont à disposition. Quoi que, il doute de cette hypothèse, puisqu’il a eu l’occasion de constater que d’autres candidats s’ennuyaient tout autant que lui. Et Mallaury fait partie du lot, il admet que ça lui arrive aussi, de ne pas savoir quoi faire et d’errer dans le nid. Alistair hoche ensuite brièvement la tête quand Mallaury évoque le fait que ce ne sont pas les occupations qui manquent, mais qu’il ne peut pas toujours s’en contenter. C’est exactement le ressenti d’Alistair. « Même s’ils ont prévu de quoi nous occuper, ça reste restreint par rapport à ce que l’on peut faire à l’extérieur. » Il déclare ensuite, faisant référence aux derniers propos de Mallaury. L’ennui les guette plus facilement ici qu’à l’extérieur, c’est un fait. « Et l’enfermement, ce n’est pas l’idéal non plus. » Il déclare, en haussant les épaules. Lui a connu un autre type d’enfermement et à vrai dire, les activités à sa disposition étaient beaucoup plus restreintes alors, malgré tout, il aime bien ce nid. « Je lis ou je me balade à l’extérieur. » Il termine, répondant à sa question. En fait, ça ne change pas vraiment de ce qu’il fait dans la vie dite réelle, quand il s’ennuie. Car même ses balades ne se font pas en pleine ville ou en plein village (ça dépend de l’endroit où il vit sur le moment), il opte toujours pour des coins reculés et coupés de toute civilisation, où il a l’impression d’être le seul homme encore vivant. Il serait tenté de lui retourner la question, mais il a déjà eu un semblant de réponses. « Elle t’apporte quoi à toi, cette aventure ? » Il pose la question au présent, car lui n’est pas sur la sellette et est donc susceptible d’élargir ses horizons quant à ce qu’elle lui apporte.

Spoiler:

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C’est agréable de savoir que ses efforts sont remarqués, puisqu’il est venu ici pour se lier aux autres et redécouvrir les bienfaits de la vie en société, chose qu’il avait un peu oubliée au fil des années. Il est évident que si au bout de la septième semaine, aucun effort n’avait été à signaler, cela n’aurait peut-être pas été judicieux de continuer à se faire du mal en restant ici, si ça ne lui apporte rien. Mais finalement, ça lui apporte bien quelque chose, même s’il en doutait fortement à son arrivée ici. Si lui est satisfait de son parcours jusqu’ici, il imagine que c’est également le cas de Peter, à travers sa télé, de redécouvrir Alistair sous un jour qu’il n’avait pas eu l’occasion d’apercevoir depuis bien des années. Quant à savoir si son changement a été influencé par la vie en communauté ou les différents caractères de ceux qui l’entourent, il opte plutôt pour la première solution. À vrai dire, certains caractères auraient été susceptibles de lui déplaire à l’extérieur, mais le fait de côtoyer certaines personnes vers lesquelles il ne se serait pas naturellement tourné à l’extérieur l’aide à accepter les particularités de chacun. Il y a tout de même Lou avec qui le courant ne passe pas vraiment, mais dans l’ensemble, il arrive à accepter les caractères de chacun, même s’ils sont considérablement éloignés du sien. Mais il s’agit donc bien du fait d’être constamment entouré qui l’aide à s’ouvrir, à son humble avis, même si techniquement, l’un ne va pas sans l’autre. La suite logique de s’être ouvert aux autres, c’est d’être affecté par le départ de certains et Mallaury l’a bien compris puisqu’il remet ce sujet sur le tapis. « Oui, je suis arrivé à ce fameux stade. » Et c’est pas plus mal qu’il y soit arrivé, justement, cela prouve bien qu’il évolue, doucement, mais à sa façon. « Et puisque tu m’as donné des noms, je suppose que c’est à mon tour de t’en donner. » Lorsqu’ils s’étaient rencontrés sur la terrasse une ou deux semaines auparavant, Mallaury lui avait donné les noms des candidats dont le départ l’affecterait, mais Alistair n’avait pas pu faire de même, il est désormais capable de réparer cette erreur. « Paloma, Andreja et Gaëtane. Felice et Jessica, aussi. Et même toi, maintenant que j’ai appris à te connaître. » Il ne dit pas cela pour lui faire plaisir, il est sincère. Leur première rencontre avait sûrement laissé une bien mauvaise impression à Mallaury, mais Alistair était surtout amusé par celle-ci, quoi qu’un peu vexé malgré tout. Mais par la suite, ils ont eu de vraies conversations et celle-ci lui montre une nouvelle fois que Mallaury est quelqu’un d’agréable et qu’effectivement, s’il venait à partir, il trouverait cela dommage. Quant à Paloma et Andreja, il s’agit de ceux avec lesquels il s’est le plus lié. Il connait encore peu Gaëtane, mais le fait qu’elle lui ressemble pas mal sur sa façon de vivre en société fait qu’il n’a aucune envie de voir cette alliée s’en aller. Et Felice et Jessica, bien qu’il les connaisse peu et qu’il n’est pas sûr que l’affection qu’il peut éprouver pour elles soit réciproque, il a très envie de continuer à les côtoyer, pour apprendre à les connaître un peu mieux, d’autant plus qu’il n’a jamais caché que la tatouée l’intriguait. Alors oui, il y a des départs qui l’affecteraient, c’est certain, même s’il s’en remettra rapidement, il est plus habitué à laisser sortir les gens de sa vie qu’à les laisser y entrer. Le sujet dérive sur la roulette qui, bien qu’elle ait nominé d’office Alistair pour la semaine suivante, c’est plutôt montrée généreuse avec lui jusqu’ici. Jusqu’à la nomination d’office, le pire tirage dont il a été victime était de recevoir une ou deux voix d’office, rien de bien grave, donc. Il n’est donc pas mal loti, contrairement à Mallaury contre lequel la roulette semble avoir une dent. Mais qu’il relativise, il n’a pas encore perdu l’intégralité de sa cagnotte, comme cela a pu être le cas pour Tilda, notamment. Il l’aurait mauvaise si tel était le cas. « Je l’aurais mauvaise aussi. En fait, je préfère une nomination d’office que ça, c’est pour dire. » Il n’a jamais caché que l’argent est également une motivation à sa présence ici, il est donc évident que ça le dérangerait vraiment de perdre tout l’argent qu’il a accumulé depuis qu’il est ici, surtout que sa cagnotte est plutôt bien remplie par rapport à d’autres. Mallaury s’excuse ensuite pour l’argent qu’il lui a dérobé lors du prime. « Ne t’en fais pas pour ça, ma cagnotte se porte toujours très bien. » Au final, ça n’avait pas fait une grande différence, puisque Percy lui avait fait remporter 5000€. Il est évident qu’il aurait préféré ne pas être dans les choix de Mallaury, mais celui-ci l’a tout de même épargné puisque ce n’est pas chez lui qu’il a dérobé le plus d’argent. Pour en rester au sujet du prime et plus précisément celui de dimanche qui s’approche, la place aux côtés d’Alistair est donc réservée par Mallaury. À moins que celui-ci lui fasse le coup de tomber malade, ce qu’il n’espère évidemment pas mais dont il ne lui en tiendrait pas rigueur si tel est le cas. Alistair esquisse un sourire aux réflexions de son camarade, ses propos étant légèrement contradictoires. Il ne faudrait qu’il soit mal au point pour rater un prime, mais à l’en croire, une petite baisse de tension suffit pour qu’il se considère comme malade. « Tu es un peu hypocondriaque ou je me trompe ? » Il demande sans aucune méchanceté, simplement curieux. Ses propos lui ont laissé un doute, raison pour laquelle il demande plus de précisions. Et puis, Alistair ne considère pas une baisse de tension comme une raison susceptible de rester au lit, mais c’est sûrement parce qu’il se remet relativement vite et qu’il n’est pas du genre à se plaindre du moindre bobo. L’endroit aidant, ils en viennent ensuite à parler des œuvres et dérivent logiquement sur l’art. Alistair l’admet sans honte, ce n’est pas son truc à lui. Enfin, il n’y a pas grand-chose qui est son truc, mais l’art n’a jamais suscité un intérêt particulier à ses yeux, même s’il respecte que cela puisse être une passion pour d’autres. Preuve en est, quand il s’ennuie et décide de visiter un musée, s’il tombe sur une œuvre qui n’est pas du tout à son goût, il se passera de faire le moindre commentaire pour ne pas vexer ceux qui s’extasient sur celle-ci. L’art n’est donc pas son truc, mais cela semble être celui de Mallaury, raison pour laquelle il lui pose la question. Il ne se trompe pas, Mallaury se considère lui-même comme un amoureux des arts, avec une préférence pour la sculpture et la gravure. Il en vient à lui parler d’une prestigieuse école située en France dans laquelle il aurait beaucoup aimé étudier. Alistair ne connait pas cette fameuse école, ça n’a rien de surprenant puisqu’il ne s’intéresse pas vraiment au monde qui l’entoure. « L’occasion ne s’est jamais présentée ou … ? » Ou est-ce que l’occasion s’est effectivement présentée mais c’est son hésitation légendaire qui a joué les trouble-fêtes ? À moins que sa candidature ait été rejetée, mais il ne préfère pas exposer cette hypothèse pour ne pas prendre le risque de vexer Mallaury. Il y a un tas de raisons qui font qu’il n’ait pas pu étudier là-bas, mais Alistair ne connaissant pas cette fameuse école, il ignore si les conditions pour y entrer sont particulièrement dures et sélectives et que c’est ça le problème ou si c’est pour une autre raison. « Du coup, j’ose m’avancer en disant que tu fais un travail en lien avec une certaine forme d’art ? » Il demande ensuite, parce qu’après tout, la seule indication qu’il a eue jusqu’ici sur le métier de Mallaury, c’est qu’il n’est pas négociateur, comme il a pu le constater lors de leur rencontre sur le balcon. Mais s’il est passionné d’arts comme il le dit, ça ne l’étonnerait pas que son camarade exerce une profession dans ce domaine, reste à savoir laquelle. Alistair évoque ensuite le fait qu’il tourne régulièrement en rond ici depuis quelques temps. Il est reconnaissant envers Cupidon pour la diversité des lieux, mais il n’empêche qu’au bout d’un moment, ils deviennent rapidement ennuyeux, et c’est le cas à présent. Pourtant, ça ne devrait pas le gêner plus que ça d’être restreint dans son espace, ni dans ses activités, puisqu’il a connu cela avant de décider de lui-même de vivre ainsi. Il est quelque peu rassuré de savoir qu’il n’est pas le seul à tourner en rond puisque Mallaury ressent aussi les choses ainsi. Pour continuer sur le thème de leur parcours ici, Alistair en vient à demander à Mallaury ce que Fake Lover lui apporte. On lui a souvent posé la question à lui, mais il ne l’a pas souvent posée et il pense la réponse de Mallaury susceptible de l’intéresser. Ils sont un peu de la même situation, cette aventure les aide à s’ouvrir un peu plus. Mallaury retient donc principalement le côté humain de Fake Lover, car comme il le dit lui-même, le fait d’être entouré et de vivre avec chacun le rend heureux et cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti ainsi. « Elle ressemble à quoi, ta vie à l’extérieur ? » Il finit par demander, curieux, parce qu’il s’imagine que, peut-être, leur vie à l’extérieur ne sont pas si différentes l’une de l’autre, Alistair n’étant pas particulièrement heureux non plus, bien que cette aventure ne l’ait pas non plus aider à l’être beaucoup plus, contrairement à Mallaury. Quant à savoir si Alistair a mené cette aventure comme il l’a voulu jusqu’ici, il reste silencieux un instant, car il n’avait jamais réfléchi à la question jusque-là. « Je n’avais pas vraiment de façon prédéfinie de la vivre, donc on peut dire que oui, je l’ai menée comme je l’ai voulue. » À la rigueur, le seul point sur lequel il avait déjà une idée en arrivant ici, c’est qu’il essayerait de se lier aux autres. Comment, c’était encore à définir et les premières semaines furent compliquées, mais il a pris un bon rythme de croisière, maintenant. Mais excepté ce point, il n’avait pas prévu de vivre son aventure d’une façon ou d’une autre, de se montrer particulièrement stratégique ou non, de plus s’occuper du côté relationnel que du jeu en lui-même. Et encore maintenant, il ne sait pas comment appréhender le jeu s’il vient à rester, peut-être que la semaine prochaine il jugera plus utile d’être stratège au risque de blesser quelqu’un s’il doit faire face à un choix difficile, par exemple. « Pourquoi, ça n’est pas ton cas ?  » Si lui n’a pas vraiment de regrets, peut-être est-ce le cas de Mallaury.