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 let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15

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Percy

Percy
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MessageSujet: let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15   let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15 EmptyLun 8 Déc 2014 - 3:23

“ let me in your heart again ”
w/paloma.


Voilà quelques instants déjà que l'anglais avait rejoint son ancienne chambre pour y déposer sa valise, après avoir rangé dans le dressing les affaires qu'il avait cru emporter avec lui lorsqu'il pensait encore ne pas rester pour cette dernière semaine de jeu. Quelques instants qu'il aurait du, du moins, la ranger dans un coin. Mais quelques instants qu'il avait plutôt les yeux rivés vers un lit, vers un corps endormi, celui d'une Paloma encore toute habillée. Il aurait alors certainement du s'empresser de faire ce qu'il était venu faire pour repartir sans risquer de la gêner, mais à peine eut-il posé les yeux sur elle qu'il repensa bien malgré lui au moment qu'ils avaient partagé sur le balcon, un moment qui constituait à la fois un bon et un mauvais souvenir, quelque chose d'extrêmement ambivalent, qui ici le rattrapait parce que se retrouver dans la même pièce que la brune le confrontait au fait qu'il ne savait plus exactement comment se comporter avec elle. Il savait quelle peine il lui avait causé, il l'avait lu dans ses yeux mais aussi à travers tout son être, parce que Paloma était un peu devenue une partie de lui-même, qu'elle s'était inscrite dans son cœur au marqueur indélébile, et qu'il vivait ses tourments comme un crève-cœur, ce qu'il avait réalisé dimanche, quand elle avait parlé de son secret, d'Aaron, et du reste. Il y avait des choses qu'il ne comprenait pas, des choses qui le dépassaient complètement et qu'il n'était pas certain de voir d'un autre œil un jour, mais à coté de ça, il y avait ce qu'elle avait affronté, seule, et qui l'avait vraiment atteint, lui. Peut être parce qu'il avait pris conscience qu'en agissant comme un con, à plus d'une reprise, il l'avait certainement accablée alors qu'elle aurait eu besoin d'un soutien qu'elle n'avait pas pu trouver à sa porte. Peut être parce qu'il n'avait pas l'impression d'avoir été l'ami qu'elle aurait mérité, qu'il n'était même plus certain de lui avoir seulement apporté un peu de joie, un jour, parce qu'il se savait maladroit et qu'il avait la désagréable sensation d'avoir perpétuellement merdé, avec elle. Alors oui, il ne savait plus comment agir avec Paloma, parce qu'il se savait capable de garder certaines choses pour lui, des choses qu'elle n'avait pas besoin d'entendre, des choses qu'elle ne l'autoriserait certainement pas à formuler, mais qu'il n'était pas certain de pouvoir l'épargner pour autant. Alors qu'elle dorme, ça tombait bien, parce qu'il avait besoin de passer un moment avec elle, pour ne pas garder éternellement à l'esprit l'épisode de la semaine dernière, mais qu'il ne saurait pas quoi lui dire, et comment. Alors il s'approcha de son lit et s'accroupit près d'elle, ses yeux la détaillant toujours, avant qu'une de ses mains ne grimpe jusqu'au matelas et s'approche, doucement, du visage de la brune. C'est sur sa joue qu'elle glissa, dans une caresse qui voulait dire beaucoup, qui était à la fois un geste implorant son pardon, et l'application symbolique d'une pommade qu'il imaginait salvatrice, qui aurait le pouvoir de soulager ses maux, qu'il savait nombreux. Il ne pensa pas à mal, bien au contraire, c'est pourquoi il fut profondément gêné lorsque bientôt les paupières de la brune tremblèrent et ses yeux s'ouvrirent, amenant l'anglais à se relever subitement. « Excuse-moi, je voulais pas ... » La réveiller. Bien sûr que non, et maintenant il se sentait con d'avoir eu besoin d'approcher, parce que tout ce qu'il avait réussi à faire, c'était la tirer d'un sommeil dont elle avait probablement besoin. Pour ce qui était de l'apaiser, on repasserait. « J'éteindrai la lumière en sortant » reprit-il d'un ton conciliant, pensant que le moins qu'il puisse faire, à présent, c'était la laisser tranquille. Rien à voir, bien sûr, avec le fait qu'elle soit maintenant en mesure de tenir une conversation, alors que lui ne savait toujours pas comment s'y prendre à ce niveau-là.
Paloma

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MessageSujet: Re: let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15   let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15 EmptyLun 8 Déc 2014 - 14:35

C'est sans doute le contrecoup du prime mais Paloma est exténuée. Moralement, physiquement, elle sent toutes ses fêlures sous sa peau, a conscience de toutes les plaies, de tous les bleus ceux qui marbrent sa peau et surtout ceux qui abîment son coeur déjà lapidé. Elle a tenu le coup toute la soirée sous le déferlement de secrets bouleversants, de secrets qui font mal, qui donnent envie d'enlacer, d'embrasser, de chuchoter que tout ira bien même si c'est des foutaises tout ça. C'est dur pour elle d'entendre des gens qu'elle fréquente depuis deux mois se livrer sans détour, balancer leur détresse en pâture à la production et puis rien pouvoir faire. Paloma pense surtout à Mallaury. Sa détresse l'a déchirée aussi de l'intérieur et elle aimerait lui être d'un certain secours sauf qu'elle sait que ça sera jamais le cas. Il a besoin de temps, de digérer, d'explications, d'une coupure nette, tout ce qu'elle peut pas lui amener, elle. Elle, elle aurait surtout besoin que cet homme abject et cruel réponde de ses actes. Elle est gentille, Paloma, elle est douce, mais quand ça touche à des personnes qu'elle aime, y'a son empathie qui parle pour elle et tout le reste qui s'évanouit. Son caractère conciliant, les limites floues du bien & du mal, plus rien compte que d'rendre justice à ceux qu'ont été bafoués et si le père d'Anna ou d'Adnan pouvait en crever, elle irait certainement pas l'pleurer ou l'plaindre. L'ambiance dans le nid est particulière cette semaine. Elle est lourde, différente. Ils sont quatre finalistes et heureux de l'être pour sûr mais la révélation des secrets pèse encore sur eux de tout son poids et y'a toute la maison qu'est enveloppée dans cette aura particulière un mélange de pathos, d'incompréhension et de compassion aussi. Et Paloma, qui marche toujours la chair à vif et l'coeur en bandoulière ça l'éprouve tout ça. Tellement en fait qu'après avoir croisé Jessica qu'elle essaye de pas regarder comme une condamnée même si c'est dur, vraiment dur, elle est crevée. Elle sourit à la rouquine, essaye de s'souvenir d'elle comme la sale peste de toutes ces semaines parce que ce serait plus facile sauf qu'elle voit plus ça. Elle voit Jessica. Jessica et sa jeunesse condamnée, Jessica et son câlin étrangement réconfortant d'hier et ça la bouleverse. Paloma fait bonne figure depuis hier soir mais elle a du mal. Elle craignait perdre des amis, hier soir, et elle avait tort. Ca n'a fait que renforcer les liens tout en les sublimant d'une couche de tristesse. Alors elle grimpe quatre à quatre les marches qui la séparent de sa chambre pour s'allonger. Juste quelques instants. Juste pour recharger ses batteries et libérer un peu un coeur lourd, trop plein de bons sentiments qui paraîtraient déplacés avec certains parce qu'ils sont pas très proches. Paloma se laisse tomber sur son lit, gracieusement, délicatement, comme la princesse en détresse qu'elle est trop souvent contre son gré. Il est dix-neuf heures quand elle décide de fermer les paupières rien que pour une minute. Juste pour partir, flotter, s'envoler au-dessus du nid et planer en apesanteur, indolemment. Elle sombre dans un sommeil lourd, assommant. Le genre d'sommeil sans rêve qui ressemble plus à un coma qu'à une sieste et elle n'en est tirée que par un geste tout doux. Paloma sent une caresse tendre glisser sur sa peau soyeuse et elle n'ouvre pas tout de suite les paupières. Elle savoure. Y'a l'esquisse timide d'un sourire qui naît comme un bouton de rose sur ses lèvres pulpeuses et qui s'y imprime, durablement. C'est juste bon, en fait. C'est pas grand chose, pas grand chose du tout mais ça l'apaise. Elle aimerait rester comme ça Paloma. Bercée par une présence bienveillante sauf que sa curiosité est plus forte que le reste. Ses paupières papillonnent, elle bat des cils pour s'ancrer dans la réalité et couve Percy d'un regard doux, ému mais endormi. Son sourire s'élargit quand il s'excuse et Paloma, alanguie, s'étire comme un chaton paresseux sans se relever pour autant avant de lui répondre. « T'as pas à t'excuser c'était un joli réveil » qu'elle murmure en le couvant du regard. Y'a son sourire qui s'fait finalement un peu la malle, qui s'estompe un peu sans s'évanouir en entendant la suite. Percy s'dérobe. Elle sait reconnaître ce comportement parce que c'est sa façon d'faire quand elle est mal à l'aise, la fuite. C'est ce qu'il y a de plus facile. « Reste... » qu'elle murmure d'sa voix de velours encore ensuquée de sommeil. Paloma passe une main distraite dans ses cheveux bruns pour s'donner une contenance et se redresse. Son dos vient heurter la tête de lit et elle glisse un coussin avant de rajouter quelque chose. « M'évite pas s'il te plaît. On est au-dessus de ça. » Elle voit ce qu'il est en train de faire, Paloma, et ça lui fait mal. Elle veut pas qu'ils s'éloignent à cause de ses erreurs, à cause de son comportement irréfléchi, à cause du balcon et d'ses conséquences. Ce qu'elle lui a dit, là-haut, même si c'était douloureux, elle en pensait chaque mot. Paloma a besoin de Percy et elle se glissera là où il voudra bien d'elle, sans prendre de place. Elle lui a écrit, il le sait. « Ton secret change rien pour moi mais j'imagine que tu t'en doutais » Ca aussi, elle l'a écrit. Parce que Paloma, avec ses indices et son côté observateur, elle avait deviné la majeure partie. L'absence de famille, de repères, de fric, l'usurpation d'identité. Ce qu'il lui manquait, c'était le comment. Et le comment de Percy il est bien moins sombre et mauvais que ce qu'elle craignait découvrir. Il a été opportuniste et c'est moche mais il est bien plus que ça. Il est sensible, plein des failles d'un gosse livré à lui-même. Il est seul, surtout. « Tu appréhendes la sortie ? » Paloma oui. Bien sûr qu'elle s'inquiète, elle est pas stupide elle sait qu'il a commis un délit et qu'en l'avouant il s'expose aux conséquences de ses actes. « C'est courageux ce que tu a fait hier soir comme c'était courageux d'entrer dans le jeu avec ce secret-là » souffle-t-elle avec pudeur. Parce que personne n'aurait jamais su, il aurait pu continuer sa vie dans l'mensonge et l'opulence mais il a décidé que non, que c'était l'heure d'assumer, de payer sans doute et d'apprendre de ses erreurs. Paloma trouve ça beau. Bien sûr que ça l'angoisse, elle a pas envie de le voir subir de plein fouet un déchaînement médiatique ou un procès suivi par des millions de personnes toutes prêtes à l'condamner. « Mais on est pas obligés d'en parler si ça t'gêne... » précise Paloma qu'aime pas s'imposer. Elle, elle aimerait être là pour lui. Elle le sait, il le sait aussi. Sauf qu'elle est pas certaine que ça soit aussi simple pour lui.
Percy

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MessageSujet: Re: let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15   let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15 EmptyMar 9 Déc 2014 - 1:08

L'anglais évitait de trop repenser au prime, à son secret, à ce qu'il avait été capable de dire, pour la première fois, parce que c'avait été plus dur qu'on se l'imaginait de vivre la vie d'un autre. Parce que s'il avait eu une famille aimante, s'il avait connu quoi que ce soit d'un tant soit peu heureux dans sa vie originelle, il n'aurait pas réfléchi de la même manière ce fameux soir, près de la voie ferrée. Il n'aurait pas eu l'impression que ce vol d'identité était la seule chose qui puisse le sauver, la seule chose qui puisse lui éviter de crever la seringue au bras dans une ruelle dégueulasse, la seule chose qui puisse lui laisser une chance de connaître des joies, lui aussi. Mais tout ce qu'il avait toujours connu, c'était la misère, le fait d'être livré à lui-même surtout. Car on l'avait aidé, quand il était plus jeune, mais qu'à l'adolescence son cas avait bien moins importé, alors que c'est précisément à cette époque que beaucoup de choses s'étaient jouées pour lui, qu'il avait été assez vieux pour toucher à toutes sortes de merdes, pour prendre part à des plans foireux, pour nuire aux autres mais surtout à lui-même. C'est aussi à cette époque-ci qu'il s'était senti bouffé par une ambition trop forte, un désir indomptable de connaître mieux, et les certitudes qui s'étaient peu à peu installées dans son esprit s'étaient manifestées le soir où rien n'avait plus semblé le retenir à sa vie d'avant. C'est pour toutes ces raisons qu'il ne voulait pas passer la semaine à repenser à tout ça, parce que c'était éprouvant, comme depuis des années. Pourtant, il parlerait, sincèrement, à ceux qui auraient envie d'assimiler davantage de choses, parce qu'il leur devait bien ça, qu'après deux mois à avoir poussé l'interprétation d'un rôle jusque dans certains extrêmes, parfois, il se sentait redevable, et qu'il avait véritablement envie que ceux qui avaient appris à le connaître constatent qu'une identité ne fait pas tout. Et parmi les personnes à qui il aurait un jour envie de parler, il y avait Paloma. Paloma qui s'était manifestement assoupie en ce début de soirée et qu'il aurait du laisser dormir en paix à la seconde où son regard, d'abord distrait, avait noté sa présence. Seulement, avec elle les choses s'étaient de nouveau compliquées, parce qu'il y avait eu ce moment sur le balcon, un moment agréable, un beau moment tel qu'il aurait aimé en vivre davantage avec elle, mais un moment qui au final avait conduit à une gêne telle qu'il la ressentait encore aujourd'hui. Il n'en voulait pas à Paloma de l'avoir embrassé, c'est tout ce qui avait indirectement joué à ce moment-là qui lui laissait un goût amer, parce qu'il avait certains regrets, des regrets qui n'impliquaient pas Elsa, non, des regrets propres à sa relation avec Paloma, qui n'avait pas été aussi simple qu'elle aurait pu l'être. C'est ce qui le laissait incapable de savoir comment agir à présent avec elle, parce qu'il ne voulait plus la blesser, que l'autre soir il avait été témoin d'une détresse qui lui avait fendu le cœur et dont il ne voulait plus être responsable. Alors la caresse qu'il lui offrit au moment de s'approcher d'elle était censée apaiser symboliquement ses peines, pas seulement celle qu'il avait provoqué, aussi celles qu'avait du réveiller le prime de dimanche. Seulement voilà, il aurait certainement du s'abstenir, car à peine sa main eut-elle fini de cajoler sa peau qu'il la vit s'éveiller, doucement, et se sentit très con, parce qu'évidemment ça n'avait pas été la finalité recherchée. Du coup, il s'excusa, mais put constater que même à peine éveillée, Paloma restait conciliante, et ça le rassurait, bien sûr, même si maintenant il n'était pas certain de devoir lui imposer sa compagnie, étant donné qu'il restait compliqué pour lui d'aviser depuis l'autre soir, et c'est vrai, c'était lâche, c'était stupide et elle ne méritait pas ça. « Je t'évite pas, Paloma. J'essaie de t'épargner une peine supplémentaire cette semaine, c'est tout » qu'il articula, parce qu'il n'aimait pas la sensation de risquer de la faire souffrir chaque fois qu'il dirait ou ferait quelque chose, à présent, qu'il imaginait bien ce que le prime avait réveillé en elle, que ça lui demanderait bien assez d'énergie comme ça de le surmonter. Pour elle, il aurait été prêt à partir, à s'effacer le temps de cette dernière semaine, parce qu'il ne voulait plus lui causer du tourment. Elle reprit en tout cas la parole et lui confirma que son secret ne changerait rien pour elle, car oui, il s'en doutait un peu, il savait qu'elle n'était pas celle qui aurait pu le juger le plus durement. « J'aurais quand même compris que tu m'en veuilles de t'avoir menti, les fois où t'espérais que je me livre et où je t'ai raconté la vie d'un autre » souffla-t-il avec sincérité, parce qu'à y repenser il avait honte d'avoir parfois été un peu loin, raison pour laquelle il avait d'ailleurs généralement évité de confier quoi que ce soit. « Tu sais que je suis pas aussi tolérant que toi, tu le sais parce que j'ai été injuste par le passé » reprit-il en tout cas tant que le sujet était sur la table, car lui n'aurait certainement pas nécessairement osé évoquer leur secret respectif, parce que le prime avait été éprouvant pour chacun, et les choses a priori suffisamment délicates avec Paloma depuis l'autre jour. « Pour autant, ton secret change rien non plus à mes yeux. C'est ton passé, tes choix, ça remet rien en question pour nous parce que des erreurs tout le monde en fait. » Il ne pouvait pas lui dire qu'il comprenait tout ce que ça avait impliqué, mais lui ça ne le concernait pas en soi, alors il devait mettre ses jugements de coté et ne pas oublier que ce qu'elle avait fait avant de le rencontrer n'avait pas à influer sur ce qu'ils partageaient aujourd'hui. Finalement, Paloma le questionna quant à la sortie et il savait qu'elle connaissait déjà la réponse à laquelle elle aurait droit. « Oui » lâcha-t-il alors, sans surprise, parce qu'à quoi bon prétendre le contraire alors qu'on devait facilement imaginer qu'il redoutait les conséquences qu'aurait la révélation de son secret. « Ça va certainement mal se passer, mais je sais pas encore à quel point. Et ça m'angoisse. » Il avait forcément commencé à s'imaginer les différents scénarios auxquels il pourrait être confronté, et aucun ne connaissait d'issue heureuse, agréable, parce qu'il ne pouvait pas y prétendre, pas après s'être complaît dans l'existence d'un autre pendant cinq ans. Elle poursuivit alors et il fut touché, sincèrement, qu'elle lui trouve un courage que lui ne voyait pas, parce que c'était du Paloma tout craché, de voir du bon en chaque chose, du bon en chacun. Mais touché aussi, en quelques sortes, qu'elle précise ne pas le forcer à en parler, car c'était la preuve qu'elle connaissait sa pudeur, une pudeur propre à ce qu'il était vraiment. « Ça me gênerait d'en parler avec quelqu'un que je connais pas, et qui dans le fond s'en foutrait plus qu'autre chose. Je sais que c'est pas ton cas » tint-il à la rassurer, dans un premier temps, parce qu'en parler avec elle, ça n'était pas en parler avec n'importe qui, et parce qu'il avait le sentiment de lui devoir de véritables confidences, cette fois, pour celles qui avaient autrefois été faussées par son secret. « Mais je crois pas qu'il y ait quoi que ce soit de courageux là-dessous, tu sais, je l'ai surtout fait pour moi. Je devenais barge, je savais même plus qui j'étais, j'avais besoin d'en parler, ça devenait vital. On imagine pas combien certains trucs peuvent peser sur une conscience. » Une conscience qu'il avait dit ne pas avoir, à une époque, parce qu'il avait souvent préféré nier le poids qu'elle pouvait avoir, et à quel point elle avait joué dans sa décision de révéler la vérité. C'était alors certainement égoïste d'avoir pensé à lui avant d'avoir pensé au reste, dans le fond il n'en savait trop rien. « Avec tout ça j'en ai oublié de te féliciter » constata-t-il subitement, car il avait gardé son contentement pour lui dimanche soir, parce que c'avait été plus simple sur le moment, et sans doute aussi parce qu'il n'aurait pas nécessairement voulu la féliciter devant tout le monde. Ainsi s'approcha-t-il légèrement pour venir saisir sa main et y déposer ses lèvres, dans un baiser riche de sens, sans plus la lâcher ensuite. « Alors félicitations Paloma, tu le mérites. A vrai dire, j'ai toujours su qu'on vivrait ce moment. » Il avait disons toujours senti qu'ils se retrouveraient, en dépit de ce qui avait plus d'une fois failli les éloigner pour de bon, mais qu'elle irait au bout, surtout, parce qu'il se souvenait de l'arrogant potentiel qu'il lui avait trouvé dès les castings, de son aplomb, puis par la suite, de ce qu'elle avait montré d'elle, un tempérament de joueuse, mais surtout un cœur d'une pureté rare qui la rendait incroyablement attachante, qui faisait d'elle un être entier, et une légitime candidate à la victoire.
Paloma

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MessageSujet: Re: let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15   let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15 EmptyVen 12 Déc 2014 - 19:11

Percy laisse entendre qu'il l'évite pas et les lèvres de Paloma esquissent l'ombre d'un sourire en coin qui affirme qu'il est pas dupe mieux qu'elle le ferait elle-même. Elle a rien besoin d'ajouter d'ailleurs parce que le "mais" qui suit les paroles de l'anglais lui donne raison de lui-même. Il l'évite pas "mais" ça signifie "je t'évite parce que". Ce mot veut rarement dire ce qu'il prétend affirmer mais à ceux qui savent, il affirme souvent une justification. Paloma voit bien ce que fait Percy. Il essaye de lui rendre la vie plus facile sauf que ça fonctionne pas parce qu'elle a besoin de lui et pas de sa distance. Ca fonctionne pas parce qu'elle en a vu d'autres, Paloma. Tous la voient comme une poupée en sucre, une figurine fragile qui pourrait rompre et exploser en poussière d'étoile à la plus petite secousse. Ils ont pas tort et c'est sa faute s'ils la voient ainsi. Elle a conscience d'avoir été plus fragile dans ce cadre que dans sa vie mais elle n'en reste pas moins plus forte qu'elle en a l'air, plus forte que ses os tout fins ou son visage de princesse en détresse qui attend qu'on la sauve. Elle en a vu d'autres, Paloma, et c'est pas les conséquences de son baiser volé qui vont la faire s'effondrer sur elle-même. Pas s'il reste près d'elle malgré tout. Elle comprendrait qu'il lui en veuille, qu'il lui en tienne rigueur et s'éloigne parce qu'elle a agi avec un égoïsme qu'elle déplore. Mais qu'il ne fuie pas en prétendant que c'est pour elle. Parce que ça n'aidera en rien. Pourtant, il le dit Percy, et le sourire de Paloma s'élargit sur ses lèvres pulpeuses un peu malgré elle. « Et donc pour m'épargner cette peine supplémentaire, tu m'évites » note-t-elle paisiblement avec la langueur d'un chat tout juste sorti de sa sieste. Elle a l'timbre rieur qui lui a manqué dans l'aventure et qui pourtant est souvent là, dans sa vie. Elle a la voix qui vibre et essaye de retrouver d'la chaleur et une contenance parce que Paloma veut pas compliquer davantage la situation. Au contraire, elle essaye d'impulser un virage à cent quatre vingt degrés pour retrouver une complicité qu'était pas entachée de complications, d'ambiguité ou de sentiments pas partagés. C'est la fin de l'aventure et elle espère bêtement que cette dernière semaine sera plus agréable, plus facile que les précédentes. « Ce que vous pouvez manquer de jugeote parfois, ça m'étonnera toujours... » lance-t-elle en venant caresser le visage de Percy d'un regard tendre, un peu rieur aussi. Parce que ce sont les hommes en général qu'elle englobe dans un vous de circonstance. Elle n'en a connu que deux mais elle les a connus longtemps et même s'il reste des zones d'ombre, des doutes et des interrogations elle croit pouvoir affirmer qu'elle les connaît. Et surtout que les hommes et les femmes pensent rarement de la même façon. Paloma se considère moins fifille que d'autres sur de nombreux sujets. Le shopping la fascine pas, le maquillage non plus, elle déteste perdre des heures à se faire jolie et a le toupet de penser que sa beauté ne se donne pas facilement. Qu'elle a tendance à être ternie par des tenues trop pompeuses ou du maquillage et qu'elle se révèle davantage dans la simplicité. Paloma c'est pas la femme fatale qu'on trouve incroyablement belle et sophistiquée d'emblée. C'est plutôt celle qu'a une beauté singulière, qui frappe quand on la connaît parce que sa personnalité se lit partout sur son visage mais rarement avant. Sans cesser de le regarder de ses yeux qui perdent pas de leur douceur en s'réveillant elle va au fond de sa pensée. « J'ai pas besoin que tu m'épargnes Percy. Juste qu'on continue comme avant » Elle hésite à dire comme avant parce que c'est maladroit, ça voudrait dire que la semaine dernière a modifié quelque chose alors que c'est pas le cas. Enfin c'est sûrement le cas mais elle passe outre parce que c'est pas important, c'est pas grave. Ce qu'elle veut dire si elle était plus douée avec les mots c'est qu'elle veut pas voir Percy s'éloigner, elle veut pas l'voir agir différemment maintenant elle veut que leur relation continue sur leur lancée, peu importe la lancée. Paloma lui offre un sourire de connivence, une esquisse complice qui demande rien de mieux qu'à laisser tomber leur dernière entrevue aux oubliettes parce que dans l'état actuel des choses elle a pas sa place ailleurs. Elle n'a envie de rien compliquer et la gêne qu'elle sent chez Percy la gêne aussi parce que ça veut dire que c'est un échec. Bien installée alors qu'il est toujours accroupi à son chevet, Paloma peut pas retenir plus longtemps la conversation qui tangue au bout de sa langue, qu'hésite et puis finalement plonge entre ses lèvres. Son secret. C'est que c'est pas un petit secret, un secret léger qui changera rien. C'est le genre de révélation coup de poing, l'genre de boulet de canon qu'est capable d'attaquer les remparts sans problèmes et d'atteindre chacun des candidats. « Je t'en veux pas » C'est la première chose qui sort, qui fuse de sa bouche pour venir s'ancrer tout contre Percy. Ses yeux suivent le même chemin que ses mots pour insister sur le message parce que c'est vrai. Paloma lui en veut pas. « Je te l'avais dit dans l'ascenseur au tout début et je maintiens : si ce que tu caches lève un peu le voile sur toi, ça me va. Que ça me plaise ou non c'était pas l'essentiel. » Elle s'exprime d'sa voix de berceuse qui câline et apaise, de sa voix de môme transparente qu'a jamais vraiment été une enfant, au fond. Paloma hésite à traduire tout ça par un geste, un geste qui viserait juste à le rassurer, à lui prouver que c'est la vérité mais elle conserve ses mains sur la couette parce que ce serait déplacé. Mal perçu aussi peut-être. « Je dis pas que c'est agréable de repenser aux fois où j'ai eu l'impression qu'on partageait un truc vrai, précieux, alors qu'en réalité j'étais la seule à me prêter au jeu des confidences mais je comprends » Elle comprend qu'il pouvait rien dire même sous l'emprise de l'alcool, que ça faisait partie du secret et que le secret amène des dissimulations. Elle n'a pas eu ce problème, elle a toujours été sincère parce que ce qu'elle cachait était un événement relativement récent qui l'empêchait pas de s'épancher - enfin plus ou moins et d'ailleurs moins que plus - mais Percy n'a pas eu la même chance. « Je sais que t'as menti sur ton passé mais je crois que tu t'es montré sincère sur le reste et c'est ça que je retiendrai. C'est tout ce qui compte. » Percy n'a pas vraiment joué un rôle. Il a bouffé la vie d'un autre et l'a servie en hors d'oeuvre mais le reste, le plat principal, c'est lui. Son caractère, ses failles, ses qualités, ses défauts, ses envies, c'est pas celle d'un autre, c'est les siennes et ça lui suffit. Il évoque finalement son secret à elle, en filigrane et l'espagnole sent ses muscles se tendre. Inconsciemment, ses jambes allongées négligemment se replient dans la volonté tellement humaine de se recroqueviller sur soi dans une protection factice qui fait un peu peine à voir. Elle connaît le mauvais caractère de Percy. Elle sait qu'il est entier, qu'il a du mal à pardonner, à jeter l'éponge, à laisser couler. Elle sait aussi qu'il se montre blessant quand les choses lui déplaisent, qu'il fait mal parce que c'est son mécanisme de défense. Le mécanisme de défense rouillé d'un gosse de la ddass... Elle le sait mais elle est pas certaine de l'accepter pour son secret. Parce qu'il peut pas juger. Parce que personne le peut, sauf Aaron. Paloma craint que ce qu'elle entende remette certaines choses en question parce que sa gentillesse jusqu'à la bêtise a quand même des limites. Elle est tolérante mais elle aussi, elle est entière et elle refuse de se laisser atteindre par les remarques des uns et des autres tout simplement parce qu'ils ont entendu quelques mots de sa bouche. Ils savent rien. Ni le contexte, ni son état d'esprit ou le délabrement complet dans lequel elle s'est plongée. Alors ils peuvent dire ce qu'ils veulent mais elle peut ne pas l'accepter. Sauf que Percy accepte et elle sent son coeur se liquéfier dans sa poitrine au fur et à mesure que ses nerfs, ses veines, ses muscles se détendent. Elle lui sourit, elle lui offre un sourire qui est plus parlant que les mots, qui veut dire merci, qui caresse ses traits à distance à la place de la pulpe de ses doigts. Elle ajoute rien, Paloma, parce que son secret a été lourd à porter, il a pesé sur son aventure, sur son humeur, sur son moral, sur tout. Il pèsera encore à la sortie, elle le sait, et elle n'a pas envie qu'il vienne plomber sa dernière semaine. Elle se contente d'hocher la tête avec son minois reconnaissant en le bouffant des yeux. Alors qu'elle veut pas évoquer le sien, Paloma remet son secret, à lui, sur le tapis mais c'est parce qu'elle a peur. Peur de ce qui va lui tomber sur le coin de la gueule à la sortie, peur des rapaces qui vont fondre sur lui et des conséquences parce qu'elle sent le déferlement qui fera mal et elle pense que Percy n'a pas besoin de ça. Il vient d'vider son sac, elle peut pas savoir combien c'est dur mais elle imagine et elle voudrait juste l'envelopper de douceur et faire en sorte que l'après n'arrive jamais. Mais c'est pas possible. Le nid va tomber de la branche et eux avec. Il faudra l'accepter, essayer d'amortir la chute, panser ses plaies. Se relever surtout. Mais pour certains ça sera plus facile que pour d'autres... « Quoi qu'il arrive tu n'es pas seul. Pas cette fois. » qu'elle affirme en plantant ses prunelles chatoyantes dans les siennes avec l'assurance de ceux qui savent. Paloma est rarement sûre d'elle mais elle pense pas s'planter en affirmant que quoiqu'il arrive, Percy est de taille à l'affronter. Pour lui et aussi pour ceux qui tiennent à lui et qui partiront pas. « C'est courageux parce que t'aurais pu en parler autrement, à un psy qui aurait pu t'aider ou à la famille pour soulager ta conscience. Y'aurait peut-être même pas eu de conséquences. Sauf que toi, t'as choisi d'assumer, de te jeter en pâture et j'crois qu'à ta place peu l'auraient fait » Elle lui sourit d'une esquisse tendre, aimante, d'un sourire qu'effleure le coeur et qui essaye de réchauffer celui de Percy, de faire taire son angoisse - qu'elle partage. Son choix est courageux mais il est aussi suicidaire et Paloma ose même pas imaginer ce qui est en train de s'tramer, dehors. La famille doit savoir, maintenant. Dans l'intimité si tout s'était joué entre eux et l'anglais p'têtre que les choses auraient été différentes mais dans le feu de la médiatisation, elle craint la dureté des gens, des jugements, les conseils sévères qu'on leur donnera et qui réclameront une peine exemplaire. Mais Paloma tait ses doutes, elle noie ses craintes au fond d'elle parce qu'elle a envie de croire qu'elle se plante. Que pour une fois la vie peut se courber à ses envies et ne pas s'acharner. Percy la félicite pour sa place en finale à laquelle elle a encore bien du mal à s'habituer et ça la réveille tout à fait, Paloma. Il l'extirpe d'un demi-sommeil flottant, apaisant, en embrassant sa main et en la conservant entre ses doigts. Elle ne dénoue pas l'étreinte mais n'esquisse aucun geste. Rien qui pourrait le mettre mal à l'aise parce que c'est comme ça maintenant. Lui peut se le permettre mais elle doit faire attention. Et c'est con parce que Paloma met du temps à devenir tactile et c'est juste quand elle a appris à l'être avec lui qu'elle doit y mettre un frein pour pas lui compliquer la tâche. Alors ses doigts restent inertes entre les siens, se contentant de savourer. « Merci » qu'elle souffle d'un timbre suave avant de renchérir distraitement, laissant les mots s'écouler comme le long d'un ruisseau le long de sa langue déliée. « Et moi je pensais que la situation serait inversée » note-t-elle dans un sourire doux-amer parce que Percy n'est pas en finale alors qu'il a la carrure d'un finaliste et qu'elle a toujours cru qu'il irait au bout. Plus loin qu'elle qu'a pas grand chose d'une compétitrice. Mais quand on regarde une seconde le tableau des finalistes c'est pas les personnalités les plus assurées et affirmées qu'ont fait l'unanimité, à croire que le public s'est bizarrement pas lassé des trébuchements perpétuels des quatre potentiels gagnants d'la saison qui ont en commun le fait d'être plus ou moins écorchés par la vie, d'avancer à l'oblique et pas en ligne droite. « Tu seras là dimanche ? » C'est la question qui lui brûle les lèvres. Paloma se décale pour venir s'asseoir sur le rebord du lit, face à lui. Elle défait par leurs mains mais comme ça elle se sent moins loin, moins malade veillée par un proche. Paloma le fixe de ses grands yeux sans fond qu'attendent une réponse mais qui demandent rien, qui demandent jamais rien. Pour sûr elle aimerait l'avoir près d'elle dimanche, pour la sortie, pour la fin, mais elle comprendrait qu'il s'barre avant parce que le prime c'est toujours un moment lourd, chargé, électrique et celui-ci n'échappera pas à la règle.

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MessageSujet: Re: let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15   let me in your heart again ~ 09/12 | 22h15 EmptySam 13 Déc 2014 - 21:37

Ça n'était pas Paloma qu'il évitait, non, c'était cette peine qu'il risquait de lui infliger chaque fois qu'ils se retrouveraient tous les deux, parce que c'était frais, que ça résonnait encore dans leur cœur à l'un et à l'autre. L'anglais voulait à tout prix éviter de raviver ce qui devrait certainement s'endormir, parce que ce serait mieux pour elle qu'elle s'en remette sans qu'il soit là pour lui rappeler qu'il avait été obligé de se freiner et de la freiner en même temps. Paloma semblait vouloir, ou tout du moins essayer de prendre la chose avec le sourire, mais lui avait un peu de mal, parce que la brune souffrait de la situation, mais que lui aussi, qu'il avait notamment le cœur lourd de ne pas avoir pu lui expliquer les choses sur le moment, de ne pas s'en être senti capable. Paloma devait penser qu'il avait choisi Elsa, mais ça n'était pas aussi simple, parce qu'il n'avait pas l'expérience sentimentale nécessaire pour voir les choses aussi clairement, mais aussi parce qu'avant ça Paloma ne lui était jamais apparue comme Elsa lui apparaissait depuis des semaines, que jamais il n'aurait eu la prétention de penser qu'elle pourrait vouloir d'un mec comme lui, alors qu'elle avait connu le grand amour, le vrai, avec un type qu'elle décrivait comme formidable. Non, ce qu'il avait choisi, c'est de ne pas blesser Elsa en se jetant dans les bras d'une autre, de ne pas lui faire ça, surtout pas devant des millions de téléspectateurs. Pourtant, quand il repensait à cette fois-là sur le balcon, il se souvenait de son envie de le faire, malgré tout, une envie qui avait été moins forte que sa raison, mais une envie qui aurait pu prendre plus de place, parce que ça l'avait ému, de recevoir un baiser qu'il avait certainement plus d'une fois attendu, et qui avait si tendrement confirmé ce qu'il avait pu lire dans sa lettre. Alors oui, il ne vivait pas les choses nécessairement mieux qu'elle car là où elle était frustrée, il l'était aussi. Parce qu'il aurait aimé pouvoir épargner aussi bien Paloma qu'Elsa, sans être forcé d'écorcher le cœur de l'une pour épargner celui de l'autre. « Pourtant je suis là pour te rappeler l'épisode de la semaine dernière ... Tu vas pas me dire que ça te fait pas du mal ? » Et c'est ce qu'il voulait éviter, parce qu'à aucun moment il n'avait été question de fuir Paloma. Se retrouver tous les deux, ça faisait inévitablement écho à la semaine dernière, parce que tout ça planait maintenant au-dessus d'eux et leur revenait en pleine face. « Parce qu'à moi si. » Il avait mal de repenser à son regard triste, à sa mine qui tente de masquer sa peine, à ses mots sans chaleur, mélancoliques. Il avait mal de repenser à leur baiser, surtout, à cette effervescence qui s'était emparée de lui et qu'il avait consciemment balayée d'un revers de la main, parce qu'il avait fallu être raisonnable. Mais c'était cette frustration qui lui pesait sur le cœur qui lui faisait le plus mal, ce sentiment accablant qu'il aurait du laisser les choses se faire, et aviser ensuite, quitte à le regretter, quitte à perdre aussi bien l'une que l'autre, au final. « Je t'en ai voulu, Paloma. Pas de l'avoir fait, mais de pas l'avoir fait plus tôt. » Sa voix s'était faite plus basse, parce qu'il craignait de la blesser mais qu'il avait besoin qu'elle sache précisément ce qui avait posé problème, à ce moment-là. Il avait déjà insinué que le temps ne se rattrapait et c'était vrai dans le sens où ils ne pouvaient pas revenir plusieurs semaines plus tôt et échanger ce baiser, parce que cette chance il l'avait laissé passer, plusieurs fois. « Je suis pas stupide, je sais que ce sera plus exactement comme avant. Parce que les limites que j'ai instauré ce soir-là, toi tu les verras à long terme, t'agiras en fonction d'elles et ça t'empêchera d'agir naturellement avec moi. » Elle n'en aurait pas nécessairement conscience, mais le moment lui reviendrait certainement à l'esprit chaque fois qu'elle aurait envie de l'enlacer, de le toucher, de faire quoi que ce soit qui pourrait lui paraître inapproprié. « Et c'est pas ce que je veux. Parce que j'ai pas envie que t'oublies ce qui t'a poussé à m'embrasser, ce soir-là. » On pouvait difficilement se rendre compte quand on avait croulé sous l'amour et l'affection de ses proches, mais Percy n'avait jamais eu personne, il n'avait jamais été aimé, choyé, ou désiré pour ce qu'il était. Mais ici, on s'était attaché à lui, et Paloma avait fait partie de ceux qui lui avaient montré qu'il comptait, par de jolis mots mais aussi par de jolis gestes. Il se souvenait de la caresse qu'elle avait posé sur sa joue la fois où il avait trop bu, de leur étreinte quand il se morfondait dans les escaliers, des momens où ils avaient fini par partager une proximité qui n'avait pas été possible au départ, parce que Paloma voulait du sens et qu'elle n'avait pas toujours envoyé les meilleurs signaux. Ça avait fini par se faire et il avait compris combien c'était précieux, pour elle, d'en arriver à partager tout ça. Alors lorsqu'elle l'avait embrassé, il avait senti qu'elle tenait à lui plus qu'il n'aurait jamais osé l'imaginer, et maintenant qu'il connaissait mieux son histoire, son passé amoureux notamment, il voyait ce geste comme quelque chose d'extrêmement symbolique. Alors il n'était peut être ni dans sa tête, ni dans son cœur, mais il savait qu'elle ne l'aurait pas fait sans raison. « Ce serait une bêtise de sous-estimer l'importance que t'as aujourd'hui à mes yeux, parce que tu comptes plus que jamais, au contraire. » Il se doutait qu'elle avait fini par estimer que c'était d'elle dont il ne voulait pas, qu'il ne l'envisageait pas un seul instant de la façon dont elle l'envisageait peut être de son coté, qu'en soi elle avait tiré beaucoup de conclusions à partir d'une simple réaction. « Et tu me plais toujours autant » qu'il finit par articuler, peut être pour la rassurer pour de bon, des fois qu'elle n'ait pas retenu la façon dont il avait répondu à son baiser, mais seulement le reste. Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait besoin qu'elle sache tout ça, parce qu'il ne voudrait pas qu'elle s'imagine qu'elle avait perdu en importance à ses yeux alors qu'Elsa en avait gagné. Ça n'était pas aussi simple, ils n'étaient pas deux personnages de films pris dans un triangle amoureux dont l'issue se profile en une heure et demi. Aujourd'hui l'anglais savait qu'il tenait à Elsa, au fait qu'entre eux c'était devenu facile, agréable, et sécurisant. Mais il savait aussi qu'il tenait à Paloma, à leur relation compliquée, et à ce qu'ils étaient aujourd'hui alors que ni l'un ni l'autre n'aurait parié sur eux. C'était deux relations très différentes, deux filles qui n'avaient pas grand chose en commun, deux parties d'un cœur noyé sous différentes émotions, différents ressentis, différents sentiments. Elle disait alors ne pas lui en vouloir pour les fois où il avait été contraint de lui mentir, d'évoquer la vie d'un autre à défaut de pouvoir évoquer la sienne, alors qu'il aurait compris, oui, qu'elle lui en tienne rigueur, parce qu'il avait très tôt intégré que c'était important pour elle d'apprendre à connaître les autres, que c'était en ça qu'à ses yeux une relation finissait par trouver son sens. « Pour moi ça l'était, précieux. Parce qu'ici t'es l'une des seules à avoir un jour cherché à voir plus loin que ce que je montrais, à avoir essayé de comprendre celui que je suis. » Il n'avait pas joué le jeu comme il aurait aimé pouvoir le faire mais ça restait un beau moment à ses yeux, parce que peu avaient un jour pris la peine de voir autre chose que cette surface peu reluisante qu'il avait très tôt exposé. « Ce qui m'emmerde par contre, c'est de pas pouvoir répondre comme il se doit à ta question aujourd'hui, parce que j'ai peu de souvenirs du gosse que j'étais. » Il aurait aimé pouvoir lui apporter de véritables informations, cette fois, des informations qui le concernaient lui, et pas un autre, parce qu'il n'était peut être pas trop tard pour jouer le jeu, parce qu'il lui devait ça en soi, la vérité sur sa personne, sur son enfance. « J'en ai certainement eu davantage un jour, mais passer cinq ans à s'attribuer l'histoire d'un autre, ça laisse des traces. » Durant cinq années il avait été ce gosse de riche brouillé avec ses parents, et il avait fallu qu'il s'en persuade avant d'en persuader les autres, ce qui avait petit à petit altéré ses véritables souvenirs, enfouis au plus profond de lui et qui n'étaient plus aussi accessibles aujourd'hui que par le passé. Tout ce dont il se souvenait, c'était des foyers et des autres gosses. « Je veux pas que tu le crois, Paloma, je veux que t'en sois sûre » reprit-il lorsque la brune poursuivit, parce qu'il fallait qu'elle n'ait aucun doute sur sa sincérité à tous les autres niveaux, parce qu'il s'était attaché à ses camarades, que c'était bien lui qui le leur avait montré, plus ou moins adroitement. Quant au secret de l'espagnole, il est vrai qu'il l'avait un peu perturbé, parce que certaines idées étaient inévitablement dérangeantes pour quelqu'un comme lui, qui n'était pas franchement connu pour être la tolérance incarnée. Mais c'était ses choix, son passé, et à la réflexion il ne se pensait pas autorisé à la juger sur ce qu'elle avait fait avant de le connaître, parce que ce serait facile et dégueulasse. Alors oui, il voulait qu'elle sache que son secret ne changeait rien, que compréhensif il pouvait l'être aussi quand il s'en donnait la peine. Il laissait à d'autres le loisir de la condamner, parce que c'était son rôle, à lui, d'être là pour lui assurer que ça n'était pas ses décisions passées qui déterminaient celle qu'elle était aujourd'hui. Elle lui adressa alors un doux sourire dans lequel il crut lire une certaine reconnaissance, et il y répondit presque inconsciemment, pensant que c'était ce qu'elle avait besoin d'entendre et pouvant pour une fois affirmé qu'il avait dit ce qu'il fallait. Mais très vite, la mine de l'anglais se teinta d'une appréhension manifeste, parce qu'il avait peur, oui, de ce qui l'attendrait à sa sortie. Ce n'était pas nécessairement la loi qui l'effrayait, c'était aussi l'opinion, ce qu'on pourrait lui balancer à la gueule et qui l'atteindrait, véritablement, parce qu'il n'était pas fier de lui, qu'il s'en voulait, et qu'il n'en faudrait vraiment pas beaucoup pour le persuader qu'il n'était qu'un minable qui n'avait jamais mérité mieux que sa condition de sans-abri. Mais les paroles de Paloma lui réchauffèrent le cœur et le détournèrent un instant de ses craintes, son regard s'adoucissant et ses lèvres s'élargissant en une tendre esquisse. « Si tu parles de me remonter le moral quand ce sera trop dur, alors d'accord, mais je t'embarquerai jamais là-dedans et tu le sais. » Parce qu'il se doutait que l'usurpation de l'identité du fils de l'un des plus riches hommes d'affaires du Royaume Uni, ça allait faire couler beaucoup d'encre, et la dernière chose qu'il voulait c'est qu'elle se retrouve embarquée là-dedans, d'une quelconque façon. Son soutien lui serait précieux, mais il devrait affronter seul les conséquences de ses actes. Paloma continuait de le trouver courageux et c'est au fil de leur conversation qu'il y voyait plus clair quant aux raisons pour lesquelles il était venu ici, dans le fond. « Je voulais … Je crois que je voulais que tout le monde sache pour ce mec, que tout le monde sache quel genre de mec c'était. » Le genre à prendre la peine de filer son manteau à un pauvre type avant de se tuer. Et c'est vrai, c'était comme un travail de mémoire, parce qu'il se sentait coupable vis à vis de ce type dont il s'était approprié l'histoire, parce qu'il estimait lui devoir beaucoup. Finalement, l'anglais estima qu'il n'était pas trop tard pour la féliciter pour sa place en finale, parce qu'il voulait qu'elle sache qu'elle aurait son soutien, jusqu'au bout, quand bien même ça n'était pas celui-ci qui risquait de la faire gagner. Alors il prit sa main, naturellement, sans repenser au baiser et à quoi que ce soit d'autre, simplement parce qu'il en avait envie, que ça semblait naturel. « On sait tous les deux que je comptais pas parmi les plus attachants » souffla-t-il en tout cas après un léger rire à la remarque de Paloma, parce que non, il n'était pas le genre de candidats qu'on voulait voir aller au bout, parce qu'il était joueur, certes, mais qu'on aurait fini par lui préférer des candidats plus sensibles, plus entiers. Elle se redressa alors mais leurs mains s'embrassaient toujours dans un lien que ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir rompre. Elle lui posa une question et il s'humidifia la lèvre, parce qu'il n'avait pas encore pris la peine de se le demander, mais que la réponse paraissait assez logique. « Je pense, oui » fit-il alors, en resserrant un peu plus ses doigts autour des siens, parce que la finale serait animée, il le savait, mais il était prêt à s'en accommoder, parce qu'il avait une très bonne raison de prendre sur lui. « Je suis pas revenu pour te lâcher au moment le plus important. » Son ton se voulait complice, parce qu'avant toute autre chose il était son ami, celui aux yeux de qui elle avait déjà gagné, celui qui ne pouvait pas la laisser seule alors qu'il était revenu pour elle, pour la soutenir. Si elle avait besoin de trouver un regard rassurant, il aimerait qu'elle puisse trouver le sien, parce qu'elle avait été là pour lui à plus d'une occasion et que c'était un moyen comme un autre de le lui rendre. Finalement, sa seconde main vint recouvrir les leurs dans un geste teinté d'affection. « Tu vas certainement trouver que ça sort de nulle part, mais … qu'est-ce que tu fais généralement pour Noël ? » C'était une mention inattendue, mais c'était cette période de l'année où les gens seuls l'étaient deux fois plus, où les cœurs esseulés pesaient deux fois plus lourd, et il en savait quelque chose, car l'anglais n'avait jamais connu l'harmonie qu'on prêtait souvent à Noël, parce qu'il n'avait jamais eu de famille, ni qui que ce soit avec qui partager ce genre de moments. Alors oui, c'était peut être une invitation qu'il n'assumait pas entièrement, parce que dans le fond il ne savait même pas s'il serait encore libre de ses mouvements d'ici quinze jours, mais il savait que si l'occasion lui était donnée, il aimerait l'avoir auprès de lui, quand bien même ce serait sommaire, quand bien même il ne pourrait pas lui offrir grand chose. Parce que Paloma, c'était un peu devenu sa famille.

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