Comment souvent le temps n'a pas d'emprise sur elle. Ce soir, elle n'a même pas sentie la nuit tombé autour d'elle. Les pensées trop occupés à déchiffrer un recueil de poèmes en italien. Elle n'aurait pas la prétention de dire qu'elle parle cette langue sans problèmes, au contraire elle n'est pas très familière de l'italien et doit se référer à un dictionnaire. Mais elle apprécie la tâche qui consiste à apprendre de nouveaux mots dans une langue qui n'est pas la sienne. C'est comme ça qu'elle a réussit à maîtriser rapidement l'autrichien quand sa sœur elle se contentait dans l'anglais universel pour communiquer. C'est aussi comme ça qu'elle a commencé à lire en français ou encore en espagnol. Elle n'est clairement pas certaine de pouvoir se débrouiller à parler dans la rue si un jour elle se rendait à Madrid, mais elle est au moins capable de déclamer de la poésie de Neruda. La seule chose qui aurait pu lui mettre sur le voie du temps qu'elle a passé à lire, c'est le besoin qu'elle a eut de mettre ses lunettes papillon à la monture en écaille pour mieux déchiffrer les mots qu'elle tente d'assimiler. Mais son esprit est trop ailleurs pour qu'elle note ce changement dans sa vision. Elle ne saurait dire depuis combien de temps elle est là, mais bon nombre de ses camarades on passé une tête dans la patio fleuri sans parvenir à la déloger de sa lecture, peut être qu'eux saurait donner une tranche horaire ? Ce qui est sûr c'est qu'il est déjà demain. Et que demain c'est justement le jour de son anniversaire. Elle ne se souvient jamais de cette date. Il lui arrive trop souvent de penser qu'elle née au printemps. Ce n'est pas tellement une date importante pour elle, un an de plus. Alors c'est pas étonnant de la retrouver toujours plongé dans sa lecture alors que minuit à sonné. Mais c'était sans compter sur sa sœur, la petite dernière qui fait rapidement son apparition cachant quelque chose dans son dos. Bizarrement Scar lève le nez de son bouquin, peut être parce qu'elle reconnaîtrait entre mile la démarche de sa sœur ? Ou peut être qu'elle n'est tout simplement plus si concentré dans sa lecture. Non c'est la première solution, sans aucun doute. Elle lui offre un petit sourire complice avant de se rendre compte qu'il fait nuit noire. Elle a loupé le repas, comme souvent. « Tu as fais quelque chose au soleil Jade ? » Qu'elle lui demande mystérieusement, tentant de le trouver dans un coin de fenêtre, parce que si ses souvenirs sont bons quand elle a commencé à lire, il était bien haut dans le ciel caché par quelques nuages jaloux de sa brillance.

Scarlett n'est pas très difficile à trouver. Tout le monde me dit qu'elle est dans le patio avec un bouquin, je roule inconsciemment des billes parce que je sais pertinemment qu'elle occulte son anniversaire. Il faut dire que depuis minuit passé, je la cherche, au taquet pour être la première à le lui fêter. Je mets en point d'honneur chaque année et je vis très mal lorsque je suis doublée sur ce sujet. Je remarque ses lunettes, signe qu'elle s'est plus qu'éternisée. Je fronce un instant les sourcils. Je lui offre un sourire fantomatique lorsque sa question me percute de plein fouet. « Tu ne sais pas quel jour on est ? » je ne peux m'empêcher de lui demander, alors qu'une pointe de déception ne s'infiltre en moi lorsque je me confronte à son errance totale. Ma main impérieuse déloge le livre de ses mains avec une délicatesse innée, contrastant avec le fait que je laisse tomber le livre loin d'elle pour ne pas qu'elle soit tentée. Je m'abaisse à sa hauteur, plongeant dans ses émeraudes et je laisse apparaître enfin mon bras contorsionné et caché dans mon dos. Une bougie rose poudrée coincée entre mon majeur et mon pouce apparaît. J'ai harcelé la production pour que ce soit une bougie qui ne s'éteint jamais ou difficilement. Ça me frustre de ne pas pouvoir un peu mieux marquer l'évènement, parce que je n'ai aucune moyen ici. « Souffle, Scarlett » je lui demande d'une voix douce et enjouée. Je laisse danser la flamme devant ses pupilles pendant un instant avant de me rappeler subitement que ce qui brûle ne lui réussit pas en général. Elle doit s'y reprendre à plusieurs fois, j'observe, émerveillée la flamme renaître, refusant de se soumettre à l'air qu'expulse ma soeur. Au bout d'une minute, je finis par l'éteindre définitivement moi-même, en l'écrasant entre deux de mes doigts. « Joyeux anniversaire » je finalise quasiment en ronronnant, avant que mes bras ne s'enroulent autour d'elle alors que mes lèvres se déposent avec affection sur l'une de ses tempes. C'est un jour important même si elle pense le contraire.

La rouquine sort de son activité prenante qu'au son de la démarche de Jade qu'elle reconnaît entre mile. Son regard vert vient s'accrocher à celui azur de sa petite sœur. Et elle se rend compte avec stupeur que le jour à laissé place à la nuit depuis la dernière fois qu'elle a quitté son livre des yeux. La notion du temps lui a échappé. Jade ne répond pas à son interrogation, pas directement. Elle préfère lui poser une autre question derrière qui rend un peu perplexe Scar. Quel jour ? Non elle n'en sait rien, mais il semblerait qu'elle devrait savoir vu le regard que lui lance la plus jeune. Elle est déçu mais de quoi ? Ce n'est pas son anniversaire, Scar ne l'oublie jamais. Ah mais... Non en effet elle ne savait pas quel jour il était. « Je... » Dit-elle alors que la petite impétueuse vient lui piquer son livre des mains. Scar remonte ses lunettes sur l'arrête fine de son nez, observant la gamine faire son petit jeu. Elle lui montre enfin ce qu'elle cache derrière son dos. Une jolie petite bougie rose. Un éclat de rire échappe des lèvres de Scarlett. C'est vrai que c'est aujourd'hui. Et c'est la preuve encore que le temps est passé plus vite qu'elle ne l'imaginait. Parce qu'on est déjà demain. Elle lui demande de souffler et la rouquine s'exécute, un sourire jusqu'aux oreilles sur ses lèvres si souvent inexpressives. Elle brille et ce n'est que grâce à sa sœur. Son regard se perd dans la petite flamme qu'elle arrive à craindre malgré la faiblesse de sa chaleur. Elle souffle une première fois, la petite poudré s’éteint pour se rallumer aussitôt. La couturière fronce les sourcils. « Jade... » Qu'elle laisse échapper sur un ton faussement réprobateur, elle lui a trouvé une bougie qui s'éteint pas. Alors elle recommence, elle va finir par en perdre un poumon. C'est sans compter sur l'intervention de Jade la téméraire qui éteint la flamme du bout des doigts. « Tu vas te brûler. » Qu'elle laissé échapper sur un ton inquiet avant de déposer un baiser furtif sur ses doigts fins. Il ne fait pas l’abîmer, parce que contrairement à ce qu'elle pense c'est elle le diamant de la famille. La pierre précieuse. « Merci. » Qu'elle expulse, la voix chaude attirant la petite contre son cœur et profitant de chaque câlins et baisers qu'elle lui offre. La grande la tire par le bras pour la forcer à venir s’asseoir sur ses genoux. C'est son anniversaire comme elle vient de le lui rappeler, alors elle va la cajoler autant qu'elle le souhaite. « Jade... je t'aime, je me lasserais jamais de toi. » Qu'elle lui murmure dans le creux de l'oreille en échos à ce qu'elle a put dire pendant le prime. Sa main vient caresser le haut de sa tête. « Raconte moi un de nos souvenirs. » Elle lui susurre comme demande explicite qu'elle ne pourra pas refuser sous peine qu'elle sorte la carte c'est mon birthday.

Parfois j'ai l'impression que Scarlett s'imagine que je suis réellement hyper fragile, elle s'inquiète de tout. C'est aussi agaçant que passionnant. A quel moment une bougie peut m'être nocive ? Je cherche encore. « T'es mal placée pour dire ça » je souligne l'air de rien en haussant les épaules lorsqu'elle cajole avec douceur mon épiderme. Ce n'est pas moi qui ai des mauvaises expériences avec tout ce qui crépite, il me semble. Elle m'attire sur ses genoux, je la laisse faire parce que c'est son anniversaire et que je suis sensée rien lui refuser. Mon coeur se serre lorsque ses mots me parviennent comme au ralenti. Je n'ai pas envie d'en parler, pas aujourd'hui. Je n'ai pas envie que ça nous gâche la journée. Ma main s'en va simplement trouver la sienne, entrelaçant mes doigts aux siens, plongée dans un mutisme affligeant, comme paralysée, bloquée sur le sujet. J'ai presque envie d'en pleurer, les yeux -surement brillants- rivés sur mes cuisses, j'attends qu'elle change de sujet, ce qu'elle ne tarde pas à faire, me donnant la force de passer à autre chose.. Elle veut que je lui raconte un de nos souvenirs. « Il y en a trop » je fais mine de me plaindre en grognant avant d'enrouler un bras autour du cou de cygne de ma soeur. « C'était il y a presque dix ans, pour Noël, quand on a ramené le chaton à la maison pour mettre les parents devant le fait accompli » je commence l'air tranquille parce que je me souviens que c'était une amie de Scarlett qui voulait se débarrasser d'une portée encombrante. Il était d'un blanc immaculé. « Finalement maman était à Paris et papa enfermé dans son bureau, pour rester concentré sur le court-métrage de sa vie, soit-disant, tu te souviens ?» je l'interroge en lui glissant un regard. On avait été presque déçue de ne pas avoir de protestations. « Première fois qu'on vivait les fêtes qu'à deux» je commence. « On a failli mettre le feu à la cuisine en voulant préparer un repas digne de ce nom, c'était immonde en plus, je me souviens encore de l'odeur qui avait limite incrustée les murs, je-te-jure » je lui dis parce qu'à chaque fois, elle me dit qu'il n'y avait que moi qui sentait cette odeur de fumée persistante même après deux semaines, je souviens que je ne voulais plus dormir dans ma chambre qui jouxtait la cuisine et j'avais migré dans celle de Scarlett. « Et là, peut-être qu'on ne vivra pas cela qu'à deux, cette année, contrairement aux dix années qui ont suivi cet épisode » je relève en plus. Dans une dizaine de jours, c'est Noel, l'évènement approche à grands pas. Un léger silence s'installe, je pense profiter du fait d'avoir ma soeur rien qu'à moi, pour exorciser une angoisse lancinante. Je me racle la gorge. « Scarlett » je lui demande, l'air absent contrastant avec une demande qui me préoccupe. « Tu vérifies le dosage de ce que je dois prendre ? » je l'interroge parce que cela me trotte depuis deux jours. J'ai l'impression que c'est trop fort, j'ai l'impression d'être constamment anesthésiée, que tout est trop beau, trop propre, trop lisse, trop irréel depuis quelques jours. Parfois je me demande si je ne dors pas encore et que tout ce qui s'y construit risque de s'écrouler dans la seconde. Elle est la plus à même à répondre. Scarlett est mon ancrage à la réalité.

Sa soeur la surprend, comme souvent. Parce qu'elle pense aux choses que Scar oublie. Les choses qui la concerne en générale. Parce que Scar n'oublie jamais tout ce qui concerne sa soeur. Souvent elle se demande si le jour de sa naissance est vraiment important, parce qu'elle a toujours l'impression qu'il s'est passé un truc pas net ce jour là. C'est une explication pour comprendre à quel point elle est étrange et insaisissable pour les autres comme pour elle. L'attention de Jade lui réchauffe le coeur, comme une journée d'été particulièrement haute en température. D'un seul coup elle se sent plus vivante, plus légère, plus lumineuse. C'est sûr qu'elle a plus de reflief quand elle est avec sa soeur, elle la rend plus coloré, moins lunaire. La Scarlett au contacte de Jade, elle est solaire. Mais c'est aussi une Scarlett attentionné, prévenante et qui ne supporte pas imaginer qu'il arrive une seule chose de négatif à sa petite soeur. Elle ne veut pas qu'elle ressente ne serait-ce qu'une infime douleur due à cette petite bougie qu'elle vient d'éteindre avec témérité de ses jolies doigts fins. Elle la guéri d'un baiser doux malgré la petite réprimande de la gamine. « Justement si, je sais de quoi je parle. » Qu'elle la taquine d'un oeil brillant, essayant de ne pas trop penser à cette événement qui lui éclate l'épiderme. Elle élude en usant d'un ton léger et en attirant la gamine au creux de ses bras et sur ses genoux de vieille fille. Vingt-sept ans, célibataire, bonne pour la maison de repos. Elle lui susurre des mots doux à l'oreille, lui dit qu'elle l'aime de tout son coeur et que jamais elle ne pourrait l'abandonner. Son coeur se serre, parce qu'elle se rend compte du mal aise de Jade, de ses yeux brillants par l'émotion. Elle lui cajole le dos et décide que la discussion sera remise à plu tard. D'un ton chaud elle lui demande de lui raconter un de leur souvenir, parce que c'est comme ça qu'elle veut passer son anniversaire. Sa soeur contre son coeur qui lui parle de leurs moments passés ensemble. Elle rit à son évocation. « Tu l'avais appelé Pavlova. » En l'honneur de la ballerine. Bien entendu qu'elle se souvient de ce chat, et de ce noël. « Court-métrage qui a du se transformer en long-métrage, on l'a jamais vraiment revu après, jamais très longtemps. » Le projet d'une vie, le projet d'un fou. « On en avait parlé pendant des heures, à se demander comment on pourrait leur annoncer la nouvelle. Mais finalement ils ont rien remarqué. » Qu'elle siffle, se replongeant dans le souvenir qui lui semble si proche qu'il pourrait être palpable. Premier noël à deux et une longue liste de fêtes en duo qui vont suivre. Parce qu'une fois que deux gamines de quinze et dix-sept ans arrivent à passer noël à deux, y a plus de raison de faire des efforts. On glisse deux trois cadeaux sous le sapin, ou une enveloppe de billet quand y a pas le temps de faire les courses, une carte cadeau les pires fois et puis c'est suffisant. « Tu avais dis que c'était mieux comme ça, mais tu détestais. » Bien entendu qu'elle détestait le faite d'être pas entouré d'une famille normal. Surtout quand les copines parlaient pendant des heures sur le retour de l'école des choses qu'elles allaient faire pendant les vacances avec les parents, les oncles, les tantes. L'évocation du dîner raté lui arrache un rire. « Non, je proteste, t'avais juste pas envie de dormir toute seule ! J'ai jamais senti d'odeurs ! Les parents non plus d'ailleurs. » Qu'elle lui dit d'un ton taquin en lui pinçant la peau du ventre. C'est une légende ça, le coup de l'odeur de brûlé, c'était qu'un prétexte pour pas dormir toute seule Scar le sait bien. « Ça te rendrait heureuse ? » Qu'elle lui demande quand elle évoque le faite que pour une fois elles passerons les fêtes entourées. Elle lui caresse machinalement la nuque espérant voir naître un sourire sur ses jolies lèvres. Jade devient soucieuse rapidement, et son aîné fronce les sourcils essayant de deviner ce qui trouble sa petite soeur. Rapidement elle répond à cette question muette. Scar s'inquiète automatiquement, parce que si elle lui pose la question c'est que quelque chose ne va pas ou va trop bien. « Ne t'inquiète pas, tu prends exactement ce qu'il te faut. » Elle surveille, bien entendu qu'elle surveille. « Tout va trop bien ? » Elle lui demande toujours cet air inquiet sur le visage. « C'est peut être que tout va bien, tout simplement. » La rouquine se veut rassurante, ses pupilles émeraudes ne quittent pas celles azurs de sa sœur. « Dis moi ce que t'as dans la tête. » Et cette fois ne te défile pas, qu'elle semble lui dire le front plissés de ridules inquiètes.

Je ne réponds pas, je la laisse gagner parce que c'est son anniversaire, et qu'elle a souvent raison. Alors je ferme ma bouche jusqu'à ce qu'elle me demande de parler. Installée sur ses genoux, je me fais vraiment l'effet d'une môme qui raconte une histoire. Je me plie à l'exercice parce que c'est Scarlett et que cela fait bien longtemps que nous n'avons pas parlé sans être si peu entourée, il faut en profiter. J'évoque notre grande escapade pour amener ce chat à la maison. Même malgré notre jeune âge, on avait tout prévu, j'avais même écrit une liste d'arguments pour contrer ceux de nos parents. On s'en ait jamais servi. « Ils l'ont remarqué, mais ils n'ont rien dit, ils ignorent ce qui les dérangent » je lui rappelle d'une voix fine en haussant les épaules. En plus ils étaient contents, on s'occupait bien du chaton et inversement, ils nous occupaient. Je me souviens que je leur trouvais toujours des excuses et qu'elle se contentait d'acquiescer à mes propos sans vouloir me faire ouvrir les yeux. « En même temps qui aime être toujours tout seul ? » je l'interroge en glissant mon regard perçant sur elle. Même elle, elle n'apprécie pas, je le sais. Scarlett nie ma version des faits, je lui offre un regard faussement outré. Depuis quand on enfonce sa petite soeur ? « Cela ne veut pas dire que cette odeur n'existait pas ! » je souligne, en empruntant un air malin. « J'ai juste un odorat plus développé que vous, communs mortels » je me moque en douceur avant de pincer en délicatesse l'arrêt de son nez. «D'ailleurs tu étais bien contente que je vienne migrer dans ta chambre, si je me souviens bien » je lâche l'air de rien, les prunelles paumées. Oui, j'ai toujours aimé vivre et évoluer dans la chambre de ma soeur, parce que je l'ai toujours trouvé plus accueillante que la mienne. Mais elle ne m'a jamais chassé ? C'est pas un signe non. Elle me demande si j'aimerai fêter Noël ici. « Ça serait un peu plus dans l'esprit des fêtes » je me contente de lui répondre, je n'ai pas envie de la froisser et qu'elle comprenne que je n'ai pas aimé ce temps passé exclusivement avec elle. Parce que c'est faux. Sans forcément de transition, je suis obligée d'interroger scrupuleusement Scarlett, parce que c'est elle, la saine. « Et t'as vérifié que je les prends ? » je lui demande en reformulant ma question, parce que ce n'est pas la première fois que ça arrive, parfois sciemment parce que j'ai besoin de sentir que je suis entière, parfois involontairement. Dans les deux cas, le résultat final est ravageur, destructeur, et pour elle aussi. Scarlett s'interresse à ce que je peux bien penser. Je pince les lèvres, pensive pendant une seconde. « Rien justement, j'entends plus rien » je dis avec une certaine inquiétude en captant son regard. Les voix. Et dans un sens, j'me sens un peu vide. J'ai plus mal. Je ne réduis plus en cendre ce que j'effleure alors cela me met dans un état de vigilance constante parce que j'ai souvent rêvé ce genre de moment. J'ai l'impression de rien contrôler, de me contenter de subir. « J'attends la rechute » je marmonne simplement parce que je sais qu'il a des contreparties à mon état souvent euphorique du moment, enfin c'est un bien grand mot, mais je sais que la retombée pourrait nous être fatale. Mes doigts s'amusent dans la nuque de Scarlett pendant une poignée de secondes.