LISTE DES TENTES (deux par tente)
- Sailor & Leandro
- Claudia & Lamine
- Mylah & Adélia
- Ranja & Shay
- Tecumseh & Tia
- Maha & Hugo
- Olivia & Imma
- Tihoti & Anoushka
- Mackenzi & Juan
- Kiri

On entend une fille qui dit s'appeller Claudia, et qui appelle son équipe... ah, tiens, elle fait partie de cette équipe, Sailor. Alors, malgré la tâche de champagne sur son tee-shirt - de toutes façons, un tee-shirt noir, ça ne craint pas grand chose, non ? - elle se dirige vers la voix, et la silhouette qui se détache à l'écart du groupe. Elle essaie un peu de se repérer, ses yeux s'adaptant à l'obscurité, enfin, dans la mesure du possible. Pas vraiment un exemple de vision laser, la Sailor, pour le coup. Pas de lunettes, mais un bon vieux strabisme convergent intempestif qui lui joue des tours de temps à autre, quand il en a envie.
Elle arrive à la hauteur de la fille, et lève la main machinalement, même si personne ne peut la voir. En plus, avec son mètre cinquante, et ses quarante-deux kilos toute mouillée, même sans être à côté du gros type chevelu, elle a l'air minuscule. « Enchantée Claudia ! » fait-elle d'une voix enjouée, « moi c'est Sailor ! » Information peu utile sachant qu'on ne pourrait pas discerner son visage, mais c'est quand même plus poli de se présenter. Elle a demandé à se répartir les tentes, empilées plus loin, et si les membres de l'équipe ont des talents pour la survie, alors Sailor essaie de contribuer comme elle peut. « Si quelqu'un veut partager ma tente, je ne prends pas vraiment beaucoup de place et puis je ronfle pas, je crois ! » commence-t-elle avec un rire enjoué, « et puis euh... je sais allumer des feux de camp, on en fait sur la plage à Tamuning, mais dans le noir j'y vois rien du tout, alors... d'ailleurs, quelqu'un pourrait me donner l'heure, si vous avez une montre qui fait de la lumière ? » Information cruciale, et sa petite montre dorée ne s'allume pas dans le noir, alors elle aurait du mal à y lire l'heure du moment. Elle se fiche de qui dort à côté d'elle, même si un homme vraiment beaucoup plus vieux, ça serait un peu bizarre, mais sinon, ca lui est égal. Elle a l'habitude de partager sa chambre avec plein de gens, ça ne la changera pas trop.

Mylah n’a pas peur du noir, mais elle n’aime pas pour autant être livrée à elle-même comme c’est le cas à cet instant précis. Certains s’affairent à rallumer le feu, elle préfère rester dans son coin à maudire la production. Elle ne digère toujours pas le changement de programme. Elle avait étudié les primes d’ouverture de toutes les saisons, elle s’était préparée au contenu de la soirée, et voilà que la production a décidé de tout chambouler. Elle reste dans son coin, un candidat agrippé à son bras et quelques dizaines de minutes plus tard, une voix s’élève, celle de la cheffe de son équipe, Claudia. Mylah ne digère pas encore le fait d’être sous les ordres de quelqu’un. Elle ne se comportera pas en sale garce pour autant, se contentera simplement de mimer l’acquiescement aux ordres qu’on lui donne, sans pour autant promettre de les exécuter. La voix de Claudia s’élève, puis celle de Sailor et enfin Lamine et vient enfin son tour – elle suppose – de se présenter. « Mylah. » Elle répond simplement. Il y a trop de noms à retenir, elle n’y arrivera pas et les autres non plus, elle préfère donc balancer son prénom dans le vide, peu importe si on l’écoute ou non. Enfin, il est évident qu’elle préfère qu’on l’écoute, on l’écoute toujours, habituellement, le contraire la laisserait perplexe. Claudia continue son petit discours. Il faut arranger la cohabitation par tente. Pas de souci. Sailor a l’air d’être la partenaire idéale, elle ne ronfle pas, critère très important pour Mylah. « Je ne suis pas compliquée, du moment que je ne suis pas avec quelqu’un qui ronfle, qui prend toute la place ou qui est désordonné… » Quoi que, désordonné, ce n’est pas vraiment un critère qui entre en jeu, puisqu’ils sont privés de leurs affaires. Il y a donc peu de chance qu’elle doive côtoyer quelqu’un possédant cet horrible défaut, ce qui l’arrange, cela sauve sa soirée qu’elle n’a pas pu maitriser comme elle l’aurait voulu. « Oh, et quelqu’un qui compte se laver tous les jours, même dans le contexte actuel. » Bien qu’ils n’aient pas de douche, elle ne pourra pas supporter quelqu’un qui décide de se rafraichir qu’une fois par semaine. C’est deux fois par jour, minimum, avec elle. « Quelqu’un qui ne me mettra pas la main aux fesses dans la nuit sera également apprécié. » Elle ajoute, parce qu’elle oublie toujours un critère. Elle ne veut pas être avec un macho qui la prend pour son objet sexuel de la semaine, le fait de devoir partager son sac de couchage lui plait déjà moyennement. Pas seulement parce qu’elle est habituée à dormir dans de vrais lits très confortables, mais aussi parce qu’elle aimerait éviter d’être agressée durant la nuit. « Et qui supporte sans broncher que je me lève à huit heures tapante. » Même sans réveil, elle est réglée pour cette heure-ci, sa vie est planifiée à l’heure prêt, celui qui partagera sa tente cette semaine devra faire l’impasse sur la grasse matinée, à moins qu’il soit du genre à avoir un sommeil particulièrement lourd. « C’est tout. » Elle termine, haussant légèrement les épaules, comme si ces exigences paraissent naturelles, puisqu'elles le paraissent à ses yeux. Elle est exigeante, elle ne s’en cache pas. En attendant, un jeune homme est prêt à partager sa tente avec Sailor tandis qu'un autre exige de la partager avec une fille. « Aucun talent pour rallumer un feu et aucune montre lumineuse, désolée. » Elle conclut, même si la voix d'un jeune homme s'élève pour dire que le problème est réglé. Tant mieux, Mylah aurait pu se débrouiller pour allumer un feu à l’aide d’un briquet, mais elle ne se serait pas amusée à frotter des branches. Et puis, cela abime la peau et elle n’a plus sa crème pour les mains, autant s’abstenir. En parlant de ses mains, voilà qu’elle se met à bouger ses doigts en vague, trois fois de suite, marquant une pause de quelques secondes avant de reprendre son manège. Et ce, pour très exactement onze fois de suite.

 Au milieu de toute cette panique générale, elle entend la voix de celle qui se présente comme la chef d'équipe s’élever. Elle la suit sans un bruit ni même un regard pour ces autres coéquipiers, c'est une bon petit soldat Adélie, elle ne risque certainement pas de se la jouer école buissonnière.  Elle se met à la place de la chef d'équipe et se dit que la situation doit être compliquée pour elle, devoir gérer des candidats surexcités ne doit pas être chose aisée. Claudia prend la parole d'un voix assurée, ce qui a le don de rassurer la jeune femme qui se pose encore des centaines de questions sur cette soirée. A l'ordre du jour : la disposition des tentes. Alors que chaque candidat commence à poser ses conditions quant à l'attribution des chambres, Adélie élève la voix d'une intonation mal assurée mais finit par s'adresser au groupe tout entier. « Moi c'est Adélie » finit-elle par préciser, histoire que les présentations soient faîtes et qu'on en parle plus. « Pour les tentes, j'ai pas d'exigences particulières, alors un garçon ou une fille ça m'est égal ». Après tout, elle n'est pas là pour faire de caprices, sinon on ne va jamais s'en sortir et l'équipe risque de débattre jusqu'à demain matin. Garçons, filles, tant que la personne n'est pas désagréable avec elle, la jeune femme s'en accommodera. « Ah oui et je sais monter une tente si ça intéresse quelqu'un ». Elle laisse le choix à sa chef d'équipe, elle se contentera de n'importe qui.          

Au final, c'est pas plus mal que je me retrouve pas avec le fameux Istvan en chef d'équipe. Il avait l'air un peu ronchon et pas trop dans le mood à diriger quoi que ce soit. Même si cette fameuse Claudia a l'air un peu trop laxiste à mon goût, elle se donne déjà à fond dans son rôle et j'apprécie. Autant être dans une team de winner qui en veut. Au bout de la semaine quand même, y'a un possible accès dans l'aventure qui nous attend. Non pas que je me sente pas confiante à ce sujet mais je préfère autant assurer sur tous les domaines. Je suis de toute façon pas du genre à faire les choses à moitié. Bref, y'a plusieurs sujets au goût du jour enfin.. plutôt de la nuit. A savoir : l'extinction du feu et le montage et la répartition des tentes. Concernant la lumière, elle est un peu revenue il est vrai. C'est déjà ça de moins à s'occuper. Maintenant, j'avoue que je me vois mal monter une tente toute seule et je ne sais absolument pas avec qui dormir car à ce que j'ai compris, j'ai pas tellement le choix et il va falloir que je partage. En tout cas, j'ai déjà une grosse idée du genre d'individu avec qui je ne souhaite pas passer la nuit. D'ailleurs, en voilà un : j'ai nommé Lamine. « Ça ne sera pas moi, désolé. » Comme si je l'étais réellement. Je continue d'avancer peu à peu sans plus regarder le possible queutard et en écoutant la blonde qui vient de débarquer à son tour. Elle, je l'aime bien. J'hésite à lui demander de partager ma tente avec elle d'ailleurs. Mais est-ce qu'elle saurait la monter ? « Je te rappelle qu'on a du retirer nos bijoux Sailor Moon donc pas de montre lumineuse. » Je réponds cette fois à la Japonaise avec un très fin sourire et une petite moue. Je veux pas paraître désagréable mais les circonstances font que j'suis pas aussi joviale que d'habitude. Bref, je m'installe auprès d'une tente défaite et j'essaye de m'atteler à la confection mais en vint. Je suis clairement pas douée et je désespère dans mon coin en me disant que la nuit risque d'être bien longue. « Et c'est partie pour une nuit blanche... » Je marmonne toute seule en regardant les autres s'essayer aussi au montage de tente.

La soirée bat son plein. Imma est dans son coin, spectatrice plus qu’actrice. Légèrement d’déstabilisée par la flamme qui s’est éteinte, elle a pourtant connu bien pire dans la brousse africaine. Silencieuse, elle est obnubilée par les multiples conversations émises ici et là. Elle entend des brides de phrase, elle est fascinée par l’aisance de certain. Elle les envie en silence, ne laissant échapper entre ses lèvres qu’un souffle saccadé par sa timidité. Plus petite elle se fera, mieux elle se sentira. Imma plisse alors ses yeux, essayant de ne faire confiance qu’à la lumière de la lune. Une fille ameute son groupe, celui dont elle fait partie. Sans rien dire, elle décroise ses jambes pour venir la suivre, avant de poser de nouveau ses fesses. Toujours un peu plus loin. Toujours dans son coin, silencieuse. Elle ramène se son ventre ses jambes, en profitant pour cacher les bras qu’elle ne veut pas montrer, ni ses mains, trop honteuse. Elle baisse la tête, ses lèvres pincées. Seul son regard se balade quelques fois sur ses compagnons, soit sur leur chef de meute. Elle l’écoute parler d’ailleurs, les yeux grands ouverts d’admiration. Ils ne sont là que depuis quelques heures et elle est déjà hyper à l’aise. Ils sont hyper à l’aise. Imma avale difficilement sa salive. L’idée de parler lui traverse l’esprit quelques secondes, se présenter comme les autres et pourquoi pas faire par d’une quelconque exigence, mais lorsqu’elle sent son cœur s’emballer de trop à cette idée, elle abandonne. Elle préfère fermer les yeux doucement et attendre qu’on lui donne une tente et un colocataire au hasard. Elle peut la monter ça ne lui fait pas peur, mais tout ce qu’elle souhaite intérieurement, c’est que ce soit une fille. Pas un garçon, surtout pas.