ft @Mylah
Après une semaine à crapahuter dans la boue, après une semaine sans aucun confort, j'estimais avoir bien mérité une petite séance réconfort au spa. Habillée de mon maillot de bain une pièce, ne souhaitant pas trop en dévoiler de mon corps, et drapée dans mon peignoir, j'avais rejoins le deuxième étage. Un étage que je n'avais pas encore réellement explorer mais l'on m'avait bien indiqué que c'était à cet endroit que je trouverais ce que je recherchais. A croire que d'autres candidats avaient mieux planifier leur exploration de l'hôtel que moi. Heureusement pour moi, ils n'avaient pas été avares en explications et j'avais aisément atterrie devant la bonne porte. Il était donc temps de profiter. A peine entrée dans la pièce, j'ôtais le peignoir portant mon prénom de mes fines épaules et j'allais le pendre à l'un des crochets prévu à cet effet. Hors de question que je l'abandonne n'importe où et qu'il traîne à même le sol. Dépourvue de ce peignoir, uniquement habillée de mon maillot de bain, je décide de commencer mon moment de détente par un petit moment dans le bain à remous. Me glissant dans l'eau chaude, je profite pleinement des bulles qui éclatent dans le bas de mon dos, dans le haut également. Je dépose avec bonheur ma tête contre le rebord du bain et j'en profite même pour fermer les yeux quelques instants. Les jets changent de couleur mais cela n'a que très peu d'importance à mes yeux.

Quoi de mieux pour commencer la semaine et surtout tenter d’oublier les abysses que de se rendre au spa ? Pas grand-chose. Mylah a pris ses repères plus vite qu’elle ne l’aurait pensé, se retrouvant dans un univers familier puisqu’elle est habituée à fréquenter les hôtels de luxe. Elle a déjà exploré le château d’un pas rapide pour situer les pièces qu’elle a croqués sur son petit carnet, pour s’assurer de ne jamais être prise au dépourvu si on lui demande d’aller au laser quest ou au casino. Voyez comme elle est prévoyante. Mylah s’acclimate plutôt bien et tout se passe pour le mieux. Enfin, presque. La seule ombre au tableau est son partenaire, relativement à l’opposé du partenaire de rêve qu’elle avait décrit lors de son casting. Encore une raison qui fait que le spa est l’endroit où elle doit être en ce milieu d’après-midi. Il y a aussi le fait que les abysses ont laissé des marques, notamment sur son dos, complètement courbaturé à force de dormir à même le sol et qu’une bonne nuit sur un matelas digne de ce nom n’a pas encore totalement aidé. Et puis, elle se sent toujours aussi sale, bien même si elle a rattrapé toutes les véritables douches qu’elle n’a pas pu prendre durant sa semaine à l’extérieur, et ce en l’espace de deux jours. Et puis, question de goût, elle est habituée à fréquenter les spa, c’est familier, raison de plus pour qu’elle se dirige en ces lieux. Habillée de son bikini qui met en valeur ses courbes sans sombrer dans le vulgaire, elle constate en entrant au spa qu’elle n’est pas la seule à avoir eu l’idée de se relaxer. Une jeune femme profite déjà allégrement du bain à remous. Et c’est très exactement ce que Mylah avait en tête, hors de question donc pour elle d’opter pour le hammam – hors de question de transpirer, elle préfère encore se couper les veines – et elle n’a personne pour lui faire un massage du dos. Alors elle s’approche, se racle la gorge pour signaler sa présence. « Excuse-moi… Mackenzi. » Elle sèche quelques secondes sur le prénom de la brune, avant de se rattraper. Elle a tenté de se souvenir des prénoms de chacun, elle est habituée à retenir en un temps record divers prénoms plus ou moins compliqués, mais elle doit admettre qu’une trentaine d’un coup, c’est ambitieux. Elle n’est pas infaillible, d’autant plus qu’il ne s’agit que du premier et véritable jour d’aventure, elle a le temps de se rattraper. Elle s’excuse pour signaler sa présence, au cas où la jeune femme ouvrirait brusquement les yeux et serait surprise par la présence de Mylah. C’est que la blonde ne voudrait pas avoir la noyade de sa colocataire sur la conscience. « Je peux ? » Elle demande, à l’aide d’un léger sourire pour convaincre Mackenzi, car elle n’a aucune envie de rester sur la touche. En temps normal, elle ne se serait pas annoncée, estimant que le lieu est à tout le monde et qu’elle peut se permettre d’en disposer comme elle le souhaite. Mais encore une fois, elle ne veut pas avoir la noyade sous l’effet de surprise de la jeune femme. En réalité, il s’agit plus d’une information qu’une véritable question. Pour dire, elle est déjà en train d’enlever son peignoir.

Je fermais les yeux et paisiblement, j'avais presque l'impression de m'envoler dans un autre monde. Un univers doux et apaisant, un univers où les bulles qui éclatent rythment les battements de mon coeur. Il ne me faut pas longtemps pour m'enfermer dans ce monde et il me faut encore moins de temps pour en sortir puisqu'une voix féminine résonne dans la pièce. Une voix qui s'adresse à moi en plus. Sans perdre de temps, je me redresse et ouvre à nouveau les paupières. Il faut quelques secondes à mes yeux pour se réhabituer à ces lumière et surtout, pour distinguer clairement la silhouette qui se dresse devant moi. Une silhouette plutôt avantageuse, une très jolie femme. Une jolie femme qui connait mon prénom tandis que je n'ai aucune idée du sien. C'est un peu gênant de se rendre compte que l'on a pas une si bonne mémoire physionomique que cela et qu'il n'est pas si facile que cela de retenir trente-et-un prénom différent en une seule nuit. Ce serait bien beau que j'en ai retenu au moins quatre... Mais soit. Comme je ne compte pas faire durer les silences, je prends la parole:«Oui ?» Si elle s'adresse à moi de cette façon, cela doit bien être parce qu'elle a quelque chose à me demander, une question à me poser. Une question (courte) qui ne se fait pas attendre puisqu'elle demande simplement à entrer dans le bain et à en profiter en ma compagnie. Une requête que je ne me vois pas refusé. Délicatement, je replis mes jambes pour qu'elle puisse avoir plus de place. «Je t'en prie. Fais comme chez toi.» C'était dit avec une pointe d'humour parce que après tout, nous sommes tous chez nous et nous sommes tous libres d'agir comme bon nous semble. «Est-ce que cela te dérangerait de me rappeler ton prénom ? Je suis vraiment mauvaise dans cet exercice et je pense bien que mon partenaire est le seul que je peux reconnaître de façon très précise.»Encore une fois, il s'agissait d'une légère note d'humour puisque je cherchais à installer une bonne ambiance, une bonne atmosphère entre nous deux. En plus, je n'exagère pas tant que cela quand je dis ça. Je n'ai pas réellement discuté avec beaucoup de monde lors de la semaine au sein des abysses et j'espère que cela ne me portera pas trop préjudice maintenant que nous avons tous intégré l'hôtel de l'angelot. «Je suis une inconditionnelle des spas» Que j'ajoute, un peu pour meubler la discussion.

Quand elle entre dans le spa, elle réalise qu’elle n’est pas la seule à avoir eu l’idée de se détendre, puisqu’une jeune femme est déjà présente et semble ne pas se soucier de ce qu’il se passe autour d’elle. Elle pourrait se montrer polie et rebrousser chemin pour laisser la brune savourer sa tranquillité et ne pas faire irruption dans sa bulle. Sauf que Mylah a beau mettre un point d’honneur à être polie, ce n’est pas pour autant qu’elle préfère tirer un trait sur quelque chose dont elle peut également profiter, raison pour laquelle elle s’approche de la jeune femme. Elle s’excuse de faire irruption ainsi, elle a donc combiné politesse et intrusion. Elle lui demande quand même si elle peut se joindre à elle, bien qu’elle l'aurait fait, quelle que soit la réponse. Elle accueille la réponse de la brune avec un sourire et défait son peignoir qu’elle replie soigneusement avant de le déposer sur un placard prévu à cet effet. « Merci. » Mylah répond poliment tandis qu’elle prend place dans le bain à remous, prenant soin de s’insérer délicatement dans l’eau pour ne pas éclabousser Mackenzi. Celle-ci ne tarde d’ailleurs pas à lui demander de lui rappeler son prénom. À l’en croire, elle est mauvaise dans l’exercice, ce qui provoque un bref sourire à la blonde. « Mylah. Enchantée. » Elle rétorque, toujours avec un léger sourire. Il y a certains portraits qui l’ont marquée et dont les prénoms des heureux élus sont gravés dans sa mémoire, même si les autres ne vont pas tarder. Mylah savoure l’effet des bulles sur sa peau et un silence s’installe. Elle n’a pas besoin de converser dans ce cas-là, elle est bien trop occupée à tenter de se détendre. C’est Mackenzi qui reprend la parole en lui avouant être une inconditionnelle des spas. « Moi aussi. » Mylah rétorque rapidement. Elle se rend une fois par semaine dans un institut, le samedi après-midi, quand elle ne travaille pas. Que ce soit pour une manicure, un massage ou un soin du visage, elle est une cliente fidèle et régulière. « Tu es femme au foyer, c’est bien cela ? Tu as combien d’enfants ? » Mylah finit par demander, coupant court à son envie de silence pour savourer la tranquillité de cet endroit. Elle a tenté d’être attentive lors des portraits de chacun, mais celui de Mackenzi s’est distingué à ses yeux. Bien qu’elle n’ait pas retenu ses réponses aux questions posées par le membre de la production qui s’occupait des castings, elle a retenu ses informations de base. Comme son métier, justement, qui l’a surprise. Peut-être parce que Mylah est carriériste et qu’elle ne comprend pas que l’on puisse sacrificer une carrière pour s’occuper d’une maison, par exemple. Raison pour laquelle elle se demande combien d’enfants peut bien avoir Mackenzi, puisqu’elle s’imagine que c’est l’une des seules raisons pour laquelle on devient femme au foyer.